La religion du sexe
9 pages
Français

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Description


Galanterie italienne

De l'ardeur d'un moine et d'une duchesse pour mettre le Diable en cage.



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Date de parution 24 mai 2012
Nombre de lectures 76
EAN13 9782823801545
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

couverture

La religion du sexe

12-21

Galanterie italienne
 Domenico Batacchi

La duchesse était couchée dans son lit ; elle avait, sous couleur de négligence, la poitrine nue, plus blanche que ses draps blancs ; ferme, bien saillant, arrondi, son derrière se détachait de profil : chose qu’à un moine on ne fait voir en vain.

Le jeu de ses prunelles languissantes, sa langue qui souvent sortait de ses lèvres et les arrosait de fines gouttelettes, son silence, sa respiration fréquente qui mettait sa gorge en mouvement comme l’onde quand, au souffle d’un vent frais, elle va baiser le rivage.

Tout cela fit comprendre au moine pour quelle œuvre la belle duchesse l’avait fait appeler : tous deux se turent, se regardèrent et, après qu’ils eurent l’un et l’autre fixé les yeux, ils entamèrent, sans parler, un discours tel que jamais Démosthène n’en fit de pareil.

La belle duchesse poussa un soupir, et, se montrant timide et confuse :

– Asseyez-vous, dit-elle, cette petite sotte est bonne fille, mais elle a toujours manqué d’usage ; elle aurait bien dû vous donner, par politesse, une chaise… Mettez-vous sur le lit.

Le moine ne se le fit pas dire deux fois et s’assit tout de suite au beau milieu du lit ; alors vinrent une foule de tendres œillades, le moine fit les yeux doux, elle sourit ; lui, qui voit l’occasion favorable, sur un sein de neige porte la main.

– Que faites-vous ? s’écrie-t-elle, mais à voix basse ; ah ! quelle ardeur étrange, imprévue !… Cessez, ou vous allez m’entendre élever la voix… Finissez… ou pour châtiment d’un tel crime… !

Mais, tout en simulant un violent courroux, de son sein gonflé elle lui remplit la main.

– Eh ! qui pourrait finir ? répond le moine, ornement et gloire du sexe féminin ! Je serais bien, par une telle lâcheté indigne du cordon de saint François ! Que je finisse ?… Ah ! pour vous faire cet affront, il faudrait être de pierre, ou bien mort !

…………………………………………………………………………………………………………………..

Ce disant, il se précipite sur elle et, résolu à l’amoureux combat, il lui décoche un gros et savoureux baiser ; puis, jetant à terre couverture et draps, aux rayons du jour il expose sans aucun voile des trésors à faire envie au ciel.

À ce moment, elle pousse un soupir ; et lui, tirant son viril engin, superbe, palpitant, tête haute, selon l’usage de nos pères franciscains, il prend entre ses dents le bord de sa robe crasseuse et tombe, haletant, sur la dame.

À la vue du monstrueux instrument, elle se repentit presque de son désir et laissant aller un soupir, doucement, doucement, elle dit :

– Qu’allons-nous faire, mon père ?

– N’ayez crainte, répondit le moine, laissez-moi faire, et pas d’inquiétude !

D’accord désormais, ils commencèrent l’amoureux assaut. Maintenant, il faut avouer, bien que j’exalte le bagage du moine, qu’elle aussi était fort bien pourvue, et que pratique et nature lui avait façonné une fissure archipatentissime.

Les baisers, alors, tombèrent dru comme grêle qui, du haut des nuages glacés, vient fouetter le sol ; de tous leurs membres coule une sueur abondante ; si rudes et si fréquentes sont les secousses que, sous l’effort de leurs tendres ébats, tremble le lit, la chambre et le palais.

L’action est vive ; déjà vient l’heureux moment qui de part et d’autre amène le délicieux spasme ; déjà, ils sont plongés dans une douce extase, elle lui serre les épaules, lui les reins ; un long soupir enfin se fait entendre, qui du charmant combat annonce la fin.

Comme le moine voulait recommencer, sans retirer son poignard de cette jolie gaine, la duchesse :

– Excusez-moi, dit-elle, si pour le moment je modère votre ardeur, mais qui sait ?… peut-être…

– Eh ! Cordieu ! répondait le moine, mettons le diable en cage.

– Oui, dit-elle, vous avez bien raison, mettons en cage ce méchant ennemi du Seigneur.

Et ainsi la douce opération ils reprirent avec plus de goût et de plaisir ; car elle fut plus longue, et c’est bien mieux pour ceux qui la savent faire comme il faut.

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