Renaissance
187 pages
Français

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Description

Les vampires : une espèce plus ancienne que l’humanité.


Kath fut leur reine après avoir mené la rébellion contre son père, le premier d’entre eux.


Aujourd’hui, elle sort d’un long sommeil et découvre un monde changé. Une grande partie de sa mémoire a disparu durant son enfermement.


De la Sibérie aux États-Unis, en compagnie de son vassal, elle traque les indices qui l’aideront à reconstituer le fil de son histoire qui se confond avec celle de l’humanité.


Lorsque l’historien Jess Andrews croise sa route, il cherche à en savoir plus sur la mystérieuse inconnue et lève peu à peu le voile sur un univers étrange...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 janvier 2015
Nombre de lectures 4
EAN13 9782919550906
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Aath
Renaissance
Kristoff Valla
Éditions du Petit Caveau - Collection Sang Noir
Vertissement
Salutations sanguinaires à tous ! Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau. Je tenais à vous informer que ce fich ier est sans DRM, parce que je préfère mon cercueil sans chaînes, et que je ne suis pas contre les intrusions nocturnes si elles sont sexy et nues. Dans le cas contraire, vous aurez affaire à moi.
Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouv ez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou sur le forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous chargerons de t rouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !
À Laurence, qui m'a appris à vivre pleinement mes rêves
Tout affligés et malheureux que nous sommes, on ne peut nous ôter cette douceur d'aimer. George Sand – La petite Fadette
1
— Quitte à mourir gelé, j'espère que ça en vaut vraiment le coup ! Assis du côté passager, Ronald O’Leary ne reçut pou r toute réponse qu'un sourire amusé de la part du conducteur qui désigna le tale au de ord pour montrer que le chauffage était déjà poussé au maximum. Résigné, il s’enfonça un peu plus dans le siège usé de la camionnette et souffla sur ses doigts gourds. Il ne se souvenait pas avoir jamais eu aussi froid de sa vie. Ce quadragénaire i rlandais à la carrure de joueur de rugy se vantait pourtant de jouir d’une incroyale résistance, qu’il s’agisse de asses températures ou de litres de ière avalés dans les pus londoniens. Au grand étonnement de tous, on le voyait souvent arpenter les salles de dissection de la morgue vêtu d’un simple T-shirt aux couleurs du clu des L ondon Irish dont il ne ratait aucun match. La silhouette déonnaire d’O’Leary hantait l es couloirs de l’université où il enseignait la médecine légale à des étudiants fascinés par les « serial killers » et les épisodes des « Experts ». Reconnu comme une sommité dans son domaine, O’Leary se moquait ien des amitions et des fantasmes policiers de ces apprentis médecins légistes. Lui s’illustrait dans une autre spécialité : faire parler le passé. Depuis plus de quinze années, il intervenait partout en Europe sur des sites archéol ogiques, prenait possession des restes humains que ses collègues d’Oxford ou d’ailleurs exhumaient, pour finalement les ramener dans son laoratoire afin de les étudier. I l tirait une joie incomparale à identifier les causes de la mort ou des information s sur la santé d’une personnalité décédée depuis des siècles. Des tertres funéraires de la Norvège aux tomeaux étrusques, il avait déjà parcouru des milliers de kilomètres à la recherche de ce frisson. Cependant, c’était la première fois que le médecin s’aventurait aussi loin que le cœur de la Russie. Son vol, après un voyage aominaleme nt inconfortale, l’avait conduit jusqu’à Bérezov. Everett Johnson l’attendait à l’aé roport devant un pick-up antique et caossé où la rouille le disputait à la couleur rouge originelle de la carrosserie. C’est lui qui avait demandé à O’Leary de le rejoindre, lui et son équipe. Trois jours plus tôt, cet expert de l’histoire de la Russie lui était apparu très excité au téléphone. « Une découverte incroyale ! » hurlait le professeur anglais au out du fil. Il n’avait pas voulu en dire plus, mais tenait visilement à ce qu’O’Learyvoiecela par lui-même. Les deux hommes avaient déjà travaillé ensemle par le passé. Une rumeur persistante, sorte de légende uraine locale, attriuait une tome d’un cimetière ancien de la anlieue de Londres à une fille de Nicolas II , le tsar déchu. Les recherches de Johnson n’avaient pas réussi à confirmer ou infirme r cette hypothèse. L’historien avait donc requis l’aide de l’Irlandais afin de procéder à une identification des ossements enterrés à cet endroit. Ses conclusions s’étaient r évélées sans appel. O’Leary ne pouvait dire qui était la jeune femme inhumée ici, mais il put affirmer sans aucun doute possile qu’il ne s’agissait pas d’une princesse ru sse une fois qu’il eut, entre autres, daté le moment du trépas au milieu du XIXe siècle. Aussi, sans hésiter, surtout qu’il se trouvait actu ellement en période de vacances scolaires, le médecin légiste avait sauté dans le premier avion pour Moscou. Puis de là,
