Les figures mythiques dans Les Mille et Une Nuits
226 pages
Français

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Les figures mythiques dans Les Mille et Une Nuits , livre ebook

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Description

Les Mille et Une Nuits sont une oeuvre emblématique de la culture arabe. Après une mise au point concernant les liens complexes entre contes, mythes et légendes, deux figures centrales de l'oeuvre - Salomon et Haroun al-Rachid - sont examinées à la lumière de l'histoire et de la littérature. L'objectif d'une telle exploration de l'imaginaire arabe est d'expliciter le processus de mythification et de clarifier les enjeux culturels et politiques qui se profilent derrière ces figures.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2013
Nombre de lectures 48
EAN13 9782336662954
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Espaces Littéraires
Collection fondée par Maguy Albet
Dernières parutions

André LUCRECE, Aimé Césaire. Liturgie et poésie charnelle , 2013.
Jacques PEZEU-MASSABUAU, Jules Verne. Les voix et les voies de l’aventure, 2013 .
Jacques PEZEU-MASSABUAU, Jules Verne. Un art d’habiter la Terre, 2013 .
David BANKS, Le texte épistolaire du XVII e siècle à nos jours. Aspects linguistique, 2013.
Matthieu GOSZTOLA, Alfred Jarry à La Revue blanche. L’intense originalité d’une critique littéraire, 2013.
Virginie GIRAULT, Femmes et nation dans la littérature contemporaine , 2012.
Guy SABATIER, Le théâtre de Robert Pouderou. Le rêve d’une société plus équitable (1971-2011). Questions à la Cité. Questions à l’Histoire , 2012.
Paula DUMONT, Les convictions de Colette, Histoire, politique, guerre, condition des femmes, 2012.
Sylvie CAMET, Nourredine SABRI (sous la dir. de), Les Nouvelles Ecritures du Moi dans les Littératures française et francophone , 2012.
Samuel LAIR (sous la dir. de), Fortunes littéraires de Tristan Corbière , 2012.
Claude HERZFELD, Gérard de Nerval. L’épanchement du rêve , 2012.
Tommaso MELDOLESI, Textes et poèmes autour de l’accident ferroviaire de Meudon, 1842. Une poésie de la catastrophe , 2012.
Ygor-Juste NDONG N’NA, La folie des discours identitaires dans les nouvelles littératures , 2012.
Richard Laurent OMGBA, André NTONFO (dir.), Aimé Césaire et le monde noir , 2012.
Milan BUNJEVAC, Lire la poésie d’Aleksandar Petrov , 2012.
Titre
Rima Labban






Les figures mythiques dans Les Mille et Une Nuits
Du même auteur
Kitab : Vocabulaire arabe en images , Ellipses, 2012.

Cet ouvrage est issu de ma thèse de Doctorat intitulée Les figures mythiques dans la culture arabo-islamique médiévale : l’exemple des Mille et Une Nuits, soutenue sous la direction de Monsieur le Professeur Abdallah Cheikh-Moussa à l’Université de Paris IV-Sorbonne.
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66295-4
Dédicace

A Marie
Citation

« Faute de mythe, pourtant, toute civilisation perd la saine vigueur créatrice qui est sa force naturelle : car seul un horizon circonscrit par le mythe peut assurer la clôture et l’unité d’une civilisation en mouvement. »

