De l'aberration du tribalisme, régionalisme et autres ismes

Marcelline Fila-Ndziendolo

Description

Il était une fois le royaume de Fukissa... Il était une fois le Congo... Il était une fois la guerre... Parce que ses petits-enfants ignorent tout du pays d'origine de leurs parents, parce que sa fille n'a pas connu son père, Louzolo revisite sa mémoire et leur raconte sa jeunesse, jusqu'à l'exil chez les anciens colonisateurs. Les souvenirs défilent et se mêlent aux rêves, ceux d'une Afrique où le tribalisme, le régionalisme, le népotisme et l'égoïsme auront disparu pour laisser place à un monde de paix et de fraternité... Saga familiale douloureuse, l'oeuvre de Marcelline Fila-Ndziendolo est avant tout l'autopsie d'un pays rongé de l'intérieur, piégé et pillé de l'extérieur. Massacres, manipulations néocoloniales, corruption, tribalisme: du récit intime, l'auteur se rapproche progressivement de l'essai où elle vient sonder les plaies béantes d'une Afrique qui n'en peut plus de se déchirer.

Sujets

• Souvenir
• Histoire
• Guerre
• Congo
• Récit

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 27 février 2015
• Nombre de lectures: 22
• EAN13: 9782342034837
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

De l’aberration du tribalisme, régionalisme et autres ismes

Du même auteur

Ma vie avec Lin Lazare Matsocota, 2002 Nkengué la capricieuse, 2012

Marcelline Fila-Ndziendolo De l’aberration du tribalisme, régionalisme et autres ismes Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0119957.000.R.P.2014.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2015

Dédicace Je dédie ce livre à tous mes petits-enfants : ceux qui sont déjà nés et ceux qui naîtront plus tard ! Puissent-ils un jour avoir le bonheur de visiter le pays d’origine de leurs parents ! Qu’ils puissent même s’y ins- taller : au nord, au sud, à l’ouest ou à l’est, où il leur plaira de s’installer sans aucun risque ! Car le tribalisme, le régionalisme, le népotisme et l’égoïsme auront disparu pour faire place au nationalisme et au patriotisme ! Puissent-ils vivre alors dans une patrie dont ils seront fiers et où ils seront heureux !

7

Mamy Marco

Préface Louzolo, la grand-mère généreuse, conteuse de cet ou- vrage que je qualifie d’essai-fiction représente comme son nom l’indique, l’amour. Pas l’amour que le plus commun des mortels confond avec l’attirance sexuelle mais l’amour dans ce qu’il a de plus noble, de plus divin. Intarissable. Indéfini. Immense. Incapable d’êtreembouteillé. Un amour qu’il faut partager à tout prix. Ainsi en entrant avec Louzolo, dans le labyrinthe du livre «De l’aberration du tribalisme, régionalisme et autres ismes », de Marcelline Fila Matsocota, on entre comme dans une forêt tropicale ravagée par les bourrasques de vents impétueux qui ren- versent tout sur leur passage, ou des flammes de feu qui ravagent sans pitié colosses et petits arbres de la forêt, laissant aux yeux du monde, une forêt bouleversée qui montre ses dessous tragiques, terrifiants et effrayants aux passants tout aussi terrifiés, tremblant d’épouvante. La forêt, c’est le royaume de Fukissa livré à la férocité et à la voracité de ses dirigeants qui ne tiennent compte d’aucune valeur humaine pour piller sans fausse pudeur corps et biens, esprits et âmes de ses habitants, les condui- sant dans une guerre sans merci où le peuple ne sait pas à quel saint se vouer, une guerre qui leur tombe sur la tête sans prévenir : «Mais voici qu’un matin, les choses se gâtèrent : les habitants de la partie septentrionale de Mfoa se réveillèrent sous une pluie d’armes à feu qui les fit fuir vers des zones plus sécurisées ; ils fuyaient avec pour seul bagage un carré de mousse pour dormir et le strict minimum afin d’alléger leur fuite. De quartier en quartier, le mouvement fit boule de neige. Les populations

9

sentant l’insécurité et le danger fuyaient dans toutes les directions : les enfants s’accrochaient au pagne de leur maman, en lançant des cris d’alarme, tous en larmes… Une partie de la population prit la direction du nord pour se réfugier sur ses vertes collines, tandis que la partie mé- ridionale se dirigea naturellement vers les villages du sud où elle croyait trouver refuge. Dans les deux directions, des barrages étaient érigés pour fouiller les fuyards. À ce niveau et suivant le degré d’excitation des milices de con- trôle, on pouvait se faire, descendre comme un chien ! C’était la guerre… » L’amour a disparu des cœurs des gens : l’amoureux ja- dis fou de toi, te trahit avec ta propre sœur, laissant aux oubliettes mère et enfant sans que la famille ne s’offusque et pour cause, l’argent achète tout. Les mariages mixtes fondent comme cire à la chaleur des armes. La haine danse dans les cœurs. Le pouvoir est une pompe qui siphonne le pétrole du peuple sans que celui-ci n’en bénéficie, aidé en cela par les Étrangers qui veillent au grain : la corruption exhibe son trophée de manière triomphale dans la sphère politique. La guerre décime Fukissa. Les cadavres jon- chent le sol. Les chiens se régalent :cadavres« Ces d’honnêtes citoyens servaient de nourriture à ces chiens dont ils étaient jadis les propriétaires… Évidemment, ces cadavres n’étaient pas ceux des responsables de cette guerre fratricide ni ceux de leurs familles envoyées à l’étranger pour être à l’abri de ces horreurs, c’étaient ceux d’honnêtes citoyens qui n’avaient rien fait à per- sonne, pas même au bon Dieu pour mériter un tel sort ! » Malgré ces atrocités, Louzolo ose rêver. Oui, elle rêve d’un royaume riche et prospère où le maître mot serait amour, comme une bannière élevée dans les cieux, au vu et au su de tous. Le triomphe du mariage consolidé par cet amour divin qui ne divise ni ne périt viendrait ensuite. Dans ce nouveau royaume, les dirigeants nommeront leurs collaborateurs selon leur mérite et non leur appartenance

10