Pas tout facile la vie
234 pages
Français

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Pas tout facile la vie , livre ebook

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Description

Pas n'importe quels clowns. Clown-analyste, clowno-formateur, tels sont les titres de celui qui embarque l'auteur vers dix années d'une aventure exceptionnelle avec « La Bande à Léon », troupe de clowns composée de compagnons d'Emmaüs. Sous forme de journaux croisés, l'auteur nous fait partager les bonheurs et les tourments qu'elle a vécus au sein de la troupe. Les portraits de ces hommes que la vie a poussés en marge de la société nous font toucher du doigt la fragilité des destins individuels, mais aussi la force de la création collective.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 10
EAN13 9782296488922
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pas tout facile la vie
Histoire de Vie et Formation
Collection dirigée par Gaston Pineau
avec la collaboration de Bernadette Courtois, Pierre Dominicé ,
Guy Jobert, Catherine Schmutz-Brun, André Vidricaire et Guy de Viller s

Cette collection vise à construire une nouvelle anthropologie de la formation, en s’ouvrant aux productions qui cherchent à articuler “histoire de vie” et “formation”. Elle comporte deux volets correspondant aux deux versants, diurne et nocturne, du trajet anthropologique.
Le volet Formation s’ouvre aux chercheurs sur la formation s’inspirant des nouvelles anthropologies pour comprendre l’inédit des histoires de vie. Le volet Histoire de vie , plus narratif, reflète l’expression directe des acteurs sociaux aux prises avec la vie courante à mettre en forme et en sens.

Dernières parutions

Volet : Histoire de vie

PETIT C., BOSSHARDT M., Itinéraire d’une bibliothécaire , 2012.
LAURE A., L’esprit de combat. Lutte contre l’hépatite C , 2011.
M. CAMEY, Chirurgien de l’impossible. 54 ans à l’Association française d’urologie, 2011.
Jean FERREUX, Prise de ris[que]. Pamphlet autobiographique , 2011.
Julie DOLLÉ, Vaincue, parfois… Résignée, jamais ! , 2011.
Jacques SERIZEL, Armelle ROUDAIRE, André de Peretti : rencontres et compagnonnages franco-marocains. Entretien avec Gaston Pineau, 2011.
Yves NIGER, La roue du hamster , 2010.
Jean-Pierre WEYLAND, L’imparfait du subjectif , 2010.
SAPHIRA X, Mémoires d’une fille paumée , 2010.
Anne-Marie PIFFAUT, Les secrets de Lina, Persévérance, 2010.
Maurice ANDRE, Récit de vie d’un marin , 2010.
Maryvonne CAILLAUX, Comme des orpailleurs. De la misère à la pauvreté , les relations comme chemins de libération , 2010.
Martine LANI-BAYLE et Marie-Anne MALLET (dir.), Evénements et formation de la personne , Tome 3, 2010.
ORÉLIA, Le prix du silence , 2009.
François CHAPUT, Profession : chercheur d’emploi. Parcours cahoteux d’un « emploi-zoneur » , 2009.
Paul SECHTER, Venez nous chercher. Deux petites filles juives dans la tourmente nazie , 2009. Monique BLOCQUAUX, La Vie sans toit , 2009.
Jacqueline Dewerdt-Ogil
Pas tout facile la vie
Des clowns chez Emmaüs

Poèmes de Serge Monseillier
Photographies de Lydie Nesvadba
Croquis de l’auteur

Préface d’Anne Saingier
Postface de Montserrat González Parera

L’HARMATTAN
Du même auteur, on peut lire des nouvelles publiées par l’association Calipso dans les recueils collectifs « Si proche, si lointain » et « Entre chien et loup ».
http ://calipso.over-blog.net.

À paraître en juin 2012 : la nouvelle “Cache-cache” dans le recueil collectif Premières nouvelles aux éditions du Sagittaire.

© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http ://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96215-6
EAN : 9782296962156
À la mémoire de Jean-Michel Rosselle,
le clown Farfouille.
À Eric,
le clown Julio.

À la mémoire du Père Léon.

Aux compagnons : Gaston, Serge, Pépé, Jacquot, Roger,
Jacques, Henri, Eugène, Gabriel,
Guy, Michel, Richard, Judicaël,
Jean-Jacques, Marcel, Dominique, Claude,
Michel, Christian, Francis,
Daniel, Grand Jean, Petit Jean.

Et à Christine, Marinette, Dominique.
Remerciements
Je remercie les animateurs et écrivants des ateliers d’écriture « Aleph-Ecriture » à Paris et « Le Jardin d’hiver » à Lille, et tout particulièrement Martine Paulais pour son guidage exigeant et bienveillant.