vers la Siérie et, au mois de février, ses –32°C nocturne. Depuis Bérezov, la vieille camionnette fatiguée ava it roulé presque trois cents kilomètres vers l’est, vers la nuit qui venait à le ur rencontre. Tout le long du trajet, accroché à son volant, Johnson était resté très éva sif au sujet de sa « trouvaille». O’Leary avait l’impression d’être assis à côté d’un gamin ouvrant ses jouets au pied du sapin de Noël. L’archéologue parlait sans arrêt dep uis leur départ. Son déit rapide et décousu trahissait son excitation. Pourtant, lorsque l’Irlandais avait essayé d’aorder le sujet de cette fameuse « découverte sensationnelle », le visage de Johnson s’était refermé une fraction de seconde. Après un court silence, il s’était contenté, en guise de réponse, d’un mystérieux : « C’est trop incroyale. Il faut que tu voies ça par toi-même. » O’Leary n’avait pas insisté. Cela avait forcément u n rapport avec ses compétences médicales. Mais, au lieu de se laisser aller à d’inutiles spéculations, il rongeait son frein avant de savourer enfin la révélation tant espérée. En attendant, il écoutait patiemment son collègue lui expliquer les raisons de sa présence en Russie, à l’est de la chaîne de l’Oural. Johnson tira une nouvelle cigarette du paquet posé sur le taleau de ord et l'alluma maladroitement avant de la tendre à son passager, puis d'en prendre une autre pour lui. L'odeur âcre du taac se répandit rapidement dans l'haitacle offrant aux deux hommes une rève illusion de chaleur. L'historien se lança alors dans un long cours didactique sur l’histoire de la Révolution d’Octore et le gra nd changement qui affecta à cette époque le « colosse aux pieds d’argile ». Son collè gue médecin l’en remercia mentalement, ses connaissances sur le sujet restaient plutôt succinctes et il n’avait pas ouvert un livre d’Histoire moderne depuis la fin de ses études. Tout en suivant l’interminale route large et droite menant à leur destination finale, son chauffeur lui rappela donc comment la guerre civile avait emrasé l’empire. Avec la précision qui lui était coutumière, Everett Johnson détailla longuement tous les éléments importants de cette période troule. Les rouges, les lancs, mais aussi toutes les minorités, tous les territoires sous contrôle russe qui avaient été imp liqués dans cette crise. Même la lointaine Siérie, sillonnée par les trains lindés des chefs de guerre, n’avait pas pu échapper au conflit. Le long des lignes, des villag es isolés avaient servi de ases arrières aux armées en marche. C’est vers l’un d’eu x qu’ils se dirigeaient maintenant. L’historien avait rejoint son homologue russe, le p rofesseur Andrenova, afin de fouiller les décomres d’un manoir du XVIIe siècle. Des arch ives retrouvées récemment dans les caves de l’université de Bérezov indiquaient qu e celui-ci aurait arité le quartier général d’un officier impérial en exil. Selon ces t extes, le âtiment avait été détruit à l’automne 1918 et ils donnaient de nomreuses infor mations sur ses occupants. Événements et personnalités pour lesquels Elena And renova n’avait retrouvé aucune autre mention, ni à Moscou, ni ailleurs. Cet épisode oulié l’avait profondément intriguée et, après trois ans de démarches administratives, e lle avait enfin otenu le droit de mener une enquête de terrain. Correspondante réguli ère d’Everett Johnson, les deux universitaires étant également amis, elle l’avait i nvité à participer à ces fouilles. Leur équipe se trouvait à pied d’œuvre depuis le déut d e l’été dernier. Le temps leur étant compté, les crédits également, ils avaient décidé de passer l’hiver sur place. Le village proche de Domestria assurait leur intendance et su venait à leurs esoins. Les deux Britanniques atteignirent les fauourgs vers dix-huit heures. La nuit était tomée depuis déjà de longues minutes. — Tu vois, ricana le chauffeur en remontant la rue principale, je ne t'avais pas menti. Ici, il n'y a pas grand-chose pour nous distraire de notre travail. Tu vas adorer !