Nietzsche, La naissance de la tragédie , p. 133
INTRODUCTION
L’étude des figures mythiques dans Les Mille et Une Nuits est liée à l’examen du fonctionnement de l’imaginaire dans la culture arabo-islamique médiévale à un moment de son histoire et dans une aire géographique déterminée.
La notion de figure renvoie nécessairement à la représentation qu’une société se fait de sa réalité, de la réalité, autrement dit à l’imaginaire collectif qui la gouverne.
L’étude des figures mythiques revient, en premier lieu, à s’interroger sur la formation et la mise en œuvre de représentations imaginaires, dans une société régie par les interdits religieux, pour exprimer ses désirs les plus profonds et les plus secrets. Elle consiste, en deuxième lieu, à examiner les mécanismes et le mode de production de cet imaginaire, ses instruments, les moments et les lieux de son irruption. Elle se place de ce fait, au centre de l’imaginaire médiéval et, en même temps, à l’intersection des domaines historiques, politiques et sociaux.
Les Mille et Une Nuits sont une œuvre toute désignée pour l’examen du fonctionnement de l’imaginaire médiéval. Car nul autre que ces contes, appartenant à la littérature moyenne, générés à travers des siècles, situés à la frontière de la fiction et de la réalité, tenus à l’écart par les docteurs de la Loi, n’aurait pu mieux incarner, sans être désigné du doigt, les aspirations profondes de l’individu et, au-delà, de toute une société, de toute une mentalité à une époque donnée.
Pour comprendre cet imaginaire, il est important de situer le contexte historique et politico-social qui a accompagné l’élaboration et le développement des Mille et Une Nuits , œuvre qui appartient désormais au patrimoine universel. Mais il faut souligner d’emblée, la difficulté de rendre compte de tout ce qui détermine un tel texte. Destinées au départ à l’oralité, Les Nuits sont une œuvre sans auteur qui s’est constituée par phases successives, à travers plusieurs siècles et qui a intégré différentes aires culturelles, notamment la Mésopotamie, l’Inde, la Perse, en plus de la civilisation arabe antéislamique puis islamique.
Du point de vue historique, et bien que présentant une datation problématique, il semble établi que l’élaboration des Mille et Une Nuits s’étale du VIII e au XVII e siècle après Jésus-Christ.
Du point de vue politique, le contexte de l’œuvre se définit à travers un ensemble d’événements et de personnalités politiques qui ont fortement marqué l’époque définie. Ces événements et ces personnages qui ont frappé l’imaginaire des contemporains apparaissent dans les interstices du texte des Mille et Une Nuits . Parmi ces personnages, à la fois réels et imaginaires, le roi Salomon et le calife Haroun al-Rachid apparaissent comme deux figures centrales des contes. Ils se démarquent d’une part, par la récurrence de leurs apparitions et d’autre part, par l’ampleur du processus de mythification qu’ils ont subi en faisant leur entrée dans Les Nuits.
En conséquence, l’examen du contexte politique fournira des précisions importantes sur l’œuvre, mais il sera surtout d’une importance capitale quant à l’éclairage apporté sur la dialectique entre l’œuvre et son temps ; Les Nuits étant un prisme déformant par le jeu de la fiction.
Essayons pour l’instant de tracer très brièvement les contours de cet arrière-plan historique qui s’étend de l’âge d’or de Bagdad au VIII e siècle jusqu’à l’arrivée des Turcs dans le monde arabo-islamique au XVII e siècle.
Au début du VII e siècle, l’Arabie fut marquée par la révélation d’une nouvelle religion, l’islam, au prophète Mahomet. Les missionnaires de cette prédication, dans leurs tentatives de transmission du message prophétique, à travers les conquêtes des peuples voisins, du vivant du prophète et après sa mort, repoussent les frontières du monde arabe et dessinent les contours d’un empire qui s’étend des plaines de l’Indus et de la Transoxiane à l’Est jusqu’en Espagne à l’Ouest.
Après la mort de Mahomet (632), s’installe le califat. Le calife, successeur de Mahomet, est chargé de relayer le prophète dans la gestion de l’Empire de l’islam.
En 660, le clan des Omeyyades représenté par Mu’âwiya accède au pouvoir et installe le califat à Damas en Syrie.
Vers 750, les Abbassides succèdent aux Omeyyades et donnent à la culture arabo-islamique une nouvelle orientation et un nouveau visage. Le califat qui, jadis, avait élu siège à Damas est transféré à Bagdad, la ville de la Paix, Madinat al-Salâm . La puissance de l’Etat repose désormais et « avant tout sur l’éminente dignité d’un calife parent du Prophète et susceptible, à ce titre, de se poser en représentant et défenseur d’une parfaite orthodoxie » 1 . Les califes adoptent « des noms de règne » évoquant la faveur divine : al-Mansûr, « celui qui reçoit le secours de Dieu » ; al-Mahdî, « celui que Dieu conduit » ; al-Rashîd, « le bien guidé par Dieu » 2 .
L’arabité n’étant plus le premier ni le seul critère de leur légitimité, les califes abbassides, dans la prédominance de leur islam par rapport à l’arabité, s’ouvrent à d’autres ethnies et notamment à celles de l’Iran. Ils s’inspirent alors des mœurs des rois de la Perse sassanide dans leurs rituels, cérémonials et dans leur pompe. Ils intègrent dans l’administration les clients, Mawâli , d’origine iranienne, qui viennent enrichir cette civilisation de leurs connaissances et aptitudes. Ainsi, plusieurs fonctionnaires de l’Etat, scribes, traducteurs, collecteurs d’impôts ou même vizirs faisaient partie de cette ethnie. Ce fut certes l’une des principales ethnies de cette époque et l’une des plus influentes, mais elle n’était pas la seule.
A Bagdad, capitale du pouvoir, et désormais grand pôle d’attraction économique et intellectuel, affluent des populations de toutes provenances, et « le caractère composite de l’agglomération s’accentuait à mesure que croissaient ses besoins en main-d’œuvre et que s’ajoutait désormais, à l’éclat d’une

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