Vaincue, parfois... Résignée, jamais !
124 pages
Français

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Vaincue, parfois... Résignée, jamais ! , livre ebook

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Français

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Description

L'auteur nous emmène dans ce qui fut le tourbillon qui la mena à vivre un mal de plus en courant : l'épuisement pathologique ou "burn out". Elle décrit les souffrances, le temps qu'il a fallu pour en sortir, l'apprentissage de la patience. Une fois relevée, elle a chuté une deuxième fois, peu de temps plus tard, ce fut une dépression, une souffrance plus brève mais plus intense. Un message d'espoir pour ceux qui sont dans le noir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 57
EAN13 9782296464957
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vaincue, parfois… Résignée, jamais !
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55106-0
EAN : 9782296551060
Julie Dollé
Vaincue, parfois… Résignée, jamais !
Témoignage
L’Harmattan
Histoire de Vie et Formation
Collection dirigée par Gaston Pineau avec la collaboration de Bernadette Courtois, Pierre Dominicé, Guy Jobert, Gérard Mlékuz, André Vidricaire et Guy de Villers
Cette collection vise à construire une nouvelle anthropologie de la formation, en s'ouvrant aux productions qui cherchent à articuler “histoire de vie” et “formation”. Elle comporte deux volets correspondant aux deux versants, diurne et nocturne, du trajet anthropologique.
Le volet Formation s'ouvre aux chercheurs sur la formation s'inspirant des nouvelles anthropologies pour comprendre l'inédit des histoires de vie. Le volet Histoire de vie , plus narratif, reflète l'expression directe des acteurs sociaux aux prises avec la vie courante à mettre en forme et en sens.
Dernières parutions
Volet : Histoire de vie
Jacques SERIZEL, Armelle ROUDAIRE, André de Peretti : rencontres et compagnonnages franco-marocains. Entretien avec Gaston Pineau, 2011.
Yves NIGER, La roue du hamster , 2010.
Jean-Pierre WEYLAND, L’imparfait du subjectif , 2010.
SAPHIRA X, Mémoires d’une fille paumée , 2010.
Anne-Marie PIFFAUT, Les secrets de Lina, Persévérance, 2010.
Maurice ANDRE, Récit de vie d'un marin , 2010.
Maryvonne CAILLAUX, Comme des orpailleurs. De la misère à la pauvreté, les relations comme chemins de libération , 2010.
Martine LANI-BAYLE et Marie-Anne MALLET (dir.), Evénements et formation de la personne , Tome 3, 2010.
ORELIA, Le prix du silence , 2009.
François CHAPUT, Profession : chercheur d’emploi. Parcours cahoteux d’un « emploi-zoneur » , 2009.
Paul SECHTER, Venez nous chercher. Deux petites filles juives dans la tourmente nazie , 2009.
Monique BLOCQUAUX, La Vie sans toit , 2009.
Christian MONTEMONT et Yonida, Curriculum Evitæ. Une écriture biographique accompagnée , 2009.
A ma famille.
A mes amis.
A tous ceux qui ont été là.
« L’homme a beaucoup appris qui a beaucoup souffert. »

