Chroniques Cérébrales
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Description

Parce que. Non, pas de causalité : il faut. Non, pas de nécessité : j'ai besoin. Ah, c'est dégradant. Tant pis, puisqu'il le faut, j'en ai besoin...
Expériences vitales. Discours ébréchés. Souvenirs entamés. Quelques bribes d'une vie parmi les autres.

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Publié par
Publié le 18 janvier 2012
Nombre de lectures 103
Langue Français

Extrait

Je me sens seule. D'une solitude qu'on ne comble pas par une poigne de gens, un brin de conversation ou un mp3 dernire gnration. Une solitude qui remonte plus loin, dans le temps, dans l'tre. Ce sentiment trange de ne pastresa place. D'tre attendue ailleurs. Partir loin, trs loin. Changer de monde, changer de regard. Une crise d'adorallonge. Je connaisa,chaque fois c'est la mme chose. Je pense que je vais tout envoyer balader, m'acheter un billet d'avion pour le bout du monde, et disparaitre pour quelques temps_voir tout le temps. Et puis, je secoue la tte, je sais quea n'est pas possible. Ou plutt , je m'interdis de le croire possible. J'ai une situationconstruire, une famillehonorer , un amourconforter. Je me sens prisonnire de ma vie, comme si j'avais djtrop vcu. Je n'en veux pas de cette vie toute rgle. Je dteste toutes nos manires d'hommes et de femmes suffisant. Ce n'est pas ainsi que je conois l'existence. Et surtout pas la mienne. Je vis pour les autres. Pour eux, pour vous, pour toi. Mais j'ai depuis mes premires penses autonomes, ce dsir de m'vader. A chaque pic, chaque coup bas, chaque moment un peu trop morose, je me dis que c'est maintenant. Je me dis que je suis jeune, que je peux, qu'il faut le faire. Et je reste l, abandonne dans ma paresse, dans ma lchetpeut-tre mme. J'ai construis un quotidien, cre des habitudes. Et peut-tre qu'au fond, je me suis battis ma prison toute seule, et que je l'ai si bien russi, qu'elle me convient peut-tre un peu trop. Alors j'ai parfois peur de devenir aveugle, et d'oublier que sous les peintures joyeuses qui ornent ces murs, il y a des barreaux. Je me dis qu'la longue, je ne les verrais plus, et que peut-tre je me rveillerai un jour, et au hasard d'un changement de tableaux, je me rendrais compte qu'il est trop tard, et que j'ai laisspassma chance. J'imagine souvent ce que serait mes journes si je les passais dans la peau d'une autre moi. Ce que je ferais si je n'avais ni famille, ni amis. Parce qu'au fond, je me sens responsable de vous tous. Maman, mon frre, mes soeurs,c'est un devoir qui me suivra toute ma vie. Peut-tre ne pourras-tu pas comprendre, tu n'es pas l'an, tu n'as personneprotger. Mais je crois quand mme qu'il est assez facile de se faire une ide. Tu n' imagines pas quelles ides me traversent l'esprit lorsque me prennent ce genre de crise existentielle. C'est comme si tout n'avait plus d'importance. Je ne sais plus quoi faire. Je suis perdue. J'hsite, j'avance , je recule. Je me cherche encore et encore, pour finir par m'endormir l'me agite. Au matin, plus de traces des folies de la veille, mais une vague odeur d'amertume, et des affreux relans de regrets. Alors je prend mon sac, mes feuilles, mes stylos, et je repars jouer au jeu de la vie d'ici. Quelques fois , je me dis que je suis folle. Srieusement. Je m'effraie facecertaines penses qui me hantent. Je me demande jusqu'oje pourrais bien aller. Je finis par me dire que je ne suis pas comme les autres, que je suis drange. Et que je finirais tt ou tard par mettre fince brin d'existence qui me pse tant sur la conscience.
Ce regard , quand je l'ai vu. Mon coeur n'avait plus battu aussi fort depuis la dernire fois. C'esttrangement dlicieux la faon dont notre corps tout entier se souvient d'un visage, d'un sourire. Que cherchait-il en s'arrtant vers moi ? Te provoquer ? Montrer patte blanche ? Pourquoi maintenant ? Et cette question, innocente, "On sors Jeudi soir ? " . Tu n'y as vu que du mal, comment pourrais-je t'en blmer. Quelque part, une partie de moi espre encore, qu'il tentera une approche. Et puis d'un autre ct, je constate, rsolue, que je n'aurais rien d'autrelui offrir qu'une retenue hypocrite. Tu sais parfois, j'aimerais te dire ce que je pense vraiment. J'aimerais que tu me laisses dsirer, toucher, goterce doux plaisir de la chair d'un autre. Mais tu ne comprendrais pas. Je t'aime de toute la force dont je suis capable, etmes yeux, rien ne lierai ce fantasmenotre histoire. Mais tu trouverais un lien, tu poserais des questions, cherchant des rponses loil n'y en a pas. Je ne veux pas te quitter. Je te dsire. Je suis bien avec toi. Non, ce n'est pasa. C'est plus fort que nous. Il a du charme, tu sais, beaucoup de classe, et ce regard en coin qui fait tomber toutes les filles. Oh bien sur, je sais ce qu'il cache, je sais qu'il sait comment s'y prendre. Mais j'aime le laisser faire. Je sens bien qu'il teste son pouvoir sur moi. Et quelque part,a me plait. Je me sens vivre. C'est nouveau, c'est comme un coup de vent un matin d't. Inattendu et finalement apprci. Il a des yeux magnifiques, d'un autre genre que les tiens, si tu prfres. Je ne saurais dire s'il est beau, ou bien s'il me plait, mais le fait tant qu'il ne me laisse pas indiffrente. Demain soir, je suis toute excite, je vais passer du temps avec lui. Je ne sais pas s'il me parlera, si l'occasion nous sera donnd'changer quelques phrases plus personnelles, maisa me plairait de parler de ce qui s'est passil y a un an. Je lui montrerai que j'ai compris. Que j'ai grandi. Et cela serait tout aussi jouissif que de tomber dans ses bras. Chose qui n'arrivera pas. J'ai apprisfaire taire cette voix dans ma tte, qui me poussait dangereusementfranchir la limite. Notre limite. Et je crois que d'une certaine faon, j'en retire plus de plaisir. Je suis une rveuse, une fille de l'avant, de l'aprs, mais pas de l'instant. Je passerai des heuresme remmorer une scne, faisant et dfaisant les rles, arrangeant certaines rpliques, ajoutant des personnages. Je vis des "Si.." et je me nourris des "Alors.." , c'est mon monde intrieur. Je vis ce que je veux, je m'imagine, je rend la ralitplus belle, et c'est comme si je l'avais vraiment vcu. Je reste rglo visvis de toi, et j'apaise ma conscience. C'est vrai, que l'on s'est rencontrtt. Je ne te cache pas que j'aurais aimvivre d'autres histoires, connatre d'autres corps, avant d'apprcier le tien. peut-tre cela m'aurait-il permis d'avoir un peu plus d'exprience, d'viter certaines erreurs. Et puis, cela nous aurait permisnous d'avoir un bagagenotre bras, de ne pas se laisser emporterchaque coup dur. Souvent, je m'imagine que l'on se quitte, que l'on vit cette vie interdite que j'ai cloisonnde suppositions, et que l'on se retrouve, quelques annes plus tard, enfin prts'offrirternellement l'unl'autre. Et puis,a me fait sourire touta. Je ragis comme une enfant, peut-tre au fond le suis-je encore.
En fait je sais. Je suis stupide. Mais bte. A chaque fois je me fais avoir. Pourquoi suis-je aller voir ? Etquoia sert ? Vais-je jouer le rle de la salope ? Mais, si j'y vais, c'est bien pourtre avec lui, pour sentir son regard sur moi, pour lui refuser ce que je crve de lui donner ? Mais s'il n'en a rienfaire. Vais-je rester l,attendre que le temps passe ? Je ne suis pas sur de vraiment apprcier ce qu'il apprcie, ni mme de trouver un sujet de conversation qui nous conviennetous les deux. Si ce n'est pas pour jouer avec le feu,quoia sert d'allumer la mche ?
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