Justin  Love - romance gay
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Justin' Love - romance gay , livre ebook

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Description

Justin' Love
H. V. Gavriel
Roman de 740 000 caractères.
Justin est un jeune coiffeur, résolument gay, incurablement romantique et délibérément optimiste. Il poursuit sa quête du bonheur sans jamais se laisser abattre.
Bien qu'il mette tout son cœur à embrasser des crapauds dans l'espoir qu'ils se transforment en prince charmant, rien n'y fait. L'époque n'est plus aux contes de fées.
Jusqu'au jour où il rencontre Mister Perfect en la personne de Louis. Beau, riche, cultivé, attentionné, l'amant parfait. Le bonheur, enfin ? C'est sans compter sur les caprices du destin, qui se joue du pauvre Justin. Il se heurte à Roberto, sombre, passionné, violent qui... refuse d'admettre son homosexualité.
Entre la perfection chic et la passion destructrice, entre l'ombre et la lumière,Justin peine à faire son choix, et se débat, sous le regard de Janko, le prof de sport, le confident, l'ami, le sex-friend. Ou plus. Ah, Justin et ses hommes !
Du même auteur : Journal d'une robe noire
Retrouvez tous nos titres sur http://www.textesgais.fr/

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 novembre 2013
Nombre de lectures 97
EAN13 9782363078209
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Justin’ Love
Roman gay
H. V. Gavriel
Cet ouvrage est une œuvre de fiction, et toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite.
Chapitre 1
J'ai le cœur qui bat un plus vite tandis que j'approche du bout de la rue Michelet, là, plus que quelques pas, et je serais chez lui. C'est drôle quand même, l'effet que ça me fait encore, même au bout de six mois. Parce que oui, aujourd'hui, cela fait six mois tout juste que j'ai rencontré Stéphane. Mon homme. Je n'ose pas vraiment penser l'homme de ma vie, mais… tout au fond de moi, j'ai envie d'y croire. Cette fois-ci, c'est la bonne, je le pense, j'en suis presque sûr.
Moi, Justin, j'ai trouvé un petit ami. Je suis totalement et éperdument amoureux, et c'est pour cela que mon cœur bat plus vite dans ma poitrine, que mon souffle s'accélère, et non pas parce que mes quelques kilos de trop me pèsent en montant les escaliers étroits du vieil immeuble où loge Stéphane. Le paradis, ça se mérite, et cela m'est égal de souffrir un peu si au bout du voyage je retrouve mon Steph. C'est ridicule, je sais, d'être sentimental à ce point, mais malgré tous mes efforts, je ne peux qu'avouer mon pire travers : j'ai un cœur de midinette.
Je le cache du mieux que je peux. Être gay, ce n'est déjà pas facile tous les jours, mais cela fait si longtemps que je suis sorti du placard – enfin, qu'on m'en a extirpé de force – que je ne peux même plus imaginer vivre en faisant semblant d'être hétéro. Être gay, avec de grands yeux couleur myosotis, des bouclettes blondes pire que Shirley Temple, et un petit nez couvert de taches de rousseur, bref une petite gueule qui signale mieux qu'un panneau lumineux « je suis pédé, et j'aime les grands costauds baraqués », c'est carrément gênant. Si on rajoute que ma corpulence moyenne s'accommoderait de quelques kilos de moins – je n'ai pas dit que j'étais gros, attention –, mais disons que je suis un peu rond, enfin, « moelleux » comme dit mon pote Frédo, vous comprendrez que ma vie n'est pas toujours facile. Les mecs qui ne me prennent pas pour leur doudou me confondent avec une carpette ou un punching-ball. Alors vraiment, je ne peux pas me permettre, en plus, de jouer le minet qui tourne les pages deVoiciouGalaen gloussant. Je n'achète pas ces torchons. Jamais. Mais il se trouve que mon patron est abonné, pour les clients du salon, et quand il n'y a personne ou que je prends ma pause, ça m'arrive de les feuilleter. C'est normal, non ?
