Pédagogie hors piste

André Petit

Description

Voici le vibrant témoignage d'un professeur d'anglais qui a cherché à jeter des ponts entre ses recherches personnelles d'une vie meilleure et ses salles de classe. Il nous invite à le suivre sur les chemins de sa pédagogie en "hors piste". De l'utilisation des chansons anglaises et américaines pour faire aimer l'anglais à la création dans ses cours d'une atmosphère favorable à l'apprentissage par des musiques d'accueil...

Sujets

• Éducation
• Pédagogie
• Enseignement

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 novembre 2011
• Nombre de lectures: 16
• EAN13: 9782296473577
• Langue: Français

Extrait

PÉDAGOGIE HORS PISTE
Entre les murs
de l’Éducation nationale
Photos : © André Petit

© L'HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-55656-0
EAN : 9782296556560
André Petit
PÉDAGOGIE HORS PISTE
Entre les murs
de l’Éducation nationale

L’HARMATTAN
Du même auteur :

Gabriel Alix, son chemin vers la lumière , 1974
L’An 2000 Espoir ou Angoisse ? Prix de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon, 1976
Louhans de la Belle Epoque aux Années Folles, 1980,
1982, 1991 (3 éditions)
La Bresse Louhannaise de la Belle Epoque aux Années Folles , 1981, 1987 (2 éditions)
Tournus et son canton de la Belle Epoque aux Années Folles, 1982
Louhans et la Bresse des Années 30 aux Années 60 , 1992
Louhans et la Bresse 1939-1979 , 1996

(ouvrages épuisés)

Remerciements

Un grand merci à :

Claude Chapuis
Monique Hanley-Fourrage
Michel Tramblay

pour leurs précieux conseils.
à mes anciens élèves

à mes collègues enseignants qui se sentent prisonniers du système éducatif

à tous ceux qui cherchent sur le chemin de la vie
Avant propos : POURQUOI CE LIVRE ?
Ce livre est avant tout un livre-témoignage. Un témoignage vivant et vécu de ce que j’ai pu ressentir et faire partager hors des sentiers battus à mes élèves de collège et de lycée, de la fin des année 1960 au début des années 2000.

Pourquoi l’écrire seulement maintenant, après plusieurs années de retraite ?

Parce qu’il répond à une nécessité intérieure, à un besoin d’exprimer ce que je n’aurais peut-être pas osé faire dans le cadre de mon activité de professeur entre les murs de l’Education Nationale. J’ose exposer aujourd’hui les motivations marginales qui m’ont fait aimer ce métier d’enseignant, d’éveilleur, de transmetteur à travers ma fonction de professeur d’anglais. Le recul du temps me permet sans doute de mieux cerner mes motivations, de dévoiler les aspirations profondes qui m’ont à la fois animé dans ma vie personnelle et guidé dans ma vie professionnelle. Je rends compte en effet que ces deux pôles étaient inséparables. Je découvre, en écrivant ce livre, que l’originalité de ma démarche d’enseignant aura été de chercher à jeter des ponts entre ma recherche personnelle d’une vie meilleure et mes salles de classe . Faire partager à mes élèves le pouvoir apaisant de certaines musiques, selon l’approche suggestopédique. Leur faire goûter l’effet dynamisant du chant. Les amener à ressentir les effets bénéfiques du yoga que j’ai cherché à introduire, à doses homéopathiques, dans mes salles de classe après les avoir expérimentés sur moi-même. Leur faire découvrir leur propre espace intérieur qu’ils ont si peu l’occasion d’explorer dans nos sociétés de consommation qui les bombardent de sollicitations extérieures. Les encourager à cultiver leur propre jardin intérieur en utilisant les mandalas comme nous le verrons dans le chapitre IV de la première partie.

Je me suis également efforcé de faire partager à mes élèves de second cycle ma quête d’un monde meilleur par un choix de chansons et de textes appropriés évoqués dans la deuxième partie du livre. Là aussi, j’ai jeté des ponts entre mes recherches personnelles exprimées dans deux livres et mes cours d’anglais. J’ai vraiment eu à cœur, dès les années 1970, de sensibiliser mes élèves aux futurs défis écologiques de la planète, aux dangers des violences révolutionnaires, à la nécessité de s’ouvrir à un monde plus fraternel et plus uni. Un changement radical des mentalités s’avère nécessaire. La vraie révolution sera intérieure et spirituelle ou ne sera pas. Ce sera celle de l’amour, pas de la haine. Ce message reste plus que jamais d’actualité . C’est ce qui m’incite à écrire ce livre aujourd’hui.

