Alchimie de l écriture
80 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Alchimie de l'écriture , livre ebook

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80 pages
Français

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Description

Sommes-nous aveugles au point d'avoir occulté d'autres "écritures" que la nôtre? Dans la culture occidentale, l'écriture correspond au pouvoir. Celui qui ne la maîtrise pas, est dominé par celui qui détient le Savoir. Rejoignant les thème de Jacques Derrida, l'auteur s'est intéréssé aux raisons qui nous rendent incapables d'accepter l'autre dans sa diversité. Il n'y a, en fin de compte, qu'un pas entre l'acte purement littéraire et l'acte de tracer son chemin à travers la forêt d'Amazonie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 13
EAN13 9782296484757
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Alchimie de l’écriture
Amarante


Cette collection est consacrée aux textes
de création littéraire contemporaine francophone.

Elle accueille les œuvres de fiction
(romans et recueils de nouvelles)
ainsi que des essais littéraires
et quelques récits intimistes.


La liste des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages, peut être consultée
sur le site www.harmattan.fr
Vincent Trovato


Alchimie de l’écriture

Essai littéraire
Du même auteur

Aux Editions L’Harmattan
L’Enfant philosophe , 2005.
L’œuvre du philosophe Sénèque dans la culture européenne , 2005.
Être et spiritualité , 2006.
Le concept de l’être-au-monde chez Heidegger , 2008.
Esthétique de l’existence. De la connaissance de soi , 2009.
Marie Madeleine. Des écrits canoniques au Da Vinci Code , 2010.


© L’H ARMATTAN , 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96585-0
EAN : 9782296965850

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
N’apprends qu’avec réserve.
Toute une vie ne suffit pas pour désapprendre, ce que naïf, soumis, tu t’es laissé mettre dans la tête – innocent ! – sans songer aux conséquences.

Henri MICHAUX

L’écrit ça arrive comme le vent, c’est nu, c’est de l’encre, c’est l’écrit, et ça passe comme rien d’autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle, la vie.

Marguerite DURAS
Écrire dans les brèches. Les brèches sont des écritures qui commencent. Des événements. Là, il y a des profondeurs. Des devenirs. Hors des brèches, on n’écrit pas, on imite. L’écriture trace des brèches dans le compact, en connexion avec toutes les écritures qui utilisent les brèches, brèches dans l’écriture elle-même. Les catégories d’écriture fonctionnelle, expressive, littéraire sont des différenciations trop étroites. À travers toutes les catégories, les brèches sont colmatées ou parlantes.
L’écriture fait fauter la langue. Et toutes les formes de l’expression peuvent être lues comme écritures, comme devenirs de l’écriture. Des brèches dans tous les langages. On n’est pas dans l’écriture de la blessure, ce n’en est ni le symbole ni la métaphore. On n’est pas dans le traitement d’une exclusion, dans le traitement d’une névrose. Brèche là-dedans aussi. La blessure travaille sûrement. Mais ça écrit ailleurs. La brèche invente, joue amène tout dans de nouvelles intensités.
L’écriture explore un autre regard, un autre acte. Les signes événements. Un événement produit du départ. Écrire des signes mouvements. Signes événements et signes mouvements. Tous les signes s’envoient des correspondances d’événements et de mouvements. Chocs, accompagnements, différenciations, espace très peuplé. Condensations, explosions, diffusions, croisements, virtualités, actualisations, bifurcations. Toute une grammaire intensive. Une autre façon de parler de la langue, de faire langue. Le langage est de la langue de chair, de la bouche, de la nourriture, du baiser, du vomissement, de la dégustation, du corps, du corps à corps. Terriblement concret dans la manipulation, dans la main, dans la matière triturée, une cuisine. Manger de la langue. Tellement abstrait dans les énigmes, les espaces impalpables, les profondeurs convoquées et créées. Les mots non-mots, les objets non-objets. Toujours des absences. Ça fuit. Toute la fuite qu’il y a dans le simple petit mot : « serai de retour dans 10 minutes ». Profondeur qui défait l’image du Moi. En absence, en partance, en errance. Les mots et tous les signes sont des compagnons d’errance.
Une écriture pourtant se fait. Un fait. Un fait texte. Architecture percée. Ça défait le texte. De la lumière partout et partout des coins, des abris, des ombres. Danse dans la forêt primitive. Non civilisé. Un labyrinthe d’où l’on sort par le haut, dans l’air ou par le bas, par creusement dans la terre. Très ouvert, là. Un individu œuf embryon. Engendre. Faire un sujet donc l’ouvrir. Le prendre, il ne signifie rien, il est papier encre. Et on résonne. Résonnance entre des corps. Consonances, dissonances. Il y a du son. Énergie. Longueur d’onde. Lumière avec fréquences visibles et fréquences invisibles. On est traversé. On traverse. Ça butine, ça buissonne. Noces. Répétées. Avec toutes les fois des qualités qui changent. Ça parle. On fait parler un texte. Un fait parole. Une force énorme. Grammaire des forces.
Percevoir autrement. Et même bousculer cette lecture. Un livre en dialogue. Ce n’est pas un livre de vérité. Ce n’est pas un livre. Un clair-obscur. La clarté et l’ombre, c’est cela qui donne une forme. Il fait un voyage. Il n’est pas tout ni partout. Il est croisement de beaucoup d’écritures. Ses auteurs sont foule. Totale impossibilité de les citer tous. Pensée agencée à une pensée multitude. Et pratique. Beaucoup d’états d’écriture et de mouvements. Peindre, écrire, dire, lire, murmurer, crier, jouer, écrire dans les écrits des autres, personnellement, collectivement. Tous ces événements, ces réalisations prennent force pas tellement dans les choses faites tel ou tel jour, mais dans tout ce que cela a ouvert. Non pas en fonction de chaque personne, ce qu’elle y a vécu et qu’elle emporte, mais en relation à tous les croisements, tous les commencements. Et c’est pour cela que chacun a découvert quelque chose où il trouvait son compte, parce qu’en même temps il ne le trouvait pas. Une communauté de lieux, de moments, de gens, de textes, de graphismes, de créations, d’énonciations, d’éphémères, d’émotions, de regards, de perceptions, d’inattendus. Là et au-delà. L’impression que quelque chose a changé, de non définissable, d’indéfini, de large, une vie. On ne sait pas mieux qui on est ni ce qu’on doit faire, mais on est dans les moments d’un flux, on est dans des passages. « Connais-toi toi-même. » Mais qui peut se connaître ? Dans tout travail, il y a toujours une négation à l’oeuvre. Des objectifs attendus se décomposent. Écrire ce livre, reprendre tout ça, tout bouge de nouveau. La perception change encore. On est entre des moments. Le texte bégaie encore. Ça le constitue de bégayer. D’échapper à son propre code. Il ne ressemble pas un savoir, il joue de ses ignorances et se moque de sa prétention. Lecteur, toi aussi, si tu veux, bouscule-le.
Une pensée qui se méfie de la pensée. De la pensée « comme tentative de domination, la pensée comme vengeance, comme œil du fugitif regardant encore une fois en arrière, rempli de mépris et de lucidité {1} ».
Toucher, parcourir ce livre comme autre chose qu’un livre. Un théâtre, par exemple, ou une danse ou une architecture ou un jardin ou un repas ou un voyage…
Écrire. Quelque chose se passe. Événement brèche. À partir de quoi, d’autres choses se passent. Des lignes de devenirs. Rien ne cause rien, car à chaque temps de cette histoire, ça peut être bousculé autrement. Ce n’est pas vraiment une histoire. Des énoncés qui ne sont pas des phrases et des mots, qui sont des signes bien plus puissants. La linguistique et la grammaire sont débordées : phrases, mots, signifiants et signifiés sont des concepts trop courts pour dire ce qui se passe là. La psychologie comme la psychanalyse enfermeraient dans une interprétation douteuse tout ce qui se vit là de désir plus grand que le désir. Une intensité vécue. Des tas de couches, d’axes, de perceptions, de pensées, de paroles, d’actes, de vides, de pleins, de forces actives, de réactions dont certains se croisent, dont d’autres sont d’emblée ailleurs, se croisent ailleurs. Quitter l’étroitesse. Cela produit un assemblage singulier, une relation d’énergies. Qui ne s’arrêtera pas là. C’est cela l’énonciation du jour, les paroles produites aujourd’hui. Et l’on ne peut dépêtrer ce qui en est conscient ou inconscient. Ce n’est pas là le problème.
La question c’est un espace-temps le plus ouvert pour que les énergies s’y conjuguent. Une attention, une conscience s’applique à créer du langage. Pas forcément avec des nouveaux mot

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