L aventure des frères Pathé
239 pages
Français

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L'aventure des frères Pathé , livre ebook

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Description

Le 9 septembre 1884, Charles Pathé et sa femme se rendent à la foire de Montéty en banlieue parisienne, avec une étrange boîte fabriquée aux Etats-Unis et nommée phonographe. Le couple parvient à capter l'attention de la foule et encaisse une recette magnifique. Le 20 février 1919, les deux frères Pathé, Charles et Emile vendent la Compagnie générale des machines parlantes. Pour la première fois, cette saga industrielle fait ici l'objet d'une étude historique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2013
Nombre de lectures 24
EAN13 9782336681603
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Graveurs de mémoire
Cette collection, consacrée à l’édition de récits de vie et de textes autobiographiques, s’ouvre également aux études historiques. Depuis 2012, elle est organisée par séries en fonction essentiellement de critères géographiques mais présente aussi des collections thématiques.

Déjà parus

Nguyen Ky (Nguyen), Saigon après 75, une histoire oubliée , 2013.
Ebner (Olivier), Venu de Bucovine, Itinéraire d’un survivant raconté par son fils , 2013.
Bourreau (Hélène), Dans les coulisses d’une mairie, visites insolites , 2013.
Jaspard (Alain), Florent Fels ou l’Amour de l’Art , 2013.
Culas (Adeline), En Bresse autrefois… Souvenirs de la vie d’antan , 2013.
Atchénémou (Avocksouma Djona), Enterrons la veuve avec l’enfant. Orphelin en pays tchadien , 2013.
Benacerraf (Armand), Cardiologue et cardiaque. Au cœur d’une vie , 2013.
Brovelli (Claude), De l’AFP à la télé, mes sept vies sur les points chauds du globe , 2013.
Barbe (Jean-Edouard), Cinquante ans au Quartier latin. Une vie en musique et en chansons , 2013.

Ces huit derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée
sur le site www.harmattan.fr
Titre
DU MÊME AUTEUR
Deux mille ans de communication en Alsace, 1974
Le Téléphone à la Belle Époque, 1976
Le Phonographe à la Belle Époque, 1977
Au temps des malles-poste et des diligences, 1979
Ils ont inventé la machine parlante, 1982
Gavarni, la boîte aux lettres et autres œuvres, 1982
Le Facteur et ses métamorphoses
(en collaboration avec Pierre Nougaret), 1984
Prix de l’Académie de Philatélie
Sur les routes de France, 1988
Histoire des services financiers de la Poste (collaboration), 1989
Quelle belle invention que la Poste !, 1991
La Télégraphie Chappe (collaboration), 1993
Le Patrimoine de la Poste (direction), 1996
Denis Morer ou les métiers des PTT,
de la Belle Époque aux Années folles (collaboration), 1999
La Lettre dans tous ses états (collaboration), 2001
De la fuite à Varennes à l’affaire du camp de Grenelle
Postiers durant la Révolution, 2005
Itinéraire illustré de la ligne de télégraphe aérien Paris-Milan de la capitale au nord du département du Rhône (direction), 2006
Découverte du canton de Nolay, 2007
Le Fil qui parle, du télégraphone au minifon, 2008
Santenay et son histoire, 2009
Copyright
© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-68160-3
Préambule
« Les instruments de la transmission orale des informations, la voix et l’ouïe, sont innés chez l’homme. Les moyens de transmission de l’information se trouvent à l’extérieur du corps humain. C’est l’onde sonore qui se propage dans l’air. Par elle, la transmission de la parole est soumise, de par sa nature, à des lois physiques. Elle ne couvre qu’un espace restreint et n’a pas de durée. Rendre durable et transmissible sur de grandes distances l’information contenue dans la parole, voilà un problème technique qui s’est posé de bonne heure et dont la solution par étapes est intimement liée au développement culturel et économique de l’humanité civilisée. »

