Le Mélodrame américain
260 pages
Français

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Le Mélodrame américain , livre ebook

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Description

Robert Lang retrace ici le développement du mélodrame dans les cinquante premières années du cinéma américain, à partir de films clés réalisés par les trois plus grands spécialistes du mélodrame à Hollywood, DW Griffith, King Vidor et Vincente Minnelli. La famille apparaît comme un sujet central du cinéma américain, le mélodrame familial est devenu le genre dominant... Une contribution à la compréhension de la culture américaine.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2008
Nombre de lectures 254
EAN13 9782336260242
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CHAMPS VISUELS ETRANGERS
collection dirigée par Geneviève Sellier
ÉDITIONS L’HARMATTAN
La collection « Champs visuels étrangers » se propose de rendre accessibles au public français certains ouvrages de référence sur le cinéma issus de courants de recherche anglophones particulièrement productifs depuis les années soixante-dix, et largement méconnus en France. Les cultural studies et les gender studies tentent d’appréhender les œuvres cinématographiques et audiovisuelles dans leur contexte socioculturel de production et de réception, et dans la dimension sexuée de leurs représentations et de leurs publics.
— Volumes déjà publiés :

Edward B. Turk, Marcel Carné et l’Age d’or du cinéma français 1929-1945, traduction de Noël Burch, 2002, Prix du Syndicat français de la critique de cinéma.
Tania Modleski, Hitchcock et la théorie féministe, Les femmes qui en savaient trop, traduction de Noël Burch, 2002.
Richard Dyer, Le star-système hollywoodien suivi de Marilyn Monroe et la sexualité, traduction de Noël Burch, Sylvestre Meininger et Jacqueline Nacache, 2004.
— Volume en préparation (en co-direction avec Brigitte Rollet) :

Ginette Vincendeau, Les stars et le star-système en France, (édition augmentée, à paraître en 2008).
Le Mélodrame américain

Robert Lang
© L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296055292
EAN : 9782296055292
Sommaire
CHAMPS VISUELS ETRANGERS Page de titre Page de Copyright Remerciements Préface à l’édition française : Le mélodrame, suite... LE MÉLODRAME ET LE MONDE COMME IL VA LA TRAGEDIE, LE MÉLODRAME ET LA MORALE CACHÉE LE SPECTACULAIRE ET LE NARRATIF LE GENRE D.W. GRIFFITH KING VIDOR VINCENTE MINNELLI AFFECTS ET IDEAUX FILMOGRAPHIE BIBLIOGRAPHIE
Remerciements
Cette édition française n’existerait pas sans l’enthousiasme, la compétence et les efforts déployés par Geneviève Sellier, la directrice de la collection « Champs visuels étrangers ». Je lui en suis reconnaissant, et en particulier d’avoir sollicité Noël Burch pour faire la traduction. Je ne connais personne de plus compétent que lui pour ce travail, non seulement parce qu’il est un des fondateurs des études filmiques modernes, mais parce qu’il est une des rares personnes — peut-être la seule - dont la langue maternelle est l’anglais, mais qui, écrivant directement en français, a fait une brillante carrière de chercheur des deux côtés de l’Atlantique. Familier de l’histoire et du développement des études filmiques dans les deux langues, Noël fait montre dans sa traduction d’une compréhension particulièrement aiguë des spécificités américaines que j’ai tenté d’identifier dans le mélodrame hollywoodien. J’ai l’impression qu’il a souvent amélioré le texte un peu lourd que j’avais écrit alors que je n’avais pas trente ans...
Je voudrais aussi remercier mon amie et voisine, Marcelle-Pénélope Dubois, pour sa relecture du manuscrit. Elle m’encourage et m’aide depuis des années à améliorer ma maîtrise de sa langue maternelle. Je la remercie du soin qu’elle a pris pour enlever de mon manuscrit toutes les petites erreurs inévitables dans ce genre d’entreprise, et de m’avoir ainsi donné l’occasion de perfectionner mon français.
Pour leur soutien financier à cette traduction, je remercie le Département de Cinéma de l’Université de Hartford et la famille de Brian D’Amico. Je remercie également Ellen Carey, qui dans un exceptionnel geste d’amitié, a vendu aux enchères une douzaine de ces magnifiques photogrammes en couleurs de 50 x 60 cm (voir www.ellencarey.com ) et en a offert le montant au « Fonds pour la traduction de American Film Melodrama ».
Préface à l’édition française : Le mélodrame, suite...
Rétrospectivement, on peut constater que ce livre est paru à l’époque où l’intérêt de la communauté universitaire anglo-américaine pour le mélodrame culminait avec le colloque tenu à Londres en juillet 1992 et intitulé « Melodrama : Stage, Picture, Screen ». Au moment où mon propre livre était sous presse, est paru l’excellent recueil dirigé par Christine Gledhill Home Is Where the Heart Is (« Où le cœur aime, là est le foyer »). Dans son introduction, elle accomplit le tour de force de résumer l’ensemble des travaux les plus significatifs sur le mélodrame parus jusqu’alors.
L’un des premiers livres consacrés aux genres cinématographiques à avoir pris le mélodrame au sérieux et proposé une explication du peu d’intérêt que lui témoignaient la plupart des chercheurs, a été Hollywood Genres : Formulas, Filmmaking and the Hollywood System (1981) de Thomas Schatz. Le chapitre intitulé « Film Genre et Genre Film » (« Genres cinématographiques et films de genre ») situe le mélodrame au sein d’une analyse des genres en général en distinguant entre ce que l’auteur appelle « genres d’espace déterminé » et « genres d’espace indéterminé ». Il observe que « tous les genres cinématographiques traitent de quelque menace - violente ou non — contre l’ordre social. Cependant, c’est l’attitude des personnages principaux et les résolutions amenées par leurs actes qui distinguent en fin de compte les divers genres entre eux » (SCHATZ 697). Certains genres sont décrits comme plus ou moins masculins, et d’autres comme féminins, et la formulation de Schatz pose les bases d’une discussion sur la distinction entre le mélodrame comme genre et le mode mélodramatique.
Pour Schatz, le « genre d’espace déterminé » est caractérisé par un héros individuel ou collectif qui agit sur son environnement et finit par le quitter :