J'arrive enfin sur le palier du quatrième étage, le souffle court, les muscles des cuisses qui me brûlent. Il faudrait vraiment que je m'inscrive à une salle de sport. Je reprends ma respiration, passe mes mains dans mes cheveux, dans l'espoir un peu fou d'en discipliner les boucles, il y a des choses comme cela que l'on sait inutiles, mais que l'on ne peut s'empêcher de faire. Comme espérer, par exemple. Espérer trouver sa place dans le monde, trouver quelqu'un qui vous aime. Qui vous aime vraiment, vous, tel que vous êtes, et pas une fausse image de vous. J'hésite un instant devant la porte. Devrais-je sonner, ou utiliser les clés ?
Sonner, ça me semble plus poli. On avertit l'autre qu'on arrive, on s'annonce. D'un autre côté, nous formons un couple maintenant, Stéphane et moi. Ce qui suppose une certaine intimité. D'ailleurs, s'il m'a donné un double de ses clés, c'est bien pour que je l'utilise, j'imagine. Ou parce qu'il s'est senti obligé du fait que je lui ai donné les miennes ? Voilà, c'est tout moi, ça, toujours en train de me poser plein de questions débiles, au lieu d'agir ! Merde, un vrai mec n'aurait pas tergiversé dix minutes sur le palier de son chéri, non, mais. Je siffle entre mes dents, énervé contre moi même, et décide d'utiliser mes clés, ça fait six mois qu'on est ensemble, c'est bon.
Je tourne la clé dans le penne de la serrure, juste un quart de tour, la porte s'ouvre sans bruit, et je pénètre dans l'appartement de Stéphane avec un sourire. La musique est un peu forte à mon goût, je ne connais pas le groupe qui chante, il faut dire que je suis très nul en musique, c'est rythmé, plein de basses, pas mal. J'appelle doucement Stéphane, mais le CD couvre ma voix, et je pénètre dans le living le sourire aux lèvres. Mais il n'y est pas. Je constate toutefois que la table est mise pour deux, joliment dressée, avec une orchidée coupée dans son minuscule flacon au centre de la table, et une bouteille de champagne qui rafraîchit dans le seau à glace.
Une douce chaleur envahit mon ventre, remonte vers ma gorge et mes joues, et je ne peux empêcher le sourire qui m'étire les lèvres jusqu'aux oreilles. Il s'est souvenu. Ce soir, c'est l'anniversaire de notre rencontre. Il y a six mois déjà. Comme quoi, il faut continuer d'espérer en des choses qui ne se produisent pas, parce qu'un jour, parfois, elles arrivent. Je suis le plus chanceux des hommes. Mon cœur bat au rythme des basses vibrantes tandis que je passe la tête dans la cuisine pour chercher mon amoureux, mais la pièce est vide, hormis une quiche lorraine qui embaume en refroidissant.
Mon Dieu, il a fait la cuisine lui même ! Un homme qui cuisine pour moi, incroyable. Pas de pizzas, de plats surgelés, de commande chez le traiteur, non de la vraie nourriture que Stéphane a pris la peine de préparer de ses mains, rien que pour moi, malgré son emploi du temps toujours chargé. Je ne sais pas vraiment ce qu'il fait, il est cadre dans une entreprise, il travaille beaucoup, parfois même la nuit, et il a souvent des déplacements en France ou à l'étranger, on ne se voit pas aussi souvent que je le voudrais.
Ça me déchire le cœur parfois, quand on est tranquillement installés chez moi – on va plus souvent chez moi que chez lui, il préfère, je ne vois vraiment pas pourquoi, car c'est plus grand chez lui, mais il dit qu'il adore l'atmosphère cosy de mon petit logis, qu'il me ressemble, ça me fait fondre – et donc, on est là, en amoureux, blottis l'un contre l'autre, et vlan, son portable sonne. Il ne décroche même pas, se contente de regarder d'où vient l'appel et puis il soupire, se lève et se rhabille, tandis que j'essaie de faire comme si je n'étais pas déçu. « Je suis désolé, mon chou à la crème, mais il faut que je file, une urgence. Tu sais que j'aimerais mieux rester avec toi, bébé, tu le sais n'est-ce pas ? » Oui, bien sûr que je le sais, ses beaux yeux noisette emplis de regret me le disent.
Je me sens si heureux quand je me dirige vers sa chambre que j'ai l'impression que je vais m'envoler, et j'ouvre la porte avec un sourire idiot, prêt à m'élancer dans les bras de mon amour. Mais ils sont déjà occupés. Serrés autour d'un corps mince qui ondule contre son
ventre, caressant la peau dorée de son amant, tandis que ses lèvres cajolent l'épaule du garçon qui lui tourne le dos. Durant quelques secondes, je reste miraculeusement épargné par cette vision. Elle se grave dans ma rétine, mais mon cerveau ne parvient pas à l'analyser, et donc, il n'envoie pas les signaux vers mon corps. Pas encore. Il est lent, mon cerveau. Pas rapide. Pas fin comme ce corps caramel. Lourd, comme moi.
Et puis, il décode enfin l'image. Deux hommes en train de faire l'amour. Pas de baiser, non, de faire l'amour, je vois bien la tendresse des gestes, la confiance dans l'abandon de la jouissance qui les emporte à cet instant. Mon amour en train de faire l'amour à son amour. Je n'ai rien à faire là, exclu. Je ne suis qu'un pathétique voyeur. Je ne me sens pas le droit d'être en colère – je ne le suis pas, de toute façon – et c'est à peine si je m'accorde celui de souffrir. Je suis trop con. Une fois de plus. Je n'ai rien à faire là, c'est moi qui suis de trop, eux sont à leur place. Même dans ma propre histoire, je n'ai pas le rôle principal. Juste un personnage secondaire. L'amant occasionnel, une petite bouffée d'oxygène et de luxure dans une vie de couple. Je recule d'un pas, engourdi, lorsque Stéphane, redescendu de son orgasme, réalise ma présence. Il se lève d'un bond :
— Justin, merde, qu'est-ce que tu fous là, comment t'es rentré ?
Et se rendant compte du spectacle qu'il m'offre, son sexe encore dressé à demi gainé du préservatif usagé, il rougit légèrement, l'enlève et se couvre tant bien que mal avec un coin du drap.
J'ai envie de lui dire de pas s'emmerder avec ça, après tout, ce n'est pas comme si je ne l'avais jamais vu nu, n'est-ce pas ? Évidemment, je ne l'ai jamais vu tout juste sorti du cul d'un autre, ça doit être ça.
— C'est… tu… tu m'avais donné les clés. Je voulais te faire une surprise, pour nos six mois. Désolé. Je suis désolé…
— Écoute, je vais t'expliquer. Ce n'est pas ce que tu crois. Enfin, je sais que ça peut paraître… mais heu…
— Te fatigue pas. Pas besoin d'explication, j'ai compris. Tu t'es bien foutu de moi. T'étais pas obligé… t'étais pas obligé de me dire que tu m'aimais, si c'était pas vrai ! Je t'ai rien demandé, moi.
— Rien demandé ? Tu rigoles ou quoi ! T'es une demande permanente, pas besoin que tu parles, le moindre de tes regards, de tes gestes, ça quémandeaime-moi, j'ai besoin de toi, dis-moi que tu m'aimes… c'est difficile de résister, t'es si mignon en plus.
Mignon. Ça m'achève. Le mot qui tue, la flèche du Parthe. Mignon, c'est bon pour les
enfants ou les petits chiots. Ça fait fondre le cœur des femmes. Moi, je suis un homme.
— Ah, c'est de ma faute, alors. Désolé de te faire sentir comme un salaud.
Je fais demi-tour, il m'appelle.
— Attends, Justin, mon petit chou à la crème, il faut que je te parle.
— Moi, je n'ai plus rien à te dire. Et je ne suis plus ton chou à la crème !
Et sur ces fortes paroles, énoncées d'une voix légèrement chevrotante, je drape autour de moi les lambeaux de ma dignité blessée, et m'enfuis vers la sortie.
Je descends les escaliers à une vitesse rarement égalée, je cours le long de la rue, traverse le carrefour, rejoins le petit parking en plein air installé temporairement sur un chantier, et malgré quelques tâtonnements fébriles pour retrouver mes clés de voiture, j'ai dégagé de ce quartier maudit en moins de cinq minutes. J'ai beau faire vite, ce n'est pas suffisant. Bien avant d'arriver chez moi, je sens les larmes qui montent, traîtresses, qui débordent de mes paupières que je cligne inutilement, et dévalent sur mes joues. Elles dégoulinent dans mon cou, je n'arrive pas à les essuyer assez rapidement, elles finissent par tremper l'encolure de ma chemise. Salopes ! Une chemise en soie toute neuve, que j'avais achetée pour l'occasion, bleu myosotis pour mettre en valeur mes yeux. Je l'ai payée drôlement cher, en plus. Quel gâchis. Faut pas s'étonner si je me mets à sangloter, je déteste les auréoles sur la soie.
Je suis vautré dans mon joli canapé de chez BO Concept, le nez rouge et coulant, des mouchoirs en papier usagés répandus autour de moi comme les confettis de Carnaval quand on sonne à la porte. Trois coups, c'est notre code à Frédo et moi. Je fournis un effort surhumain pour m'extirper de mon nid, me traîner jusqu'à la porte d'entrée de mon petit deux-pièces, et j'ouvre à mon meilleur ami. Frédéric, dit Frédo. Tout l'inverse de moi. Il est très brun de poil, de peau et d'yeux. Il est grand. Très mince. Teigneux. Et 100 % hétéro. On dit que les opposés s'attirent, nous en sommes la preuve vivante. Le blanc et le noir, le sel et le poivre, le yin et le yang et tout ça. Frédo et moi, on est inséparables.
Je sais que dans les romans, il y a tout plein de jeunes homosexuels amoureux de leur meilleur ami hétéro, et qui se consument en silence. C'est super romantique… ou très glauque. Parce que, faut être clair, un hétéro qui se transforme en super amant gay sous la magie de l'amoooour, c'est à peu près aussi fréquent que le crapaud qui se transforme en prince avec un baiser. Vous en avez déjà rencontré beaucoup, vous, des princes crapauds ? Moi, non. Et pourtant, j'ai essayé. Mais bon j'avais huit ans, j'étais très naïf, et c'est la faute à
Frédo, qui m'avait juré que ça marcherait. Crétin !
En tout cas, Fred et moi, on ne mange pas de ce pain-là. Imaginer coucher avec Frédo… Beurk ! Ce serait comme baiser avec mon frère. Dégueulasse et pervers. Non pas que j'ai un frère, d'ailleurs, mais Fred est ce qui s'en rapproche le plus. Le seul élément stable de ma vie. L'élément stable en question, qui est allé poser des affaires dans la cuisine pendant que je retournais m'échouer sur mon canapé, revient près de moi avec un gros pot de glace et deux cuillères dans les mains. Comment pourrait-on ne pas aimer ce type, franchement ? Pour la bonne forme, je gémis d'un air dégouté :
— Non, pas de glace, je vais grossir, et après je serais tellement moche que plus aucun garçon ne voudra de moi. Mais malgré moi, je me passe la langue sur les lèvres, alléché, et Frédo se marre.
— Tu risques pas de devenir moche, mon chou, t'es le plus mignon des pédés que je connaisse…
— Je suis le seul que tu connaisses !
— … Et tu donnes toujours très faim à des tas de p'tits mecs…
— Ouais, mais que des connards…
— … Et t'es pas gros du tout, t'es juste moelleux.
J'adore cet homme.
— Mais si, regarde, j'ai du ventre, là.
