Chronique de la vie qui passe
150 pages
Français
150 pages
Français

Description

Un journaliste raconte son quotidien durant les deux années 2015-2016, à jamais gravées dans les mémoires. Ses réflexions, ses sentiments face aux drames du monde qui découvre le terrorisme sur son sol et le bouleverse. Il enquête sur l'histoire de notre culture, l'histoire des religions, l'accueil des migrants qui arrivent dans notre hexagone provenant d'autres sphères culturelles et religieuses pour en dénouer les complexités.

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Informations

Publié par
Date de parution 08 avril 2017
Nombre de lectures 4
EAN13 9782140035555
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pierre Georges Despierre
Chronique de la vie qui passe Ethnographie du quotidien
Les impliqués É d i t e u r
CHRONIQUE DE LA VIE QUI PASSE
Les Impliqués Éditeur Structure éditoriale récente fondée par L’Harmattan, Les Impliqués Éditeur a pour ambition de proposer au public des ouvrages de tous horizons, essentiellement dans les domaines des sciences humaines et de la création littéraire. Déjà parus
Lallement (Anne-Marie),D’hier à aujourd’hui, poèmes, 2017. Ratcliffe (Gabrielle),Portraits de campagne, essai, 2017. Ouinsou (Brice Ernest),Jean-Paul II et les droits de l’homme au Bénin. Regard d’anthropologie juridique, essai,2017.Mboyo Bakambo (Patrick),Les clauses sociales dans les marchés publics,essai,2017. Gobert (Frédéric),aventures de Fanny Mandler. Le réfugié syrien Les , roman jeunesse, 2017. Gobert (Frédéric),Les aventures de Fanny Mandler. Les apprentis sorciers au pouvoir, roman jeunesse, 2017. Traoré (Adama Fankélé),Les filleules de Mme Lionne, récit, 2017. Gobert (Frédéric), Les aventures de Fanny Mandler. Des catacombes à l’Élysée, roman jeunesse, 2017. Malek (Nabil),La Reine de Beyrouth, roman, 2017. Jézèquel (Victorine),Les Victorines, contes, 2017.
Ces dix derniers titres de ce secteur sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site : www.lesimpliques.fr
Pierre-Georges Despierre
Chronique de la vie qui passe Ethnographie du quotidien Les impliqués Éditeur
© Les impliqués Éditeur, 2017 21 bis, rue des écoles, 75005 Paris www.lesimpliques.fr contact@lesimpliques.fr ISBN : 978-2-343-10709-7 EAN : 9782343107097
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2015-2016 ETHNOGRAPHIEDU QUOTIDIEN
AUX ÉDITIONS L'HARMATTAN
OUVRAGES DU MÊME AUTEUR:
L'homme qui voulait voir le monde, l’Harmattan, 2012 Sur le sentier de la psychanalyse, L’Harmattan, 2014 La feuille, L’Harmattan, 2014 Le petit monsieur du quatrième, L’Harmattan, 2016
OUVRAGES COLLECTIFS:
Collection :Psychanalyse & Traditions
Au pays de la parole Le N'Doëp
Collection :Psychanalyse & Cultures
Psychopathologie en Afrique : N°1Largument culturel dans la thérapeutique N°2Études ethnopsychiatrie ethnopsychanalyse
Photo couverture, copyright pgdespierre
Pierre Georges Despierre est écrivain, psychanalyste, attaché d'enseignement à la Faculté de Médecine.
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LE TEMPS AU QUOTIDIENC e matin je suis à moitié réveillé au moment où mon téléphone carillonne les sept heures; les yeux mi-clos, je tâtonne le mur de la ruelle pour ne pas tomber sur ma moitié qui ronfle. Durant ce pseudo-somnambulisme, je poursuis mon chemin rituel vers les toilettes où je me débarrasse du trop-plein digéré durant la nuit. Cette nuit fut d'ailleurs longuement entrecoupée de rêves, séquences de scénarios, de réveils, de ré-endormissements sans toutefois altérer ma satisfaction d'un sommeil récupérateur. Enfin le réveil se fait, les yeux bien ouverts dès que je sens les effluves de mon automate à café qui a préparé mon jus, pile à l'heure. Les infos apparaissent sur la télé qui s'allume toute seule pour annoncer les mêmes genres de drames que la veille. Les inondés de l'Angleterre se partagent entre ceux qui ont les pieds dans l'eau et ceux qui ont tout perdu, réfugiés à l'étage ou sur leur toit. Le téléphone sonne. Je sursaute, une erreur d'une amie qui est partie à la neige, sans la trouver, je suppose. On frappe à ma porte, une femme souriante : cette année c'est la copropriété qui se charge de relever les compteurs d'eau chaude, dit-elle. C'est une voisine que je ne connaissais pas encore. "L'an passé une société avait demandé quatre mille euros pour mal faire le même travail, cette année c'est moi qui le fais". Je la laisse entrer pendant que poursuivant mon rituel matinal, je prépare un porridge à ma façon sur la cuisinière.
