Raymond Bernard
348 pages
Français

Raymond Bernard , livre ebook

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348 pages
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Description

Cinéaste ayant su mêler le souffle des fresques à la délicatesse des miniatures, Raymond Bernard (1891-1977) a marqué les années 20 et 30 par quelques œuvres magistrales : héritier de Griffith dans Le miracle des loups (1924), il signe avec Le joueur d'échecs (1926) l'un des sommets du cinéma muet français. Après d'autres chef-d'œuvres, il est éloigné des studios sous l'Occupation et ne retrouvera pas après-guerre le niveau de ces grandes productions, mais tournera encore quelques films notables (Le jugement de Dieu, 1950).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 219
EAN13 9782296270671
Langue Français
Poids de l'ouvrage 26 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

I  ENTRÉE EN SCÈNE (18911916)
1 L’ENFANCE DE RAYMOND BERNARD
Du 10 octobre 1891, jour de la naissance, à Paris, de Raymond Bernard, nous avons quelques images, gravées avec précision dans la mémoire de son frère aîné, JeanJacques, alors âgé d’à peine plus de trois ans et qui en livrera le 2 témoignage bien plus tard : « Ce jourlà, diratil, mon univers rencontre celui de mes parents. C’est comme un petit bout de film très précis, lumineux, échappé aux tempêtes de l’oubli. Je vois – j’y suis encore – mon père qui m’attend dans l’antichambre de la rue de Vézelay. La porte vient de s’ouvrir. Je revenais des ChampsElysées. J’entre. Je lève les yeux vers lui. Mon souvenir mesure avec précision ma taille et la sienne. Mon père me dit :Ton petit frère est là. Je me précipite. Je traverse la salle à manger en courant. J’ouvre la porte de ma chambre : grande clarté, mais personne.Chez maman, fait mon père qui m’a suivi. J’ouvre la porte de maman : un trou noir. Le bout de film s’arrête là… » Cette année 1891, qui voit la naissance de son deuxième fils, Raymond, est pour Paul Bernard une annéecharnière. Alors âgé de vingtcinq ans, licencié en droit, il a goûté – brièvement – aux métiers d’avocat (il ne plaida qu’une affaire) puis de conseiller juridique (sans grand succès) et d’administrateur (virtuel) d’une usine d’aluminium appartenant à son père Myrthil. Mais, tournant le dos à ces carrières respectables qui ne le motivent guère, Paul va désormais se consacrer à deux de ses passions : le sport et l’écriture. S’il lui faudra attendre 1894 pour faire paraître son premier livre (Vous m'en direz tant) et 1895 pour voir la création de sa première pièce (Les Pieds Nickelés), il publie, en octobre 1891, son premier article dansLa Revue Blanche, prestigieuse publication fondée deux ans plus tôt. Peu après, il fonde (et rédige)Le Chasseur de chevelures, journal humoristique, devient directeur sportif du tout nouveau vélodrome de Neuilly et lance la gazetteLe Journal des Vélocipédistes. Mais
1 Principales sources concernant l'enfance de Raymond Bernard :Échos de naguère(mémoires en grande partie inédits de Raymond Bernard),Mon père Tristan Bernard (de JeanJacques Bernard, Albin Michel, 1955),Tristan Bernard ou le temps de vivreOlivier Merlin, (de CalmannLévy, 1989), les repères chronologiques établis par Bertrand Lebert pour le recueil Tristan Bernard – Un jeune homme rangé(Omnibus, 1994). 2 Mon père Tristan Bernardpar JeanJacques Bernard (Albin Michel, 1955).
