Le soin grâce à la musique
184 pages
Français

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Le soin grâce à la musique , livre ebook

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Description

La musicothérapie est aujourd'hui reconnue comme thérapie à part entière. Les apports réalisés depuis une quarantaine d'années, notamment en France, permettent de mieux cerner son efficience. Cet ouvrage propose d'aborder la place du musicothérapeute dans l'approche relationnelle de la situation musicothérapeutique. Il précise les positionnements des professionnels selon les structures de personnalité prises en compte et les fonctions de triangularité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 55
EAN13 9782336289571
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Santé, Sociétés et Cultures
Collection dirigée par Jean Nadal
Peut-on être à l’écoute de la souffrance, en comprendre les racines et y apporter des remèdes, hors d’un champ culturel et linguistique, d’un imaginaire social, des mythes et des rituels ? Qu’en est-il alors du concept d’inconscient ? Pour répondre à ces questions, la collection Santé, Sociétés et Cultures propose documents, témoignages et analyses qui se veulent être au plus près de la recherche et de la confrontation interdisciplinaire.
Déjà parus
Gérald Quitaud, Lève-toi et marche ! Le chemin psychologique de la création de soi , 2012.
Anne DENYS, Destins croisés au pays des chamans. Guéris par la forêt, 2012.
Monique LIART, Psychanalyse et psychosomatique. Le corps et l’écrit , 2012.
Jean-Loup CLEMENT, Mon père, c’est mon père. L’histoire singulière des enfants conçus par Insémination Artificielle avec Donneur (nouvelle édition), 2012.
Emmanuel CASTILLE, L’entreprise rationnelle. L’organisation comme production de l’inconscient , 2011. Roland BRUNNER, La psychologie du déprimé , 2011. Emmanuel CASTILLE, L’Entreprise en psychanalyse. Un questionnement d e l’inconscient comme déterminant structurel de nos organisations, 2011.
Daniel BEAUNE, Caterina REA, Et si Œdipe s’appelait Antigone. Repenser la psychanalyse avec les études de genre , 2010.
Yves COMPAS, Survivre malgré une maladie invalidante et inguérissable : la maladie de Charcot , 2010.
Dominique PERROUAULT, La contenance tierce. La difficulté d’être soi dans la société d’aujourd’hui , 2010.
Michèle GUILLIN-HURLIN, L’image en art-thérapie et son au-delà. « Des photographies comme médium relationnel », 2010.
Joëlle DEDERIX, Voix et estime de soi chez des enfants ayant un vécu d’abus sexuels , 2010.
Titre
Dominique Perrouault








Le soin grâce à la musique


La triangularité en musicothérapie et la place du musicothérapeute
Copyright
















Illustration de couverture : réalisation Yves Perrouault.



© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http ://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 9782336289571
Introduction
La musique a toujours été un élément essentiel de civilisation des peuples et des sociétés organisées. Les traces des instruments sonores nous en montrent la présence permanente au cours de l’histoire des hommes. Depuis le rhombe jusqu’au synthétiseur, les objets sonores, comme les a nommés Pierre Schaeffer, et les objets musicaux ont été produits par l’homme grâce à des instruments trouvés et fabriqués.
Comme le souligne Jacques Chailley, la musique est pratiquement toujours créée par un Dieu pour être donnée aux hommes et ceux-ci s’en servent pour scander leurs rituels et leur vie.
La musique, littéralement « qui a rapport à la muse », est donc cette création humaine qui a trait à l’inspiration. Les mythologies quelles qu’elles soient ancrent d’ailleurs toutes son origine, comme celle des dieux, dans l’air, le vent, le souffle et, au-delà, ce que nous appelons l’esprit.
Que cette création soit alors en rapport direct avec les liens qui unissent les membres d’une tribu, d’une société n’a rien d’étonnant. Depuis le psaume jusqu’à la marche napoléonienne, en passant par le chant de travail, la musique trame les temps sociétaux de manière spécifique mais non significatrice.
C’est là sa force : elle fait sens mais sans signifier précisément, elle organise le temps sans le figer ou l’anéantir, elle est porteuse des projections individuelles mais aussi groupales dans une société.
Dès lors, la musique a été régulièrement appelée pour soutenir les individus ou les groupes dans leur intégration, dans leur intégrité également. Celle des chamans et des sorciers, celle de l’époque médiévale de la tarentèle, comme celle des thérapeutes actuels, rejoignent les approches de la Grèce antique ou des médecins philosophes du XIX e siècle.
On note cependant une nette absence de continuité historique dans la rétrospective des effets musicaux. La musique agit sur l’homme, adoucit les mœurs dit-on proverbialement, mais après y avoir cru pendant un certain temps, il semble qu’on ne lui accorde plus d’importance, qu’on « oublie » ces capacités. Même au XX e siècle, on a vu des engouements s’éteindre aussi soudainement qu’ils étaient apparus, notamment dans le cadre hospitalier, au début de son utilisation thérapeutique.
Chaque période avait ses explications, ses indications, ses applications. Mais, toujours, il s’agissait d’évoquer un lien univoque concernant l’effet de la musique sur l’homme. Cette relation duelle s’oppose d’ailleurs aux aspects collectifs de cet accompagnement socialisant de la musique dans le groupe qui, lui, semble avoir été plus constant, mais moins souvent décrit. Il le fut pourtant par quelques ethnologues curieux du sonore comme Simha Arom qui a étudié les polyphonies des pygmées Aka pour en décrire la complexité et faire cette interprétation qui rejoint celle de Claude Levi-Strauss : la musique ne viserait qu’à permettre à l’homme de maîtriser le temps, voire de l’abolir.
L’avènement de l’aspect thérapeutique, qui a fondé le terme de musicothérapie, a permis de structurer les approches avec des techniques fort différentes selon la théorie sous-jacente. Il a aussi permis d’organiser les pratiques et les développer en les orientant vers une professionnalisation comme l’a bien montré Edith Lecourt (E. Lecourt, 2005).
Cela a créé une rupture épistémologique avec les formes historiques précédentes : ça n’est plus la musique qui agit directement sur l’individu qui l’écoute, comme dans l’approche magique par exemple, mais ses effets sont à comprendre et intégrer dans une forme « trinaire », et non plus binaire, liée à la situation : il y a en effet un patient, un thérapeute et la musique.
Cette forme sociale, qui amène le thérapeutique, implique un cadre et une structuration interne des rapports triangulaires entre les trois pôles. On évoque alors la position médiatrice de la musique dans ce contexte. C’est une des ouvertures possibles que crée la situation triangulée où, par sa présence sonore, la musique imprime une dimension à la fois individuelle et groupale dans une confrontation multiple.
Toute forme artistique, sans directe utilité sociale apparente, anime, dans un fonds culturel qui en trace le sens, l’activité de création et d’expression nécessaire à la vie sociétale. La culture, et plus encore l’art qui en fait partie, est bien dans cette « aire » que D.W. Winnicott a démontrée transitionnelle et que d’autres ont repérée comme intermédiaire (R. Kaës) ou médiatrice.
La part inconnue, non atteignable, que recèle l’Art est, précisément pour cette raison, encline à permettre des souplesses que les rites n’ont plus et qui sont nécessaires aussi bien au groupe qu’à chacun de ses membres. Mais cette richesse doit sortir de la dualité pour ne pas se perdre dans la magie ou la folie, et intégrer alors une « trialité », sinon une trinité, pour prendre un sens défini, attribué dans un cadre repéré comme constituant. Ce cadre, à visée constructive, doit être élaboré à l’intérieur de la société, c’est-à-dire dans un ensemble contenant qui en circonscrive le sens et donc l’utilité.
L’art-thérapie, qui est issue de cette approche, semble être constituée autour d’une coprésence à trois : le thérapeute, le patient et l’œuvre. Cette dernière peut-être celle du patient lui-même (peinture, sculpture, écrit… ou création sonore), elle peut être apportée par le thérapeute (issue du patrimoine ou d’une sélection selon des critères, par exemple après un test de réceptivité psycho-musicale), elle peut être une œuvre commune aux deux et souvent être intégrée dans un groupe, voire même issue de ce groupe.
Cette structure, commune aux approches médiatisées et plus particulièrement aux médiations artistiques, ne faillit pas pour la musicothérapie, avec cette singularité de non représentativité directe, de non signification évoquée plus haut.
La musique présente cet avantage d’être Art du temps et d’articuler, dans le présent, successions et simultanéités (D. Perrouault, 1984). Cela lui donne un degré de liberté important, potentialisateur de substitution et de sublimation, un peu à la

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