Valeurs et correspondance
255 pages
Français

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Valeurs et correspondance , livre ebook

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Description

Ce volume réunit, pour l'essentiel, les contributions présentées à l'Université de Nice - Sophia Antipolis pendant les années universitaires 2007-2008 et 2008-2009 dans le cadre d'un séminaire du CIRCPLES intitulé "L'inscription des valeurs dans la correspondance non fictionnelle".
En croisant les aires historiques et culturelles, ces articles mettent en évidence la dimension sociale et idéologique du texte épistolaire. Les onze études privilégient l'analyse des procédures textuelles qui régissent l'élaboration, la localisation et la transmission des valeurs au sein de la lettre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 58
EAN13 9782296260863
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

VALEURS ET CORRESPONDANCE
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12334-2
EAN : 9782296123342

Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
Textes réunis par
Alain Tassel


VALEURS ET CORRESPONDANCE
REMERCIEMENTS
Le Centre Interdisciplinaire Récits, Cultures, Psychanalyse, Langues et Sociétés adresse ses remerciements à tous ceux qui l’ont aidé à réaliser ce volume :


Le Conseil Général des Alpes-Maritimes
Le Maire de la ville de Nice
L’Université de Nice – Sophia Antipolis
L’U.F.R. Lettres, Arts et Sciences Humaines
Les éditions L’Harmattan
M. Dominique Vignau
AVANT-PROPOS
Alain Tassel
Université de Nice – Sophia Antipolis


