Ecrire sur sa pratique pour développer des compétences professionnelles
274 pages
Français

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Ecrire sur sa pratique pour développer des compétences professionnelles , livre ebook

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Description

Actuellement, la formation professionnelle par "l'analyse des pratiques" connaît un grand succès. Mais on se rend vite compte de la pluralité des ateliers mis en place, de la variété de leurs effets et de leurs référents théoriques. L'écriture, même sur sa pratique, n'est-elle pas à l'opposé d'un développement professionnel ? Voici un éclairage d'un jour totalement nouveau sur les rapports entre l'écriture et le développement de compétences professionnelles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2006
Nombre de lectures 507
EAN13 9782336268095
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Action et savoir — RECHERCHES
ACTION ET SAVOIR — RECHERCHES est une collection d’ouvrages de recherche s’adressant particulièrement à des professionnels et à des chercheurs intéressés par la théorisation de l’action dans les champs de pratiques, et par les rapports entre constructions des activités et constructions des sujets. Elle est fondée sur l’hypothèse de liens étroits et réciproques entre engagement de l’action et production de savoir. Elle est dirigée par J.-M. Barbier, P. Caspar, O. Galatanu et G. Vergnaud.
Dernières parutions
Maryvonne SOREL et Richard WITTORSKI (Coord.), La professionnalisation en actes et en questions, 2005.
J.-M. BARBIER et O. GALATANU (coord. par), Les savoirs d’action : une mise en mot des compétences ?, 2004.
Jean-Marie BARBIER (dir.), Valeurs et activités professionnelles, 2003.
M.-P. MACKIEWICZ (coordonné par), Praticien et chercheur, 2001.
B. MAGGI (sous la direction de), L’atelier de l’Organisation, Un observatoire sur les changements dans les entreprises, 2001.
G. RACINE, La production de savoirs d’expérience chez les intervenants sociaux, 2000.
J.-M. SALANSKIS, Modèles et pensées de l’action, 2000.
E. BOURGEOIS et Jean NIZET, Regards croisés sur l’expérience de formation, 1999.
F. CROS, Le mémoire professionnel en formation des enseignants, 1998.
J.-F. BLIN, Représentations, pratiques et identités professionnelles, 1997.
R. WITTORSKI, Analyse du travail et production de compétences collectives, 1997.
J.-M. BARBIER, F. BERTON, J.J. BORU, Situations de travail et formation, 1996.
Ecrire sur sa pratique pour développer des compétences professionnelles

Françoise Cros
www.librairieharmattan.com Harmattan1@wanadoo.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
©- L’Harmattan, 2006
9782296005075
EAN : 9782296005075
Sommaire
Action et savoir — RECHERCHES Page de titre Page de Copyright INTRODUCTION PREMIERE PARTIE - LES MEMOIRES PROFESSIONNELS
ECRIRE UN MEMOIRE PROFESSIONNEL, UNE ACTIVITE POTENTIELLEMENT PROFESSIONNALISANTE ? LE CAS D’UN INSTITUT UNIVERSITAIRE PROFESSIONNALISE LES MEMOIRES DES CONSEILLERS PRINCIPAUX D’EDUCATION ECRITURE ET POIESIS : ENQUETE SUR LES MEMOIRES PROFESSIONNELS DES ENSEIGNANTS DE LETTRES EN MIDI-PYRENEES
DEUXIEME PARTIE - LES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT DES INNOVATEURS
A PRATIQUE INNOVANT, CADRE D’ECRITURE INNOVANT LE GESTE DE L’ECRITURE COMME OUTIL DE PROFESSIONNALISATION, DANS LE CADRE DES RECHERCHES INNOVATIONS DE L’ACADEMIE DE LILLE : ENTRE FORMATION ET RECHERCHE LE CORRESPONDANT DE LA REVUE ECHANGER, INTERPRETE DES PRATICIENS NOVATEURS
TROISIEME PARTIE - LA FORMATION DES ADULTES
ECRIRE SUR SES PRATIQUES PROFESSIONNELLES DE “FORMATEUR” QUAND ON N’EST PAS FORMATEUR: LES EFFETS, LES ENJEUX LE “TIERS ECRIT”, OU : COMMENT AMENER DES PROFESSIONNELS DE “CULTURE ORALE” A ECRIRE SUR LEURS PRATIQUES... LES CONDITIONS DE DECLENCHEMENT D’UNE ECRITURE SUR L’ACTIVITE EN FORMATION PROFESSIONNELLE ET SES EFFETS SUR LES PARTICIPANTS HABITER EN POETE LA POSTURE DE PRATICIEN CHERCHEUR - Ecrire sur sa pratique pour construire des compétences stratégiques, éthiques et esthétiques
CONCLUSION REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
INTRODUCTION