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Raymond Bernard, fresques et miniatures
1891 est aussi l’année où Paul adopte le pseudonyme sous lequel la renommée et la postérité le retiendront : Tristan Bernard. Raymond voit donc le jour dans un milieu où se mêlent l’influence des talents littéraires et théâtraux de cette fin de siècle, et l’esprit d’initiative et d’entreprise cher à son grandpère paternel : celuici, Myrthil Bernard (né en 1838), qui fut marchand de chevaux à Besançon, est en effet, avec son frère Ernest, à l’origine d’importantes affaires immobilières et urbanistes – dont le e percement de la rue ÉdouardDetaille, dans le XVII arrondissement de Paris, rue où famille et amis vont s’installer à partir de 1893. À l’époque de la naissance de Raymond, Tristan et sa femme Suzanne, qu’il a épousée en 1887, vivent chez Myrthil et Emma, les parents de Tristan, au 15 rue de Vézelay, près du parc Monceau. Leur premier enfant, JeanJacques, est né le 30 juillet 1888. En 1893, la rue ÉdouardDetaille, située à quelques centaines de mètres de la rue de Vézelay, est prête à accueillir les Bernard, ainsi que les Bomsel, famille de Suzanne. Tristan, Suzanne et leurs deux fils – un troisième enfant, Étienne, vient agrandir la famille le 28 septembre de cette année – emménagent dans un appartement à l’entresol du n° 9. Dans le même immeuble s’installent Myrthil, Ernest, des cousins, ainsi qu’Armand Schiller, secrétaire général duTemps. Marguerite, sœur de Tristan, et son mari, l’auteur de vaudevilles Pierre Veber, s’installent au n° 7. « Il y avait dans toutes les 3 maisons des oncles, des tantes et des cousins », résumera Raymond . Petit être chétif, Raymond est choyé jusqu’à l’âge de quatre ans par sa nourrice, Victorine, qui lui voue un amour sans borne. « Jamais, se souviendra til, je ne connus sentiment plus simple, plus fruste, plus indiscutable ; il était sans fissure comme sans discernement et tenait de l’absolu. » Jusqu’à sa mort en 1915, Victorine restera en contact avec son “pauvre Raymond”, comme elle le qualifiera toujours, revenant chaque année lui rendre visite. La mère de Raymond, Suzanne, est une jeune femme à la mode, aimante et sensible sous des allures frivoles. « Elle était très jolie, rappelleratil ; l’extraordinaire finesse de ses traits jointe à la candeur un peu mélancolique qui se lisait dans son regard, lui donnait une curieuse ressemblance avec le portrait de Madame Récamier peint par Gérard. » Les réceptions qu’elle organise, les samedis aprèsmidi d’hiver, sont l’occasion pour Raymond, alors âgé d’une dizaine d’années, d’admirer comédiennes et gens de lettres. Un homme en smoking, au teint pâle, y fait des apparitions remarquées : Marcel Proust. On ne sait pas encore bien ce qu’il écrit mais l’enfant est frappé par l’originalité de ce convive qui arrive en retard et souffre, comme lui, de crises d’asthme. On y voit aussi parfois, paraîtil, Sarah Bernhardt, dont la carrière croisera celle de Raymond quelques années plus tard. 3  Sauf mention contraire, les citations de Raymond Bernard de ce chapitre sont extraites de ses mémoires,Échos de naguère.