Ce volume réunit, pour l’essentiel, les contributions présentées à l’Université de Nice – Sophia Antipolis pendant les années universitaires 2007-2008 et 2008-2009 dans le cadre d’un séminaire du CIRCPLES intitulé « L’inscription des valeurs dans la correspondance non fictionnelle ». Située au carrefour de l’individuel et du social, la correspondance non fictionnelle, échangée par des écrivains ou par des anonymes, est envisagée du point de vue des relations entre valeur et textualité. Étroitement tributaire de la position sociale, politique, culturelle et professionnelle du locuteur, sous-tendu par des stratégies argumentatives et modelé par des processus de stéréotypie, le discours épistolaire reflète, critique, construit ou hiérarchise des valeurs morales, sociales, littéraires ou esthétiques comme les normes qui fondent les rapports entre l’homme et la société.
En croisant les aires historiques et culturelles, ces articles mettent en évidence la dimension sociale et idéologique du texte épistolaire, envisagé notamment en fonction de sa scénographie, de l’interaction argumentative entre les discours du locuteur et de l’allocutaire, de l’éthos élaboré par l’auteur de la lettre et des systèmes de valeur explicites ou implicites. Fondées sur des assises théoriques variées, d’ordre historique, anthropologique, linguistique, pragmatique ou sémiologique, ces onze études privilégient l’analyse des procédures textuelles qui régissent l’élaboration, la localisation et la transmission des valeurs au sein de la lettre. Elles montrent comme la construction des valeurs a partie liée avec l’une des propriétés de la lettre, avec son aptitude à accueillir une structure dialogique, à nourrir un « dialogisme critique entre une conscience de soi exigeante et un jugement extérieur sans cesse stimulé, anticipé ».
C’est à partir de la correspondance échangée entre M me de Sévigné et M me de Grignan que Cécile Lignereux ouvre la réflexion. Elle montre que l’expression de la sensibilité maternelle, nourrie par le modèle tendre, est corrélée à une finalité argumentative, au projet de convaincre la destinataire « de la dignité éminente d’une manière d’aimer parfaitement conforme à l’idéal de la tendresse ». Elle met en lumière les trois stratégies argumentatives déployées par l’épistolière pour relier la palette de ses sentiments aux valeurs de la sensibilité galante. Ainsi, le recours aux énoncés parémiologiques vise-t-il à légitimer les manifestations de sa sensibilité, à garantir leur authenticité. Par ailleurs, soucieuse de désamorcer par anticipation toute mise en question du caractère immuable de sa tendresse, elle sollicite la dimension dialogique, polyphonique de la négation polémique. Enfin, se référant à une « échelle de valeurs qu’elle tente d’imposer à sa fille », elle emploie force substantifs abstraits au pluriel pour souligner l’intensité de son amour maternel et rendre sensibles ses retentissements corporels.
Geneviève Haroche-Bouzinac interroge les configurations et les retentissements du discours sur l’amitié dans la correspondance qu’échangent les frères Verri, créateurs de la revue milanaise Il Caffé entre 1766 et 1767 : Pietro, l’aîné, est écrivain et Alessandro, le cadet, écrivain et avocat. Miroir de l’âme, la lettre revêt l’aspect d’un viatique. Elle est également dotée d’une portée philosophique et littéraire que les frères Verri ont perçue très tôt. Geneviève Haroche-Bouzinac examine l’influence de la lettre sur la construction de soi, et plus particulièrement, sur le choix du retrait opéré par le frère cadet.
S’attachant à la relation qui se tisse entre la construction et la réception de l’image de soi, d’une part, et la littérarisation de l’écriture épistolaire, d’autre part, Anna Jaubert se réfère à deux correspondances littéraires du XVIII ème siècle ; celle échangée entre Jean-Jacques Rousseau et une anonyme, Henriette, et celle qu’ont entretenue pendant quarante-deux ans Voltaire et Frédéric II de Prusse. Henriette et Frédéric, qui aspirent à entretenir un commerce épistolaire suivi avec leur correspondant respectif, fondent leur requête sur un socle de valeurs susceptibles d’être partagées. Comme le précise Anna Jaubert, le discours d’Henriette présuppose que l’auteur de L’Émile révise son système de valeur, ce qu’il refuse très sèchement. Quant au commerce épistolaire noué en 1736 entre le prince prussien et Voltaire, il prend appui sur des valeurs contemporaines comme « le topos du combat des Lumières contre l’obscurantisme », et se caractérise surtout par des valeurs réellement partagées, telles « les talents de l’esprit et l’élitisme ». Analysant précisément l’évolution des appellatifs au fil de ces correspondances, Anna Jaubert établit un parallèle stimulant entre ces deux corpus. Elle montre comment le déséquilibre des rapports de places signe l’interruption de la correspondance entre Henriette et Rousseau, alors que pour Voltaire et Frédéric II l’intérêt mutuel puisé dans l’échange épistolaire transparaît dans l’inflation des « signes de reconnaissance ».
Envisagée par Brigitte Diaz comme un espace dialogique propice à l’émergence de valeurs littéraires, la correspondance d’écrivains, au XIX ème siècle, est étudiée en fonction de ses apports au processus de la création littéraire. Après avoir mis en lumière les préventions des écrivains à l’endroit d’une pratique scripturale ritualisée, stéréotypée et dévaluée par la banalité des propos échangés, Brigitte Diaz attire notre attention sur le « statut préfaciel » de la lettre, sur ses places et fonctions par rapport à l’œuvre littéraire. Accompagnant les différentes phases de la création littéraire, avec laquelle elle établit une « relation critique », la lettre assume successivement ou simultanément une fonction « génétique », « médiatique » et « métacritique ». Le dialogue épistolaire se présente souvent comme un espace d’initiation aux rituels de l’écriture, de confrontation de vues esthétiques et d’évaluation des premiers textes. Réunissant trois pôles essentiels de la scène littéraire, l’auteur, l’éditeur et le critique », elle témoigne des enjeux économiques d’une littérature qui « s’industrialise ». Enfin, ouverte au débat, la lettre se prête à l’exposé d’aperçus et de théories critiques, comme le montrent les correspondances de Zola, Mallarmé ou Rimbaud.

Thanh-Vân Ton-That se penche sur la correspondance familiale et personnelle réunie par Robert de Montesquiou dans ses Mémoires. Elle attire notre attention sur les procédures de valorisation des ancêtres du mémorialiste, parmi lesquels figurent d’Artagnan et le maréchal de Montesquiou : ce florilège, lesté d’une dimension historique et apologétique, concourt à l’élaboration de mémoires épistolaires.
Si la recherche et la transmission de la vérité figure au centre de l’expérience littéraire, c’est cette valeur qui a été à l’origine de la brouille entre Panaït Istrati et Romain Rolland, comme le précise Frederica Zéphir dans son analyse de la correspondance échangée par ces deux écrivains entre 1919 à 1935. Entamé sous le signe de la confiance, de l’amitié et des conseils littéraires, cet échange prend un nouveau tournant après les séjours de Panaït Istrati en Union Soviétique à la fin des années vingt. Désormais, fort de son expérience, l’écrivain roumain dénonce les mensonges du régime communiste, les exactions perpétrée

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