Le sérieux et le futile après la guerre
169 pages
Français

Le sérieux et le futile après la guerre , livre ebook

-

169 pages
Français

Description

La vie de Paris, de la France, du monde a changé après la guerre. Depuis la Libération jusqu'aux années 60-62, soit-disant en or. En d'autres termes, de la Renaissance aux Temps Modernes. Assez vieux pour avoir vécu pleinement cette période, mais pas suffisamment pour avoir oublié, Jacques Franck a noté des souvenirs, des témoignages, des anecdotes, des réflexions sur ces temps passionnants. Cet essai parle des chansons et des hôpitaux, des autos et des bureaux de vote, du métro et de la Chine, des avions et de la contraception. Et des gens. Et de l'avenir, entre autres sujets.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 février 2010
Nombre de lectures 241
EAN13 9782296252493
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le sérieux et le futile
après la guerre
Récit d'un médecin aviateur militantGraveurs de mémoire
Dernières parutions
Henri-Paul ZICOLA, Les dix commandements d'un patron,
2010.
Albert DUCROCQ, Des Alpes à l'Uruguay. Un pont entre deux
rives,2010.
Edmond BAGARRE, Géologue: une vie de recherches et
d'aventures. Afrique, Amérique, Europe, Asie, 2009.
Pierre-Alban THOMAS, De la Résistance à l'Indochine. Les
cas de conscience d'un FTP dans les guerres coloniales, 2009.
Elhadj Mohamed Lamine TOURE, Mémoires d'un compagnon
de l'indépendance guinéenne, 2009.
Jean-Claude LEPRUN, Une jeunesse malgache (1942-1966),
2009.
Jeannine PILLIARD-MINKOWSKI, Eugène Minkowski
18851972 et Françoise Minkowska 1882-1950. Eclats de mémoire,
2009.
Jacqueline ADUTT-THIBAUT, Avenue Montaigne, 2009.
Michel MALHERBE, Fonctionnaire ou touriste? Mémoires
d'un globe trotter, 2009.
Jacques-Thierry GALLO, Mon histoire avec Dieu. Un
témoignage vivant, 2009.
Raymond Louis MORGE, Michelin 120 ans. A travers ceux qui
l'ont bâti, 2009.
Régine LE HÉNAFF, Afrique aimée. Chroniques d'un temps
passé,2009.
Pierre VERNA Y, Chronique amazonienne d'ztn bateleur fou
d'écriture, 2009.
Éric LE RAY, Marinoni, fondateur de la presse moderne
(1823 - 1904), 2009.
Michèle PERRET, Terre du vent. Une enfance dans une ferme
algérienne,2009.
Pauline BERGER, Bruits de couloirs. Dans les coulisses d'un
internat de jeunes filles (1951-1958), 2009.
Franco URBINI, La libération de la France, l'Indochine.
2e classe (1941-1947),2009.Souvenirs de guerre d'unJacques Franck
Le sérieux et le futile
après la guerre
Récit d'un médecin aviateur militant
L'HARMATTANDu même auteur
La Ballade du Généraliste, L'Harmattan, 2006.
Le Spermatozolde octogénaire, L'Harmattan, 2008.
Le Vieux Communiste, L'Harmattan, 2008.
Couverture
En 1960, l'auteur s'élance vers l'avenir
@ L'HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan l@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-11493-7
EAN : 9782296114937AVANT -PROPOS
On ne dit plus les vieux mais les personnes âgées. C'est plus
respectueux. Au nombre de leurs caractéristiques traditionnelles
figurent l'érosion, le démantèlement, voire la perte de la
mémoire. Ça va des simples "trous" jusqu'à la sénilité profonde.
Le moins atteint se contente d'égarer ses lunettes ou ses clés. Le
plus éprouvé est gâteux. C'est dommage. La mémoire est un
réservoir où s'accumulent les expériences et les acquis de toute
une vie. Il est irremplaçable. Un proverbe africain dit qu'un
vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle. Il importe
d'en sauvegarder le contenu avant l'incendie terminal. Le
sérieux comme le futile.
L'opération consiste à le consigner sur un support, papier ou
informatique, qui survivra. On fera appel à ce qui subsiste de
mémoire. Il en faut peu, mais suffisamment pour se souvenir et
témoigner. J'ai puisé largement dans ce réservoir, lors de mes
élucubrations antérieures. Sur le point de récidiver, je mobilise
mes neurones résiduels et je m'efforce de raconter d'autres
choses que les fois précédentes.
Quand Monsieur Chirac était Maire de Paris, il eut la bonne
idée de faire appel à la mémoire des Parisiens. Dans un premier
temps, ceux d'entre nous qui avaient vécu la période allant de
1919 à 1939 et qui n'étaient ni trop dégradés ni trop jeunes pour
être capables d'aligner quelques souvenirs, se virent invités à les