Merci à Josiane Lambert-Pasquier, ma première lectrice enthousiaste et pointilleuse.

Merci à Serge Monseillier qui m’a confié ses poèmes.

Merci à Lydie Nesvadba qui m’a offert ses photos.

Et un grand merci à Raymond, mon mari, dont le soutien m’a été si précieux au quotidien.
Préface
Curieux, vingt ans après ! Comme en amour, on a toujours vingt ans. Vingt ans après, me voilà interpelée à nouveau par la Bande à Léon, pour écrire une préface.
En fait les clowns ont été vraisemblablement pour moi l’élément déclencheur de mon dialogue avec le père Léon pour changer de vie. J’étais ingénieure informaticienne quand Léon m’a demandé de m’occuper de la logistique d’une tournée de la Bande à Léon pendant l’été. Cette demande a été faite à un moment où je me posais beaucoup de questions sur Emmaüs. Après une expérience qui s’était mal passée dans le conseil d’administration d’une communauté, j’avais fait le choix de quitter le mouvement, sans comprendre les raisons de l’échec. J’ai alors souhaité discuter avec le Père Léon pour tenter de trouver des explications.
Je me suis retrouvée pendant quinze jours à piloter les compagnons d’Emmaüs Bruay dans tous les campings de la région Nord-Pas-de-Calais, alors qu’ingénieure, je n’étais intéressée que par la technique. Le management ne m’attirait absolument pas. Je me voulais pro de la technicité.
Je crois que c’est cette expérience qui a permis au père Léon de se rendre compte qu’il avait devant lui une personne capable de gérer une logistique, de gérer une équipe d’hommes, d’être un chef. Moi, je n’ai rien vu venir.
C’est à partir de cette tournée pendant mes vacances que j’ai établi un dialogue avec le père Léon et construit peu à peu le projet de quitter mon travail pour rejoindre le mouvement Emmaüs. Je me voyais bien ingénieure informaticienne au Relais. Lui avait compris que je pouvais être responsable de communauté. Cela a pris deux ans pour me le faire accepter.
Je reste, après vingt ans, émerveillée que des hommes et des femmes rejetés de partout puissent faire des choses aussi extraordinaires. Lors de cette tournée, j’hallucinais de voir ces ex-clochards signer des autographes comme des grandes vedettes.
Je reste émerveillée de la façon dont la Bande à Léon a pu exprimer dans le mime « Chez Léon » les problèmes de la faim et du partage. Dehors, un soir de réveillon, sur un banc, un bout de pain sec pour deux. C’était gigantesque. Pas besoin de mots, c’était d’une justesse ! L’émotion presque jusqu’aux larmes.
Je reste émerveillée devant l’humour de leur regard sur l’état de la société. Dans le sketch « Poubelle in love », on aurait pu gagner des millions, comme dans les jeux de la télé. On gagnait notre Pépé d’amour jaillissant de la poubelle, qui ne lâchait plus la dame qui l’avait reçu en lot.
Cette belle aventure, c’est l’aventure du chemin d’Emmaüs des évangiles où l’Abbé Pierre a choisi le nom du mouvement. Après chacune de ces rencontres, les vies ont basculé et l’espérance est née.
Anne Saingier,
Présidente d’Emmaüs Nord-Pas-de-Calais-Picardie,
Responsable de la Halte Saint-Jean
à Saint-André-lez-Lille.


Le Père Léon, fondateur de la communauté Emmaüs
de Bruay Labuissière
Avertissement
Trier, oublier, sublimer,
Travail de la mémoire.

La mienne est une vieille commode.
Chiquettes de souvenirs,
Tiroir bloqué,
Tiroir vidé,
Un autre plein à craquer.

Cette histoire est vraie puisque que je l’ai vécue .
Elle est fausse parce que je vous la raconte ainsi .

Jacqueline Dewerdt-Ogil
Première partie : Entrée en piste
Oser
Journal de Jacotte.
1994. Un soir de mars, sans l’avoir prémédité, j’entre dans le monde des clowns.
D’ordinaire, je suis du genre à prendre le temps de réfléchir, beaucoup de temps. Je suis poursuivie par le doute, longtemps. Par chance, il est des moments où c’est mon corps qui prend la parole. Mon cerveau raisonneur est alors dans l’incapacité de me détourner de mon plaisir.
J’ai dix ans, j’assiste au concours de chant de la fête du village. Mes jambes flageolent mais elles me portent sur scène. Tu es inscrite ? Non. Tu veux chanter ? Oui. Je ne vois plus rien ni personne. Je chante « L’eau vive ». Ma mère m’a raconté bien plus tard qu’elle avait failli s’évanouir en me voyant soudain face à l’accordéoniste.
Et voil

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