La famille et dieu dans l uvre romanesque et théâtrale de Jean Giraudoux
312 pages
Français

La famille et dieu dans l'uvre romanesque et théâtrale de Jean Giraudoux , livre ebook

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312 pages
Français

Description

Le recours multiséculaire à la famille peut-il être dépassé ? Giraudoux que l'on attendait pas sur ce terrain, fait de cette interrogation le centre de son oeuvre. Ciment de toute une culture, la famille investit naturellement sa fiction littéraire. Le constat qu'il en dresse est désastreux : la famille est bien la référence commune que l'on conforte en la divinisant avant de la récuser dans les faits en la détournant de ses promesses de fidélité, d'amour. En rester là serait une facilité propre aux idéologies radicales. Giraudoux préfère reconsidérer la famille dans ce qui, à ses yeux, transforme le plus la vie : la littérature.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 107
EAN13 9782296459380
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Famille et Dieu dans l’œuvre romanesque et théâtrale de Jean Giraudoux
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-54447-5 EAN : 9782296544475
Jean-Joseph HORVATHLa Famille et Dieu dans l’œuvre romanesque et théâtrale de Jean Giraudoux
Critiques Littéraires Collection dirigée par Maguy Albet Dernières parutions Haiqing Liu, André Malraux.deDe l’imaginaire de l’art à l’imaginaire l’écriture,2011. Fabrice Schurmans,Michel de Guelderode. Un tragique de l’identité, 2011.Connie Ho-yee KWONG,Du langage au silence, 2011. V. BRAGARD & S. RAVI (Sous la direction de),Ecritures mauriciennes au féminin : penser l’altérité,2011. José Watunda KANGANDIO,Les Ressources du discours polémique dans le roman de Pius Ngandu Nkashama, 2011.Claude HERZFELD,Thomas Mann.Krull, Félix roman picaresque, 2010. Claude HERZFELD,Thomas Mann. Déclin et épanouissement dansLes Buddenbrook, 2010. Pierre WOLFCARIUS,Jacques Borel. S’écrire, s’écrier : les mots, à l’image immédiate de l’émotion, 2010. Myriam BENDHIF-SYLLAS,Genet, Proust, Chemins croisés, 2010. Aude MICHARD,Claude Simon, La question du lieu, 2010. Amel Fenniche-Fakhfakh,Fawzia Zouari, l'écriture de l'exil, 2010. Maha BADR,Georges Schehadé ou la poésie du réel, 2010. Robert SMADJA,De la littérature à la philosophie du sujet, 2010. Anna-Marie NAHLOVSKY,La femme au livre. Itinéraire d'une reconstruction de soi dans les relais d'écriture romanesque (Les écrivaines algériennes de la langue française), 2010. Marie-Rose ABOMO-MAURIN,Tchicaya ou l'éternelle quête de l'humanité de l'homme, 2010. Emmanuelle ROUSSELOT, Ostinato, Louis-René des Forêts. L'écriture comme lutte, 2010. ConstantinFROSIN,L'autre Cioran, 2010. Jacques VOISINE,Au tournant des Lumières (1760-1820) et autres études, 2010. e Karine BENAC-GIROUX,L’Inconstance dans la comédie duXVIIIsiècle, 2010.
Amphitryon Apollon Bellita Cantique Choix C.J.G. Combat Contes Ecole Folle F.S. La guerre Impromptu J.G. Jérôme Juliette Lucrèce Menteuse O.R.C., I ou II Premier rêve R.H.L.F. Siegfried et L. Simon Sodome Supplément Suzanne T.C. Touglas
Table des Abréviations Amphitryon 38 L’Apollon de Bellac Je présente Bellita, in : La France sentimentale Cantique des cantiques Choix des élues Cahiers Jean Giraudoux Combat avec l’Ange Les Contes d’un matin L’Ecole des indifférents La Folle de Chaillot La France sentimentale La Guerre de Troie n’aura pas lieu L’Impromptu de Paris Jean Giraudoux Aventures de Jérôme Bardini Juliette au pays des hommes Pour Lucrèce La Menteuse Œuvres romanesques complètes, volume I ou II Premier rêve signé Revue d’Histoire Littéraire de la France Siegfried et le Limousin Simon le Pathétique Sodome et Gomorrhe Supplément au voyage de Cook Suzanne et le Pacifique Théâtre Complet Hélène et Touglas ou les joies de Paris, in : La France sentimentale
« Vous êtes l’auxiliaire et, à certains égards, le suppléant du père de famille : parlez donc à son enfant comme vous voudriez que l’on parlât au vôtre : avec force et autorité, toutes les fois qu’il s’agit d’une vérité incontestée, d’un prétexte de la morale commune; avec la plus grande réserve, dès que vous risquez d’effleurer un sentiment religieux dont vous n’êtes pas juge. »
« Ce n’est pas le livre qui parle, ce n’est pas le fonctionnaire ; c’est pour ainsi dire le père de famille dans toute la sincérité de sa conviction et de son sentiment. »
« Ce sera dans l’histoire un honneur particulier pour notre corps enseignant d’avoir mérité d’inspirer aux Chambres françaises cette opinion qu’il y a dans chaque instituteur, dans chaque institutrice, un auxiliaire naturel du progrès moral et social, une personne dont l’influence ne peut manquer, en quelque sorte, d’élever autour d’elle le niveau des mœurs. »
1 Jules Ferry,Lettre aux instituteurs, 17 novembre 1883