écrire. J'y ai participé avec modération. Mon jeune âge, à
l'époque considérée, réduisait le nombre de mes références et la
profondeur de mes expériences.
L'instigateur passa de l'Hôtel de Ville à l'Élysée. Son
successeur reprit le flambeau. Ce n'était pas difficile, vu le
succès de l'entreprise. La période proposée par les édiles à leurs
administrés couvrait à peu près les quinze années qui suivirent
la Libération. Les témoignages des citoyens affluèrent sous les
7formes les plus diverses. Une exposition fut ouverte dans les
salons de la maison commune des Parisiens.
Elle regorgeait de photos et d'objets les plus divers:
vêtements, cartes de rationnement, moulins à café, lettres et
documents, meubles. On vit même une 4 CV Renault, une
vraie. Les textes furent regroupés dans un album intitulé C'était
Paris dans les années cinquante. Nombre de sujets concernant
la vie des citadins en ce temps-là étaient traités... Je me suis
aperçu, en lisant cet album, qu'il y manquait plusieurs éléments.
Des aspects jugés politiquement incorrects par la municipalité
étaient "oubliés". Par exemple, les conditions pénibles
d'existence des plus défavorisés, les logements misérables, les
autres qui faisaient l'objet de spéculations, les affrontements et
turbulences politiques. Bref, l'ensemble était attachant, mais un
peu trop clean. La plupart de mes contributions personnelles
étaient écartées, n'entrant pas dans le consensus.
J'avais pensé réunir l'ensemble de mes textes sous le titre De
de Gaulle à de Gaulle. C'était logique. Le début de cette
période coïncidait avec l'arrivée du Général "aux affaires". Elle
se terminait avec la personnalisation accrue du pouvoir. En
octobre 1962, par voie référendaire, 62 % des Français votaient
pour l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel. Ils se
dotaient d'un régime présidentiel. Les conséquences en seront
lourdes. Puis, j'ai abandonné ce titre. Quels qu'aient été les
grands mérites du Général, il n'était pas l'axe autour duquel
tournaient la France et le monde. Pas plus qu'aucune autre
personnalité, et il n'en manquait pas.
À la réflexion, cet essai me sembla trop maigre. J'avais
certainement plus à raconter. Je m'y suis employé. Je ne suis ni
historien, ni mémorialiste, mais témoin. Témoin d'une époque
privilégiée. Après la guerre, le monde n'a certes pas changé de
base, malheureusement. Mais il a basculé, dans tous les
domaines. À tel point qu'il était difficile d'évoquer la vie
d'avant-guerre, en ce temps médiéval où j'avais quatorze ans.
En fait, ce n'est pas tellement l'époque qui était privilégiée que
ses observateurs, confrontés aux prémisses d'une ère nouvelle.
Ils n'en avaient d'ailleurs pas tellement conscience.
Beaucoup n'observaient pas. Ils subissaient.
8Planté à Paris, à mes yeux nombril du monde, je me
délectais de ce qui se passait, de ce que je voyais, entendais,
apprenais, faisais, lisais, disais, déconnais. Je m'en délecte
encore. Mon regard s'étend toutefois au-delà de la capitale.
Je vais donc parler de beaucoup de choses. Y figureront,
dans le désordre: les sœurs Etienne et Nikita Khrouchtchev, les
autobus et les collages d'affiches électorales, l'hôpital Beaujon
et la Caravelle, les loges de concierges et les soldats américains,
les cinémas de mon quartier et le canal de Suez, la Citroën
traction avant et les petites Bretonnes arrivant à la gare
Montparnasse, les restrictions de tabac et Luna Park, le prix des
loyers et "le Chanteur de Mexico". Liste non limitative.
L'ensemble sera très hétéroclite. En apparence du moins. Car
entre des évocations aussi diverses il existe un lien. Toutes sont
les marqueurs d'une époque. Cette époque que je raconte, Paris
après la guerre. Pas seulement Paris, la vie existait aussi
ailleurs.
Encore une précision. Je ne suis pas et je n'ai jamais été
neutre. Il ne faut donc pas s'attendre à trouver dans mes propos
la moindre teinture d'impartialité.
9LA CONVALESCENCE
En septembre 1944, nous en avons fini avec quatre années
de misère, d'humiliation, de répression, de crimes, de pillages,
d'aliénation, de privation de liberté. Quatre années ressenties
différemment par nos compatriotes.
Peu d'entre eux avaient accueilli le malheur comme une
divine surprise. Ceux-là proclamaient déjà avant l

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents