Néron
124 pages
Français

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Néron , livre ebook

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Description

À deux génies, César, stratège conquérant et écrivain, et Auguste, pacificateur, succédèrent trois infirmes : Tibère, neurasthénique à Capri, Caligula, fou à lier, Claude ivrogne gâteux. Advint Néron, que sa mère mit sur le trône. Adolescent d'un heureux naturel, il ne fut sans doute ni matricide ni pyromane... Mais ses prétentions artistiques le coupèrent des réalités si bien que ses contacts politiques avec les classes de la société le conduisirent au masochisme. Condamné par le Sénat et par les militaires, il se suicida sans regret, avec le seul souci de mystifier l'opinion publique et, plus tard, les historiens abusés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 mars 2015
Nombre de lectures 22
EAN13 9782336370989
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Dernières parutions

Collection « Théâtres »
dirigée par Denis Pryen et Jérôme Martin

Dernières parutions

Aurélie VAUTRIN-LEDENT, L’Épanouie, 2015.
Louis VINÇA, Trilogie sahélienne , 2014.
Pascal LARUE, Les Injustes , 2014.
Laura et Stéphane HURT, Panik , 2014.
SAINT-SORIN, Ampélopsis ou les illusions d’une jeune femme , 2014.
Laurent CONTAMIN, Hérodiade , 2014.
Marie-Françoise MOULADY IBOVI, L’imprudence , 2014.
Gad DAHAN, La serveuse du palais , 2014.
Abdelatif ELOUAHABI, L’Intrus , 2014.
Daniel LABONNE, Lafimela , 2014.
Loïc CHONEAU, Je te veux impeccable, 2014.
Léonard GAYA, Fortinbras, ou qui a tué Hamlet ?, 2014.
Grégory VLÉRICK, Une page d’histoire , 2014.
Jean-Paul INISAN, Mohamed et Véronique, 2014.
Michel DESTOMBES-DUFERMONT, L’inutile , 2014.
Jean-Pierre PELAEZ, Le Tartuffe nouveau, 2014.
Corinne FRANCOIS-DENEVE, Scènes de la vie théâtrale , 2014.
Christophe PETIT, Des garçons comme s’il en pleuvait , 2014.
Julie ABECASSIS, Se taire tue, parler aussi ; pas les mêmes , 2014.
Irène KRASSILCHIK, Il m’est arrivé quelque chose , 2014.
Bernard H. RONGIER , Dernières nouvelles de William S., 2014.
Aurélie VAUTHRIN-LEDENT , C’est l’histoire de la famille de l’amour… non, c’est pas ça…, 2014.
Laura & Stéphane HURT , Quand Jésus rencontre Freud. Suivi de Vers un Temps, 2014.
Jean-Paul INISAN, Philo-Circus, Tragi-comédie en deux actes et un épilogue , 2014.
Agnès CHAMAK, Julie ESTRADY, Odile HULEUX, Maison close , 2013.
Titre

André Dunes





Néron

Mystère de l’Histoire
Copyright



























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72109-5
Principaux personnages

Principaux personnages

Néron, empereur romain (37–68)

Agrippine, mère de Néron

Acté, servante personnelle de l’Empereur

Anicetus, préposé aux fêtes et spectacles

Burrus, préfet du prétoire et précepteur de Néron

Epaphrodite, affranchi secrétaire particulier de l’Empereur

Poppée, maîtresse, puis épouse de Néron

Sénèque, philosophe ibère, précepteur de Néron

Thrasea, sénateur opposant politique

Tigellin, préfet du prétoire après Burrus
PROLOGUE
LE RÉCITANT – Bonsoir, je vous salue ! Je suis Romain, et fier de l’être. Je m’appelle Angelo. Je suis le récitant. Je représente ici le chœur, le chœur antique (il pose un masque grec sur son visage) . C’est la voix de la foule dans la tragédie grecque. C’est l’opinion publique. Ils étaient très nombreux pour commenter l’action. Trop de monde ! Trop cher ! On les entendait mal parlant à l’unisson. Je les remplace donc, pour une mission brève. Je suis ici pour deux raisons. D’abord, c’est la débilité de l’auteur de la pièce, incapable de respecter la règle des trois unités. Il a quelques excuses. Néron régna treize ans. Comment s’accommoder de l’unité de temps ? Les actions sont multiples sur de nombreux événements. Seul le lieu est unique : Rome, l’unique objet de mes bons sentiments. Je vous indique donc les thèmes des cinq actes : les débuts du héros, un jeune surdoué ; le trépas de sa mère ; puis l’incendie de Rome. Ses négociations et discours politiques. Son échec, enfin, et sa mort. La seconde raison de mon intervention, c’est la trahison de l’Histoire. L’Histoire est un roman, une élucubration que crée la fantaisie de celui qui la conte. Elle a mille versions. Dans sa majorité, elle décrit Néron comme un fou dévoyé, luxurieux et poltron. Ce mensonge évident provient des écrivains payés par les Flaviens, surtout de Suétone, auteur de la vie des douze premiers empereurs. Et les modernes ont confirmé pour le grief majeur qu’il a exécuté les tout premiers chrétiens. Fort peu, en vérité. Alors, les bonnes âmes, les bourgeois patentés soucieux de leur salut, les lâches hypocrites, et la troupe nombreuse des égoïstes bien-pensants ont condamné Néron. Pour toujours, à jamais, à pire que la mort, à la répudiation par la postérité.Ils l’ont même accusé d’avoir incendié Rome ! Là le vase déborde. Il y avait chaque année plus de cent incendies. Le feu prenait l’été, chez les restaurateurs, dans les maisons de bois. Attisé par les vents, celui-là a causé un colossal désastre. D’où est venue l’idée de trouver un coupable de grandeur comparable à l’ampleur du fléau : Néron le tout puissant. Mais il était absent de Rome, ce jour-là. Aujourd’hui quelques téméraires rétablissent la vérité. On recommence le procès. Je ne veux pas, public, lasser votre patience. Adieu, place à Néron. Adieu, place au théâtre !
ACTE I – L’âge d’or
Scène 1 – Burrus et Sénèque, puis Néron.
L’examen de Néron.
SÉNÈQUE – Salut à toi Burrus, le préfet du prétoire.

