Le système scolaire au Togo sous mandat français (Tome 2)
276 pages
Français

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Le système scolaire au Togo sous mandat français (Tome 2) , livre ebook

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Description

Le système scolaire au Togo sous mandat français vise avant tout la formation d'agents auxiliaires de l'administration, du commerce et de l'enseignement. L'idéologie véhiculée par ce système met l'accent sur la mission civilisatrice de la France, pays "riche et puissant", et sur la dette de reconnaissance contractée envers elle par les peuples colonisés, "faibles et arriérés".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 85
EAN13 9782296456174
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L E SYSTÈME SCOLAIRE AU T OGO
SOUS MANDAT FRANÇAIS
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

Komi DJADE, L’économie informelle en Afrique subsaharienne, 2011.
Hifzi TOPUZ, Un Turc au Congo, 2010.
Djakalidja COULIBALY, Agriculture et protection de l’environnement dans le Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire, 2011.
Lofti OULED BEN HAFSIA, Karima BELKACEM, L’avenir du partenariat Chine-Afrique, 2011.
Ngimbi KALUMVUEZIKO, Un Pygmée congolais exposé dans un zoo américain, 2011.
Essé AMOUZOU, Aide et dépendance de l’Afrique noire, 2010.
Pierre N’GAKA, Le Système de protection sociale au Congo-Brazzaville, 2010.
Bernard GOURMELEN et Jean-Michel Le Roux, Petits métiers pour grands services dans la ville africaine, avec la collaboration de Mamoutou Touré, 2011.
Issakha NDIAYE, Guide de la passation des marchés publics au Sénégal, 2010.
Xavier DIJON et Marcus NDONGMO, L’Éthique du bien commun en Afrique, Regards croisés, 2011.
Daniel KEUFFI, La régulation des marchés financiers dans l’espace OHADA, 2011.
Cedric ONDAYE-EBAUH, Vous avez dit développement ?, 2010.
Mahamadou ZONGO (sous dir.), Les enjeux autour de la diaspora burkinabè, 2010
Jean-Claude MBOLI, Origine des langues africaines Essai d’application de la méthode comparative aux langues africaines anciennes et modernes , 2010.
Lambert NICITIRETSE, Charge pastorale du curé et coresponsabilité dans l’église du Burundi , 2010.
Jean Maurice NOAH, Le makossa. Une musique africaine moderne, 2010.
Brice Armand DAVAKAN, Repenser les nations africaines, 2010.
René N’Guettia KOUASSI, Comment développer autrement la Côte d’Ivoire ?, Des suggestions concrètes pour soutenir la dynamique du développement de ce pays , 2010.
François Gbikpi-Benissan


L E SYSTÈME SCOLAIRE AU T OGO
SOUS MANDAT FRANÇAIS


Volume 2
Son adaptation à la société colonisée
Du même auteur


Le système scolaire au Togo sous mandat français. Volume 1. Sa mise en place, L’Harmattan, 2011.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54269-3
EAN : 9782296542693

Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
Aux maîtres, européens et indigènes,
et aux élèves de l’époque coloniale
ou à leur mémoire

