La légende d Ercilia
111 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La légende d'Ercilia , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
111 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description


Halloween est la soirée parfaite pour se raconter des histoires qui font peur...

et se lancer des malédictions !



Des malédictions ? Pff, ca n ́existe même pas !



C ́est bien ce que croyaient Morgane et ses copines Thérèse et Magali jusqu ́à ce que Clarisse leur raconte La Légende d ́Ercilia...






Vivez au côté des quatre adolescentes leur combat contre la terrible sorcière Ercilia.



Un fantastique jeunesse écrit par Christine Rato, dont la plume simple mais efficace ne pourra que vous submerger dans les aventures de Morgane et ses amies.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 20
EAN13 9783958580022
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ISBN : 978-3-95858-002-2



Première édition Ebook - Octobre 2014
Tous droits réservés
La légende d´Ercilia



Christine Rato
Un grand merci à ma fille et à tous ceux qui ont participé de loin ou de près à la réalisation de ce livre,

C. Rato
Chapitre 1




Tout avait commencé le lendemain de ma fête. J’avais invité mes meilleures amies le soir d’Halloween. Clarisse était arrivée la première et déjà, elle m’agaçait. Faut dire qu’elle était spéciale. Elle se donnait un genre. Avant, elle n’était pas comme ça… arrogante. Je ne sais pas pourquoi elle s’obstinait à être odieuse. Et forcément, cela m’énervait ! Ce jour-là, elle avait claqué ses talons contre le carrelage de ma chambre et s’était admirée devant le miroir. Elle avait soulevé ses cheveux au moins mille fois en creusant les joues à la manière des mannequins. Mais ce qui m’avait particulièrement irritée, c’est qu’elle avait osé venir sans être déguisée comme cela avait été pourtant convenu.
— Je suis déguisée ! affirma-t-elle en noyant davantage ses yeux d’un épais trait de khôl.
Il n’en était rien. Elle portait son éternel cardigan noir troué aux coudes, qui laissait entrevoir son maillot en dentelle à manches longues de la même couleur, et pour finir, un jeans assorti au reste. Ce n’était pas là ce que j’appelais « se déguiser ». Ou alors, dans ce cas, elle l’était en permanence.
En effet, Clarisse s’habillait toujours de cette façon. Tout en noir. En toutes circonstances et des pieds à la tête. Cheveux teints en noir, fard à paupières noir, vernis à ongles noir.
Ce jour-là, elle en avait mis un peu plus que d’ordinaire, c’est tout.
Heureusement que Thérèse avait fait un effort. Même un gros effort puisque je ne l’avais pas reconnue tout de suite. Avec sa cape, sa robe et son maquillage très réussi, il m’avait fallu quelques minutes pour comprendre que c’était elle. Elle avait choisi de se travestir en vampire. Et, discrètement, elle tripotait ses fausses dents. Je me doutais déjà que les canines pointues ne termineraient pas la soirée dans sa bouche. Personne ne tient longtemps avec ce genre de dentition en plastique. En plus de la gêne que cela occasionne, la salive augmente et nous finissons tous, à un instant ou à un autre, par baver tel un chien enragé. Alors nous nous en débarrassons. Et c’est exactement ce qu’avait fini par faire Thérèse, plus tard, au cours de la nuit.
Puis, Magali avait débarqué. Elle avait opté pour un costume de monstre. Et malgré les rondeurs que je devinais sous le tissu vert effet rocaille, elle avait couru alertement dans la pièce en poussant des cris effrayants. Elle s’était prise au jeu d’Halloween. Comme d’habitude, elle avait mis l’ambiance. Oui, grâce à elle, on avait bien ri. Sauf Clarisse qui n’avait pas décollé de devant son miroir.
— Arrête de tourner, tu me déconcentres. J’ai fait déborder mon rouge à lèvres à cause de toi !
Avec Clarisse, c’était toujours la faute des autres ! Elle n’admettait jamais ses erreurs. Je n’avais donc fait aucune remarque. Ce faisant, j’évitais de gâcher ce moment tant attendu. Je n’allais tout de même pas saloper ma soirée à cause de Clarisse et de son épouvantable caractère.
En outre, Magali s’était finalement interrompue, à bout de souffle. Elle avait retiré son affreux masque et j’avais alors pu découvrir son visage radieux.
— Purée… Il fait rudement chaud là-dessous ! s’exclama-t-elle en soupirant bruyamment. Tes cheveux sont aussi crépus que les miens ! ajouta-t-elle à mon adresse.
Cette fille était la personne la plus drôle que je connaissais. Rien ne la démoralisait, toujours incroyablement de bonne humeur. Même quand les choses allaient mal. Elle était capable de remonter le moral le plus bas. Rien ne lui pesait et surtout pas ses quatre-vingts kilos.
Elle ne se compliquait pas la vie. Au contraire, elle la dévorait, la croquait à pleines dents. Elle était un exemple d’optimisme et de bonne humeur.
Et je t’assure que cela n’aurait pas été pour me déplaire d’être comme elle. Sans complexes et sans préjugés. Hériter de son côté désinvolte. Ce côté qui exaspérait justement Clarisse... Magali se moquait bien de paraître ridicule à certains. Elle ne se préoccupait pas de ce que les autres pouvaient dire. Elle ne cachait rien, elle n’avait pas honte de ses rondeurs et se fichait des diktats de la mode. Elle s’habillait avec des couleurs gaies, voire criardes et se parait de bijoux clinquants. Tout l’opposé de Clarisse qui se cachait derrière son maquillage et ses tenues sombres. Pourtant je reste persuadée qu’elle aussi aurait aimé ressembler à Magali avec son insouciance et sa joie de vivre... Et Thérèse aurait également bien pris une part de Magali.
Ah Thérèse… Elle semblait venir d’une autre planète. Totalement décalée. Déjà son prénom, pas très moderne… Comment faisait-elle pour le supporter ? Et ses vêtements… Je me suis toujours demandé où elle pouvait bien les dénicher. En tout cas, pas dans les boutiques à la mode. Elle était complètement hors du temps.
Même ses beaux cheveux blonds, elle ne s’en occupait pas. Abandonnés dans un élastique trop serré, ils tombaient lamentablement dans son dos. Et ses lunettes, dix fois trop grandes pour elle, lui glissaient constamment sur le bout du nez. Quant à ses jambes, elles étaient si frêles que je me demandais comment elle faisait pour tenir debout. Elle paraissait si chétive qu’un simple souffle aurait pu suffire pour la faire s’envoler vers d’autres galaxies. Bref, Thérèse était une personne qui sortait de l’ordinaire.
Assurément, hors de notre époque.
Elle me rappelait le personnage de Luna dans Harry Potter . Elle voyait des choses que les autres ne voyaient pas ou plutôt, elle ne voyait pas les mêmes choses que les autres... Elle était ailleurs et semblait venir d’ailleurs.
Parfois, cela m’aurait arrangée d’être ainsi.
Cela aurait changé mon côté trop « terre à terre », ma perpétuelle rigueur.
Mon caractère volontaire qui ne me permettait pas de lâcher prise et qui, parfois, me rendait colérique d’après mes proches. Quelquefois trop sérieuse et perfectionniste, je n’abandonnais jamais. J’allais au fond des choses pour réussir. Ainsi, je m’attardais sur mes devoirs comme sur mes leçons de piano parce que je n’avais pas de grandes capacités. Ma seule force était mon acharnement. D’après mes proches, je tenais cela de mon grand-père. Mon esprit voulait tout savoir et tout comprendre, jamais il ne trouvait le repos.
Bref, j’ignorais ce qu’était l’ennui.
Et encore plus depuis cette fameuse fête d’Halloween...

