Camus, au présent

Fafia Djardem

Description

"Il aurait cent-deux ans... mais il reste notre contemporain. Non parce qu'il est cité à tout va : son nom revient sans cesse, comme si l'on voulait rehausser un discours d'une référence à Camus ou bien d'une citation - souvent erronée ! Loin du consensus mou, dans lequel on l'enrôle après lui avoir soigneusement ôté son énergie décapante, sa pensée toute en nuances et ses questionnements dérangeants, Camus continue à être lu, connu, aimé..." Agnès Spiquel, Présidente de la Société des Etudes Camusiennes.

Sujets

• Harmattan Littérature
• Littérature
• Afrique subsaharienne

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 septembre 2015
• Nombre de lectures: 112
• EAN13: 9782336391205
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
Espaces Littéraires Collection fondée par Maguy Albet
Dernières parutions
Marie-Denis SHELTON, Eloge du séisme, 2015.
Marie-Antoinette BISSAY et Anis NOUAIRI, Lorand Gaspar et la matière-monde, 2015.
Thierry Jacques LAURENT, Le roman français au croisement de l’engagement et du désengagement, 2015.
Moussa COULIBALY et Damien BEDE, L ’ écriture fragmentaire dans les productions africaines contemporaines, 2015.
Jean Xavier BRAGER, De l’autre côté de l’amer, Représentations littéraires, visuelles et cinématographiques de l’identité pied-noir, 2015.
Isabelle CONSTANT, Le Robinson antillais. De Daniel Defoe à Patrick Chamoiseau, 2015.
Tiannan LIU, L’image de la Chine chez le passeur de culture François Cheng, 2015.
Jakeza LE LAY, Le Parnasse breton. Un modèle de revendication identitaire en Europe, 2015.
Servilien UKIZE, La pratique intertextuelle d’Alain Manbanckou. Le mythe du créateur libre, 2015.
Elena BALZAMO, « Je suis un vrai diable ». Dix essais sur Strindberg, 2014.
Fatima AHNOUCH, Littérature francophone du Maghreb. Imaginaire et représentations socioculturelles, 2014.
Céline BRICAIRE, Une histoire thématique de la littérature russe du XX e siècle. Cent ans de décomposition, 2014.
Elisabeth SCHULZ, Identité séfarade et littérature francophone au XX e siècle , 2014.
Jelena NOVAKOVIC, Ivo Andric. La littérature française au miroir d’une lecture serbe, 2014.
Przemyslaw SZCZUR, Produire une identité, le personnage homosexuel dans le roman français de la seconde moitie du XIX e siècle (1859-1899), 2014.
Nabil EL JABBAR, L ’ œuvre romanesque d’Abdelkébir Khatibi, 2014.
Titre
Association Coup de Soleil Rhône-Alpes