— Je soulève mon polo pour exposer le corps du délit, et nous examinons tous les deux mon ventre pâle et totalement glabre, et ce qui, j'en suis sûr, constitue l'ombre du début d'un semblant de bedaine. Je regarde mon ami, inquiet, quêtant dans ses yeux le verdict impitoyable qui ne manquera pas de tomber. Frédéric prend la chose très au sérieux, il sait quelle importance j'y attache. Lorsque vers douze ans, j'ai découvert que les insultes que me lançaient les autres gamins, quand Fred n'était pas à mes côtés, jusqu'alors uniquement sur la foi de mon visage trop fin et mes grands yeux de fille, n'étaient finalement pas dépourvues de fondement, je me suis détesté.
J'ai détesté ce corps en pleine transformation qui durcissait à la vue d'autres garçons, je l'ai haï de me trahir ainsi à la vue de tous dans les vestiaires ou sous les douches collectives, je
l'ai puni de ses fantasmes inavouables en le gavant de nourriture trop grasse et trop sucrée. Je l'ai transformé, l'ai amputé de sa sexualité, je suis devenu gros. Et alors, je me suis détesté moi même, encore plus que mon corps. Les années ont passé, avec leur cortège de joies, de peines, de rires et d'ennui, et j'ai eu dix-sept ans, et je suis tombé amoureux pour la première fois. Tombé, c'est bien le mot. Une chute vertigineuse dans des abîmes de désespoir et de dégoût de soi, jusqu'à ce que je touche le fond. La mort n'ayant pas plus voulu de moi que mes parents ou l'objet de mon amour, je me suis retrouvé en miette, seul, orphelin et à la rue, mais toujours gros.
C'est Frédo qui m'a aidé à me relever, me réparer, qui m'a cajolé, brusqué, secoué, insulté, encouragé, tandis que je tentais de raffermir mon âme ébranlée et mon corps déformé. Me débarrasser de ces dizaines de kilos qui m'enveloppaient, mais ne m'avaient pas protégé, ça m'avait pris plus de deux ans, à serrer les poings, tromper ma faim, ruser avec moi même, rechuter parfois. Fred avait été le seul témoin de cette longue bataille, de cette guerre épuisante, dont j'étais finalement sorti vainqueur… pour l'instant. Et pour cette raison, il ne ricanait pas en examinant mon ventre, en passant ses mains sur ma taille, au-dessus de mes hanches, en tournant autour de moi, concentré, sérieux.
— Non, ça va, je t'assure que tu n'as pas de bedon, ni de poignées d'amour, mon lapin. C'est un petit peu grassouillet par là, au-dessus des hanches, mais je suis sûr que tes amants adorent t'empoigner par là quand tu les chevauches, non ?
Phrase malheureuse, ça me fait penser à Stéphane, qui effectivement adorait m'empoigner juste là, et me mordiller aussi, ici, et… je fonds en larmes, sans pouvoir m'en empêcher, toujours debout sur le tapis du salon, bras croisés haut sur ma poitrine en train de maintenir mon polo retroussé. Embarrassé, Frédo me dévisage un instant de ses yeux noirs, puis après une hésitation imperceptible, il m'enlace maladroitement, et tapote mon dos. Je ris entre mes pleurs, du coup je m'étouffe presque, et je renifle dans son cou et l'odeur de son shampoing. Il me souffle d'une voix traînante, baissée d'une octave pour la rendre plus sexy :
— Vanille-noix de pécan, la glace. Avec coulis de caramel au beurre salé… tenté ?
— Oh oui. Donne-m’en.
Nous nous asseyons sur le canapé côte à côte, en dégustant le pot de crème glacée à la petite cuillère, religieusement, jusqu'à la dernière goutte. Nous regardons un film débile à la télévision, avec des rats mutants qui colonisent New York. Et puis nous parlons, je raconte à Frédo la scène avec Stéphane, je pleure encore un peu, et finalement, nous nous commandons des pizzas pour le dîner. C'est décidé, demain je vais m'inscrire à la gym.
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