La Chine et le traité de versailles (1919)
279 pages
Français

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La Chine et le traité de versailles (1919) , livre ebook

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Description

L'étude de cette facette de la Conférence de la Paix est riche d'enseignements. Elle révèle les difficultés de l'arbitrage des intérêts des nations, les impasses, les compromis de la politique internationale, la transgression des valeurs affichées, les bonnes intentions, le cas quasi-pathologique du président Wilson. L'affaire du Shantung constitue un cas d'école de la diplomatie, de la géopolitique et du droit international ; elle conserve son intérêt dans l'analyse actuelle des relations de l'Occident avec l'Asie, avec la Chine tout particulièrement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1985
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336355344
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Recherches Asiatiques
Collection dirigée par Philippe Delalande

Dernières parutions

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Claude HELPER, La politique des USA en Corée du Nord : un fiasco , 2014.
Olivier LOUIS, Histoire du Pakistan jusqu’à nos jours, 2014.
Jacques MAÎTRE, Viêt Nam central : renaissance de la vallée d’A Luói après les bombes américaines et l’agent orange (1961-2011) , 2013.
Jean-José SÉGÉRIC, Le Japon militaire , 2013.
Barbara VAILLANT, Boat people vietnamiens, Entre mémoire et diaspora, 2013.
Jean-Claude PIVIN, Les semailles des Kurus. Extraits choisis du Mahābhārata, 2012.
LI Hong, La renaissance des campagnes en Corée du Sud 1960-2012, 2012.
Marion FROMENTIN-LIBOUTHET, L’image du Laos au temps de la colonisation française (1861-1914), 2012.
Philippe GENDREAU, Pierre-Marie Gendreau, un missionnaire vendéen au Tonkin, 2012.
Gérard Gilles EPAIN, Indo-Chine, Découverte, évangelisation, colonisation ; Une histoire coloniale oubliée, Tome I, 2012.
Gérard Gilles EPAIN, Indo-Chine, La guerre ; Une histoire coloniale oubliée, Tome II, 2012.
Thach TOAN, Les Khmers à l’ère de l’hindouisme (20-1336 apr. J.-C.), 2012.
Linda AÏNOUCHE, Le don chez les Jaïns en Inde, 2012.
Quang DANG VU, Histoire de la Chine antique, tomes 1 et 2, 2011.
TAKEHARA YAMADA Yumiko, Japon et Russie : histoire d’un conflit de frontière aux îles Kouriles, 2011.
Guy BOIRON, La Grande Muraille de Chine. Histoire et évolution d’un symbole, 2011.
Prince Mangkra SOUVANNAPHOUMA, Laos. Autopsie d’une monarchie assassinée, 2010
Marguerite GUYON DE CHEMILLY, Asie du Sud-Est. La décolonisation britannique et française , 2010.
Titre
Jean-José SEGERIC


LA CHINE ET LE TRAITE

DE VERSAILLES

1919



Une trahison occidentale
Du même auteur
‘Histoire du point astronomique en mer’- Marines Editions - 2006.

‘Napoléon face à la Royal Navy’ - Marines Editions - 2008.

‘L’amiral Mahan et la puissance impériale américaine ‘ - Marines Editions -2010.
(Prix de l’Acoram)

‘Le Japon militaire’ - L’Harmattan-2103.

Couverture : Clemenceau et Wilson à la Conférence de la Paix - 1919.
Copyright

© L’HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://vww.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-70545-3
Dédicace

A Wellington Koo, le diplomate délégué et avocat de la Chine à la Conférence de la Paix de 1919 à Paris.