BURRUS – Tout mon respect à toi, Sénèque vénérable. Le militaire que je suis cède le pas au philosophe. Platon les classe ainsi : âmes d’argent et d’or. Le sage est le premier. Le soldat vient ensuite.

SÉNÈQUE – Entre nous, précepteurs, aucune préséance. Nous sommes alliés dans la même fonction, sans discuter en vain sur le rang. Nos nombreux concurrents veulent nous évincer dans la faveur du prince.

BURRUS – Pas pour l’éducation. Ils sont incompétents. Parmi ses précepteurs, souviens-toi, les premiers étaient un barbier, un danseur. Celui-ci augmentait la grâce du disciple dans ses évolutions ; celui-là attendait que sa barbe poussât pour lui donner ses soins.

SÉNÈQUE – Deux affranchis leur succédèrent, des Grecs, Anicetus, Berylius. Ils étaient d’un meilleur niveau ; sans égaler pourtant Chaeremon l’Égyptien, spécialiste d’arcanes, décrypteur d’ hiéroglyphes, interprète de songes.

BURRUS – Prestidigitateur ! Il était trop savant, tourné vers le passé. Quel intérêt pour un enfant que ces histoires rétrogrades. Ton indulgence vient de ce que l’Égyptien était, comme toi, stoïcien.

SÉNÈQUE – Je l’admets volontiers. Après cet homme seul, nous reconstituons un attelage à deux pour éduquer Néron. Nous lui avons tout appris, presque tout : stratégie, politique, rhétorique et philosophie.

BURRUS – À l’exclusion de l’expérience. Sa jeunesse est un handicap.

SÉNÈQUE – Notre objectif est d’affermir son caractère. Nous devons le faire passer de l’adolescence où il est, à l’état d’homme adulte. Il est si faible encore, hésitant et troublé, incertain de ses voies, doutant de sa conduite.

BURRUS – Nous le fortifierons, avec l’espoir qu’un jour, bientôt, sans trop attendre, il se passe de nous. Qu’il décide tout seul, qu’il soit lui-même enfin.

SÉNÈQUE – Un homme indépendant, et de nous et des autres : l’adulte ayant conquis son statut de majeur. Pour mieux apprécier comment il se comporte, je l’ai convoqué ce matin. Notre conversation servira d’examen ; ainsi nous jugerons des progrès de l’élève.

BURRUS – Je le crois excellent ; il doit le confirmer. Tiens, le voilà, il vient.

(Néron fait son entrée)

NÉRON – Maîtres de la science, vous m’avez éduqué, préparé au pouvoir, mis en condition d’administrer l’Empire. Il s’étend très loin à l’Orient jusqu’en Perse, à l’Arménie, alors qu’à l’Occident les colonnes d’Hercule et un vaste océan en marquent les limites. Si l’on juge à l’espace sur lequel se répand notre domination, quel homme je dois être, un colosse, un titan, pour régner sur ces terres et ces populations. Or, je suis un mortel, et de taille moyenne, un jeune adolescent inexpérimenté. Je sais que vous voulez connaître mes projets.

Je suis rempli de crainte, en subissant votre examen, de n’y pas satisfaire.

BURRUS – Nous sommes curieux d’entendre ton programme pour l’intérieur et l’extérieur.

NÉRON – « Senatus populusque romanus » : c’est mon point de départ. Je compte restaurer les institutions, rechercher du Sénat la collaboration. On ne se prive pas, sans pâtir, de l’élite. Et le soutien du peuple doit être sous-jacent. Je ne prétendrai pas go

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