Chanson de Roland
J’ai été telle une mouche qui tournoie autour de l’ampoule de l’absolu. Je me suis approchée trop près d’elle et me suis brûlée les ailes : ce fut ma première chute, celle qui remet en cause l’arrogance de la jeunesse, la toute-puissance dont on peut croire jouir lorsque la vie n’est qu’une suite quasiment ininterrompue de victoires. J’ai connu une fatigue pathologique, je crois que c’est ce que l’on appelle aussi « burn out » en anglais. J’ai été brûlée et même carbonisée parce que j’ai embrassé la vie trop fort, parce que mon sens du défi m’a fait dériver trop loin. J’ai dépassé la limite autorisée. Je l’ai même complètement explosée. Ce fut long mais je me suis relevée.
Quelque temps plus tard, il y eut une deuxième chute, en deux temps, plus courte mais plus violente ; cette fois, la fatigue n’était pas en cause. Avant, je ne prenais pas les choses au sérieux. J’ai joué longtemps, joui longtemps de mes capacités sans les confronter au réel. Peu à peu, je me suis rapprochée de la réalité et un jour, j’ai atterri, enfin.
L’atterrissage fut très violent, une sorte de crash : je me suis fissurée puis effondrée en bonne partie. Ce fut une dépression. Je suis tombée très bas mais je me suis relevée.
Une deuxième fois.
Je veux raconter ici mon voyage pour aider ceux qui souffrent ou qui souffriront de surmenage ou de dépression.
J’ai moi-même cherché des lumières quand j’étais plongée dans ce qui fut ma nuit et je souhaite que ce texte en soit une pour ceux qui en ont besoin car je sais combien cela peut faire du bien. Je veux leur dire qu’il faut se battre corps et âme, qu’il ne faut surtout pas se laisser condamner par la souffrance car nous sommes faits pour vivre.
C’est un lieu commun mais il n’en n’est pas moins vrai : je suis sortie de ce voyage beaucoup plus riche et plus forte qu’avant. Mon appétit de vivre n’a jamais été aussi grand qu’aujourd’hui ni mon ambition aussi vivante. Ce texte ne s’adresse pas qu’à ceux qui souffrent. Je veux dire aussi à tous, à ceux qui ont la chance de ne pas être touchés par une pathologie particulière, qu’il est bon de garder en mémoire que la vie est la plus grande des richesses. L’expérience de la souffrance remet les choses à leur place. C’est ce qu’elle m’a fait ressentir.
J’aurais pu intituler ce témoignage Les chutes – car c’est bien de cela dont il s’agit – mais ce titre me semblait trop proche de celui d’Albert Camus. J’ai surtout refusé ce titre car l’essentiel ne réside pas dans le fait de chuter mais dans cette expérience incroyablement riche qu’est celle de se relever – n’est-ce pas en tombant que l’enfant apprend à marcher ? Finalement, ce qui fait chuter sert l’amélioration.
C’est facile à dire une fois qu’on en est sorti, mais l’expérience de la souffrance est féconde d’enseignements extraordinaires qui n’appartiennent qu’à celui qui a souffert.
Même si l’expérience est douloureuse – voire parfois intolérable –, même si vous avez déjà eu l’idée d’en finir, ne cédez pas. Il faut toujours continuer à se battre, ne jamais rendre les armes, ne jamais se résigner.
Je voudrais aussi dire qu’il n’y a pas d’échec mais seulement des moyens de progresser, que ce que l’on considère comme un échec est fécond de réussites à venir, que la souffrance est la plus belle des invitations au changement, au renouveau, au dépassement et à l’essentiel, que ce qui nous coûte des efforts vaut beaucoup et surtout, qu’avec le temps, l’amour et la patience, la souffrance se dépasse. Il faut garder en tête que les obstacles ne sont pas faits pour nous faire reculer mais pour être franchis.
Si, au terme de la lecture des pages qui suivent, vous avez plus d’espoir, si votre envie de vous battre et de vivre est plus forte, alors j’aurais réussi mon pari car je n’ai eu qu’une motivation : écrire un hymne à la vie.
I. Au départ
- « Je pense que le meilleur traitement pour vous est le Prozac. »
Je fais face au psychiatre qui prononce cette phrase. Nous sommes au début de l’année 2005 ; commence alors pour moi le début d’un étrange voyage qui va durer jusqu’en mai 2010. Pendant cette période, je vais apprendre sur moi-même et sur la vie bien davantage que pendant toutes mes nombreuses et intenses années d’études.
Je ne sais pas de quel type de médicament il s’agit. Je ne peux pas le savoir puisque depuis que je suis née, ni mon corps ni mon esprit ne m’ont fait défaut. Bien au contraire.
Avec le premier, j’ai brillé dans la plupart de mes compétitions sportives ; il ne m’a jamais trahi, j’ai confiance en lui ; et avec le second, j’ai toujours satisfait ma curiosité sans borne en avalant à grande vitesse tous les savoirs – et ce jusqu’à apprendre par cœur, quand j’étais enfant et que je m’ennuyais à table, les valeurs nutritionnelles moyennes sur les boîtes de camembert ou la liste des composants chimiques et leurs formules sur les bouteilles d’eau.
- « Au revoir, mademoiselle. Je ne vais pas pouvoir vous suivre sur le long terme. Je vous envoie chez un collègue. »
Il me tend la main, je la serre sans conviction – d’ailleurs, que fais-je avec conviction à cette époque ? – et je sors. Ma mère qui est à mes côtés m’explique ce dont il retourne et me fait part de son inquiétude. Première nouvelle : ces médicaments sont des antidépresseurs. De quoi s’agit-il ? Je l’ignore. Pourtant, les médicaments dont je ne connais absolument rien jusqu’ici vont me devenir désormais familiers. Je suis persuadée que je peux m’en sortir seule même si mon corps, exténué, ne répond plus de rien. J’ai 22 ans et suis orgueilleuse à outrance.
Pour avoir conscience de son état d’épuisement et prendre la décision adéquate du ralentissement ou du repos, il faut disposer d’un minimum de lucidité. Or, le propre de l’épuisement est justement de réduire votre lucidité. En somme, à partir d̵

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