Le b.a.b.a du livre numérique

Jiminy Panoz

Description

L’accessibilité est une problématique de l’accès au contenu, par exemple pour les personnes handicapées, les dyslexiques ou encore les seniors. Il faut donc construire son livre numérique afin que ces personnes puissent l’utiliser normalement, c’est-à-dire qu’elles puissent en percevoir la structure, en voir les composantes, les comprendre et naviguer à l’intérieur du livre sans problème. Bien qu’elle soit un droit universel depuis 2006, l’accessibilité du web reste encore très faible. Il ne faudrait donc pas refaire la même erreur avec le livre numérique, d’autant que des recommandations et directives existent : WCAG 1.0 et WCAG 2.0

Sujets

• Edition
• Livre
• Numérique
• Accessibilité numérique
• Contenu téléchargeable

Informations

• Publié par: Communicare
• Publié le: 24 septembre 2013
• Nombre de lectures: 159
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

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Accessibilité Le défi de rendre accessible à tous ce qui ne l’était pas

L’accessibilité est une problématique de l’accès au contenu, par exemple pour les personnes handicapées, les dyslexiques ou encore les seniors. Il faut donc construire son livre numérique afin que ces personnes puissent l’utiliser normalement, c’est-à-dire qu’elles puissent en percevoir la structure, en voir les composantes, les comprendre et naviguer à l’intérieur du livre sans problème. Bien qu’elle soit un droit universel depuis 2006, l’accessibilité du web reste encore très faible. Il ne faudrait donc pas refaire la même erreur avec le livre numérique, d’autant que des recommandations et directives existent : WCAG 1.0 et WCAG 2.0.

Cela implique donc d’avoir un marquage HTML correct : un titre est un titre <h1>, un paragraphe est un paragraphe <p>, une citation est une citation <blockquote>. Ce marquage sera utilisé par la fonctiontext-to- speech,qui est la lecture automatisée du texte par l’appareil de lecture à destination des personnes malvoyantes et aveugles.

Des considérations de design sont également à prendre en compte : un contraste texte – fond assez élevé, une taille de police suffisamment grande [1] , l’utilisation des couleurs ne doit pas être déterminante dans la compréhension du contenu [2] .

Enfin, il convient de prêter attention à certains aspects techniques : le texte alternatif décrivant les images, les sous- titres pour les vidéos, etc.

← Ce qui ne devrait pas être un problème au format numérique mais des fichiers mal

codés nous font malheureusement mentir.

← La couleur ne doit pas être le seul élément indiquant la fonction ou le sens, il convient d’y ajouter un autre élément différenciant, comme un style de caractères, une décoration, une taille de caractère plus grande, etc. C’est pour cette raison que les hyperliens, par défaut, sont souvent affichés en bleuet soulignés.

WWW Accessibilité (openweb.eu.org) Web Accessibility Initiative (W3C)

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Automatisation Le règne de la machine, les compétences en exil

Par automatisation, nous entendons ici que la totalité de la production de livres numériques est prise en charge par une machine. En général, la machine va prendre du contenu formaté, lui appliquer des transformations et l’exporter dans les divers formats du livre numérique. L’automatisation permet donc d’économiser de l’argent tout en produisant en masse et rapidement. La solution paraît séduisante mais l’automatisation a de gros inconvénients.

L’automatisation, c’est le déni de la singularité du texte. L’automatisation, ce sont des siècles d’améliorations

typographiques jetés à la poubelle. L’automatisation, c’est l’idée que le livre numérique est un sous-livre. L’automatisation, c’est se créer de gros problèmes en essayant d’économiser des bouts de chandelle. Dans nombre de cas d’automatisation, le code généré est tout simplement catastrophique [1] et met en danger la pérennité du fichier. Il faut tout refaire à la main pour obtenir un fichier correct.

Les machines ne sont pas capables de rédiger du texte comme un être humain. Les machines ne sont pas capables de ressentir des émotions. Les machines sont limitées du point de vue littéraire. Comment leur faire confiance quand vient l’heure de traiter un texte ? L’être humain doit intervenir là où les machines ne maîtrisent pas leur sujet.

Automatiser revient à prévoir des cas plus ou moins spécifiques. Qu’arrive-t-il lorsque l’exception, cet ordinaire littéraire, se présente ? Les machines échouent, tout simplement. Et seul l’humain pourra prendre

une décision, faire des compromis, magnifier le texte.Devil is in the detail,mais l’automatisation est incapable de prendre en charge ces détails. L’automatisation, c’est la production à la chaîne. Mais quand on produit à la chaîne, on produit des unités d’une même chose, pas un texte complètement différent à chaque fois…→

Les machines sont souvent utilisées pour faciliter le travail de l’être humain, elles ne le remplacent pas totalement. (© CC-BY- 2.0 Flabber DeGasky)

Bien évidemment, certains processus

peuvent être automatisés, mais ils doivent absolument faire l’objet d’un contrôle humain. Même quand un flux de travaux est majoritairement exécuté à la main, certains flux sont automatisés : recherche et remplacement d’éléments, construction de la structure du fichier, export dans les différents formats, etc. L’automatisation n’est donc pas un mal en soi, c’est la façon de l’utiliser qui est bonne ou mauvaise. Il

convient de trouver un équilibre entre profit et qualité, d’autant que nous construisons aujourd’hui les fondations du livre

numérique et qu’à trop abuser de l’automatisation, nous le mettons en péril. Le web l’a bien compris et a quasiment abandonné toute idée d’automatisation totale.

← Soit parce que le formatage a été mal fait, soit parce que des transformations ne sont pas possibles, soit parce que l’automatisation a été mal pensée.

WWW Pourquoi vous ne pouvez (devez) pas faire confiance à vos logiciels (Walrus Books)