Entrée en scène (18911916)
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Tristan est rarement présent aux samedis de Suzanne. Il faut dire que chacun s’est construit en quelque sorte une vie sociale indépendante, et que leur amour s’est enfui avec les années. Ils font chambre à part et, note Olivier Merlin, 4 biographe de Tristan Bernard , « le ménage se contente de cohabiter sous le même toit – concession faite pour les enfants et qui évitera pendant trente ans – jusqu’à la mort de Suzanne – une procédure de divorce. » Du reste, Tristan fréquente assidûment un riche couple d’amis, Marcelle et Sam Aron, avec lesquels il forme quasiment un ménage à trois – son amour pour Marcelle ne se démentira jamais puisqu’il l’épousera finalement en 1929, après la mort de Suzanne, et finira ses jours à ses côtés. Suzanne, apparemment détachée du succès théâtral et littéraire grandissant de son mari a, de son côté, un admirateur en la personne de Lucien Muhlfeld, critique littéraire àLa Revue Blanche– sans que l’on sache si leur amitié alla jusqu’à une liaison amoureuse. Loin des mondanités, Suzanne sait aussi, quelquefois, jouer les infirmières au chevet du petit Raymond, pour lui administrer les soins que nécessite son état de santé. Pourtant, ce n’est que plus tard, lorsque ses deux frères, mariés, auront quitté la maison, et que Suzanne devenue plus mélancolique aura ralenti le rythme de ses sorties, que Raymond apprendra à mieux la connaître : « Son bonsoir était triste, quand, après le dîner, je venais l’embrasser avant de m’en aller un peu vers la vie. Alors pour ne pas voir cette tristesse, souvent, et de plus en plus souvent, je restais près d’elle (…). Nous bavardions longuement et elle était contente. Elle ignorait beaucoup de choses et surtout la méchanceté. Nos entretiens touchaient à tout et ne rimaient à rien. Mais ils révélaient sans cesse la justesse de ses vues, son inépuisable indulgence et l’attention délicate qu’elle portait aux problèmes du cœur. » Tristan, bien que de plus en plus accaparé par de multiples occupations, ne néglige pas ses enfants auxquels il prodigue bonté et bienveillance. Raymond rappellera ainsi les instants privilégiés que son père passe au chevet du petit malade – qu’il surnomme “Ramet” : « Deux ou trois fois par jour mon père entrouvrait la porte de ma chambre et me souriait doucement. Parfois il venait s’asseoir auprès de mon lit et me contait une histoire pour me faire rire. Mais quand je riais, je toussais ; d’autre part, si je m’efforçais de ne pas rire, il pouvait me croire atteint d’une incurable tristesse et je lisais dans ses yeux qu’il en était malheureux. Chagriner mon père m’était intolérable. » L’amour – puis l’estime – que Tristan porte à ses fils sans que la pudeur lui permette de les exprimer ouvertement trouveront à s’extérioriser dans les instants précédant la séparation imposée par la mobilisation de 1914 : « On croyait se bien connaître et c’est alors seulement que l’on découvre avec ravissement tout ce pourquoi
4 Tristan Bernard ou le temps de vivre(CalmannLévy, 1989).
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Raymond Bernard, fresques et miniatures
l’on s’aimait tant. (…) Il me paraissait incomparable d’être aimé ainsi par un tel père. » Le petit garçon s’attache aussi à un pittoresque personnage de l’entourage de Tristan : Guillaume Wolff, officiellement secrétaire de l’écrivain, mais dont la réputation de désordre lui vaut d’être éloigné des manuscrits. Éternel oisif, plus copain que secrétaire, il apporte à l’occasion des petits cadeaux aux enfants et les accompagne au cirque. C’est à lui que Raymond doit son premier contact avec le cinéma, lors d’une séance à laquelle Wolff l’emmène, avec son petit frère Étienne. Il faudra cependant encore attendre plusieurs années avant que Raymond s’y intéresse et prenne au sérieux l’art dont il fera son métier. Si la rue ÉdouardDetaille est largement occupée par diverses branches de la famille, elle accueille aussi des amis : ainsi, Alphonse Allais habite l’appartement situé audessus de celui de Marguerite. Raymond et Étienne ont le loisir d’apprécier le mélange de loufoquerie et de tristesse qu’affiche l’humoriste, à l’occasion des vacances de Pâques durant lesquelles Suzanne les emmène souvent à Tamaris, dans la villa des Allais. Allais – qui mourra en 1905 – est alors un des proches amis de Tristan et se joint parfois aux réunions des “quatre mousquetaires”, groupe que forme celui ci avec Lucien Guitry, Jules Renard et Alfred Capus. Raymond sera durablement impressionné par ces fortes personnalités : « Lucien Guitry qui oublie d’être olympien