INTRODUCTION
La Chine fut présente à la Conférence de la Paix de 1919 à Paris en tant qu’alliée des puissances victorieuses de la Grande Guerre ayant « des intérêts particuliers ». Elle espérait y faire progresser la question des traités inégaux, elle y subit un choc : le verdict prononcé sur l’affaire du Shantung.
L’affaire du Shantung est l’histoire de la perte de souveraineté de la Chine sur sa province du Shantung du fait d’une puissance coloniale - l’Empire Allemand - et de l’impossibilité de la recouvrer qui lui fut opposée par la Conférence de la Paix. Cette instance qui avait le pouvoir de rétablir la souveraineté chinoise se prononça en faveur du Japon, l’allié de guerre qui avait chassé les Allemands du Shantung. La Chine s’estima trahie par l’Occident.
L’enclave côtière de Kiao-Tchéou avait été acquise en 1898 par l’Allemagne wilhelmienne par le procédé alors en usage de la canonnière. Elle lui avait été enlevée par le Japon en octobre 1914, au tout début de la Grande Guerre, à l’issue du siège de Tsingtao. Lors de la Conférence de la Paix, le Conseil des décideurs, contre toute attente, et malgré la rigoureuse argumentation de la délégation chinoise, attribua au Japon les droits que l’Allemagne avait obtenus au Shantung. L’analyse méticuleuse de ce psychodrame est au centre de ce livre. Elle révèle les difficultés, les carences, les arrière-pensées, les bonnes intentions aussi, qui affectèrent l’ensemble du Traité de Versailles. La décision du Conseil fut jugée scandaleuse par la Chine, mais aussi par de nombreux observateurs ; on la tînt pour l’aberration la plus choquante du traité de Versailles, la négation même de l’esprit du pacte de la Société des Nations, cette création généreuse de la Conférence.
Cette affaire n’est pas tombée dans un total oubli à cause du poids du traité de Versailles, et parce que le « Mouvement du 4 Mai » qu’elle déclencha, et qui eut un grand retentissement à l’époque, figure dans les manuels d’histoire, mais tout cela est bien édulcoré, sinon confus. Alors qu’un siècle nous sépare de ce fameux traité, au moment même où la Chine est en pleine renaissance, nous pensons que cet épisode doit être redécouvert pour sa richesse politique et pour sa résonnance morale.
En effet, l’affaire du Shantung nous transporte à l’époque coloniale moderne, celle des implacables traités inégaux, de la Grande-Guerre, celle du Traité de Versailles, de la Conférence de Washington et du péril jaune. Elle nous montre les impasses et les compromis de la politique internationale, la démesure du rôle de quelques acteurs, le cas quasi pathologique de Wilson, la condescendance occidentale, ses arrières pensées, la transgression de ses valeurs affichées. Dans ce registre moraliste, dont Wilson était l’incarnation, et sur lequel on peut ironiser, elle est un conte politico-philosophique, mais à charge. Dans le domaine stratégique, elle témoigne de la myopie et de l’inconséquence des grandes puissances occidentales à la fois devant la mutation de la Chine et son aspiration à être respectée, et devant l’expansionnisme à outrance du Japon. Lorsqu’en 1922, à l’issue de la Conférence de Washington, ce forum magistralement orchestré par les Américains, le Shantung fut restitué à la Chine, les Occidentaux ne comprirent sans doute pas que, dans l’esprit des Japonais - ce peuple pressé, déjà vainqueurs de deux guerres contre des géants démographiques, et dont l’oligarchie militaire était insatiable - le sort de la Chine et de la Mandchourie était arrêté, et que la Guerre du Pacifique aurait bien lieu.
Ce court moment de l’histoire du début du siècle dernier est certes modeste dans le flux des événements qui suivirent, mais il est riche d’enseignements ; il est une facette de la Conférence de la Paix ; son poids dans les sentiments que nourrit la Chine à l’égard de l’Occident n’est pas anodin au moment où, après des épreuves inouïes, elle affronte avantageusement les deux principaux acteurs de son humiliation d’alors, les Etats-Unis et le Japon.
L’affaire du Shantung constitue un cas d’école de la diplomatie, de la géopolitique et du droit international ; elle conserve son intérêt dans l’analyse actuelle des relations de l’Occident avec l’Asie.
CHAPITRE 1 PANORAMA DE LA CHINE POLITIQUE DE 1840 A 1919
L’incubation de grande Révolution chinoise
« Cette Chine ténébreuse et insolite, mon père en avait peur au fond de lui-même. Comme en avaient peur tous les Blanc, tous les Occidentaux qui, également avec leur furie à eux, ne cessaient jamais de la piétiner, de la vaincre, de l’abaisser, de la charger de chaînes, de traités, d’obligations. Mais cette capacité étonnante des Célestes de tout subir durera-t-elle toujours ? Car les Chinois, même soumis, même s’entredéchirant, même retournant aux sauvageries primitives, ont la faculté de terroriser ».
Lucien Bodard - « Monsieur le Consul ».

L’affaire du Shantung ne prend tout son relief et toute sa signification que si nous la replaçons dans son décor historique naturel, la Chine des années 1885-1925. On pourrait dire de cette période qu’elle est celle de l’incubation de la grande révolution chinoise qui, au sens large, s’étend de 1850 à 1950, des Taipings à la République Populaire de Chine. Mal connue alors de l’opinion publique en Occident, et même des décideurs de la Conférence de la Paix à Paris, cette Chine est malade de ses carences propres et de la cupidité des étrangers. Les données principales de sa déliquescence et leur fatal enchaînement nous aident à mieux comprendre les revendications de la délégation chinoise, l’appréciation en Chine de la décision qui fut prise pour le Shantung, les réactions qu’elle engendra, et sa portée réelle dans l’histoire de la Chine.
Ce panorama politique que nous évoquons à grands traits jusqu’à 1919 ne cherche pas à être complet ou original - il puise dans les études les plus connues, il cherch

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