Les aventures de Fanny Mandler

Frédéric Gobert

Description

Élèves au collège Rutebeuf en Ardèche, Fanny Mandler et Romain vont devoir sauver le monde plusieurs pandémies et réussir où les services secrets ont échoué. Ce qui les attend dans cette deuxième aventure ? Les virus les plus dangereux de la planète, des jeux vidéo en réseau, un mystérieux fort des Hautes-Alpes. Et des questions : pourquoi un camp de prisonniers datant de 1940 enferme-t-il à nouveau des enfants ? Pourquoi la survie de la finance mondialisée dépend-elle d'un assassinat en 1839 ? Rebondissements, traques, suspens, drôlerie, larmes et révélations sont au rendez-vous...

Sujets

• Romans
• Récit
• Nouvelles
• Histoires

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 08 avril 2017
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782140035203
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Frédéric Gobert

LES AVENTURES DE FANNY MANDLER Les apprentis sorciers au pouvoir

Les impliqués É d i t e u r

LES AVENTURES DE FANNY MANDLER LES APPRENTIS SORCIERS AU POUVOIR

Les Impliqués Éditeur Structure éditoriale récente fondée par L’Harmattan, Les Impliqués Éditeur a pour ambition de proposer au public des ouvrages de tous horizons, essentiellement dans les domaines des sciences humaines et de la création littéraire. Déjà parus

Traoré (Adama Fankélé),Les filleules de Mme Lionne, récit, 2017. Gobert (Frédéric),Les aventures de Fanny Mandler. Des catacombes à l’Élysée, roman jeunesse, 2017. Malek (Nabil),La Reine de Beyrouth, roman, 2017. Jézèquel (Victorine),Les Victorines, contes, 2017. Soumaré (Zakaria),Un Breton chez les Soninké, récit, 2017. Sabourin (Pierre),Les Voyageurs de l’Outaouais, récit, 2017. Yacine (Jean-Luc),En Musulmanie, roman, 2017. Yapo (Yapi),Animer la commune ivoirienne, essai, 2017. Le Gall (Yves),Un rêveur engagé, récit d’une vie, 2017. Silveira (Vincent),La métamorphose d’un fasciste repenti, essai, 2017.

Ces dix derniers titres de ce secteur sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site : www.lesimpliques.fr

Frédéric Gobert

Les aventures de Fanny Mandler

Les apprentis sorciers au pouvoir

Les impliqués Éditeur

Du même auteur Bibliographie sélective Sciences du langage, pédagogie, littérature, questions contemporaines…

Glossaire bibliographique des sciences du langage,Panormitis, 2001.

« La dénomination “étymologie populaire” ou l’utopie d’une dénomination non ambiguë »,Cahiers de lexicologien°81,2002.

« Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la sexualité des linguistes sans jamais oser le demander »,Le signe et la lettre. Hommage à Michel Arrivé, L’Harmattan, 2002, p. 223-226. « L’incarnation de la barbarie »,Les Langues Modernes,2/2006, p. 34-41. « Le pastiche dans un parcours d’écriture personnel »,Modèles linguistiques,vol. 61,t. XXXI, L’écriture mimétique II,Actes du colloque sur les écritures mimétiques organisé par Daniel Bilous (Université du Sud-Toulon Var, avril 2008), Éd. du Dauphin, 2010. « Se confronter au monde tel qu’il est »,Les Cahiers pédagogiques n°489, 2011 (www.cahiers-pedagogiques.com). Le système éducatif français à l’ère du ludique, de l’hédonisme et de l’adulescent,L’Harmattan, 2016. Le système éducatif français à l’ère des perversions idéologiques, L’Harmattan, 2016. L’école flottante,L’Harmattan, 2017.

Anticipation― Bas-Occident – Civilisation nucléaire, dernières années,Éditions Les 2 Encres, 2011.

Jeunesse― Les aventures de Fanny Mandler : ― 1 ― Des catacombes à l’Élysée, Les Impliqués, 2017.

© Les impliqués Éditeur, 2017 21 bis, rue des écoles, 75005 Paris

www.lesimpliques.fr [e-mail]

ISBN : 978-2-343-11853-6 EAN : 9782343118536

À ma fille Fanny, à Laurence. À mes élèves, avec affection. Aux enseignants dont l’intelligence sensible et l’esprit critique éveillent les consciences et ouvrent les cœurs. Aux pères et aux mères qui chaque jour essaient d’être pères et mères. Aux apprentis sorciers, aussi, l’amour qu’ils n’ont jamais reçu.

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M ARDI 3 SEPTEMBRE Madame Bragidu exagère ! À peine sortie des grandes vacances, la voilà qui nous prévoit une sortie dans un laboratoire… La rentrée, c’est des myriades de papiers à remplir et à signer, des dates à ne pas oublier, des fournitures à compléter, un cartable à vérifier, de nouveaux professeurs à apprivoiser, un emploi du temps qui a la bougeotte et… une sortie avec madame Bragidu. e La 5 , c’est la véritable année de la physique et de la chimie. Jusque là, on croit que le monde se résume à la grammaire, la conjugaison, des dates de batailles, des protozoaires et le crachin d’Internet. Mais dès qu’on entre e en 5 , on apprend que le monde, ce ne sont pas les hommes et leurs histoires, non ; le monde, ce sont des atomes et des molécules. 1 Depuis que Romain et moi, l’année dernière , nous avons sauvé madame Bragidu de l’infamie et d’une longue peine de prison, je peux tout me permettre, avec elle. Mais justement, je ne veux pas. Je veux être « irréprochable ». C’est ce que j’ai dit à maman. Elle a ri. Les adultes oublient qu’on est très susceptibles, à douze ans. Le jour de la rentrée, madame Bragidu vient nous chercher dans la cour. Elle est notre professeure principale. (Avec un « e », il paraît.) D’emblée, je fronce les sourcils : qu’est-ce qu’elle va encore inventer ? À peine entrée dans la classe, sans un mot, elle nous fait asseoir. Le silence est total. Sur son bureau bouillonne un liquide bizarre. Le gaz souffle ses petites flammes bleues imperturbablement. Le tube à essai vibre imperceptiblement. « Vous avez de la chance ! » aboie madame Bragidu. 1 Voir, du même auteur,Des Catacombes à l’Élysée. 7

Personne ne moufte. Tout le monde comprend que cela sonne plutôt comme une menace. « Dans une semaine, vous visiterez l’un des lieux les plus dangereux du monde. » Et c’est tout. Un petit papier à signer par les parents : « Nous acceptons que notre enfant participe à une sortie dont ils ne reviendront peut-être pas vivants… » Ce n’est pas vrai, madame Bragidu a écrit quelque chose de plus classique. Mais souvent, il faut traduire. C’est ce que répète mon père, en tout cas : « Quand un homme politique dit que la France ou l’Occident intervient dans un pays étranger pour sauver la démocratie et la liberté, cela signifie qu’ils viennent surtout sauver leur liberté de faire du business dans ce pays et exploiter les peuples. » Toute mon enfance, j’ai entendu mes parents « décrypter » l’actualité, les discours, les événements… Maintenant, je suis victime d’une déformation mentale caractéristique d’un « syndrome familial acquis » : je décrypte tout. Mon père appelle cela la paranoïa. Sans se douter que c’est lui le premier porteur du virus. Troublée par mes discours inquiétants, Maman montre le document à mon père, espérant qu’il ne signera pas. Mais son visage s’éclaire : « Elle est extraordinaire, cette madame Bragidu ! Elle les emmène au laboratoire P4 de Lyon. Unique en France. Un des rares en Europe. Il en existe peut-être à peine vingt dans le monde. Une chance inouïe ! D’habitude, il ne se visite pas. Je me demande comment elle a pu obtenir une autorisation. Et pour des enfants encore ! Elle doit avoir des amis particulièrement influents… » Le laboratoire P4… Qu’est-ce que c’est que ce truc- là ? Incroyable, en tout cas ! Il porte le même nom que la salle P4 d’où toute l’aventure du gaz de schiste est parti, l’année dernière… Cela ne peut pas être une coïncidence. Est-ce que cela annonce de nouvelles aventures ?...

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L’inconvénient d’avoir une professeure principale en physique-chimie, c’est qu’on ne la voit qu’une fois par semaine. Impossible donc d’en savoir plus d’ici la semaine prochaine. À moins de la croiser dans un couloir. Mais elle se terre dans son antre expérimental. Il faudrait l’enfumer pour la faire sortir. Mon père a signé. Il ne reviendra pas sur sa décision. Attendons le jour du départ pour connaître la cause de notre décès. M ERCREDI 4 SEPTEMBRE Les premiers cours commencent. Moi, cela me ravit. Des portes qui s’ouvrent dans mon cerveau, dans toute ma personne, des courants d’air, le soleil qui entre et puis aussi du brouillard et des grondements de tonnerre, c’est ça la vie. Je ne comprends pas les autres, qui s’enferment à double tour dans le local exigu de leur esprit râleur et perpétuellement mécontent. En plus, ça doit puer, là- dedans. Tant pis pour eux. Romain est toujours dans ma classe. Nous ne nous parlons pas. Comme si notre amitié et notre complicité avaient disparu. Il passe à côté de moi comme si tout ce que nous avons vécu ensemble n’existait pas. Je ne sais pas s’il faut que j’en sois affectée. Maman ne me dit rien. Et puis je m’en moque. L UNDI 9 SEPTEMBRE Le car démarre. Romain s’assoit à côté de moi, se penche de mon côté : « Pour notre dernière journée sur Terre ! » 9