40 ans de combat pour les arts et la culture à l école
450 pages
Français

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40 ans de combat pour les arts et la culture à l'école , livre ebook

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Description

Conseiller officieux ou officiel de sept ministres de toutes tendances politiques, d'une bonne quinzaine de directeurs d'administration centrale, Pierre Baqué a réussi à faire partager ses convictions personnelles à nombre de décideurs. Considérant une période de quarante années, l'auteur nous raconte, sans langue de bois, le quotidien des ministères, il dresse un état des lieux de l'éducation artistique de la maternelle à l'université et, enfin, donne des éléments éclairants sur les contextes historique, politique, artistique et culturel.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 93
EAN13 9782296800540
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

40 ans de combat pour les arts et la culture à l’École 1967 / 2007
© L'HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54130-6
EAN : 9782296541306
PIERRE BAQUÉ
PRÉFACE DE LUC FERRY
40 ans de combat pour les arts et la culture à l’École 1967 / 2007
L’Harmattan
© Maquette et mise en page ❘ kol.graphisme@gmail.com
Photos ❘ tous droits réservés
PRÉFACE DE LUC FERRY
Pourquoi le visage de l’École et de ce que l’on y enseigne a-t-il tellement changé depuis 40 ans ? Comment les sciences ont-t-elles supplanté les humanités dans le rôle de disciplines reines, clés de la sélection des meilleurs ? D’où vient que l’analyse formelle des structures du discours ait remplacé l’étude des grandes œuvres en Français ou que les « cours de dessin » d’antan aient laissé place au vaste domaine des « arts visuels », au sein desquels la découverte des « matériaux » et des « supports », l’ouverture à l’audio-visuel ou à l’urbanisme, la valorisation de la créativité ont, un temps du moins, fait négliger l’acquisition des techniques de base et la connaissance de l’histoire de l’art ?
Chacun sent bien que ces métamorphoses sont liées aux transformations économiques et sociales, à l’évolution des mœurs et des valeurs, au mouvement de la civilisation. Encore faudrait-il s’entendre, j’y reviendrai dans un instant, sur la véritable nature de ce processus qui nous emporte, sur la manière dont il produit ses effets et la meilleure façon d’y répondre. C’est évidemment crucial pour reprendre barre sur notre destin collectif et l’on s’étonne que ce défi mobilise si peu d’auteurs. Mais, à supposer que l’on résolve ce problème, il resterait à comprendre comment ces bouleversements de fond se cristallisent dans des pratiques pédagogiques inédites et des programmes scolaires nouveaux. Aveuglé par la reprise inlassable de la querelle des « anciens » et des « modernes », des « traditionnalistes » et des « pédagos », le grand public ignore le rôle déterminant que jouent, dans ces changements d’orientation à long terme du système éducatif, un petit nombre d’experts qui travaillent au carrefour de la création culturelle, des réalités de la classe et des relations avec les administrations. Ce sont eux qui, pour une large part, produisent le répertoire d’idées et d’analyses dans lesquelles puisent les ministres ; eux encore qui peaufinent les projets que ceux-ci décident de mettre en œuvre ; eux, enfin, qui assurent une certaine continuité au travers des fréquents changements de cap politique.
De ce point de vue, le livre qu’on va lire apporte une lumière d’autant plus intéressante que Pierre Baqué est l’un des rares, sinon le seul, a avoir été associé en personne, de près ou de loin, depuis plus de 40 ans, à l’essentiel des réformes et des mesures qui ont marqué l’enseignement de sa discipline, les « arts visuels ». Il révèle certaines des arcannes les mieux cachées de ce qui détermine, dans ses grandes lignes comme dans ses détails, le glissement progressif des programmes scolaires. Comme nul autre, il a su donner dans ce livre leur poids réel aux divers facteurs qui ont participé à un choix, depuis les enjeux de la création contemporaine jusqu’aux négociations de couloir dans les ministères. Il tire profit avec talent et sensibilité de la richesse de son parcours. Contrairement à la plupart de ses pairs, il a une expérience directe de tous les maillons de la chaîne. Artiste lui-même, professeur dans le secondaire puis à l’université, président ou membre de multiples