J étais Black Dragon
276 pages
Français

J'étais Black Dragon , livre ebook

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276 pages
Français

Description

Le 31 décembre 1983 en région parisienne, aux premiers balbutiements du mouvement zulu, un groupe de jeunes se forme pour lutter contre les Skinheads : les Black Dragons. Du combat contre les extrémistes skins pour le contrôle des rues de la capitale, à l'inévitable guerre des gangs qui a enflammé une partie de la jeunesse francilienne, en passant par l'implantation de la culture hip-hop qui a bouleversé les mentalités, ce livre retrace l'évolution du mouvement et son influence sur les générations suivantes.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2015
Nombre de lectures 109
EAN13 9782336366098
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Michel Patrick LONOH
J’étais Black Dragon Histoire d’un militant noir en France
J’étais Black Dragon
© L’HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-00494-5 EAN : 9782343004945
Michel Patrick LONOH J’étais Black Dragon Histoire d’un militant noir en France
… à mon père, LonohMalangi Bokelenge Michel … à ma mère, MolaNgampwo Nkanka Anne-Marie
Avant-propos… Le mouvement Black Dragon est né au milieu des années 80, dans la région parisienne. Les Black Dragons ont été une réponse à la montée en puissance d’une forme de racisme extrême et décomplexée, suivie de son cortège de violence sur le terrain. Même si les médias n’en parlaient que très peu, ou que peu ont eu à l’idée de porter plainte, beaucoup de jeunes originaires d’Afrique noire, des Antilles et du Maghreb ont, à cette époque, subi les violences skinheads. Pendant et au sortir de l’adolescence, la confrontation à ces vérités du monde nous a obligés à des choix. A l’image des Black Panthers aux Etats-Unis, dont nous nous proclamions héritiers, les Black Dragons en France ne pouvaient qu’être réalité, sur le très long chemin sinueux, tortueux et « piégeux » de la lutte sous-entendue du Noir en France ; du Noir de France ! On parle le plus souvent de l’histoire des jeunes guerriers Dragons et de leur combat face à la jeunesse extrémiste et néonazie : les Skinheads ! L’on parle encore bien plus du phénomène zulu et des guerres de gangs successives qui ont opposé les Dragons à d’autres groupes de jeunes, principalement les Requins Juniors et Mendy Force, pendant plus d’une décennie. Il faut savoir avant tout que le mouvement Black Dragon, comme nous le concevions dans les débuts, était une organisation structurée avec, bien sûr, la prédominance d’une cellule paramilitaire urbaine, non armée, basée sur la pratique et la maîtrise des arts martiaux… Mais il y avait aussi une vision toute « intellectuelle » dans les fondations combattantes et culturelles que, modestement, nous incarnions, en compagnie de tant d’autres ; une sorte d’union entre une ancestrale philosophie des arts martiaux et une culture hip-hop naissante avec pour témoin présent, le temps. Dans la conception et la représentation du Black Dragon, l’idéologie, ainsi que la réflexion, avaient une place
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primordiale ; une idéologie forgée par nos expériences propres et communes, ne venant pas exclusivement des banlieues parisiennes, mais bien au-delà… En effet, les Black Dragons sont nés d’une idéologie, et à la base de cette idéologie, nous retrouvons des fils de diplomates et hauts fonctionnaires africains implantés en France pour une période prédéterminée. Ils étaient pour la plupart étudiants, et entouraient le chef desBD: un Haïtien, Yves Madichon dit « Yves Le Vent ». Les Black Dragons ont pris corps au cœur du mouvement zulu ; donc adeptes des préceptes de la « Zulu Nation », en plein essor avec l’expansion de la culture hip-hop. « Peace and Unity ! » en était la devise. Parmi les précepteurs de la « Zulu Nation » venant d’outre-1 Atlantique, citons l’artiste Afrika Bambaataa . Sa venue à Paris a été un déclencheur. Afrika Bambaataa, prônait l’unification de la jeunesse mondiale sur des valeurs culturelles néoancestrales… Cependant, bien avant son discours, le nom même d’Afrika Bambaataa, nous parlait ! Ce nom faisait le lien entre l’Afrique d’où nous venions et les States que nous rêvions… Un lien quelque peu paradoxal et « triangulaire », car, de France, nous lorgnions vers le « Nouveau Monde », et lui nous incitait à regarder à l’opposé, vers l’Afrique. Il nous a poussés à nous regarder nous-mêmes, sous un autre angle. Les pères du mouvement zulu, eux-mêmes descendants affirmés des Kunta Kinté, Martin Luther King ou MalcolmX, ont réussi à décomplexer une partie de la jeunesse hexagonale sur la question des origines raciales et sociales ; sur la fierté simple à porter un nom, bien que différent de la majorité ; sur le fait que desStates, à la culture moderne vénérée, des jeunes gens choisissaient sciemment de s’appeler 1 Afrika Bambaataa : Afro-américain né le 19 avril 1957 dans le Bronx à New York. De son nom Kévin Donovan il est l’initiateur et le fondateur de la « Zulu Nation ». 8
« Bambaataa », alors que le monde entier n’avait d’yeux que pour les Etats-Unis d’Amérique, leur langue, leur accent, leur grandeur, et bien sûr, la consonance de leurs noms. La « Zulu Nation » a fait prendre conscience à toute une génération que l’art ou la créativité émanant de son propre environnement avait droit de cité et n’avait rien à envier à l’art dit « officiel » ; celui qui avait toute la représentation télévisuelle… Au niveau individuel, cette approche nouvelle a engendré chez la plupart des jeunes de ma génération, une quête de reconnaissance et une affirmation de l’origine avec zèle. Cela ne pouvait que nous ramener à nos propres origines ; au symbole de la « Terre Mère Afrique », et au lien certain entre tous les Hommes du monde et cette « Terre Mère » que la « Zulu Nation » exhortait… Le tout étant bien entendu servi au travers d’une certaine culture américaine, car l’exemple venait desStates. Sur un très court laps de temps, le mouvement zulu a été la clef de voûte d’un changement de comportement radical et en masse d’une partie de la jeunesse ; bousculant tous les codes, les premières bandes ethniques se sont formées… Les premières manifestations regroupant toute la communauté zulu -zulu partiesautres - ont été organisées… Et les et premiers conflits n’ont pas tardé. Si aujourd’hui nul ne peut nier la présence et la pratique du rap à la base et au sommet de la musique mondiale, et même hexagonale, ce n’était pas le cas dans les débuts. Le rap n’était qu’une des figures du hip-hop, art de la rue… Et le hip-hop lui-même n’était que la projection artistique et culturelle du mouvement zulu ; le moyen d’expression du courant de pensée zulu. Le hip-hop portait les symboles de la « Zulu Nation » : langage, style vestimentaire, musique, danse…
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