Au fait, j’ai oublié de me présenter...

Je m’appelle Morgane, j’ai treize ans et quelques poussières. Les poussières sont importantes… Je ne sais pas vraiment pourquoi mais elles le sont. C’est un plus !
Bref, ce soir-là, je m’étais déguisée en sorcière, d’où les cheveux crépus. La veille, j’avais passé une bonne partie de ma journée à me faire une multitude de tresses pour me friser.
Paraître quelqu’un d’autre m’amuse parfois. Ainsi, c’est avec beaucoup de joie que la jeune fille blonde à lunettes que j’étais s’était coiffée d’un chapeau pointu et munie d’une baguette magique dans le but de se transformer en sorcière. Cachée derrière une tonne de fards et vêtue d’une longue robe en satin rouge surmontée de dentelle, j’étais méconnaissable.
Envolée l’intellectuelle. Disparus les binocles.
Tu admettras, je pense, qu’une sorcière avec des lunettes, ça ne le fait pas !
En tout cas, ça le fait moins !
Les années précédentes, mes parents m’accompagnaient pour faire le tour du quartier et récolter des bonbons. Pas cette fois. Tu vas me dire : normal, à treize ans !
Peut-être. Mais généralement, mon père et ma mère craignaient qu’il ne m’arrive « quelque chose ». Particulièrement lorsque les nuits tombaient vite comme cela était le cas en octobre.
J’étais donc partie seule avec mes amies. Et cela me rendait aussi joyeuse que ça angoissait ma mère. Je l’avais vu dans ses yeux même si elle s’était efforcée de ne pas le montrer en refermant la porte derrière nous. Pendant un instant, prise de culpabilité, j’avais même eu envie de lui proposer de venir et déjà, j’avais abaissé la clenche quand Magali m’avait demandé :
— Tu as oublié quelque chose ?
— Non, répondis-je un peu gênée.
— Alors tu viens ? m’interrogea Clarisse, impatiente.
J’avais finalement retiré ma main pour la glisser dans la poche de mon manteau noir que j’avais enfilé sur les conseils de mon père. Il m’avait dit que l’air s’était considérablement rafraîchi. Et une fois dehors, je constatais qu’il n’avait pas menti.
Le froid fouettait nos visages. Les trottoirs étant étroits, nous avions avancé en file indienne. Clarisse ouvrait la marche, il était primordial pour elle d’être toujours en avant et ce, en toutes circonstances. En revanche, les portes étaient restées fermées. La plupart des gens n’étaient pas encore rentrés chez eux et ceux qui s’y trouvaient nous avaient jusque là ignorées. Nous avions eu beau tambouriner derrière leurs portes et leurs fenêtres et les supplier. Rien n’y avait fait. Nous avions eu beau hurler : « Des bonbons ou un sort ! » Rien ne les avait terrifiés.

À mon grand désespoir, plus personne ne célébrait Halloween.

Je me souviens qu’à cet instant, j’aurais tout donné pour vivre en Irlande ou au Canada, pour admirer les maisons décorées de citrouilles illuminées et suivre les enfants costumés qui hantaient les rues jusque tard dans la nuit, pour les habitants qui vous recevaient chaleureusement et vous offraient d’appétissantes friandises. Bref, pas du tout comme ce trou perdu où il ne se passait jamais rien et où tout le monde se complaisait dans son quotidien sans se soucier de son voisin.
Ce n’était pas juste !
C’était ma fête et on me la gâchait !
J’étais en colère. Aussi avais-je appuyé longuement sur la sonnette de la résidence suivante.
— Ce n’est pas bientôt fini, ce boucan ? vociféra une vieille dame dans l’interphone.
— Joyeux Halloween, Madame ! criai-je en réponse.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents