La colère - Partie 3

Marika Gallman

Description

(réédition)

Elle rêve d'un nouveau départ, mais c'est la mort qui l'attend au tournant. Recueillie par ceux qui l'ont arrachée aux mains de ses agresseurs, c'est dans un monde de ténèbres qu'elle devra tenter de survivre.
Tout a commencé un soir de lune bleue, et tout se terminera dans le sang...

En se réfugiant chez elle (Bad Moon Rising - partie 2 : le déni), Neela ne s'attendait pas à ce que Marcus retrouve sa trace ni à ce que les vampires la traquent jusque-là. La jeune femme doit affronter les conséquences de son mensonge et surtout sortir vivante de cette nouvelle situation inextricable ! Mais y a-t-il le moindre espoir permis lorsque l'on a été mordue par un monstre ?

Novella (roman court) feuilleton en six parties, à raison d'une partie par mois. Chaque partie est écrite et corrigée pour le mois même de sa publication.

Sujets

• Littérature
• Vampire
• Fantasy
• Fiction
• Fantasy urbaine
• Bit lit

Informations

• Publié par: Editions du Petit Caveau
• Date de parution: 19 janvier 2013
• Nombre de lectures: 9
• EAN13: 9782919550456
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

BaDMOonRiSinG

3ème partie - Colère

Marika Gallman

Éditions du Petit Caveau - Sang%numérique

Marcus me pousse derrière lui, faisant barrière de son corps. La peur se dispute la place avec la culpabilité, parce que je lui ai menti et qu’il risque de mourir par ma faute. Les créatures sont immobiles, elles nous observent, j’ai de la peine à saisir pourquoi. Quelque part, c’est encore plus effrayant que si elles s’étaient jetées sur nous aussitôt. Je ne comprends pas ce qu’elles font. Je crois qu’elles nous étudient, ça a quelque chose de terrifiant. Je vois le regard de l’un des vampires s’abaisser et, en le suivant, je remar que que Marcus a sorti son arme. Il s’agit d’un vulgaire pistolet, nous n’irons pas bien loin avec ça. Je relève le menton. On dirait que toute la scène se joue au ralenti. On pourrait entendre une mouche voler et, si quelqu’un transpire et qu’une goutte de sueur tombe sur le sol, je suis persuadée qu’elle fera un vacarme de tous les diables. Malgré cette sensation dérangeante, le sang bat des secondes bien trop rapides sur mes tempes. J’ai l’impression d’être pr isonnière d’une atmosphère épaisse qui m’empêche de bouger, alors que mon corps me hurle l’urgence de la situation. Les yeux de ces choses sont monstrueux. L’une d’elles me dévisage et penche légèrement la tête sur le côté, comme si elle était intriguée. Et là, je sais — ou je comprends à cet instant — que malgré leurs visages flétris et leurs carcasses en décomposition, ces créatures sont très intelligentes. Trop. Cette révélation suffit à briser les chaînes avec lesquelles la peur m’entravait. Je tente de passer devant Marcus. Il n’y a pas de raison qu’il se sacrifie alors que je suis condamnée. Il me remet aussitôt à ma place. Je sens à la tension de son corps qu’il a été surpris par mon geste. Il me croit, il ignore que j’ai été mordue et que je ne m’en sortirai de toute manière pas. Si les créatures me tuent, cela ne changera rien, tandis que lui pourra continuer à le s traquer. Quelque part, j’ai presque envie qu’elles le fassent, qu’elles terminent ce qu’elles ont commencé. Je ne veux pas finir comme elles. Elles sont repoussantes, elles puent la mort, et ces yeux... Il n’y a plus rien d’humain en elles. Elles semblent trop minces, trop frêles. Je sais que ce n’est pas le cas. Toutefois, à les r egarder, ainsi immobiles, on croirait qu’un coup de vent suffirait à les faire tomber. La voix de ma mère résonne dans mon esprit.Le vent ne ment jamais Le vampire le plus proche de nous retrousse une babine, dévoilant un croc. Il y a peu de lumière dans la pièce, seulement celle qui provient de la rue, et il paraît noir, pourri, comme son propriétaire. On dirait que ce dernier est amusé, qu’il attend. J’ai alors cruellement conscience que, dès que quelqu’un bougera, le carnage commencera. Ce sera l’étincelle qui mettra le feu aux poudres. Nous n’avons aucune chance. Ils sont six, nous sommes de ux. Ils ont une force surhumaine, des crocs et des griffes ; nous avons u n malheureux pistolet. Pourtant, je n’ai plus peur. L’élan de panique qui m’a saisie quelques instants plus tôt a été remplacé par une rage étrange. Ils ont ru iné ma vie, tué ma meilleure amie. Je vais mourir, mais j’espère en emporter au moins un avec moi. Juste un, et j’aurai l’impression que tout ça n’aura pas été vain. Je sens une légère pression sur mon poignet gauche. C’est Marcus. J’avais oublié qu’il me tenait. À la seconde, je comprends le message. Le spectacle va commencer. — La fenêtre ! crie-t-il en me poussant franchement cette fois-ci. Je manque trébucher, car je ne m’attendais pas à ce qu’il agisse ainsi, et encore moins à ce qu’il le fasse avec autant de for ce. Je recouvre mon équilibre presque instantanément. Les créatures n’ont besoin que de cette infime seconde pour fondre sur nous. Et je reste là, incapable de bouger tant le spectacle est effrayant. Je pensais ne plus avoir peur ; je crois que je n’ai pas envie de mourir,

finalement. Pas tout de suite. — La fenêtre ! Il a grondé si fort que je reviens à la réalité et passe le cap de la surprise. Il y a eu tellement de grâce dans leur mouvement de...