Sous la coordination de Fafia Djardem









C AMUS, AU PRESENT


















L’Harmattan
Copyright

















© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr [e-mail] [e-mail] EAN Epub : 978-2-336-74131-4
Auteurs
– Jean-Pierre Bénisti, Médecin
– Denise Brahimi, Universitaire et Critique
– Sofia Chatzipetrou, Docteur en Littérature générale et comparée, Sorbonne Nouvelle-Paris 3
– Michel Cornaton, Professeur émérite de psychologie sociale,
Université Lumière-Lyon 2
– Fafia Djardem, Psychanalyste
– Salah Guemriche, Ecrivain
– Virginie Lupo, Professeur de lettres, Docteur ès lettres
– Gilbert Meynier, Historien de l’Algérie, Professeur émérite,
Université Nancy 2
– Lynda-Nawel Tebbani, Doctorante en Lettres, Université Lumière-Lyon 2, Paris-Sorbonne, Chercheur associé au CRASC, UCCLLA, Oran
Présidents de séance
– Frédéric Abécassis, ENS de Lyon, LARHRA : Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes
– Charles Bonn, Professeur émérite en Littérature comparée,
Université Lumière-Lyon 2
– Touriya Fili-Tullon, Maître de conférences en Littératures francophones, comparées, Université Lumière-Lyon 2
Sommaire
Sommaire
Michel Wilson, Jean-Pierre Bénisti Camus, pour le centenaire de sa naissance
Frédéric Abécassis Albert Camus à l’ENS de Lyon – Le 26 octobre 2013
Agnès Spiquel Camus, si présent encore !
Regards sur l’œuvre
Fafia Djardem L’enfant dans l’exil
Virginie Lupo Le théâtre de Camus ou la présence en action(s)
Salah Guemriche Aujourd’hui, Meursault est mort
Héritages
Lynda-Nawel Tebbani Albert Camus et la littérature algérienne contemporaine
Sofia Chatzipetrou Résonnances de Camus dans une Grèce en crise : du passé au présent
Itinéraire de vie et d’engagements
Jean-Pierre Bénisti Les peintres amis d’Albert Camus
Michel Cornaton Camus à Lyon, Le cercle des poètes résistants
Gilbert Meynier Albert Camus, un anar anticolonialiste ?
Denise Brahimi Sur Camus : ce que nous apprend le cinéma
Camus, pour le centenaire de sa naissance
A l’occasion du centenaire de la naissance d’Albert Camus, célébré dans le monde entier, l’association Coup de Soleil en Rhône-Alpes, du fait de ses liens avec le Maghreb, a souhaité prendre sa part à la célébration de son œuvre et de sa mémoire. Nous avons choisi de le faire au présent. L’éternel jeune homme n’a jamais quitté l’avant-scène. Les questions qu’il a posées, ses interpellations, restent d’actualité.
Le colloque : « Camus, une œuvre au présent » a eu lieu le samedi 26 octobre 2013, à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, qui a bien voulu nous faire l’honneur de nous accueillir dans ses murs.
Nous avons approché la contemporanéité de Camus sous différents angles déjà connus de son œuvre, journalistique, philosophique, littéraire et théâtrale. Mais nous avons aussi voulu faire connaître des aspects moins connus de son œuvre : ses écrits sur l’art, ses liens d’amitié avec des artistes à travers les nombreuses collaborations au théâtre du Travail et au théâtre de l’Equipe et l’homme engagé. Des artistes actuels ont voulu contribuer à illustrer la présence de Camus en transformant ses mots en images et émotions : Hakim Beddar, a présenté son livre d’artiste réalisé en hommage à Albert Camus : Naissance d’une œuvre… de la couleur et des jeunes céramistes, Philippe Mercoiret et Clarisse Ramirez, ont créé une mosaïque représentant Camus au présent et en contrepoint, la ville de Lyon.
Au cours de ce colloque, beaucoup de Lyonnais, qui ignoraient les relations de Camus avec Lyon, ont pu découvrir qu’elles étaient nombreuses. Elles ne se résument pas à une enfance passée à Alger dans un appartement d’une rue appelée rue de Lyon (aujourd’hui Mohamed Belouizdad), dans le quartier de Belcourt (qui ne s’écrit pas Bellecour). On a raconté qu’un libraire ou plutôt un marchand de livres avait apporté à son client, qui lui demandait l’Homme révolté de Camus, un livre sur la Révolte des Canuts.
Si à la lecture de l’œuvre de Camus, on perçoit son attachement à une mère très pauvre, on oublie qu’une autre personne eut une grande influence sur lui : son oncle par alliance, boucher de son état, venu dans sa famille au moment où il était adolescent qui l’aida à poursuivre ses études. Cet oncle s’appelait Gustave Acault. Il avait ouvert dans le centre d’Alger, une boucherie qui vendait une viande d’excellente qualité. Cet homme distingué était originaire de Saint Genis-Laval et était fier de son origine lyonnaise.
Lyon n’était pas une ville étrangère pour le jeune Algérois lorsqu’il la retrouve dans les dédales de son exil forcé en France. Camus fut expulsé d’Alger en 1939, il partit pour Paris, se rendit à Clermont-Ferrand puis à Lyon, où, dans la mairie du 2ème arrondissement, il épousa Francine Faure, le 02 décembre 1940, avant de s’embarquer pour Oran, dont sa femme était originaire.
En 1942, Camus, après une crise de tuberculose partit pour se soigner près du Chambon-sur-Lignon, village qui s’est particulièrement illustré pendant la dernière guerre. Il y a écrit La Peste, récit où le personnage de Rambert doit son nom au village de Saint-Rambert d’Albon et celui du père Panelou au lieu-dit du Panelier, où Camus a séjourné. Depuis le Chambon, Camus allait chaque semaine à Saint-Étienne pour y recevoir des soins et il venait de temps en temps à Lyon pour y rencontrer des amis résistants.
A cette époque, Lyon était une ville refuge des intellectuels résistants. C’est ainsi qu’à Décines, Marc Barbezat, un pharmacien qui fabriquait de l’eau oxygénée, dirigeait une revue L’Arbalète qui publiait les œuvres de Jean Genet. René Tavernier dirigeait la revue Confluence et hébergeait dans sa villa de Montchat le couple Aragon-Elsa Triolet et c’est dans cette villa que le poète a écrit : Il n’y a pas d’amour heureux et la Rose et le réséda.
Albert Camus rencontre rue Vieille-Monnaie, sur les pentes de la Croix-Rousse, un écrivain résistant René Leynaud, qui sera fusillé. René Leynaud