DES QUESTIONS D’ACTUALITE
La pratique est apparue, ces derniers temps, comme une source considérable de développement. Actuellement, il semble que les travaux portant sur les pratiques soient nombreux. Pratique, travail, acte, action, expérience, activité, voilà des termes qui prennent des sens différents selon la communauté et la discipline qui les utilisent. La psychologie du travail et l’ergonomie se pencheront plus volontiers sur l’activité, la psychanalyse sur l’acte ou l’action, la sociologie sur le travail. Le terme “pratique” semble plus englobant ; il résonne de la différence entre théorie et pratique, de celle entre praticiens et chercheurs. Bref, la pratique est un terme qui se situe du côté de ceux qui agissent 1 . Et quand on parle de pratique professionnelle, on est bien du côté du champ professionnel. Il s’agit de personnes qui occupent un emploi, qui exercent un métier, de personnes actant dans un but de production.
Les études récentes (Dejours, 2003) montrent que cette activité, que cette pratique, est difficile à observer lorsqu’on est en position d’extériorité. De fait, toute recherche portant sur les pratiques est confrontée à une aporie, car on ne peut avoir un accès direct à la connaissance de la pratique sans passer par la subjectivité des travailleurs. En effet, la pratique est difficilement observable ; elle est de l’ordre de l’invisible ; elle mêle une intelligence guidée par une intimité entre le corps et l’objet de cette pratique, sa confrontation avec la matière et l’outil technique. Comment alors passer par la subjectivité des acteurs pour atteindre la pratique, si ce n’est par la sémiotisation, la symbolisation et le plus souvent par la parole ? Or cette intelligence idéo corporelle est très difficile à symboliser, et elle est même méconnue par ceux-là mêmes qui la mettent en œuvre. C. Dejours précise (2003, 20) “La plupart de ceux qui travaillent sont plus intelligents qu’ils ne le savent eux-mêmes. Ces savoir-faire corporels relèvent en partie d’un fonctionnement inconscient”. Formaliser son expérience est difficile pour un individu : “L’intelligence au travail est en avance sur sa sémiotisation et sa symbolisation. La performance précède la compétence” ajoute C. Dejours (2003, 30). De telles affirmations confirment l’intuition de Dewey parlant de l’apprentissage par la pratique (le fameux “learning by doing”).
Autrement dit, à ce stade de ta réflexion, on pourrait dire que la parole n’est pas utile aux travailleurs confrontés aux situations multiples du réel, et leur mode de réponse ne relève pas nécessairement du langage ; ils peuvent se perfectionner par d’autres voies que le langage. La parole serait alors utile uniquement pour ceux qui veulent connaître cette pratique, mais pour les praticiens eux-mêmes, elle se révèlerait inutile.
C’est sans voir que le langage, véhicule de communication et d’échange, est un moyen de penser, de mettre à distance ce que l’on fait. Ce langage a d’autant plus de force quand il est fait pour quelqu’un qui écoute. “Cette puissance de la parole qui, finalement révèle la face méconnue du travail, ne devient effective que s’il y a une équité entre celui qui prend des risques en parlant (risque de faire apparaître des incompétences, des oublis, des échecs, etc.) et celui qui prend des risques en l’écoutant. Le risque qu’on prend en écoutant, c’est d’entendre ! ” {Dejours, 2003, 40). Que dire lorsqu’il s’agit d’une parole mise en écriture !
La pratique analysée par l’intermédiaire de l’écriture se réalise par ce que les anglo-saxons appellent une “négociation de sens” 2 qui implique le langage, les conversations entre individus et des écritures pour les autres. Nous retrouvons là la distinction proposée par Giddens (1984, 36) entre la conscience discursive qui représente tout ce que les auteurs peuvent exprimer de façon verbale sur les conditions sociales de leur propre action et la conscience pratique qui recouvre tout ce que les acteurs savent ou croient des conditions de leur action, mais n’expriment pas de façon discursive.
La réhabilitation de la parole sur soi et, plus précisément sur son travail, fait surface ces dernières années. Les théories proposées par Habermas participent de ce courant quand elles s’appuient sur l’action communicationnelle des individus comme productrice d’intercompréhension. Déjà Gadamer (1981, 89) ne disait-il pas que “tout ce qui peut être compris est langage” et “il n’y a pas de point de vue en dehors de l’expérience du monde dans le langage depuis lequel celui-ci pourrait devenir un objet” ?
L’idée est donc de sémiotiser l’expérience des praticiens sur le lieu de leur travail pour y avoir accès et travailler cette expérience, non seulement pour la comprendre mais pour avoir un moyen d’agir sur ses transformations. Cette sémiotisation peut prendre deux formes : l’oral et l’écrit. Elle peut poursuivre plusieurs buts : extraire des connaissances de cette pratique, analyser l’activité ou, ce qui concerne le travail de recherche présenté dans cet ouvrage, favoriser le développement de compétences nouvelles conduisant à des performances supérieures en termes d’économie d’énergie, d’augmentation de l’efficacité, de bien être sur le lieu du travail. Autrement dit, elle se déroule dans le cadre d’une formation plus souvent continue qu’initiale, même si cette dernière se déroule en alternance.

Des ateliers d’analyse des pratiques
En ce qui concerne le langage sur sa pratique à des fins de formation, notamment le langage oral, se sont mis en place ce qu’on appelle le plus souvent aujourd‘hui des ateliers “d’analyse de pratiques”. A notre connaissance, ils se sont surtout développés auprès des personnes menant des activités de servic

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