L image de l Afrique dans les littératures coloniales et post-coloniales
348 pages
Français

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L'image de l'Afrique dans les littératures coloniales et post-coloniales , livre ebook

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Description

Comment donc sortir du ghetto imagologique colonial ? Comment déjouer les pièges de l'afro-pessimisme ? Certainement par un réinvestissement mythique. De ce point de vue, la littérature et les sciences humaines ont un rôle important à jouer. En même temps qu'elles doivent démystifier l'imaginaire colonial, elles ont le devoir de créer de nouvelles symboliques porteuses d'espoir.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2008
Nombre de lectures 579
EAN13 9782336255125
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296040380
EAN : 9782296040380
L'image de l'Afrique dans les littératures coloniales et post-coloniales

Richard Laurent Omgba
Harmattan Cameroun
Cet ouvrage a été honoré d’un financement de la Mission française de coopération et d’action culturelle de Yaoundé et de l’Agence Universitaire de la Francophonie (A.U.F)
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Harmattan Cameroun AVANT-PROPOS Première partie - Images de l’Afrique pré-coloniale
ÉVOLUTION DE LA REPRÉSENTATION DE L’AFRIQUE DANS LA LITTÉRATURE FRANÇAISE DU « BOIS D’ÉBÈNE » AU « MARRON » : MÉTAMORPHOSES DU NÉGRO-AFRICAIN DANS LA LITTÉRATURE COLONIALE FRANÇAISE DU XVI ème SIECLE SUJET CULTUREL ET LITTÉRATURE COLONIALE ESPAGNOLE EN GUINÉE ÉQUATORIALE (1843-1968)
Deuxième partie - Images de l’Afrique coloniale
LE MALGACHE, CE FAUX-VRAI AFRICAIN MYSTERIEUX PARA-LITTÉRATURE ET COLONISATION : UNE LECTURE STRUCTURALE DES BANDES DESSINÉES AKIM ET ZEMBLA DE LA LITTÉRATURE COLONIALE ET DE SON DOMAINE « BELGE » FANTASMES COLONIAUX : LA REPRÉSENTATION DE L’AFRIQUE CHEZ LOTI, THARAUD ET DEMAISON L’AFRIQUE-MÈRE : LA MÉTAPHORE FÉMININE DE LA (RE)CONSTRUCTION DE L’IDENTITÉ NÈGRE TINTIN AU CONGO ENTRE ÉNIGME POLICIÈRE ET ÉNIGME COLONIALE LA ZOOMORPHISATION DU NÈGRE DANS MEIN KAMPF D’ADOLF HITLER TYPOLOGIE ET ENJEUX DES ÉCHANGES LANGAGIERS DANS LA SOCIÉTÉ COLONIALE IMAGES ET REPRÉSENTATIONS DU CAMEROUN DE 1948 DANS LE ROI MIRACULÉ DE MONGO BETI L’AFRIQUE NOIRE, TERRE DE L’ÉCHEC DU NATIONALISME POLITIQUE DANS LES RACINES DU CIEL DE ROMAIN GARY PORTRAITS DE NÉGRESSES : IMAGES DE LA FEMME DE COULEUR DANS LE ROMAN D’UN SPAHI DE P. LOTI L’IMAGE DES NOIRS DANS LA PETITE GRAMMAIRE EWONDO DE FRANÇOIS PICHON LA REPRÉSENTATION DU NOIR DANS LE ROMAN POLICIER FRANÇAIS AU XXE SIÈCLE
Troisième partie - Images de l’Afrique post-coloniale
DU PITTORESQUE ET DU DÉGOUT DE SOI DANS LA LITTÉRATURE ET LA CRITIQUE LITTÉRAIRE POSTCOLONIALES LA MISE EN ABIME DU REGARD DANS L’HOMME QUI DEMANDA DU FEU DE IVAN REISDORFF L’IMAGE DE L’AFRIQUE DANS UNE SAISON À RIHATA DE MARYSE CONDE ET LE RAT D’AMÉRIQUE DE JACQUES LANZMANN POUVOIR POLITIQUE À L’ÈRE COLONIALE ET DÉMAGOGIE POST-COLONIALE DANS UNE SAISON AU CONGO D’AIMÉ CÉSAIRE GÉOGRAPHIE IMAGINAIRE : RUPTURE ET CONTINUITÉ DANS LE ROMAN AFRICAIN COLONIAL ET POST-COLONIAL L’AFRIQUE ET LE NÈGRE DANS L’ŒUVRE D’ERNEST HEMINGWAY : DE LA DÉCOUVERTE DE L’ALTÉRITÉ À LA CONNAISSANCE DE SOI POUR UNE CRITIQUE DE L’AFRO-PESSIMISME ET DE L’AFRO-DÉNIGREMENT DANS LE DISCOURS DIT « POSTCOLONIAL » L’IMAGE DE L’AFRIQUE DANS L’ÉTRANGE DESTIN DE WANGRIN D’AMADOU HAMPATE BA DU PROCÈS DE L’AUTRE AU PROCÈS DE SOI : FAIT COLONIAL, CHOC IMAGOLOGIQUE ET APORIES DE LA CULPABILITÉ
En guise de conclusion
AVANT-PROPOS
« Un des succès de l’impérialisme a été de rapprocher le monde. Même si, dans cette entreprise, la séparation entre Européens et indigènes était un clivage insidieux, et fondamentalement injuste, nous pouvons considérer l’expérience historique de l’empire comme commune à la grande majorité d’entre nous. Reste à montrer comment elle appartient à la fois aux Indiens et aux Britanniques, aux Algériens et aux Français, aux Occidentaux et aux Africains, Asiatiques, Latino-Américains et Australiens, en dépit des horreurs, du sang versé et de l’amertume vengeresse »
Edward. W. Saïd, Culture et Impérialisme , Paris, Fayard/Le Monde diplomatique, 2000, p. 24-25.

