L'enseignement technique et professionnel au Congo-Brazzaville

Jackie Fourniol

Description

Au début des années 2000, le Congo-Brazzaville a retrouvé un système de formation technique et professionnelle réduit à néant. Les six axes stratégiques de la refondation de l'ETP que sont : la revalorisation de la fonction enseignante, la démocratisation de l'enseignement, l'amélioration de la qualité, la promotion de l'excellence, l'arrimage du Congo à la modernité et la réhabilitation et la construction de nouvelles structures sont décrits, analysés et commentés.

Sujets

• Éducation
• Enseignement

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 décembre 2011
• Nombre de lectures: 118
• EAN13: 9782296476820
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

L’enseignement
technique et professionnel
au Congo-Brazzaville
Enseignement et éducation en Afrique
Dirigée par Magloire KEDE ONANA
En ces temps de crise généralisée, l’Afrique, comme beaucoup d’autres continents de la planète, traverse des moments extrêmement difficiles dans tous les secteurs d’activités. Au plan de son secteur éducatif objet de nos investigations, la crise ne cesse d’assombrir la vie des différents acteurs de nos communautés éducatives : les parents pour la plupart démissionnent chaque jour devant leurs responsabilités ; les enseignants qui pourtant ont entre autres tâches celles d’exercer dans les jeunes esprits la faculté de penser et de développer en eux le sentiment de la valeur de l’homme deviennent de plus en plus comme des bouches inutiles. Premiers passeurs culturels, ils ont toujours du mal à affirmer leur autorité devant une jeunesse devenue esclave dans l’usage de nouveaux moyens sophistiqués de diffusion de la seule culture moderne. Une telle situation installe tous les acteurs ainsi désignés dans un malaise profond, accentué par leur porte-monnaie qui ne répond plus à tous les défis. La conséquence au niveau des apprenants va être la langueur, la désertion, l’angoisse ou la phobie permanente des échecs et le désenchantement sur les lendemains de l’école.
Pour s’élever au-dessus de toutes nos limitations, l’alternative qui semble s’imposer à nous tous c’est : créer ou disparaître. Nous devons pour ainsi dire nous employer à la production radicale de nouvelles manières de voir, de faire et d’être ; autant d’orientations et de combinaisons originales sous l’effet desquelles un nouveau re-décollage est possible au risque de devenir comme des balafons crevés. Une telle entreprise nécessairement collective doit donc s’ouvrir et nous ouvrir aux autres, parce qu’elle contribuera à mesurer désormais l’avenir de nos Etats à leur capacité de stimuler l’intelligence de leurs concitoyens.
C’est suite à ce constat et surtout sous l’impulsion des Editions L’Harmattan, que l’idée de créer la collection « Enseignement et éducation en Afrique » s’est imposée.
Déjà parus
Luc NDJODO, Les enfants de la transition. Une génération en danger ?, 2011.
Ozias MBIDA, L’étudiante de province , 2010.
Nathalie ETOKE, L’écriture du corps féminin dans la littérature de l’Afrique francophone au sud du Sahara, 2010.
Jérôme KOUAKOU KONAN, L’état civil en Côte d’Ivoire. Système étatique et réalités socioculturelles, 2010. François-Xavier MAYEGLE, Mutations des politiques de gestion et création de valeur. Une étude menée au Cameroun, 2010.
Roger KAFFO FOKOU (dir.), Misères de l’éducation en Afrique. Le cas du Cameroun aujourd’hui, 2009.
JACKIE FOURNIOL


L’enseignement
technique et professionnel
au Congo-Brazzaville


L’odyssée d’une refondation réussie


P RÉFACE DE P IERRE -M ICHEL NGUIMBI


L’Harmattan
DU MEME AUTEUR


La formation professionnelle en Afrique francophone
Pour une évolution maîtrisée, L’Harmattan, 2004, 251 pages


© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
[e-mail]

ISBN : 978-2-296-55669-0
EAN : 9782296556690

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A,


Gilbert NDIMINA, inspecteur de l’enseignement technique et
conseiller spécial du ministre Pierre-Michel Nguimbi…


… et à…


Paul BACHELARD, universitaire, humaniste, spécialiste du
développement en Afrique…


… trop tôt disparus.


Mes remerciements à Pierre-Michel NGUIMBI, ministre de
l’enseignement technique et de la formation professionnelle de
la République du Congo de 2002 à 2009 : un ministre courageux
et éclairé, fin connaisseur de la problématique
« Formation-Emploi ».


… et à…


Jean Romuald MAMBOU et Stéphane Bernard MAMATY,
collaborateurs et chevilles ouvrières du ministre NGUIMBI,
dont la détermination et l’expertise furent d’une grande utilité.
PREFACE
Pierre-Michel NGUIMBI
Député, ancien ministre, ancien ambassadeur.
En mettant en œuvre la refondation du sous-secteur de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (ETFP), le ministre que j’étais, à ce poste, devait nécessairement prendre en compte plusieurs contraintes et facteurs de risques ou de dérives d’un projet jugé comme majeur et révolutionnaire.
Refonder, en prenant en compte l’urgence dictée par le chômage endémique des jeunes et la lutte contre la pauvreté.
Refonder, c’est faire de l’ETFP, un outil au service du développement de l’économie nationale en adéquation avec les exigences du secteur productif surtout privé.
Refonder, pour rompre le lien devenu trop étriqué et paralysant avec le système éducatif général qui considère l’ETFP comme un de ses sous-secteurs coûteux et complexes, aux apprenants considérés comme des « rebuts du système éducatif ».
Dans un tel contexte, il nous fallait prioritairement identifier et mobiliser des personnes ressources décomplexées et ouvertes à l’idée de refonder en profondeur l’ETFP. Celles-ci venaient essentiellement du milieu universitaire classique et du monde des entreprises.
Ensuite, produire une réflexion interne, cadre conceptuel de la refondation en vue de soumettre ce cadre à la critique et susciter un débat national décomplexé. C’est pourquoi le Document Stratégique de Politique Générale (DOSTRAPOGE) a été diffusé à tous les niveaux des structures publiques interpellées par le futur débat.
Enfin, c’est ensemble, avec les différents responsables sectoriels des administrations publiques, nos partenaires éducatifs, les bailleurs de fonds auprès desquels nous escomptions un appui financier et une expertise avérée que nous devions séquencer, en seconde phase, la validation stratégique et la mise en œuvre effective de la refondation.
Le facteur de risque majeur : la nécessaire mutation culturelle aura été le chalenge le plus difficile à relever par les réformateurs.
Il me revient, en écrivant ce texte, les propos de Son Excellence Monsieur Denis SASSOU NGUESSO qui disait « qu’en posant des actes concrets, vous devez vous attendre à l’opposition de ceux qui veulent que rien ne soit fait, de ceux qui souhaitent, mais ne peuvent pas faire comme vous et de ceux qui souhaitent votre échec ».
Nous croyons à cette révolution culturelle et politique. En enclenchant un « électrochoc » dont la finalité est de construire un nouveau secteur efficace et efficient à part entière où la fonction technique, pour dire mieux technologique, deviendrait transversale et partagée avec l’enseignement général, nous promouvons l’idée d’une nécessaire mutation structurelle qui ferait de la formation professionnelle-qualifiante et de l’emploi, un nouveau secteur.
En vérité, pouvons-nous ignorer que c’est à partir des référentiels emplois-compétences que nous devons élaborer les référentiels de formation ?
Ce binôme à lui seul oriente le choix des acteurs directs et indirects impliqués pour reformer en interpellant les bénéficiaires des produits formés sur le rôle et la responsabilité qui leur revient pour formuler quantitativement et qualitativement les référentiels emplois-compétences par secteur de développement socio-économique national.
Politiquement, comment reformer ce qui apparait comme l’un des catalyseurs de la paix sociale et du développement socio-économique en faisant l’économie de la critique et des luttes mêmes prosaïques ?
Il s’agit, en fait, de traduire concrètement, avec enthousiasme et pragmatisme, la volonté politique du Chef de l’Etat, seul détenteur du mandat du Peuple, qui s’engage à lutter contre la pauvreté et satisfaire le désir légitime du Peuple d’accéder à la modernité et au bien-être durable
INTRODUCTION
Les Etats qui souhaitent s’engager sur la voie de la « Refondation » du système ETFP doivent prendre le risque d’engager des r