Souterrains et mottes castrales
424 pages
Français

Souterrains et mottes castrales , livre ebook

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424 pages
Français

Description

Quelles sont les spécificités des sites médiévaux associant mottes et souterrains ? Quels liens existe-t-il entre ces deux structures concomitantes ? Autant de questions que pose cet ouvrage et auxquelles il tente de donner un éclairage. Ce livre présente ainsi pour la première fois une vue d'ensemble du phénomène mottes-souterrains en France et pose les premières interprétations quant à leurs relations spatio-temporelles.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2016
Nombre de lectures 183
EAN13 9782140001680
Langue Français
Poids de l'ouvrage 19 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sébastien Noël Luc Stevens
Souterr ains et mottes castr ales
Émergence et liens entre deux architectures de la France médiévale
SOUTERRAINS ET MOTTES CASTRALES
Sébastien Noël et Luc Stevens Souterrains et mottes castrales Émergence et liens entre deux architectures de la France médiévale L’HARMATTAN
Ouvrages des mêmes auteurs STEVENS [L.].Les Églises Troglodytiques d’Ethiopie: Lalibela, Namur, 2003. STEVENS [L.] s. dir.,La Belgique souterraine: un monde fabuleux sous nos pieds, Bruxelles, 2005. © L’HARMATTAN, 2015 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Pariswww.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-07867-0 EAN : 9782343078670
INTRODUCTIONL'objet de notre étude a été de déterminer les caractéristiques spécifiques des sites associant mottes et structures souterraines qui y furent aménagées ainsi que le rapport fonctionnel et structurel qui a relié ces deux types de structures. Plus précisément, nous avons cherché à identifier les éléments qui ont dominé la conception interconnectée de la motte et de la structure souterraine. Par structure souterraine nous désignons plusieurs types spécifiques de souterrains, non seulement le souterrain aménagé, mais également la cave qui a souvent été ajoutée à la motte. Notre sujet n’est pas nouveau, mais il n’avait pas été jusqu’ici très développé. Des comptes rendus de fouilles, des inventaires régionaux de sites historiques et des études spécialisées sur les mottes et les souterrains existent bel et bien ; toutefois, cette production scientifique se consacre soit à la 1 motte, soit au souterrain, sans chercher à les associer. Au colloque de Caen , en 1980, historiens et archéologues se sont réunis pour une mise en commun des connaissances sur les origines, les fonctions et les caractéristiques des forteresses de terre médiévales. De cette rencontre ont été publiés des rapports d’une pertinence indéniable mais pas une ligne n’a été écrite sur la présence d’une structure souterraine dans le périmètre immédiat d’une motte. Seule exception au tableau, les écrits qu’ont consacrés P. Piboule et les frères Triolet sur cette question. Notre ouvrage se présente en deux parties. La première fournit une actualisation synthétique sur les mottes d’une part et sur les structures souterraines d’autre part. Elle se poursuit par une analyse et des propositions d’interprétation des sites associant mottes et structures souterraines. Ces sites sont présentés en seconde partie sous la forme d’inventaires. Ces derniers ont été constitués à la suite d’une recherche documentaire importante. Le résultat est inégal, une multitude de sites ont perdu toutes traces de bâti, n’ont laissé aucun témoignage dans les écrits ou sont de nos jours inaccessibles. La tâche a donc été ardue de relier la structure souterraine et le bâti de surface au contexte historique dans lequel ils s’inscrivent. Il en résulte un double inventaire distinguant les sites qui fournissent un matériel (historique ou archéologique) suffisant pour être
1 Les fortifications de terre en Europe occidentale du Xe au XIIe siècles, dans Archéologie médiévale, t. XI, Caen, 1981.
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considérés dans notre analyse et ceux pour lesquels la pauvreté des informations nous impose de n’en tenir compte que de manière marginale.
Autant que possible, les plans des structures souterraines ont été reproduits. Pour certains d’entre eux, des plans inédits ont été dressés et sont publiés ici.
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PARTIE I :
MOTTES, SOUTERRAINS AMENAGÉS ET MOTTES ASSOCIÉES À UN SOUTERRAIN
CHAPITRE 1 : LES MOTTES 1. Apparition Jusqu’il y a peu, un consensus se dégageait parmi les archéologues et les historiens pour situer la période d’apparition des mottes vers la fin du Xe s. ou le début du XIe s. dans une région délimitée par le Rhin et la Loire 2. moyenne . Michel de Boüard attestait ainsi la présence de mottes dans la 3 Loire moyenne dès 1020-1040 . D’autres chercheurs voyaient les mottes 4 apparaître plus tôt, à la fin du IXe s . Les récentes fouilles archéologiques permettent de faire remonter l’apparition des mottes au début du Xe s. La fouille menée à Boves depuis 1996 donne par exemple un certain nombre d’indices confirmant la 5 probabilité de la construction de la motte dans la première moitié du Xe s . Dans les sources écrites, la première mention d’une motte sous la dénominationmotta est signalée dans une charte datée de 1040, laquelle 6 renvoie à un site près de Vendôme . Cela étant, dans les textes, une motte peut se signaler différemment. Ainsi, si le motmottaest employé dans quelques rares cas à partir du second quart du XIe s., d'autres termes tels que castellum, dungio, munitio peuvent également faire référence à ce type de 7 fortification . Pour Michel Bur, unmunitioévoqué par Flodoard désignerait 8 vers 940 une motte à Pierrepont (Aisne) . Il fait également remonter une 9 autre motte (Chantereine à Thin-le-Moûtier dans les Ardennes) à avant 971 . Par ailleurs le terme motte peut s'appliquer à des structures bien différentes : en Haute et Basse-Marche par exemple, « les textes désignent par « mothe » 10 tout enclos fossoyé de douves » .
2 Ibidem, p. 8-9. 3 DE BOÜARD [M.],Quelques données françaises et normandes concernant le problème de l'origine des mottes, dansChâteau-Gaillard, t. II, Köln, 1967, p. 24. 4 Les fortifications […], p. 24-25. 5 RACINET [P.],Dix ans de fouilles programmées à Boves (Somme) : autour d’un château (début Xe-fin XIVe siècle), dansTrente ans d’archéologie médiévale en France. Un bilan pour un avenir, Caen, 2010, p. 257. 6 DE BOÜARD [M.],Quelques données […], p. 23-24. 7 IDEM,La Motte, dansL'archéologie du village médiéval, Louvain-Gand, 1967, p. 37. 8 BUR [M.],Le château, Turnhout, 1999, p. 24 (Typologie des sources du Moyen-Age, fasc. 79) et IDEM,Recherches sur les plus anciennes mottes castrales de Champagne, dans Château-Gaillard, t. IX-X, Caen, 1982, p. 60-61. 9 IDEM,Recherches […], p. 56-57. 10 REMY [C.],Seigneuries et châteaux-forts en Limousin, t. 1(Le temps du Castrum Xe-XIVe siècles), Limoges, 2006, p. 121.
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