Petite... prends ma main
172 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Petite... prends ma main , livre ebook

-

172 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Au début des années 1950, en Lorraine, le petit enfant qu'est l'auteur vit dans des conditions matérielles difficiles : santé, logement... C'est cette période de sa vie qu'il retrace dans Petite... prends ma main. Après un séjour hospitalier et un long passage à l'Assistance publique de Bar-le-Duc, le narrateur et sa jeune soeur devront surmonter l'indifférence des adultes, à coup d'initiatives et de décisions. De retour chez lui, Bernard Remack vivra son adolescence à contempler "sa" rivière, heureux auprès de son père, mais angoissé par une mère malade qui ne l'aimait pas.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2007
Nombre de lectures 269
EAN13 9782336282794
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechniqne ; 75005 Paris
http://vww.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
9782296035324
EAN : 9782296035324
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Rue des Ecoles Chapitre 1 - Premiers souvenirs Chapitre II - L’Eloignement Chapitre 3 - L’Abandon Chapitre 4 - Le grand retour à la maison Chapitre 5 - Mon engagement
Petite... prends ma main
Récit

Bernard Remack
Rue des Ecoles
Cette collection accueille des essais, d’un intérêt éditorial certain mais ne pouvant supporter de gros tirages et une diffusion large.
La collection Rue des Ecoles a pour principe l’édition de tous travaux personnels, venus de tous horizons: historique, philosophique, politique, etc.
Déjà parus
Julien CABOCEL, Remix Paul Pi , 2007.
Isabelle LUCAZEAU, La vie du capitaine Rolland (1762- 1841), 2007.
Albert SALON, Colas colo - Colas colère , 2007.
François SAUTERON, Quelques vies oubliées , 2007.
Patrick LETERRIER, Et là vivent des hommes.
Témoignage d’un enseignant en Maison d’arrêt, 2006.
Annette GONDELLE, Des rêves raisonnables , 2006
Émile M. TUBIANA, Les trésors cachés, 2006
Jean-Claude LOPEZ, Trente-deux ans derrière les barreaux , 2006
Maryse VUILLERMET, Et toi, ton pays, il est où ? , 2006.
Ahmed KHIREDDINE, Rocher de sel. Vie de l’écrivain Mohamed Bencherif, 2006.
Pierre ESPERBÉ, La presse: à croire ou à laisser, 2006.
Roger TINDILIERE, Les années glorieuses , 2006.
Jacqueline et Philippe NUCHO-TROPLENT, Le moulin d’espérance, 2006.
Sylviane VAYABOURY, Rue Lallouette prolongée, 2006.
François CHAPUT, À corps et à cris , 2006.
Cédric TUIL, Recueil d’articles sur Madagascar, 2006.
Maguy VAUTIER, Vents de sable, 2006.
Olivier DOUAL, Impassible n’est pas africain, 2006.
Yves-Marie LAULAN, Un économiste sous les cocotiers, 2006.
« Le passé nous a fait ce que nous sommes. »
Oscar Wilde
« Il reste toujours quelque chose de l’enfance, toujours... »
Marguerite Duras
Pourtant, devenu un homme ou une femme, c’est encore ça, la vie, la vraie vie, les rêves de jeunesse qui couvent au fond de soi, la lumière au loin.
Guy Croussy
S’enrichir de son passé pour se projeter dans l’avenir
Chapitre 1
Premiers souvenirs