Que reste-t-il, aujourd’hui, de votre foi
et des valeurs scolaires auxquelles vous avez cru ?
Troisième partie L’adaptation du système scolaire à la société colonisée
Introduction
La mise en place du système scolaire terminée, la puissance mandataire se penche désormais sur l’adaptation du système scolaire à la société colonisée : former la main d’œuvre agricole et les cadres subalternes de l’administration, du commerce et de l’enseignement dont le territoire sous mandat français a besoin pour sa mise en valeur ; au-delà, former les élèves à être de bons et fidèles colonisés , conscients de la supériorité de la nation colonisatrice et civilisatrice, reconnaissants envers elle, dévoués et loyaux serviteurs de la France.
C’est essentiellement par une consolidation des structures de l’enseignement et une refonte de ses contenus que cette adéquation de la formation à l’environnement socio-économique colonial se réalise. Le maître d’œuvre en est un inspecteur de l’enseignement, spécialement dépêché de la métropole, dont la tâche est, en même temps que de renforcer la centralisation administrative de l’enseignement, de mettre en place une nouvelle formation des maîtres "indigènes", condition sine qua non d’une transmission efficace des contenus pédagogiques aux élèves et, partant, d’une réalisation satisfaisante des finalités assignées à l’école coloniale.
Ainsi, au cours de cette période d’adaptation du système scolaire à la société colonisée (1927-1946), et contrairement à la période précédente de mise en place du système scolaire (1922-1927) centrée sur l’ouverture d’écoles et le recrutement d’acteurs de l’enseignement, c’est la formation adéquate des maîtres et des élèves qui passe au premier plan des préoccupations de l’autorité mandataire.
Chapitre 11 Les buts et les objectifs de l’adaptation du système scolaire
I NTRODUCTION
Les finalités de l’enseignement, telles qu’exprimées au moment de la mise en place du système scolaire au Togo sous mandat français, ne changent pas ; ni les effets de la crise économique mondiale de 1929, ni ceux de la Guerre mondiale de 1939-1945 ne les remettent en cause : l’expansion de l’œuvre civilisatrice ou, plus trivialement, la mise en valeur du territoire, en constitue l’élément central. Les buts ne changent pas non plus, mais ils sont reprécisés dans le sens d’une insistance sur l’adaptation du système scolaire à la société colonisée. Pour mieux atteindre ces buts, les objectifs sont redéfinis et portent désormais sur l’amélioration pédagogique de l’enseignement.
1. L’ ADAPTATION DU SYSTEME SCOLAIRE A LA SOCIETE COLONISEE
Dès 1927, l’administrateur précise le but de l’adaptation du système scolaire en ces termes :

"Quel est le but à atteindre ?
Faire de bons Africains et non de mauvais Européens. C’est-à-dire que si, en instruisant les élèves, on leur permet de faire de nombreux emprunts à la civilisation européenne, le but principal est de les préparer à remplir convenablement leur rôle d’homme et de travailleur dans leur propre milieu. Il faut éviter les déracinés et les faux civilisés" ( RAP 1927 : 17-18).

Il s’agit donc de "faire de bons Africains et non de mauvais Européens", de vrais Togolais et non de faux Français, en préparant les élèves à leur futur métier dans la société colonisée : "L’enseignement primaire élémentaire a pour objet essentiel de familiariser les indigènes avec notre langue et de les préparer à devenir dans leur propre milieu de bons travailleurs" {1} .
La tentation assimilationniste est désormais écartée, tout au moins jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale. En effet, une dizaine d’années plus tard, en 1938, dans des termes encore plus concrets, le Commissaire de la République, dans son discours d’ouverture de la session du conseil économique et financier du Togo {2} , rappelle le but de la politique scolaire :

"Notre but est double :
Dégager une élite intellectuelle qui, échelon par échelon, fournira des cadres solidement instruits, d’une conscience éprouvée et capable de former des chefs susceptibles de toujours mieux servir.
Dégager une élite paysanne qui, après avoir reçu un enseignement élémentaire et s’être familiarisée avec notre langue, restera aux champs, continuant ainsi à mettre en pratique les notions de culture et d’élevage qu’elle aura déjà expérimentées à la ferme scolaire" ( RAP 1938 : 158) {3} .

En ce qui concerne les garçons, en plus d’une élite intellectuelle et d’une élite paysanne, il s’agit aussi de former une élite ouvrière. Quant aux filles, il est question de les préparer à l’accomplissement des tâches ménagères.

1.1. La formation de l’élite intellectuelle

L’accent est mis, dès l’école régionale, sur la formation de l’élite intellectuelle : le niveau des études aux cycles moyen et supérieur est renforcé par une sélection sévère et la création d’un cours supérieur, préparatoire au cours complémentaire.

1.1.1. L’école régionale

"Instruire les meilleurs, ne pas conserver les éléments indésirables", telle est la consigne respectée par l’école régionale dans sa mission de formation de l’élite. Le niveau des études y est relevé, la sélection renforcée. Les effectifs baissent de façon très sensible à partir de 1927.

"Avec l’application d’une sélection motivée, propre à ne conserver que les élèves aptes à profiter de l’enseignement donné, l’effort de l’année a porté sur le renforcement des études qui passent alors du niveau du cours élémentaire 2e année -France-, au niveau du cours moyen 1ère année" ( RAP 1928 : 23).

1.1.2. Le cours supérieur

En 1931 est ouvert {4} , à Lomé, un cours supérieur. Inséré entre le cours moyen et le cours complémentaire, il doit permettre d’"

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