« Je dois d’abord rappeler comment Dieu, créateur de l’homme, fut aussi l’instituteur de la famille et de ses droits, et par là le fondateur de toute société, de toute autorité entre les hommes (...) car enfin cet enfant dont Dieu vous a fait le père, et que vous devez élever, il est créé, lui aussi, à l’image de Dieu, et l’Education que vous lui donnerez n’a qu’un but, c’est d’achever en lui la ressemblance divine. (...) On sait, dans le prodigieux aveuglement de l’impiété païenne, comment cette sublime et douce créature (la femme) devint une esclave si abaissée, une chose si vile, qu’après quarante siècles d’effroyable dégradation, il fallut une révélation, un Evangile, un Jésus-Christ, un fils de Dieu, une mère de Dieu, sur la terre, pour la relever et apprendre de nouveau au genre humain dans quelle dignité avait été créée, à l’origine, l’épouse, la sœur, la fille et la mère de l’homme ! (...) La famille ! Objet immortel, premier et dernier but des sollicitudes du ciel et des lois divines, comme elle doit l’être aussi des sollicitudes de la terre et des législations sociales. »
ème Monseigneur Dupanloup,Le Mariage chrétien, 6 ed., Jules Gervais, Libraire-Editeur, Paris, 1882, pp.5, 9, 15, 21.
29 octobre 1882, jour de la Saint Narcisse : naissance à Bellac d’Hippolyte Jean Giraudoux.
INTRODUCTION « Les forces de liberté qui sont dans la littérature ne dépendent pas de la personne civile, de l’engagement politique de l’écrivain, qui, après tout, n’est qu’un « monsieur » parmi d’autres, ni même du contenu doctrinal de son œuvre, mais du travail de déplacement qu’il exerce sur la langue ; (…) cette responsabilité de la forme ne peut s’évaluer en termes idéologiques – ce pour quoi les sciences de l’idéologie ont toujours eu si peu de prise sur elle. » Roland Barthes, LeçonAu commencement est le langage. Cette conviction place presque naturellement Giraudoux en précoce anti-sartrien. Dans la querelle que le philosophe de l’existentialisme lui cherchera, deux conceptions des mots s’achoppent et partant deux réceptions de la littérature qui modulent chacune leur regard sur le monde pour énoncer, sans le dire, deux ambitions pour l’homme.
Sur les quatre dates (1940-1944-1948-1974) où s’exprime l’opinion de Sartre sur Giraudoux, seule la première aurait pu donner lieu à un entretien ; il semble que Giraudoux ait ignoré ce que Sartre écrivait sur lui jusqu’à ce 31 janvier 1944 qui lui enlèvera définitivement la possibilité de lui répondre.
Nous commencerons par la dernière de ces dates pour apprécier l’évolution toute en vertigineux contrastes de l’opinion que le philosophe de l’existentialisme eut à l’égard de Giraudoux. Elle permet de mesurer en quoi ce dernier représentait une référence incontournable qui servit de modèle et de contre-exemple dans la vie intellectuelle de l’entre-deux guerres.
C’est à la faveur d’un entretien organisé par Simone de 2 Beauvoir dans lequel sont précisées, entre autres, les influences qui ont présidé à la formation littéraire de Sartre, que se manifeste, de l’admiration au rejet, une mémoire critique encore fraîche sur Giraudoux. Lorsqu’il se reporte à ses souvenirs de classe de première au lycée Henri IV, Sartre évoque l’ascendant littéraire qu’avait Nizan sur lui. A son contact, il remplace ses lectures provinciales,
10 bourgeoises, par des œuvres en vogue parisienne. Entre plusieurs noms de la « littérature valable » : Proust, Valéry Larbaud, Morand, Gide, il y a Giraudoux. Ce dernier bénéficie des faveurs d’un émule ; à la question de Simone de Beauvoir : «Vous lisiez Giraudoux ?» Sartre a des mots qui, à n’en pas douter, sont ceux d’un élève qui a signé du Giraudoux «Oui, énormément. C’était une grande admiration de Nizan. Il a même écrit une nouvelle dans le plus pur style de Giraudoux, et moi-même j’ai fait une nouvelle qui s’inspirait de 3 lui.» Quelques pages plus loin pour la même période de sa vie, s’agissant de goût personnel, Sartre formule une réponse sans appel : Simone de Beauvoir : «Qui avez-vous aimé à cette époque ? Proust ? Giraudoux ?» Il n’hésite pas : «Giraudoux, que Nizan m’avait fait lire.» Cependant cet enthousiasme de jeunesse tourne court. La séduction du style giralducien qui entraînait lectures et écritures finit en reniement avant liquidation. Aux commentaires de Simone de Beauvoir sur les influences culturelles étrangères perceptibles dans la littérature : « les :auteurs, à l’époque, découvrirent l’exotisme Morand, Valéry Larbaud, beaucoup d’autres sortaient de France et décrivaient le monde. Mais vous avez eu aussi d’autres ouvertures sur le monde : Giraudoux ou Proust ne vont pas du tout dans ce sens-là.» Sartre tranche net : «Giraudoux est crispé. Je ne l’aimais pas beaucoup.» Ce que le Castor toujours frondeur confirme : «D’ailleurs, vous lui avez 4 réglé son compte plus tard.» D’une réponse à l’autre, Giraudoux perd, sans beaucoup d’explications, son prestige attractif ; seule une formule triviale régler son compte») clôt son évocation pour toujours dans la bouche d’existentialistes, manquant, en cela, quelque peu d’humanisme.
Alors on s’interroge, on cherche. Nous sommes en 1974 et on essaie de voir dans les années qui précèdent s’il n’y aurait pas une déconvenue plus grave que l’appréciation littéraire… sur la personne même de Giraudoux ? On remonte le temps… une attitude politique de Giraudoux pendant la guerre qui aurait par un retour de mémoire, semé des pointes de répulsion pour finalement
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