Ma prime jeunesse
C’est par un bel après midi d’été que je suis né le six août 1947, dans une petite ville du sud meusien, dans le comté de Ligny, propriété des seigneurs de Ligny qui furent vassaux du duché de Bar, propriété du roi de Pologne.
Ligny-en-Barrois compte quatre mille cinq cent cinquante habitants en 1947. C’est une petite ville charmante, entièrement entourée de grandes forêts de feuillus, traversée par une magnifique rivière à l’eau limpide, habitée par une multitude de petits vairons frétillants et de truites qui font la joie des pêcheurs.
Ligny est une ancienne ville fortifiée, à la frontière du royaume de France et du Saint Empire romain germanique, passage obligé des troupes françaises voulant conquérir le Saint Empire. On peut encore y trouver au gré de belles promenades, la Tour de Luxembourg appelée aussi tour « Valéran » du nom de celui qui termina sa construction, Valéran III, majestueusement dressée au pied de la rivière qui porte le nom de «L’Ornain».
Dans cette tour sont nés deux illustres personnages. Le bienheureux Pierre de Luxembourg, frère cadet du comte de Ligny, de la grande famille princière de la branche des Luxembourg-Ligny chanoine, puis cardinal, qui sera béatifié et qui portera le titre de bienheureux Pierre de Luxembourg. Cette famille est alliée aux ducs de Bar et rattachée au roi de Pologne. La province du Barrois, indépendant, s’alliera au royaume de France pour combattre les troupes du Saint Empire Germanique. Cette province est située à un point stratégique entre Paris et Nancy (capitale de la Lorraine). Ligny- en- Barrois sera rattaché à la France le même jour que le duché de Bar et de Lorraine, en 1766.
Le deuxième personnage est la fée Mélusine, légende fort sympathique. Légende que revendique également le Grand-duché du Luxembourg. La fée est « une femme à queue de serpent » une sirène, il semblerait qu’elle se soit réfugiée dans la rivière .Alors si un jour vous passez par là, peut être ...
La ville possède un magnifique parc aux chênes centenaires, légué par Monsieur de Voltaire aux enfants de Ligny en Barrois. Ce site est classé aux monuments historiques de France. Ainsi je suis donc propriétaire d’une infime partie de cette magnifique propriété.
C’est à deux pas de cet endroit, que je vois le jour, sur les remparts, et que ma vie, qui aurait pu être heureuse et tranquille, débute dans une famille ouvrière de deux enfants.
Mon père, qui signa un engagement pour la durée de la guerre afin de rejoindre les troupes françaises contre les armées nazies le jour même de ses dix- huit ans, se retrouvera en Afrique du Nord, démobilisé peu de temps après l’armistice. Il traversera la ligne de démarcation pour rejoindre celle qu’il aime. Ma mère, fille de boulanger, propriétaire de trois boulangeries, d’une voiture et d’une villa à Juan les pins, aura bien du mal à faire admettre son fiancé à sa famille. Il lui faudra attendre sa majorité pour épouser mon père.
De retour sur sa terre lorraine, à la fin de la guerre, mon père trouvera un emploi dans une petite fabrique d’ameublement et ma mère tentera d’élever ses enfants. Le revenu est maigre, ils n’ont pas d’appartement, et ils ne peuvent s’en remettre à mes grands-parents maternels. Heureusement, ils peuvent compter sur la mère de mon père issue d’une famille modeste. Elle est pour moi mon seul aïeul du moins, je le crois. Ma vie de bébé semble ne pas avoir posé de problèmes particuliers et, bien entendu, je n’en ai aucun souvenir.
En 1950, je vais sur mes quatre ans et arrive le temps où l’on prend conscience que l’on vit et voici les premiers souvenirs... J’habite avec mes parents et Michelle, ma grande soeur, qui a maintenant huit ans, dans un appartement loué par ma grand-mère paternelle Léocadie, grande femme, mince, charmante, avec toujours un sourire malicieux. Pourtant la vie ne l’a pas ménagée, veuve depuis 1927, elle a élevé seule ses trois garçons. Elle travaillera toute sa vie, d’abord pour les nourrir et par la suite, parce qu’elle ne pouvait rester sans rien faire. Elle sera pour moi et ma famille, un recours inestimable. Elle travaille comme gouvernante pour le curé d’une paroisse proche de Ligny ; le curé est un Belge, à l’accent fort prononcé, qui a été missionnaire en Chine, puis en Afrique. Ce prêtre, issu d’une famille bourgeoise, est un homme de grande générosité de cœur.
L’appartement se situe rue des remparts; il comprend une cuisine, une petite salle à manger et deux chambres, le tout chauffé par une vieille cuisinière. Le cabinet d’aisance se situe hors de l’appartement et la salle de bain brille par son absence. Cela peut surprendre aujourd’hui, mais pour l’époque, ce n’est pas si mal. La plupart des familles ouvrières, donc très modestes, n’ont pas, loin de là, un tel appartement.
Pour la toilette quotidienne, on utilise le lavabo de la cuisine. En hiver, l’eau est glaciale et pour la tempérer, on fait bouillir l’eau dans une casserole que l’on verse dans une cuvette. Je vous prie de croire qu’après la toilette du matin, on est réveillé, frais et disponible.
Pour moi qui suis encore en bas âge, je fais figure de privilégié au sein de la famille, car on met plusieurs casseroles d’eau bouillante pour me rendre l’eau supportable. Il faut se rappeler que seulement vingt- six mois nous séparent de la fin de la deuxième guerre mondiale.
Au-dessus de nous, habitent deux vieilles personnes dans de tout petits appartements. Une femme, qui est une amie de la famille, et un très vieux monsieur que l’on doit appeler grand-père, en respect de son âge me semble- t-il. On le croise souvent dans la petite cour intérieure où il est occupé à fendre son bois. Il semble heureux que la jeunesse de la maison fasse la causette avec lui. Les rapports entre lui et mon père semblent particulièrement respectueux et, à l’époque on n’en comprend pas les raisons. Il me faudra des années pour comprendre qui est ce monsieur, ce n’est autre que mon arrière-grand-père, le père du père de mon père que je n’aurai jamais la chance de connaître finalement puisqu’il est décédé avant que l’on apprenne qui il était pour nous ...
Au-dessus des parties habitables, en prenant un escalier de vieilles pierres, nous découvrons le jardin, nous sommes au bord de la rivière près du parc. L’endroit est une pure merveille de beaut&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents