Passager sans bagage
224 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

224 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Le jour suivant l'arrestation de ma mère, mes deux frères avaient été prévenus que, sur un ordre de Lénine, en provenance de Moscou, les veuves et les enfants des otages exécutés devaient être également supprimés. La veille, les amis et voisins avaient rapporté à Madame Miquel, devenue chef de famille que des listes se trouvaient placardées en ville, avec les noms et les prénoms de ceux qui étaient condamnés à mort. Y figuraient en bonne place les trois frères Kapnist, Dimitry, Pavel et Serge. Aussi pas un instant à perdre, en cette grande urgence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2005
Nombre de lectures 334
EAN13 9782336280424
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

site : www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr e.mail : harmattan1@wanadoo..fr
© L’Harmattan, 2005
9782747594981
EAN : 9782747594981
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Graveurs de mémoire - Collection dirigée par Jérôme Martin Dedicace Dedicace Remerciements AVANT-PROPOS - « IMPASSIBLE SOUS LE FEU » Première Partie - La révolution
I. II. III. IV. V.
Deuxième Partie - La guerre
VI. VII. VIII. IX. X. XI. XII. XIII.
REFERENCES & ANNEXES Annexe 1 Annexe 2 Annexe 3 Annexe 4 Annexe 5 Annexe 6
Passager sans bagage

Serge Kapnist
Graveurs de mémoire
Collection dirigée par Jérôme Martin
Titre parus
Maurice VALENTIN, Trois enjambées, 2005. Paul HEUREUX, Souvenirs du Congo, 2005. Jean-Pierre MARIN, Au forgeron de Batna, 2005. Joël DINE, Itinéraire d’un coopérant, 2005. Paul GEORGELIN, La vallée de mémoire, 2005. Pierre BIARNES, La fin des cacahouètes, 2005. Emilia LABAJOS-PEREZ, L’exil des enfants de la guerre d’Espagne, 2005. Robert CHARDON, Mes carnets de bord, 2005. Yves PIA, Aline, destinée d’une famille ardennaise, 2005.
À Michette, mon épouse, mon merveilleux et si précieux soutien
En Hommage:
- à ma mère, Sœur Olga de Jérusalem. Je lui dois tout. Elle a formé ma nature, mon cœur et mon esprit. Elle a semé en mon âme les graines de tout en quoi j’ai foi, que je respecte, que j’assume. Tout ce dont je suis fier. Elle, enfin, qui a si pleinement remplacé mon père.
- à mes frères et sœurs, Dimitry, Pavlik, Emilie et Olga, auxquels je dois tant: La préservation de mon enfance, la connaissance et la compréhension. Pour la lutte de survie de notre famille, à laquelle ils ont tous si courageusement participé
- à Dimitry Tatistcheff, mon beau-frère, mon frère, aspirant au Régiment de la Garde Préobrajensky. Il a participé au combat du Corps des Pages dans l’Armée Blanche du Général Youdenitch, pendant la guerre civile russe. C’est grâce à son exemple que s’est forgé mon moral, ainsi que mon éthique de vie.
- au Général Andolenko, de la Légion Etrangère, héros russe, ami intime de mon beau-frère et grand érudit de l’Art militaire, dont les encouragements m’ont été si bénéfiques.
Je remercie:
- Patricia et David Amory Lown, mes amis, pour m’avoir si lucidement aidé à écrire ce témoignage. Je leur dois cet immense plaisir de m’être livré, par écrit, dans le souvenir.
- Marie-Thérèse et Marcelle Audebeau, qui m’ont tellement aidé dans la réalisation pratique de cet ouvrage, avec intelligence, compétence, constance et discernement.
- Karine et Jean-Baptiste Renié, et Christian de Tailly pour leur contribution à la finalisation de l’ouvrage.
AVANT-PROPOS
« IMPASSIBLE SOUS LE FEU »
« SUB IGNE IMMOTUS », telle est la devise de la famille Kapnissi qui figure sur le blason primitif en pierre taillée entreposé à la Mairie de la Ville de Zante - en grec Zakynthos - de l’île du même nom, porte de la mer Ionienne. Sur ce blason initial, seules figurent les trois collines, dont celle du centre fume. Une relation directe avec le feu a donc toujours existé dans les annales et traditions de la famille, laquelle date, pour nous, historiquement, de Byzance. La couronne comtale, ainsi que l’habillage, sont advenus à partir de l’an 1702, période vénitienne où, en recevant le titre de comte, Stamatello Kapnissi - ou Capnissi italianisé - a embelli le blason en y ajoutant des symboles héraldiques. Cette distinction lui fut accordée à l’époque par le Doge de Venise, Aloysios Mocenigo, pour faits de guerre remarquables, sous le commandement de l’Amiral Morosini, pendant ses campagnes contre les Turcs, explicités par les motifs de cette attribution et en reconnaissance de ses exploits 1

Il en est ainsi d’Andrea et Petros Capnissi, officiers de l’armée vénitienne, mais toujours citoyens d’honneur de Zante, qui ont participé à la bataille de Modon contre le Sultan turc Bayaside ainsi qu’à celle des Vénitiens contre les Florentins (1513). Dans la même descendance, on arrive à Stamatello, “Magnifique Chevalier de Saint Marc”, fondateur de la dynastie et père d’une féconde descendance cosmopolite.