O'Leary repoussa la remarque ironique d'un soupir aattu et enfonça un peu plus son onnet de laine noire sur sa tête. Johnson ifurqua et gara leur véhicule en face de la devanture défraîchie de l’unique magasin local. Il précisa qu'il avait une commande de vivres et de matériel à y récupérer. Laissant là son collègue, il disparut derrière une vitre sale où s’alignait dans le plus parfait désordre une multitude d’ojets hétéroclites. O’Leary gelait sur place dans l’haitacle somre. Il décida de sortir se dégourdir les james et, n’y tenant plus, peut-être de dégoter des toilettes dans la outique. À peine avait-il claqué la portière grinçante derri ère lui qu’une rafale de vent glacé alaya la rue, soulevant de part et d’autre des nua ges de flocons gris et sales. Ronald O’Leary remonta le col doulé de fourrure de sa par ka devant son nez et resserra les cordons de sa capuche. Il réajusta encore une fois son onnet, mais sentait toujours la morsure cruelle du froid sur ses joues et dans tout son corps. Impossile de rester dehors. En quatre grandes enjamées, il rejoignit l’entrée du âtiment à travers laquelle Johnson s’était engouffré. Un carillon fait de outs de tôles grossièrement découpés en forme de croissants de lune émit un tintement aigu à son passage. La salle, longue et étroite, aignait dans une pénomre que tentaient pénilement de dissiper quel ques néons trop espacés. Des rayonnages as, vides par endroits, couraient sur l es murs et divisaient l’échoppe en deux. Une odeur rance, indéfinissale, mêlée à cell e plus piquante de l’eau-de-vie aignait les lieux. O’Leary aperçut l'Anglais deout devant le comptoir, tout au fond du magasin. Celui-ci lui adressa un ref geste de la m ain pour lui signifier qu’il avait presque fini. Il réglait visilement ses achats, de ux gros cartons fermés avec de la ficelle, tout en discutant avec le propriétaire du magasin. Le vieil homme au visage morne lui lança un regard asent, souleva sa casque tte pour se gratter la tête, et empocha l’argent, sans répondre. Contrairement à son collègue, O’Leary ne parlait pas un mot de russe. Il avisa cependant les images de d eux silhouettes, l’une masculine, l’autre féminine, sur une porte en ois rut près d e l’entrée. Depuis les premières peintures rupestres, le dessin demeure une langue u niverselle, songea-t-il en se dirigeant vers les toilettes. Le médecin légiste s’apprêtait à poser la main sur la poignée en laiton lorsque la porte s’ouvrit avec force. Par réflexe, il recula d’un pas vif et évita le attant craquelé qui avait failli le percuter. Une silhouette massive se tenait en face de lui. O’Leary était grand et costaud, il aurait pourtant pu se cacher derrière l’inconnu. Deux yeux leu pâle, trop petits, éclairaient à peine un visage carré, e ntouré par une are hirsute et des cheveux noirs mi-longs soigneusement coiffés en arrière. L’homme dominait l’Irlandais d’une onne tête. Engoncé dans un vieux manteau de laine grise, il semlait trop large pour traverser l’emrasure de la porte des toilette s. Le colosse se tortilla pour sortir. Il marmonna quelques mots en russe, sans doute une exc use ou un vague salut, puis O’Leary dût s’effacer et s’aplatir contre le mur couvert d’affiches pulicitaires jaunies afin de liérer le passage. Il oserva le géant visser un chapeau à large ord sur sa tête avant de quitter la tiédeur de la outique pour le froid intense de la rue. Avec amusement, l'Irlandais évoqua le souvenir d’un ouvrage qu’il avait récemme nt lu. L’auteur, un ethnologue de réputation mondiale, y expliquait comment l’environnement provoquait l’adaptation des populations qui y étaient soumises. En pensant aux conditions extérieures de cette région de la Siérie, le médecin sourit et admit que le livre avait certainement raison sur ce point. Puis, chassant cet incident de sa tête, i l s’enferma dans les toilettes où, étrangement, flottait une forte odeur d’eau de toilette raffinée. Une fois les provisions chargées à l’arrière du pick-up, les deux Britanniques reprirent
leur route. Par cette nuit sans lune, les phares pe inaient à percer l’oscurité aussi épaisse que de l’encre de Chine. Aucun lampadaire n ’éclairait la voie, les maisons ranlantes et décrépies de Domestria restaient tapies dans l’omre, recroquevillées sur elles-mêmes pour conserver le peu de chaleur dégagée par de vieux poêles à ois dont la fumée stagnait au-dessus des toitures affaissées. La dernière âtisse dépassée, un grand caanon de planches prêt à s’écrouler sous so n propre poids, la forêt dense et oscure les engloutit aussitôt. De gros flocons de neige se mirent ientôt à tomer, réduisant encore la visiilité. Entre le froid et la noirceur de la nuit, jamais O’Leary ne s’était senti aussi fragile et isolé. Il commençait presque à regretter ce voyage, mais sa curiosité naturelle et la promesse d'une découverte fantastique le réconfortaient quelque peu. Un kilomètre après la sortie du village, les faisce aux des phares accrochèrent la silhouette massive d’un homme marchant d'un on pas sur le as-côté. L’Irlandais reconnut l’inconnu du magasin, avançant couré contre le vent. Protégé par son unique pelisse de laine et son chapeau, celui-ci semlait apparemment insensile à la température glaciale. — Il doit en tenir une onne, celui-là ! railla Joh nson en laissant, sans ralentir, le marcheur derrière lui. Ici, ils carurent tous à l’antigel, se crut-il oligé de rajouter avec un petit ricanement. Ronald O’Leary se demanda ce que ce type pouvait ien faire ici. Selon la carte que lui avait montrée l’historien, il n’y avait rien dans cette direction avant des centaines de kilomètres. Rien d’autre que leur camp de ase. Et avec le temps qu’il faisait, le géant en manteau de laine serait mort de froid avant de l’avoir atteint. Il se retourna vers son collègue, mais avant qu’il ait pu parler, l’Anglais poursuivit. — Elena dit qu’il y a des caanes de raconniers dans les sous-ois. Il vaut mieux les éviter. Ce ne sont pas des tendres… O’Leary haussa les épaules en silence et se cala à nouveau dans son siège trop dur. Il n’imaginait pas les raconniers s’hailler à la mode des citadins des années quatre-vingt.
Comme l’avait promis Johnson, ils mirent moins de v ingt minutes à atteindre leur destination. Ils quittèrent la route déjà mal en point pour ifurquer sur un chemin de terre gelée et défoncé. Le sentier était si étroit que le s ranches asses des résineux crissaient contre les deux flancs du véhicule. Au  out d’une centaine de mètres, ils déouchèrent sur une large vallée coincée entre les flancs de collines escarpées couvertes d’une végétation drue. Les vestiges de â timents gigantesques occupaient l’ensemle de l’espace disponile. Jouant toujours son rôle de guide, l’historien expliqua en quelques mots la présence incongrue de ces constructions à un tel endroit. Dès la fin des années trente, Staline avait prévu d e sauvegarder l’industrie de son pays d’une attaque inévitale du Reich. De nomreuses usines avaient été démontées pièce par pièce, puis reconstruites de l’autre côté du formidale rempart naturel que représentait la chaîne des Monts Oural. Ils se trou vaient sur l’un de ces sites, depuis longtemps aandonné. O’Leary se colla contre la vit re. Il avait l’impression de contempler un cimetière naturel, un charnier où s’e ntassaient les carcasses d’animaux géants sur lesquels le temps reprenait peu à peu se s droits pour ne laisser finalement que des os couleur de rouille. La camionnette tressautait sur les nids de poules, ils traversèrent au pas le champ de ruines. Un second chemin, tout aussi cahoteux que l e précédent, apparut dans la
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