commissions de réforme des enseignements artistiques, conseiller officiel ou officieux de plusieurs ministres, fin connaisseur des réseaux du monde de l’art, rien ne lui échappe des apports ou des inerties dont le jeu infléchit les politiques éducatives. Comme chaque ministre se croit obligé de faire appel à de « nouvelles têtes », il s’est vu plusieurs fois, ainsi qu’il le raconte avec humour, contraint de « faire ses valises » à la hâte. On l’a presque toujours rappelé quelques mois plus tard, tant il était évident qu’il était la mémoire, la « boîte à idée » et le fédérateur de la discipline. Je peux témoigner du souvenir heureux que m’ont laissé nos échanges, au Conseil national des programmes, lorsque j’en étais le président, puis au ministère de l’Éducation nationale où Pierre Baqué fut mon conseiller pour les arts.
Contre une idéologie calamiteuse, fondée sur une interprétation controuvée de l’art contemporain et qui, sous prétexte de stimuler la « créativité » des élèves de la maternelle à l’université, refusait tout véritable apprentissage technique ou culturel, il a toujours lutté pour qu’on revienne à un juste équilibre entre la maîtrise des savoir faire (notamment en dessin), l’acquisition d’une culture (touchant, en particulier, l’histoire des arts) et la pratique créative personnelle (ouverte aux esthétiques contemporaines). Mais il a aussi milité pour la mise en place d’options artistiques ambitieuses dans les lycées, pour l’ouverture de nouvelles filières associant création et réflexion esthétique dans l’enseignement supérieur, pour des collaborations plus étroites entre artistes et pédagogues, tant à l’École élémentaire que dans les collèges ou les lycées. La diversité des réformes qu’il a initiées ou soutenues, comme la ténacité avec laquelle il les a défendues sont, on le constatera, impressionnantes, comme est parlante la réflexion qu’il mène sur le contexte dans lequel elles se sont frayées un chemin, en dépit des résistances de tous ordres et des contraintes budgétaires.
À la lecture de cet ouvrage, un constat s’impose au lecteur attentif, qui devrait nous alerter : pour la première fois peut-être dans l’histoire, nous ne parvenons plus à nous accorder sur une définition commune des arts et de la culture ou de ce qu’on peut en attendre. Jamais, pourtant, on n’a plus unanimement réclamé qu’on leur donne une place centrale dans l’éducation ! À cet égard, les enseignements artistiques sont le cœur révélateur des contradictions auxquelles font face les systèmes éducatifs des pays développés à l’ère de la mondialisation : entre l’impossible retour aux sources taries ou perdues de la « vieille école » et la fuite en avant erratique, au gré des modes pédagogiques, des lubies esthétiques ou des pressions de l’opinion, comment s’assurer que nos choix en matière de programmes scolaires ou de pédagogie permettent réellement aux élèves de donner davantage de sens à leur vie et de s’orienter plus efficacement dans le monde de demain ? Comment concilier l’idée même d’enseignement ou de culture avec le rejet incessant de tout héritage, la remise en question systématique de tout ce que le passé nous lègue ? À vrai dire, la difficulté possède une portée plus générale encore : car la « déconstruction » des formes artistiques, mais aussi des mœurs, des conventions et des rôles sociaux traditionnels est le principal moteur de notre civilisation depuis plus d’un siècle. Pour le meilleur (l’égalité entre hommes et femmes, par exemple) et pour le pire (la remontée spectaculaire de la violence à l’école, entre autres), elle est désormais la dynamique principale de nos sociétés démocratiques, et ce pour une raison peu contournable : elle n’est, au fond, que le reflet d’une mondialisation économique qui s’appuie sur l’érosion des valeurs et des autorités traditionnelles pour imposer le constant renouvellement des « objets du désir » indispensable à son expansion – ce pourquoi, par contrecoup, la demande de repères culturels partagés croît, alors même que l’on s’entend moins que jamais sur ce qu’ils pourraient être. C’est au fond cet esprit « reconstructeur » que préfigurent, dans la sphère qui est la leur, les propositions de Pierre Baqué. C’est à mes yeux ce qui en fait le prix et doit nous inciter à leur apporter toute notre considération.
LUC FERRY
PRÉAMBULE
D’habitude, on appelle ça un avert

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