La lecture à portée de main
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Je m'inscris
IMAV Editions
-
illustré par
Jean-Jacques Sempé
scénarisé par
René Goscinny
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Je m'inscrisVous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Description
Sujets
Informations
Publié par | IMAV Editions |
Date de parution | 17 juillet 2013 |
Nombre de lectures | 242 |
EAN13 | 9782365900140 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0002€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Les beaux-frères
M AIXENT EST ARRIVÉ À L’ÉCOLE , aujourd’hui fier comme tout.
– Eh, les gars ! il nous a dit. Je vais être beau-frère !
– Tu rigoles, lui a dit Rufus.
– Non, monsieur, je ne rigole pas du tout, lui a répondu Maixent.
Et Maixent nous a expliqué que sa grande sœur Hermione s’était fiancée, et qu’elle allait se marier et qu’il allait devenir le beau-frère du mari d’Hermione.
– Tu es trop petit pour être beau-frère, lui a dit Eudes. Mon père, lui, il est beau-frère, mais toi, tu es trop petit.
– D’abord, je ne suis pas petit, a crié Maixent, et si tu veux essayer, je te prends à la course, et puis après, ça n’a rien à voir, ma sœur se marie, et moi, bing, je deviens beau-frère.
Et Maixent nous a dit que le fiancé de sa sœur était très chouette, qu’il avait des moustaches, et qu’il lui avait déjà fait des cadeaux ; par exemple, hier soir, quand il était venu voir Hermione, il lui avait donné des sous pour aller s’acheter des bonbons, et qu’il lui avait demandé de l’appeler Jean-Edmond – c’est son nom – parce que entre beaux-frères, on était drôlement copains.
– Et puis, il m’a dit que pour le mariage je serai garçon d’honneur, nous a encore expliqué Maixent, que je boirai du champagne, et que j’aurai une grosse part du gâteau.
– Ah ! dis donc ! a dit Alceste.
– Et puis, il m’a promis aussi, a dit Maixent, qu’il m’emmènerait avec lui dans son auto, il a une auto terrible et que nous irions au zoo, voir les singes.
– Tu commences à nous embêter, toi, le beau-frère, a dit Rufus.
– Ah oui ? a dit Maixent. Tu dis ça parce que tu es jaloux et que tu ne peux pas être beau-frère. Voilà pourquoi tu dis ça !
– Quoi ? a crié Rufus. Moi, je peux être beau-frère quand je veux ! C’est toi qui ne peux pas être beau-frère ! Tu es trop laid ! Tu es un laid-frère !
Ça, ça nous a tous fait rigoler sauf Maixent qui a demandé à Rufus :
– Répète un peu voir ce que tu as dit ?
– Laid-frère ! Laid-frère ! Laid-frère ! a répété Rufus.
Alors Maixent a sauté sur Rufus, ils ont commencé à se battre, et le Bouillon – c’est notre surveillant – est arrivé en courant, et il les a séparés.
– Il a dit que je suis un laid-frère parce qu’il est jaloux ! a crié Maixent. Ils sont tous jaloux !
– Je ne vous ai pas demandé d’explications, lui a répondu le Bouillon. Je refuse d’écouter vos insanités. Tous les deux au piquet. J’en ai autant pour les autres, s’il y a des amateurs. Plus un mot. Silence. Allez.
Et ce soir en rentrant de l’école, je me suis dit que Maixent avait bien de la chance d’être beau-frère d’un grand à moustaches, qui l’emmènerait dans sa chouette auto visiter le zoo pour voir les singes. Et quand je suis entré dans la maison, je suis allé voir maman dans la cuisine, et je lui ai demandé :
– Je ne peux pas être beau-frère, moi ?
Maman m’a regardé, et puis elle m’a dit :
– Nicolas, je suis très occupée, alors ne m’ennuie pas avec tes histoires. Tu demanderas à papa quand il rentrera ; en attendant mange ton goûter et monte faire tes devoirs.
Et quand j’ai entendu papa rentrer à la maison, je suis descendu en courant, et j’ai crié :
– Dis, papa !
– Une minute, mon lapin, m’a dit papa. Laisse-moi au moins enlever mon pardessus.
Et puis quand papa s’est assis dans le fauteuil du salon, il m’a demandé :
– Eh bien, bonhomme, qu’est-ce que tu veux ?
– Je ne peux pas être beau-frère, moi ? j’ai demandé.
Papa a eu l’air étonné, et puis il a rigolé.
– Ma foi non, m’a dit papa, je ne crois pas. Ou, c’est-à-dire oui, plus tard quand tu te marieras, mais à condition que tu n’épouses pas une fille unique.
– Ah non, j’ai dit.