parce qu’il s’amuse, Alphonse Allais grave et triste laisse parfois tomber des réflexions d’une cocasserie confondante, Alfred Capus sans cesse étincelant et Jules Renard incisif mais souvent silencieux. » Lorsqu’il sera devenu cinéaste, Raymond souhaitera du reste faire tourner Lucien Guitry qui, conscient de la position supérieure qu’il a acquise au théâtre, préfèrera refuser : « Ce n’est pas possible, car il ne me faudrait pas seulement être mieux que les autres, il faudrait que je sois cent fois mieux… et je ne suis pas sûr d’y 5 parvenir. » Parmi les proches de la famille se trouve aussi ToulouseLautrec, que Raymond a l’occasion de côtoyer – quoique brièvement, le peintre étant mort en 1901 – et dont les personnages tapissent les murs de la chambre des enfants Bernard. Plus marquante pour Raymond sera l’amitié de la famille Blum, que les Bernard connaissent depuis l’installation à Paris de Myrthil et Emma en 1879. Le cadet des cinq fils Blum, Léon, qui aura la carrière littéraire et surtout politique que l’on sait, et son frère René, mort en déportation sous l’Occupation, trouveront leur place parmi les ombres chères évoquées avec émotion par Raymond dans ses souvenirs. Raymond, on l’a dit, est de santé fragile. Des problèmes d’asthme, en particulier, l’obligent à mener une vie confinée, différente de celle de beaucoup 5 Rapporté par Raymond Bernard dansÉchos de naguère. Lucien Guitry a seulement joué dans un film,La Toscad'André Calmettes, en 1906.
Entrée en scène (18911916)
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d’enfants de son âge. Luimême se décrira comme un « enfant débile et torturé (…), petit être trop sage qui avait passé trop d’années pelotonné sur luimême, retenant son souffle pour se faire oublier du monde en espérant, cependant, que le monde lui enverrait un jour le bonheur dont il guettait sans cesse le bruit de pas feutré. » Dans la solitude que lui imposent sa fragilité et les traitements médicaux, il trouve refuge auprès des héros de fiction et développe son imagination dans les romans d’aventures. Cette enfance protégée – et privilégiée – lui permettra d’acquérir une sensibilité, une douceur, qu’il intégrera à l’âge adulte à une courtoisie que tous les témoignages souligneront. Il mettra cependant du temps à surmonter un manque de confiance et des complexes que des expériences théâtrales l’aideront à gommer – le récit qu’il fera plus tard de sa première rencontre avec Sarah Bernhardt en 1913 témoignera ainsi avec humour de la profonde inquiétude que lui causent l’impression qu’il va produire et un physique qu’il n’aime pas : son nez qu’il juge trop long et « la forme si piteusement concave » des joues. Audelà de ces doutes – somme toute communs à beaucoup d’adolescents – Raymond Bernard ajoutera toujours de la mélancolie à la douceur des souvenirs d’enfance. 6 Comme il l’expliquera en 1958 , « on se perd graduellement et ce détachement de soimême, indépendant de la volonté, a commencé pour moi de très bonne heure. Me retrouver ? Je n’y tenais pas tellement, à cause de certains complexes. Mais j’ai cédé, comme chacun, à ce besoin qui est le fond de notre nature, d’analyser l’être que l’on fut. (…) Je n’aime pas beaucoup ces retours en arrière [qui ont révélé] une trop grande sensibilité… Jeune homme, j’en ai souffert terriblement. Moins cependant que dans mon enfance. » Trente ans plus tôt, 7 déjà, il évoquait pour un journaliste deCinémagazine la fragilité et la réceptivité liées au plus jeune âge : « Si on voulait se donner la peine d’établir une proportionnelle exacte, on réaliserait immédiatement l’intensité d’un chagrin, d’un repentir d’enfant. Car, dans la vie claire et neuve de l’enfant, une punition, une parole futile, une petite souffrance, correspondent – toutes choses pesées – à de graves événements dans la vie d’une personne âgée. » Il est vrai que le changement de vie qu’il connaît à l’age de treize ans, s’il peut sembler banal à certains, est sans doute une cassure trop brutale pour le jeune Raymond. En 1904, en effet, un médecin ayant préconisé d’éloigner l’enfant de l’air néfaste de Paris, Tristan et Suzanne décident de l’envoyer en pension dans un collège privé à Liancourt, dans l’Oise : l’E.I.F. (École de l’Ile deFrance). Inspiré du modèle anglais, où le sport tient une grande place, l’établissement, situé dans un immense parc, semble tout indiqué pour fortifier le jeune garçon. L’annonce de cette nouvelle est pour Raymond un déchirement : quitter le refuge de sa chambre, ses objets et ses livres, ses frères 6 Nous Deux Filmn° 40 (26.7.58). 7 Cinémagazine(8.6.28), interview par J.K. RaymondMillet.
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Raymond Bernard, fresques et miniatures
et ses parents, lui paraît inenvisageable. « Je sentis mon cœur rouler et s’abîmer dans une solitude sans espoir », écriratil, « j’eus l’impression que tout ce qui m’avait relié à la vie jusqu’à ce jour plongeait dans l’ombre, mourait pour moi, mourait en moi, tout, les êtres comme les choses. » Cette école accueille des enfants envoyés là, comme lui, pour se refaire une santé, mais aussi – et surtout – des enfants jugés “encombrants” par leurs familles : enfants non souhaités, ou nés hors mariage, enfants de ménages désunis… La rentrée d’octobre est une dure épreuve pour Raymond : ses camarades lui paraissent grossiers, le dortoir n’a rien du calme propice à la rêverie qu’avait sa chambre, les règles de vie imposent une discipline à laquelle il n’est pas habitué – lever tôt, douche froide, séances de culture physique… Sa constitution délicate le désigne comme souffredouleur d’un groupe d’élèves mais, sur les conseils d’un garçon plus âgé, il affronte physiquement le meneur, mettant fin au bizutage. Si, durant l’année scolaire, les pensionnaires ne rentrent chez eux que lors des vacances de Noël et de Pâques, ils peuvent, le dimanche, recevoir la visite de leurs familles. C’est le plus souvent sa mère que Raymond voit à ces occasions, pour des aprèsmidi mélancoliques. « Ces visites n’étaient jamais, hélas, que des visites. Elles se déroulaient presque selon un protocole obligé. (…) Dans le temps trop court, commandé par l’horaire des trains, il n’y avait place ni pour un doux abandon, ni même pour une illusion acceptable. Je recevais maman (…). L’affection qu’elle pouvait ainsi me témoigner n’allait plus si naturellement jusqu’à mon cœur. Non pas que mon cœur fût devenu moins sensible, mais le chemin pour y accéder s’était embroussaillé, comme tout sentier quelque peu délaissé. (…) De semaine en semaine ma mère me semblait plus lointaine. » Le départ de celleci accentue encore sa tristesse : « Ma solitude me faisait mal à crier. » Tristan, quelquefois, promet de venir, mais c’est souvent le brave Guillaume Wolff qui, finalement, le remplace et déploie toute sa tendresse pour essayer de consoler et d’amuser l’enfant. Malgré tout, Raymond trouve un certain épanouissement dans la pratique des sports intégrés au programme de l’École – notamment le hockey et le cricket, de rigueur pour ce collège à l’anglaise. « Je n’en ai peutêtre pas l’air, mais j’ai 8 toujours aimé les sports », expliqueratil . De fait, après sa sortie de l’ E.I.F., il pratiquera l’escrime à un certain niveau et aura même le titre d’arbitre officiel de la Fédération de boxe ! Voilà qui dut surprendre ceux qui avaient connu l’enfant souffreteux, et qui dut satisfaire son père, amateur de sports quoique n’en pratiquant aucun luimême. Tant bien que mal, Raymond passe deux ans à l’E.I.F., à l’issue desquels on juge préférable pour son moral de lui faire poursuivre ses études à Paris, l’amélioration de sa condition physique ne suffisant pas à contrebalancer une 8 Nous Deux Filmn° 40 (26.7.58).
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