Berlin Alexanderplatz d Alfred Döblin
208 pages
Français

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Berlin Alexanderplatz d'Alfred Döblin , livre ebook

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208 pages
Français

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Description

Les études rassemblées ici explorent, toutes à leur manière, la complexité et l'originalité du cheminement esthétique proposé par Alfred Döblin dans son oeuvre maîtresse Berlin Alexanderplatz. Cet ouvrage s'adresse aux étudiants préparant l'agrégation d'allemand, concours au programme duquel figure ce texte, mais aussi à l'ensemble de la communauté scientifique, dans la mesure où chacun des auteurs de ces différentes contributions s'attache à analyser un aspect particulier de ce roman, emblématique de l'art de son auteur mais aussi de son temps.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 14
EAN13 9782296477568
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Berlin Alexanderplatz
d’Alfred Döblin
De l’allemand (DA)
Collection dirigée par :
Françoise Lartillot (Germaniste, Professeur de l’Université
de Metz) et Joël Bernât

Comité scientifique
Axel Gellhaus (Aix-la-Chapelle), Michel Grunewald (Metz), Eva
Koczisky (Budapest, Szeged), Nadia Lapchine (Toulouse), Reiner
Marcowitz (Metz), Ina Ulrike Paul (Munich, Berlin),
Alfred Pfabigan (Vienne), Uwe Puschner (Berlin), Jean Schillinger
(Nancy), Françoise Lartillot (Metz), Joël Bernat (Nancy)

Le titre de cette collection fait écho à celui de Mme de Staël, De l’Allemagne , qui voulait diffuser plus largement la littérature et la pensée allemandes en France. La connaissance de l’Allemagne et de ses lettres s’est diversifiée depuis, elle n’est plus, espérons-le, la cause de quelque bannissement ; pourtant il ne semble pas superflu de soutenir par une médiation renouvelée la diffusion de ce qui s’écrit « en allemand » (que ce soit de textes d’Allemagne, d’Autriche, de Suisse alémanique,…). Tel est le sens de « DA » : un premier volant de la collection présente des traductions de textes encore inconnus en France, soit littéraires soit critiques, elle ne négligera pas de présenter à l’occasion des textes qui, pour être déjà connus en langue française, n’en recèleraient pas moins encore quelque secret recouvert par certaines habitudes de lecture et qu’il s’agirait alors d’exhumer. La lecture critique sera au cœur de l’autre volant de « DA » , lectures d’œuvres en langue allemande, qui proposeront non seulement des voies d’accès mais aussi une réflexion sur ces voies, qu’elles suivent et feront donc jouer les points de vue.
Donc une collection qui se divise en deux séries : des études et recherches universitaires, et des traductions inédites en français.
Sous la direction de
Frédéric T EINTURIER


Berlin Alexanderplatz
d’Alfred Döblin


Un roman dans une œuvre,
une œuvre dans son temps
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55873-1
EAN : 9782296558731

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Frédéric Teinturier : Introduction
« Wir sind eine dunkle Allee gegangen. »