Ce motif entrée-sortie est surtout récurrent dans les genres comportant un héros individuel : par exemple), l’homme de l’Ouest pénètre dans une communauté isolée, élimine (ou provoque peut-être) une menace pour la survie de celle-ci et à la fin « repart vers le couchant » ; le détective prend en charge l’enquête, la conduit à terme, puis regagne son bureau ; le gangster s’initie à la criminalité urbaine, devient un caïd, et finit par être tué ou incarcéré (SCHATZ 698).
Dans le « genre d’espace indéterminé », en revanche, « les conflits ne dérivent pas d’une lutte pour le contrôle de l’environnement mais plutôt des efforts des personnages principaux pour harmoniser leurs différents points de vue entre eux ou, plus souvent, avec ceux de la communauté dans son ensemble » (ibid.). Le mélodrame s’inscrit dans cette catégorie, et Schatz remarque avec raison que dans les « genres d’espace indéterminé », « parce que les conflits génériques découlent d’oppositions d’attitude (généralement entre hommes et femmes), le codage de tels films tend à être moins visuel qu’idéologique et abstrait. Voilà peut-être pourquoi ils sont moins étudiés par les spécialistes des genres, malgré leur grande popularité » (ibid.).
Et voilà ce que moi-même et beaucoup d’autres auteurs cherchions à faire à l’époque - prêter plus d’attention aux encodages idéologiques d’une forme narrative populaire que la critique négligeait - et pour ceux d’entre nous qui croyions que le mélodrame constitue un genre particulier, souvent tenu pour trivial, il s’agissait de le réhabiliter, puisque nous y voyions une véritable mine d’or qui avait beaucoup à nous apprendre sur nous-mêmes et sur notre société.
L’essai de Linda Williams, « Melodrama Revised » (1998) a l’ambition de définir les bases d’une nouvelle théorie du mode mélodramatique qui remplacerait la notion plus habituelle du mélodrame comme genre.

Le mélodrame est le mode fondamental des films étasuniens de grand public. Il ne s’agit pas d’un genre spécifique comme le western ou le film d’horreur; ce n’est pas non plus une « déviation » par rapport au récit réaliste classique ; il ne peut pas être situé principalement dans le women’s film ou le mélo familial — bien qu’il les englobe. Le mélodrame est plutôt une forme particulièrement démocratique et étasunienne qui aspire

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