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J'ai bea ucoup de travail en retard, un article urgent sur l'actualité, plus un manuscrit en cours sans oublier le reportage photo que je dois faire avec une copine qui m'a donné rendez-vous au Balthazar, le café du quartier. Le temps passe vite. Je pars à mon rendez-vous, et peut-être déjeuner avec elle. Il est déjà treize heures. Une heure passe, personne. Quatorze heures trente : c'est trop je ne l'attends plus et mange seul. Au moment où je termine par un café bien chaud toujours en l'attendant, un homme de fière allure, habillé d'un costume touareg traditionnel entre par la porte de gauche du magasin bio d’en face. Une heure passe, sans nouvelles, sans réponse à mon message; son téléphone est muet, aussi je pars et l'homme d'en face n'est toujours pas ressorti. Un peu agacé, je flâne dans le Marais avant de rentrer, puis mes pensées s'évadent vers le désert du Mali, la chaleur, les chameaux à la marche ondulante qui disparaissent dernière les dunes, des souvenirs qui datent d'une quinzaine d'années. Coïncidence ou étrange synchronie, c'est à ce moment que Catherine m'appelle pour s'excuser; elle est à Roissy en partance pour le Mali. Son journal l'a missionnée au dernier moment pour se rendre sur le terrain des opérations militaires que le président doit visiter ces jours prochains. Elle promet de me rappeler au plus vite, dès qu'elle en aura le droit. Le Mali que j'ai connu n'est plus. Mopti, le pays dogon, les villages de la falaise, que sont-ils devenus avec ce conflit ? Catherine va au nord où c'est pire, dit-on ici. Le terrorisme et le banditisme se mélangent autour de revendications territoriales inextricables. Les frontières issues de la colonisation restent artificielles et ne respectent pas les ethnies qui revendiquent leur territoire, le retour à leurs terres ancestrales. Chacun exprime un peu la même chose, sauf que des religions les séparent dans ces moments de
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révolte où l'intolérance s'allie à la politique qui enflamme les esprits. Le sang est chaud en Afrique, comme le climat. Je ne sais pas si avec son téléphone satellite elle pourra en zone militaire être autorisée à m'informer de sa situation, même personnelle. Après les évènements dramatiques de Paris, je reste inquiet de voir une amie dans une zone comme celle-là et passe une partie de la soirée à regarder les infos sur plusieurs chaînes de télé, puis je finis par m'endormir. Mon sommeil m'a laissé quelques traces de cette inquiétude durant la nuit. Je me souviens au réveil d'avoir vécu un scénario anxiogène autour de l'homme d'hier que je n'ai pas vu ressortir. Un certain roman à l'origine d'un film, il y a longtemps, avait produit unthrillersitué à Orléans, où, dans un magasin de mode, on voyait entrer des femmes qui ne ressortaient jamais. Ainsi une rumeur se développa-t-elle dans toute la ville autour d'une supposée "traite des blanches", qui défraya la chronique à l'époque. Je suppose qu'un rêve n'évoque que des sentiments, des affects, des angoisses même, mais ne requiert pas du tout une lecture au premier degré. Ainsi étais-je donc inquiet, anxieux. Réveillé vers quatre heures du matin pour aller aux toilettes, je repensai à l'homme qui était rentré au bio et n'en était pas ressorti. Je fantasmai alors une aventure d'espionnage où l'arrière boutique, avait un passage discret où l'on pouvait changer de vêtements et ressortir par une autre porte à l'arrière donnant sur le boulevard "Richard Lenoir", le noir ? L'homme vu de loin, était plutôt sombre; les mots s'enchaînent par assonance et l'imaginaire se met comme ça en route dans des moments qui précèdent les fantasmes nocturnes, créateurs de rêves. Le lendemain matin, je me mis sérieusement à chercher à comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de ces terroristes qui hantent nos esprits de parisiens, depuis le soir du Bataclan.La nuit m'avait ramené à l'actualité, et quelle actualité que ce 13 novembre 2015 !
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