L’un des acquis de la science historique du XXème siècle est sans nul doute l’attention prêtée aux rythmes longs, aux temporalités profondes qui façonnent le visage d’une époque. Depuis Lucien Febvre, Marc Bloch, Fernand Braudel, pour ne citer que les noms les plus connus, il n’est pas un historien contemporain qui ne soit attentif à cette longue durée qui, certes, se conjugue avec les temporalités plus rapides de l’histoire immédiate. Lorsqu’on quitte l’histoire pour les études littéraires - deux domaines qu’il serait d’ailleurs vain de vouloir dissocier - cette maîtrise de la longue durée, dans le champ des représentations culturelles, des constructions imagologiques, des thématiques romanesques, est beaucoup moins évidente. Les contraintes des disciplines littéraires y sont certes pour beaucoup : cloisonnement des spécialités, par siècles, par aires linguistiques, voire par genres littéraires, multiplication de « niches » épistémologiques, pour ainsi dire, chacune circonscrite à l’intérieur de frontières qu’il est souvent difficile de franchir.
Le colloque de Yaoundé sur les Images et représentations de l’Afrique dans les littératures coloniales et post-coloniales s’inscrit au contraire dans une démarche résolue de décloisonnement , qui est appelée à renouveler bien de nos approches universitaires. Le titre, certes, est des plus classiques, puisqu’il met l’accent sur les « représentations littéraires », domaine difficile par ailleurs, souvent tout en nuances, car il met en cause moins une saisie documentaire du réel dont la science historique sait parfaitement qu’elle peut être très problématique - qu’une plongée dans l’univers de la création, avec ce que cela suppose de complexité et d’ambiguïté à la fois. Un premier décloisonnement consiste bien sûr à s’interroger sur les racines lointaines d’un imaginaire culturel que l’on peut faire remonter jusqu’au XIIIème siècle, lorsque le « pays des Noirs » se confondait avec l’« Afrique éthiopienne » si bien analysée par François de Medeiros dans un livre important 1 . Comme le souligne Jacques Le Goff dans la Préface de ce livre, la connaissance qu’avaient les hommes du Moyen Âge de l’Afrique, avant l’ère des grandes « découvertes » et de l’expansion portugaise outre-mer, était fort mince. Mais, précisément, cette faiblesse de la base objective des connaissances favorisait la fantastique excroissance d’un imaginaire débridé qui, concernant l’Afrique, influencera pendant des siècles les représentations culturelles : « Moins il y a de « savoir concret » dans une culture, plus il y a d’imaginaire, plus les stéréotypes occupent un terrain entrevu, soupçonné, où la place précisément est libre pour l’imagination, la colonisation par l’imaginaire, qui précède souvent la colonisation matérielle » 2 . Concernant l’Afrique, la « colonisation matérielle » fera peu à peu reculer sur les cartes géographiques les données obscures, les terres inconnues, mais, paradoxalement, alors même que se renforçait partout l’emprise coloniale, l’imaginaire culturel resta longtemps marqué par des représentations mythiques, même si se développait parallèlement une vaste littérature documentaire (récits ethnographiques, romans coloniaux relevant d’une esthétique réaliste et antiexotique etc.) qui, inexorablement, démythifiait et désenchantait l’espace africain 3 en l’inscrivant de plus en plus dans les cadres généraux de l’humanité tout entière, bref d’une anthropologie qui retrouvait partout des invariants et des continuités 4 . Or, si le réalisme anthropologique avait vocation à « déromantiser » l’espace africain 5 , beaucoup d’auteurs de la littérature dite « coloniale » obéissaient à la même intention. On connaît les thèses de Roland Lebel ( Histoire de la littérature coloniale , Paris, 1931) et des Leblond ( Après l’Exotisme de Loti, le roman colonial , Paris, 1926) qui s’efforçaient de défendre une esthétique cohérente, foncièrement réaliste, en franche opposition à l’onirisme exotique 6 . Roland Lebel a fortement résumé le point de vue du réalisme colonial en quelques formules à l’emporte-pièce : « L’exotisme est plus romantique que colonial. Exotisme s’oppose à colonialisme comme romantisme s’oppose à naturisme ». Il rapproche d’ailleurs très clairement les buts poursuivis par le roman colonial moderne et le récit ethnographique : « Les ouvrages modernes revêtiront un intérêt ethnographique et traduiront la psychologi

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