Revue d histoire littéraire de la France
620 pages
Français

Revue d'histoire littéraire de la France

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Revue dHistoire littéraire de la France COyLQMHIEîlÇ Imprimerie Pauv BROCARD- Revue dHistoire littéraire de la France publiée par la Société d'Histoire littéraire de la France 23^ —Année. igi6. \'^PARIS N^> LIBRAIRIE OARMAND COLIN 103, BOULEVARD SAINT-MICHEL 1916 n 2lÛl>\ û G. 6 Revue Histoire littéraired Francede la L'ÉCOLE ROMANTIQUE APRÈS 1830 L'école romantiqire avait salué dans les journées de juillet le triomphe de son idéal. En politique comme en poésie, commençait frémissaientle règne de la liberté; les poètes d'enthousiasme... désillusion fut prompte. Le ministère Dupont de l'EureLa constitué, Thiers proclame dans le National que tout est pour le mieux désormais et qu'il ne reste plus de bastilles à conquérir : il — —a quelques raisons personnelles et de parti de n'être pas mécontent. Mais tous ne partagent pas son optimisme. Le succès des Doctrinaires ne peut être considéré comme un bonheur national ou comme une victoire de l'esprit révolutionnaire. rêvé chose, qui peuvent seCertains avaient autre croire dupés. « Il serait à désirer, écrit ReyDussueil, que Henri Monnier, avec la verve spirituelle qu'on lui connaît s'amusât à esquisser un homme du 29 juillet disant à un homme du lendemain : Faites-moi de m'apprendre ce qu'est devenue la révolution. Et l'autrela grâce la lui montrerait, soigneusement ficelée et empaquetée, dans la ne futpoche d'un doctrinaire. C'est qu'en effet jamais révolution —subtilement escamotée.

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Revue
dHistoire littéraire
de la FranceCOyLQMHIEîlÇ
Imprimerie Pauv BROCARD-Revue
dHistoire littéraire
de la France
publiée
par la Société d'Histoire littéraire de la France
23^ —Année. igi6.
\'^PARIS N^>
LIBRAIRIE OARMAND COLIN
103, BOULEVARD SAINT-MICHEL
1916n 2lÛl>\ û G. 6Revue
Histoire littéraired
Francede la
L'ÉCOLE ROMANTIQUE APRÈS 1830
L'école romantiqire avait salué dans les journées de juillet le
triomphe de son idéal. En politique comme en poésie, commençait
frémissaientle règne de la liberté; les poètes d'enthousiasme...
désillusion fut prompte. Le ministère Dupont de l'EureLa
constitué, Thiers proclame dans le National que tout est pour le
mieux désormais et qu'il ne reste plus de bastilles à conquérir : il
— —a quelques raisons personnelles et de parti de n'être pas
mécontent. Mais tous ne partagent pas son optimisme. Le succès
des Doctrinaires ne peut être considéré comme un bonheur
national ou comme une victoire de l'esprit révolutionnaire.
rêvé chose, qui peuvent seCertains avaient autre croire dupés.
« Il serait à désirer, écrit ReyDussueil, que Henri Monnier, avec
la verve spirituelle qu'on lui connaît s'amusât à esquisser un
homme du 29 juillet disant à un homme du lendemain : Faites-moi
de m'apprendre ce qu'est devenue la révolution. Et l'autrela grâce
la lui montrerait, soigneusement ficelée et empaquetée, dans la
ne futpoche d'un doctrinaire. C'est qu'en effet jamais révolution
—subtilement escamotée. » « Il en coûte cher, ajoute Henriplus
Martin, pour apprendre que les Mazarins ne meurent jamais », et
Auger s'amuse à broder des variations nouvelles sur la vieille
'.Bertrand Ratonhistoire de et
Pour une fois cependant, Raton ne semble pas disposé à la
patience... Le peuple avait eu peu de part aux préliminaires de
—1. Rey Dussueil, La du monde, Paris, Renduel, 1830 (Préface); Henry Martin,fin
Béchet, 1832 (Préface):— H. Auger, MoraliO Paris,La vieille fronde, Paris,VveCh. s,
chez l'auteur, 1834 (t. II, 37).p.
— »Revce d'hist. littéb. de la France (23* Ann.'. XXIII.2 REVUE D HISTOIHE LITÏÉRAIIŒ DE LA FRANCE.
la lutte. Dans les conflits eng-ag-és, il semblait même ne pas être
question ûe ses intérêts. Carrel parlait encore, le 22 juillet, de ces
« couches inférieures de la population où l'on ne rencontre plus
d'opinions, il trouveoù se à peine quelque discernement politique »
{National)... Or, voilà que brusquement, dans l'action, s'était
retrouvée la grande Populace, celle d'autrefois. Elle çéclamait ses
droits. Ignorante des subtilités de la politique, elle avait peine à
croire que son bonheur tenirpût à un changement de monarque et
que l'œuvre fût achevée. Elle attendait, étourdie encore, mais
frémissante.
L'activité des sociétés secrètes, les agitations de la rue, la pro-
les :pagande républicaine, émeutes continuelles tout disait son
impatience; et la jeunesse, d'instinct, communiait avec elle. Le
ministère Dupont de l'Eure et le ministère Laffîtte s'efforçaient en
vain de rétablir la confiance,— ou la résignation. Les doctrinaires,
de toute leur éloquence persuasive, célébraient les bienfaits de
l'ordre. Leur n'y pouvait rien. Des aspirations nouvelles
se dégageaient, que n'avait pas prévues le parti libéral, plus
menaçantes peut-être pour les vainqueurs que pour les vaincus.
La littérature ne pouvait échapper à cette fièvre. Je ne parle
seulement de quelques nationales,pas odes ou des colères de
Barbier. Il a quelque chose de plus intime et de plus secret, uney
sorte d'inquiétude intellectuelle et morale.
Les ténèbres partout se mêlent aux lueurs'...
pour les fondateurs lesAdmirable époque de religions et cons-
d'utopies.tructeurs
Sous le masque du libraire Samuel Bach, Th. de Perrière se
moque de leurs fantaisies idéologiques : « Vous voyez d'ici le
un pays merveilleux; j'y suis ma fenêtrepays que j'habite, c'est à
j'y vois passer, non pas des robes bleues ou jaunes,tout le jour;
des habits noirs ou bleus, mais des systèmes et des idées et des
toutes sortes, sublimes, grotesques,semblants d'idées; des idées de
en toilette, en caricature; les rues en sont pleines eten déshabillé,
pays-ne me lasse pas de les regarder. Ce sont les oiseaux de ceje
les poursuivre. Quand ilslà. Lbs nationaux passent leur temps à
atteignent, ils à la patte un petit papier quiles leur attachent
les faireporte leur nom, puis ils crient de toutes leurs forces pour
tel de ces oiseaux qui portes'envoler le plus haut possible. Il ay
1. Hugo, ChaJits du Crépuscule.

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