Les contributions qui suivent sont le reflet d’une manifestation scientifique qui s’est tenue à l’Université Paul Verlaine de Metz en janvier 2011, colloque international dont l’objet était d’analyser Berlin Alexanderplatz l’œuvre romanesque majeure d’Alfred Döblin, œuvre à laquelle son nom est indissociablement lié et parfois réduit. Partant du cadre fourni par le concours de l’Agrégation, qui faisait figurer pour deux années ce texte essentiel à son programme, notre propos a consisté à concilier les contraintes inhérentes à la préparation d’un concours et son programme, d’une part, et les exigences d’un travail de recherche littéraire, d’autre part. Le présent ouvrage réunit ainsi des contributions délibérément conçues, dans leur forme et leur problématique, de manière à offrir aux candidats au concours la possibilité de faire le point sur des aspects essentiels de ce roman protéiforme. Cependant, notre projet ne s’est jamais résumé à ce seul aspect, dans la mesure où les auteurs des différentes études réunies dans ce cadre sont tous des spécialistes du domaine qu’ils ont abordé. Ainsi a-t-il été possible d’envisager cet ouvrage aussi comme l’occasion d’aborder certains aspects de Berlin Alexanderplatz qui ne sont pas les plus connus ni les plus étudiés. En raison de la complexité et de la profusion narrative à laquelle tout lecteur de ce roman se trouve nécessairement confronté, il n’a pas été possible de prétendre à une quelconque exhaustivité : il aurait en effet été illusoire de vouloir réunir en un seul ouvrage la totalité des questions posées par Döblin dans L’histoire de Franz Biberkopf.
C’est d’ailleurs sur cette impression inévitable, commune à tout lecteur, que nous choisissons de nous appuyer au commencement de notre analyse de ce roman et c’est sur elle que repose la conception du présent ouvrage.
Même s’il ne l’a jamais écrit aussi clairement, l’objectif de Doblin réside en effet sans doute, au premier chef, dans la confusion du lecteur, désarçonné par la richesse de l’univers dans lequel il entre et, surtout, par la représentation peu commune de ce dernier. Pour reprendre le terme utilisé plus haut, et qui révèle en cela sans doute la justesse de la première impression, il est primordial de considérer que Berlin Alexanderplatz se caractérise par une ‘profusion narrative’ certaine ; tout y est jaillissement, flux narratif ou descriptif ininterrompu, qu’il s’agisse de l’histoire parfois débridée du personnage principal, ou encore de la vie autonome de la métropole berlinoise, présentée dans sa diversité, ce qui amène l’auteur à multiplier les amorces de récits secondaires et parfaitement autonomes. Le lecteur doit alors faire face, qu’il soit novice ou plus expérimenté, à ce qu’il ressent tout d’abord comme un chaos narratif, qui peut sembler rebutant, dans la mesure où le romancier se plaît à multiplier les obstacles qui rendent la lecture malaisée. Il n’est pas utile de multiplier ici les exemples, tour lecteur du roman a sa propre expérience de ce sentiment premier, qu’il a dû dépasser. En plus de cette impression de chaos, il en est une autre, qui en est le corollaire : celle d’une inévitable saturation, qui provient, d’une part, de la longueur du roman et, d’autre part, de la structure répétitive du récit döblinien.
Mais c’est justement grâce aux nombreuses répétitions et reprises présentes dans le roman que la cohérence du récit peut apparaître. Une structure se dégage même rapidement, comme on le sait, et elle est soulignée par le narrateur qui, lors de ses nombreuses interventions directes parfois irritantes, pointe le caractère cyclique de l’histoire de Franz Biberkopf ; celle-ci se déroule en trois parties, scandées par trois chutes successives, trois fautes dont le personnage paie immédiatement le prix. D’autres indices viennent jalonner ce récit foisonnant et apparemment chaotique, indices qui sont autant d’aides à la lecture et permettent de faire apparaître le sens de l’histoire. Les plus connus sont, outre un certain nombre d’interventions de l’instance narrative, le réseau de citations bibliques, dont le caractère évidemment signifiant permet au lecteur attentif de comprendre progressivement le caractère exemplaire du roman {1} . La fin du livre voit ainsi se multiplier les références et les explications, plus ou moins claires, selon qu’on aura compris le rôle joué par la Mort, le destin ou le narrateur.
Ces points sont bien connus. Si l’on y revient ici, c’est principalement pour mettre l’accent sur ce qui, selon nous, constitue un aspect important de Berlin Alexanderplatz : l’attitude contradictoire de l’auteur, le choix paradoxal d’un certain type de narration, qui peut se définir comme mêlant, d’une part, clarté et surexposition d’un sens dont le déchiffrement s’apparente à une énigme ironiquement éventée par le narrateur – qui est sans cesse en train de montrer à son lecteur la signification de ce qui pour lui n’en aurait pas sans les indications qu’il lui fournit obligeamment – et, d’autre part, la mise en danger permanente de ce sens même, au moyen de choix esthétiques qui visent à produire cette impression de profusion narrative dont il a été question plus haut. Tout concourt dans ce roman à perdre le lecteur qui n’adopterait pas l’attitude adéquate, qui ne chercherait pas à découvrir un sens caché, réservé aux plus méritants. L’existence-même d’un sens peut paraître par moments douteuse, tant les obstacles à l’élaboration d’une cohérence sont nombreux. Et pourtant, paradoxe ironique, dont le personnage du narrateur n’est pas la moindre manifestation : à d’autres moments du récit, et pas seulement dans les dernières pages du roman, l’histoire de Franz Biberkopf s’apparente à un conte simple, voire simpliste, si l’on ne prête pas suffisamment attention à la complexité du propos ; et on ne peut se d

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