A poil !
13 pages
Français

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A poil ! , livre ebook

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Description



A poil !


Avec ou sans poils... une question qui nourrit les désirs et les fantasmes.





Informations

Publié par
Date de parution 28 février 2013
Nombre de lectures 91
EAN13 9782823808476
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

couverture
Eva Lust

À poil !

images

J’ai décidé de ne plus me raser le minou. Retour au naturel, tel est mon nouveau crédo. À bas le diktat du Gillette et de la pince à épiler !

L’idée, au reste, me trottait dans la tête depuis longtemps… Entre autres, à cause de mes prurits à répétition. De ma fragile peau de rousse qu’irrite la moindre repousse.

Il me fallait pourtant un déclic. Et je n’aurais sans doute jamais sauté le pas si, il y a deux semaines, une expérience des plus traumatisantes ne m’avait convaincue de le faire.

Imaginez-moi en pleine réunion professionnelle, moulée à merveille dans mon nouveau tailleur Gucci, faisant face à un aréopage de cadres masculins de l’agroalimentaire ayant tous, depuis au moins dix ans, dépassés la quarantaine. Sous les regards passivement attentifs et libidineusement courtois de ces messieurs, je lance mon diaporama sur l’écran de projection. Quand à la troisième diapo, alors que je discours avec un bel enjouement sur l’envolée des ventes de saucisses à base de soja, survient le drame. La démangeaison. THE démangeaison ! Pas le petit gratouillis de rien du tout. Non. Le prurigo insensé. L’urtication démoniaque ! À vous faire perdre toute notion de bienséance. Une minute de plus et j’allais me labourer l’abricot sous les feux du vidéoprojecteur ! Perspicace, j’ai argüé d’une indisposition (à mon retour des toilettes) mise sur le compte du repas de midi. Et me suis jurée qu’on ne m’y reprendrait plus.

Depuis quinze jours, je tiens scrupuleusement ma promesse. Et laisse, en mode écolo, la nature reprendre ses droits. Avec pour seule entorse quelques élagages esthétiques. Juste le minimum pour ne pas ressembler à la femme du Yeti !

Au début, certes, ma conscience s’est trouvée agitée par quelques doutes. Aurais-je dû, par exemple, affranchir mon petit Éric dans les mails que je lui envoyais tous les jours ? Le prévenir qu’à son retour de Chine ma chatte, qu’il a toujours connue totalement exempte d’ornement pileux, arborerait une fière crinière fauve ?

Sur ce sujet, les avis de mes copines divergent. Et pas que légèrement : diamétralement. Au point que lors des soirées entre filles, la querelle tourne à la dispute théologique ! Certaines prétendent ainsi que le pauvre chéri sera effrayé d’un changement aussi brutal. Que ce passage sans transition du désert pubien à la forêt vierge risque de le déstabiliser. À plus forte raison parce qu’il a toujours révéré mes lèvres glabres. Et qu’une annonce préalable, en guise d’avertissement, s’avérerait, par conséquent, bienvenue. Voire de la dernière nécessité. D’autres affirment qu’il est impératif, au contraire, de ne pas manger le morceau. Qu’il convient de profiter de l’effet de surprise. D’appliquer la politique du fait accompli. N’est-ce pas, en effet, de mon minou dont il s’agit, c’est-à-dire de la partie la plus intime, la plus précieuse de mon être ? Je peux bien en faire ce que je veux, sans en référer à personne !

Au demeurant, j’ai vite tranché la controverse (sans pour autant l’éteindre). Me rangeant à l’opinion des partisanes du black-out au nom de l’indépendance féminine.

Donc, si Éric m’aime il devra accepter mon choix. Et dans le cas opposé, je saurai à quoi m’en tenir.

Et puis, j’ai tellement envie de le surprendre !

Un changement radical dans cette zone de mon corps n’offrira-t-il pas à ses yeux sinon blasés du moins accoutumés à explorer la géographie de mon sexe, le piment d’un artifice inédit ?

Certes, nul doute qu’il croira, dans un premier temps, à une petite ruse de ma part. À quelque stratagème destiné à renouveler un de nos jeux favoris.

Car avant son départ, il y a un mois, rien, non rien ne m’excitait davantage que de le confondre, et de le faire fondre, en me rasant de près sans crier gare. Voir ses yeux s’écarquiller, ses narines frémir, sa bouche se fendre d’un sourire extatique devant l’inattendu spectacle de mon sexe fraîchement poli… ça me rendait folle ! M’allongeant nue sur le lit au milieu des coussins, j’exhibais au sortir de la salle d’eau ma fente toute rose, cuisses écartées, sans prononcer un mot. « Mate mon amour, avais-je l’air de susurrer sensuellement, cette chatte que je viens de raser, vois comme j’en prends soin, comme je la bichonne, comme je la pomponne, et à quel point elle est appétissante ! » Glissant immédiatement deux doigts dans mon con, j’écartais mes lèvres impeccables. Lui faisais admirer l’intérieur de mon calice. Jouais avec les muscles de mon vagin. Étalais sous ses yeux mes nymphes qui se lubrifiaient, mon sexe béant qui n’attendait plus que lui… J’enfonçais en moi un doigt explorateur… Le faisais coulisser. Fermant les paupières. Et soupirant. J’observais mes seins qui, sous la lumière de la lampe de chevet, se gonflaient comme par magie. J’en saisissais les pointes durcies. Les manipulais en minaudant. Pendant que, traversés de lueurs vicelardes, mes yeux mi-clos hurlent en silence de sulfureuses invitations…

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