Ce récit n’a d’autre prétention que d’être un témoignage vivant d’approches pédagogiques d’avant-garde à l’époque où je les pratiquais. Elles restent d’actualité au vu de ce qui se passe dans les collèges, les écoles, les familles et dans la tête de nos jeunes ados. L’idée directrice de ma démarche aura été de prendre en considération l’élève dans sa globalité , à savoir la tête, le cœur et le corps. J’ai instinctivement suivi ce cap. L’apprentissage ne se fait pas qu’avec le seul cerveau (gauche en particulier). Les voies de l’apprentissage ont plusieurs portes d’accès. C’est ce que l’enseignement traditionnel ne prenait pas suffisamment en compte. J’ai donc toujours eu à cœur de sortir des pistes balisées de l’enseignement traditionnel pour explorer de nouvelles voies d’apprentissage prenant en compte le cœur et les fonctions vitales du corps (respiration, mouvement…). Ceci pour le plus grand bénéfice de certains profils d’élèves peu scolaires dont j’aimais suivre les progrès.

Si ce livre est un témoignage vécu de mes expériences en classe, il n’a nullement la prétention d’être un guide pédagogique. Sûrement pas. J’ai toujours eu du mal à digérer les grands discours sur l’enseignement. J’ai même éprouvé une franche aversion pour le pédagogisme intellectuel inoculé par certains maîtres à penser dans les sphères dirigeantes de l’Education Nationale. Je n’ai aucune intention de donner de leçon à quiconque si ce n’est, parfois, celle d’un retour au plus élémentaire bon sens. Je ne dis pas ce qu’il faut faire. Je raconte ce que j’ai fait, ce que j’ai pu expérimenter à un moment donné, de façon pragmatique. Il n’y a aucune recette à donner. Tout au plus un enseignant peut-il explorer des voies nouvelles en fonction de ses classes et des réalités du moment. En fonction de sa propre personnalité aussi. Cette dernière doit être prise en compte.

Pouvoir rester soi-même , tel que l’on est, me semble être un atout non négligeable avec des jeunes sensibles à l’authenticité. « Ce que tu es parle si fort que je n’entends pas ce que tu dis » s’exclamait à juste titre Ralph Waldo Emerson, écrivain philosophe américain du XIXe siècle. Dans une de ses chansons des années 1980, Murray Head nous invitait à être vrais avec soi-même. Son titre : Be true . « Sois vrai ». « Sois authentique ». C’est ce que je me suis efforcé d’être en face de mes élèves. Etre moi-même avec mes qualités et les défauts de mon tempérament sportif et colérique que j’ai appris à maîtriser au fil des années.

De même dans cet ouvrage, je m’efforce de me révéler à mes lecteurs tel que je suis un peu comme Jean-Jacques Rousseau se proposait de le faire dans ses Confessions . L’aspect autobiographique sous-jacent de ce récit est un gage d’authenticité. Je me dévoile. Je révèle les aspirations profondes et les passions qui m’ont animé dans ce métier d’enseignant de plus en plus exposé aux failles de notre société, à ses fêlures familiales. J’ai aimé ce métier de professeur d’anglais en dépit des difficultés parfois rencontrées.

J’aurais pourtant préféré étudier et enseigner la philosophie, au sens où l’entend Luc Ferry, à savoir l’apprentissage de la vie et de la sagesse. Dès mon adolescence, j’ai beaucoup recherché une réponse aux grandes questions de l’existence (la vie, la mort, l’amour, d’où vient-on ? Où va-t-on ?). Le manque de postes et de débouchés en philosophie m’a conduit à choisir l’anglais, langue que j’aimais et qui m’a fait découvrir de grands sages. Langue internationale ouvrant de multiples horizons et faisant office de langue universelle (pour combien de temps encore ?). Au début de chaque année scolaire, je me suis appliqué à faire prendre conscience à mes élèves de l’importance de l’anglais dans le monde moderne.

J’ai eu plaisir à enseigner cette langue avec cœur mais aussi avec rigueur. J’é