Volker Aschoff

Histoire du développement et techniques
de Télécommunications , 1984
Chapitre I Les prédictions de la Bohémienne
Si le nom de « Pathé frères », annoncé à haute voix (à très haute voix même) au début des cylindres et des disques sortis de l’usine de Chatou, est encore dans les mémoires, l’origine de cette famille reste bien obscure.
Les archives étant ce qu’elles sont, ne permettent pas d’aller plus loin qu’un Gabriel Pathé, né peu après le milieu du XVII e siècle à Thizy dans l’actuel département du Rhône, et issu d’une famille venant de Saint-Bonnet-des-Quarts (actuel département de la Loire). Mais Gabriel quitte sa région d’origine pour s’installer en Alsace, à Altkirch, où il emploie ses talents dans le commerce.
Devenu veuf, il se remarie le 16 février 1705 avec la fille d’un boucher, nommée Ève Höller. Ils auront huit enfants. Le septième et avant-dernier est Jean Jacques, né le 19 septembre 1719. Ce Jean Jacques qui est aussi désigné dans l’état civil comme marchand, épouse le 24 janvier 1746, Marguerite Harnist. Notons que le curé qui bénit cette union déforme le nom de famille du mari, en écrivant Baté, mais l’intéressé signe bien « Johan Jacob Pathé ». Ce couple aura également huit enfants.
Un nouveau Jean Jacques – mais lui est le deuxième de la fratrie – voit le jour le 6 mai 1748. Il adopte le métier qui va être de tradition dans la famille, celui de boucher. Il se marie le 28 mai 1787, avec Catherine Foltzer. Il bat un record familial par rapport à ses ancêtres, puisqu’il sera le père de neuf enfants.
C’est le huitième, Jean Martin né le 22 septembre 1799, qui nous intéresse. Boucher comme son père, il épouse le 20 décembre 1828 Marie Anne Schindler, lingère à Paris et s’installe à Altkirch.
Jean Martin revient à la tradition des huit enfants. Son fils aîné qui se prénomme Jacques naît le 29 mai 1830 1 . S’étant vendu comme remplaçant d’un conscrit pour la somme de 2 500 francs, il fait son service militaire dans les Cent-Gardes et poursuit sa carrière militaire dans la Garde de Paris. Il rencontre alors Thérèse Émélie Kech, née elle aussi à Altkirch, et devenue couturière à Paris. Ils se mettent en ménage. Deux enfants naissent : Martin (dit Jacques) le 16 juin 1858 dans le douzième arrondissement, et Émile le 12 février 1860, mais dans le sixième arrondissement 2 .
La famille Pathé émigre alors dans la banlieue de Paris à Chevry-Cossigny, gros bourg agricole de Seine-et-Marne où Jacques reprend la tradition ancestrale en ouvrant une petite boutique de charcuterie. C’est dans cette bourgade que naît le 26 décembre 1863 Charles Morand, suivi deux ans après, par un autre garçon, Joseph Théophile.
Nouveau changement de lieu vers 1865-1866, Jacques ayant pu se rendre acquéreur d’un immeuble à Vincennes où il réinstalle son commerce de charcuterie. Une fille, Joséphine née en 1870, sera la dernière de la famille.
Suivons maintenant d’un peu plus près, l’évolution du troisième garçon Charles Morand. D’abord, pourquoi ce double prénom dont le second est peu courant. Il les doit à son oncle paternel, Charles Morand né en 1850 qui avait 13 ans lors de sa naissance. Peut-être fut-il son parrain ? Ils garderont des rapports suivis, comme nous le verrons par la suite. Sur ces premières années, Charles pourra écrire : « Au cours de la guerre de 1870-71, on me mit avec un de mes frères en pension chez les sœurs, rue Blomet, à Paris, puis, après un nouveau séjour à la maison, à l’école Saint-Nicolas, rue de Vaugirard où je restais jusqu’à l’âge de quatorze ans 3 . »
Au sortir de cette école, le jeune Charles devient apprenti-charcutier. Pendant ces années d’apprentissage, il fait montre d’un certain esprit d’indépendance. Il dira dans ses mémoires, qu’il lui arriva « de changer de place pour trouver un meilleur salaire au risque de passer pour un instable aux yeux de mes parents ».
De santé fragile, il supporte mal les fatigues engendrées par « des journées de quinze heures et plus, de travail effectif. Les veilles de fêtes, il fallait souvent passer la nuit entière ». Puis départ pour l’armée : « Je fis mon service militaire sous le régime de la loi des cinq ans, de quatre ans et demi en réalité, et fus incorporé à la 9 e section d’infirmiers, dont le dépôt se trouvait à Tours ; mais je réussis bientôt à faire partie d’un détachement affecté à l’hôpital militaire de Saint-Martin, à Paris.


Tableau généalogique de la descendance de Jacques Pathé
Le service n’avait rien de rude. Néanmoins, quand je le quittais vers la fin de 1888, je me portais mal. Je passais comme tuberculeux et tous ceux qui m’ont vu alors, me croyaient perdu. Mon frère aîné Jacques était établi marchand boucher à Saint-Sauveur, un bourg de 1 200 habitants, situé entre Compiègne, Verberie et Béthizy. Je me rendis chez lui. »
En quelques mois, il réussit à augmenter la clientèle de la boucherie dont le fonds est revendu avec bénéfice. « Mon frère aîné reconnut

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