La tradition du “feu et fumée” reste toujours présente et se perpétue de père en fils dans la plus pure tradition guerrière. Mais aussi dans la famille Kapnissi, dont le nom provient du mot grec Kapnos qui veut dire “fumée”. Voilà une ascendance qui exige une attitude responsable et exemplaire, léguée à sa descendance. Le courage et le stoïcisme deviennent les vertus traditionnelles spontanées et les références familiales essentielles à mériter.

Par mon père, à travers mes frères aînés, j’ai toujours eu connaissance de l’arbre généalogique de ma famille, lequel commençait par Stamatello Kapnissi, natif de l’Ile de Zante, qui, à l’époque de sa vie, au XVIIe siècle, était devenue Vénitienne.

C’était un proche comptoir commercial de la Sérénissime République de Venise, toute-puissante, dominant cette partie de la Méditerranée et la disputant à Gênes, la concurrente, et bien sûr aux Turcs, ennemis héréditaires. Stamatello, meneur d’hommes et excellent marin, se rendit célèbre, à cette époque de sa vie, à peine adolescent, par de multiples faits d’armes maritimes.

En ces temps-là, la Turquie ottomane attaquait constamment, par mer, les comptoirs, les îles, et même le continent grec, et n’hésitait pas à aller jusqu’à la lagune vénitienne. Stamatello débuta sa carrière maritime, un jour de la fin du XVIe siècle, en réunissant un groupe de jeunes gens de Venise qui, de nuit, s’emparèrent de plusieurs canots légers et, à coup de rames habillées de drap afin de ne faire aucun bruit, allèrent lancer de l’étoupe brûlante sur les navires turcs qui, depuis la veille, barraient les accès de la lagune. Ils revinrent sains et saufs pendant que plusieurs navires étaient la proie des flammes. Le lendemain, les Vénitiens constatèrent étonnés que les navires turcs avaient disparu.

Après ce premier exploit, Stamatello revint à Zante où il mit en chantier un brick rapide et léger avec lequel il écuma les mers et arraisonna les navires turcs, en qualité de corsaire de la Sérénissime République. Son protecteur était l’Amiral de la flotte vénitienne, Morosini, grande famille locale très riche, à qui appartenait, entre autres, l’Ile de San Giorgio Maggiore, en face de la Place Saint Marc. Il devint Doge de Venise, après ses guerres maritimes, et fit construire dans son île une superbe cathédrale et un couvent, en forme de croix, par l’architecte Palladio.
À chaque bataille navale que Francesco Morosini livra contre les Turcs, Stamatello mit à sa disposition son brick avec un équipage expérimenté d’environ quatre-vingts matelots-soldats puissamment armés. L’étrave du brick était un boutoir en métal qui éventrait les navires accostés et les coulait avec une remarquable rapidité et un savoir-faire acquis d’une longue expérience. Les frais de son navire et équipage étaient à sa charge et un pourcentage du butin revenait à Venise. Il avait conclu un accord avec l’Amirauté et détenait des lettres de mission de la Sérénissime. Il s’illustra en particulier à la bataille de Santa Maura et réussit à sortir l’Amiral Morosini d’une situation difficile où il se trouvait, cerné dans la baie par une flotte turque surgie brusquement et s’étant déployée pour le combat.

Il participa également à la bataille de Leucade (1686) ainsi qu’à celle du Port d’Avlon, ce qui établit définitivement sa réputation guerrière. À la suite de ces brillantes actions, le Doge Aloysius Mocenigo le nomma Cavaliere de San Marco, Sopro-Comito, et lui accorda, ainsi qu’à toute sa descendance le titre de comte. Vers 1860, Elie Kapnist, capitaine de la Garde Impériale de Russie, a été autorisé par Edit de l’Empereur Alexandre II à faire usage, pour lui-même et sa descendance, du titre comtal vénitien.

L’arbre généalogique, depuis Stamatello, s’est complété jusqu’à nos jours et, plus tard, fut repris dans un tome du recueil des familles nobles d’Ukraine, par le généalogiste officiel Modzalevski. La branche de la famille qui abandonna Zante et leur propriété terrienne passa par Venise et parvint jusqu’

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents