Lyon industriel

Roland Racine

Description

L’industrie lyonnaise a débuté au milieu du XVIIe siècle avec la soierie, dont la profession s’est organisée au sein de ce qu’on a appelé la Grande Fabrique. Une première révolution industrielle a apporté de nombreuses innovations. La Fabrique renoue alors avec la croissance et une industrie chimique se crée pour répondre à ses besoins. A partir de 1840, le charbon de la Loire et le fer des mines de l’Ardèche permettent l’éclosion d’une sidérurgie lyonnaise. Dans le dernier quart du XIXe siècle, une seconde révolution industrielle amène des industries liées à l’électricité. Lyon devient le berceau de l’automobile et la chimie connaît un nouvel essor. Les révoltes des canuts, la mécanisation des métiers à tisser conduisent la Fabrique à délocaliser ses activités hors de la ville. Puis l’arrivée des fibres synthétiques entraîne son déclin. Dans les autres secteurs industriels, les entreprises quittent aussi progressivement la ville pour la banlieue à partir des années 1950. Grâce à une très belle sélection de clichés anciens, à des textes courts et très documentés, Roland Racine revient sur l’épopée du Lyon industriel. Il nous invite à la découverte d’un passé attachant et surprenant.

Sujets

• Histoire de France
• Histoire locale
• Histoire économique

Informations

• Publié par: Editions Sutton
• Date de parution: 01 octobre 2014
• Nombre de lectures: 42
• EAN13: 9782813816467
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Préambule

e Des origines au XXIsiècle

La soierie

Sommaire

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Du ver à soie au produit fini. 40 Le métier à tisser. 52 La Grande Fabrique. 57 Les grandes Maisons lyonnaises. 72 Le déclin de la soierie lyonnaise 79

L’industrie chimique

L’industrie pharmaceutique L’industrie métallurgique: sidérurgie, mécanique, électricité L’industrie automobile Autres industries Conclusion Bibliographie Crédits photographiques

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Préambule

Cet ouvrage a l’ambition de vous présenter la grande aventure industrielle de la villedeLyon et de sa proche banlieue. Il n’ est pas pos sible de cit er toutes les en treprises qui on t existé, ni même de décrire l’histoire de la majorit é d’entre elles. J’ ai essayé de br osser la chr onologie de l’évolution e industrielle au c ours des siècles, depuisLugdunum. Jusqu’au XVIun artisana t local asiècle, seul existé. Deuxgrandes activités industrielles ont marqué l’essor économiquedeLyon: la soierie a vec la e e Grande Fabrique depuis le X VIsiècle et l’industrie automobile à partir de la fin du XIXsiècle. Elles ont entraîné dans leur sillage de nombreuses autres industries, la chimie pour la préparation des soies et la teinture, les constructions sidérurgiques, mécaniques et électriques, mais aussi d’autres activités plus atypiques comme celles de l’alimentaire. Toutes ces activités ont contribué à la prospérité de la cité. Elles ont attiré l’argent et les banquiers, e des Florentins au XVI siècle jusqu’aux grandes banques d’affaires. L’intensification des transports par les voies navigables, le chemin de f er, la route met la ville au c œur d’un lieu d’ échanges propice au développement d’un tissu industriel. Lyon est devenu une grande capitale économique. Avec l’urbanisation, les tr ansformations économiques, les muta tions, les indus tries ont, petit à petit, quitté la ville et sa proche banlieue à l’exception du quartierdeGerland (mais pour combien de temps ?) et de la vallée de la chimieàSaint-Fons et Pierre-Bénite, le longduRhône.

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Des origines e au XXI siècle

Si Munatius Plancus a créé la citédeLugdunumen 43av. J.-C., c’est à l’empereur Auguste que l’on doit son développement économique. Située au confluentduRhône et delaSaône, la ville se dé veloppe sur la c ollinedeFourvière et sur les bor ds delaSaône. En16un c entreav. J.-C., Auguste en f ait administratif et l’élève au rang de capitaledesGaules à la limite des TroisGaules (Aquitaine, Belgique, Lyonnaise) et delaNarbonnaise. Il développe un réseau urbain en liaison avec lescinqroutes tracées par Agrippa, qui la relie au reste delaGaule et delaGermanie. Ces moyens de communication favorisent le commerce et l’artisanat qui se dé veloppent rapidement. Peu de traces écrites, mais de nombreux vestiges archéologiques sont là pour témoigner de cette riche activité artisanale. Retrouvés principalementàVaise, sur droite deles bor ds de la riv e laSaône et au pied delaCroix-Rousse, ils attestent de la présence de nombreuses professions dans ces quartiers. Des stèles funéraires, comme celle de Caius Julius S abinianus, naute (marinier)duRhône immortalisent les artisans e t les corporationsdeLugdunum. (Photo Racine, Musée gallo-romain.)

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La villedeLugdunumest divisée en troisgrands quartiers. Sur le site initial de la collinedeFourvière, le quartier principal regroupe tous les bâtiments à rôlepolitique: le palais impérial, le forum ainsi que les principaux lieux de divertissement, le cirque, l’odéon et le théâtre. Dans ce quartier sont également regroupés les édifices religieux dont le plus c élèbre est le templedeCybèle. Le quartier est entouré d’une enceinte à l’extérieur de laquelle se trouvent les nécropoles et les aqueducs. Le quartierdeCanabae se trouve sur l’île qui, aujour d’hui, est devenue la presqu’île. C’est là que se développent commerce et artisanat. Canabae signifie entrepôt, cellier, baraque, hangar. Sur les flancs de la c olline delaCroix-Rousse viventlesCeltes, dans le quartier appelé C ondate. C’est une z one artisanale où l’on trouve les sièges de la plupart des c onfréries commerciales. On dénombre quinzemétiers organisés en corporations: les commerçants, les nautes (cinqassociations de bateliers), les utriculaires (colporteurs se servant d’outres), les passeursdesAlpes, les négociants en vins, les exportateurs d’huiles et les marchands de blé, les artisans, les dendr ophores (bûcherons et marchands de bois ), les ouvrier s du bâ timent, les charpen tiers, les fripier s, les f abricants de manteaux. Bien d’autres professions sont recensées: les potiers, les verriers, fondeurs de métaux, les bronziers, les tabletiers, les barbaricaires (brodeurs d’or), les fabricants de poix (pour le poissage des amphores), de savon, de radeaux, d’outres…

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La poterie se développe dès les années30av. J.-C., grâce à des artisans venus d’Italie. Leurs ateliers, principalement sur les bor dsdede potca tégories Saône, produisent toutes les eries: amphores à vin, à huile et à saumure, vaisselle, mortiers, lampes à huile… Toutes les techniques se développent, les céramiques communes à pâ te calcaire et culinaire, les c éramiques à pâ te siliceuse, les sigillées (céramiques à vernis rouge brillant), les céramiques en paroi fine. Aucun atelier de tuiles ou de briques n’a encore été trouvé. (Photos Racine, Musée gallo-romain.)

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er L’artisanat du verre est attesté dès le Isiècle, notamment par la s tèle de Julius Ale xander, verrier carthaginois.« Aux dieux Mânes e t à la mémoire éternelle de Julius A lexander, africain de naissance, citoyendeCarthage, homme excellent, artisan verrier, mort à l’âge de 75ans, cinqmois et treizejours, après48ans de mariage en parfait accord avec sa femme[…]. »Des fours de verriers sont connus sur la riv e gauche de lates deles pen Saône et sur laCroix-Rousse. Les maîtres verriers importent la ma tière première pour f abriquer de la v aisselle raffinée et des c ontenants de pr oduits rares: parfums, onguents, cosmétiques… Les pièces les mieux conservées sont les v ases funéraires retrouvés dans des tombes à incinération. (Photos Racine, Musée gallo-romain.)