Le maréchal de Richelieu ou les confessions d un séducteur
252 pages
Français

Le maréchal de Richelieu ou les confessions d'un séducteur , livre ebook

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252 pages
Français

Description

Le maréchal de Richelieu est un séducteur. Sa psychologie intemporelle, semblable à celle des plus célèbres Don Juan, lui fait oublier souvent la morale et la religion. Il utilise tous les artifices de la séduction, servi par une intelligence et un physique exceptionnels. Ce sont ses confessions, qui nous mènent dans les demeures prestigieuses et dans les alcôves des grandes dames du siècle des Lumières, qui nous sont livrées dans ce roman historique aux multiples facettes.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2014
Nombre de lectures 43
EAN13 9782336357850
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bernard Jouve Le maréchal de Richelieu ou les confessions d’un séducteur
Romans historiques e Série XVIII siècle
10/09/14 20:49:54
Le maréchal de Richelieu ou les confessions d’un séducteur
Romans historiques Cette collection est consacrée à la publication de romans historiques ou de récits historiques romancés concernant toutes les périodes et aires culturelles. Elle est organisée par séries fondées sur la chronologie. IPPOLITO (Marguerite-Marie),Mathilde de Montferrat, Comtesse de Toscane, 2014. WAREGNE(Jean-Marie),Francisco de Orellana. Découvreur de l’Amazone, 2014. SOREL(Jacqueline),L’Aigle et la Salamandre. Le roman de Jean Ango, armateur dieppois au temps de la Renaissance, 2014. DIJOUX(Colette et François),Les Mariés de l’an 9. Deux Destins dans la Grande Guerre, 2014. RAMONEDE(Célestine),Survivre sous la Terreur. Le destin d’une aristocrate, 2013. DIAZ(Claude),L’espoir des vaincus. Soldats perdus d’Abd el-Khader à Sète, 2013. THOUILLOT (Michel),En Lémurie ou Guerre et mythe dans l’océan Indien, 2013. GROSDIDIER(Christophe),Capitaine Stedman ou le négrier sentimental, 2013.CHALON(Tristan),La Reine Pharaon. Récit de la Nubie antique, 2013.SANDRAL(André),Une drôle de citoyenne, 2013. JOUVE(André Alfred),Les bactéries du Chemin des Dames, 2013. CAILLAUD(Hélène) et BLANC Christophe,Le nœud du monde.Un ambassadeur de circonstance au Kongo, 2013.SIMBERT (Jahel),Les ondes fugitives. Voyage à travers l’histoire des Antilles de 1785 à 1902, 2013. Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Bernard Jouve Le maréchal de Richelieu ou les confessions d’un séducteur
Ouvrages du même auteur L’Epopée saint-simoniennePréface de Philippe Régnier, directeur de recherches au CNRS (Guénégaud, 2001) Les Racines de George SandPréface de Georges Buisson, administrateur de Nohant (Allan Sutton, 2004) Le saint-simonien Alexis Petit(Publication universitaire CRBC, 2005) La Dame du Mont LibanPréface d’Olivier Auranche, directeur de la Maison de l’Orient (L’Harmattan, 2009) La victoire ou la Mort, sur les pas des TempliersPréface de J M Roger, archiviste en chef des Archives nationales (Lancosme, 2009) Madame de Châteauroux(L’Harmattan, 2011) Deux ouvrages collectifs sous la direction de l’auteur : Un Cabinet de CuriositésetUn Musée impérial (Lancosme, 2011) Le Chevalier et le Diable(EdVelours, 2013). © L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-04268-8 EAN : 9782343042688
Chapitre I Mon père, Armand Jean II du Vignerot, duc de Richelieu, général des Galères, neveu du célèbre cardinal, fut fort surpris lorsque l’on vint lui annoncer la paternité d’un garçon ; en effet, ma naissance était prévue deux mois plus tard. Prise d’un malaise suivi d’une toux violente, ma mère, mademoiselle d’Acigné, issue d’une petite noblesse bretonne, avait accouché bien avant terme à sept mois de grossesse. C’est ainsi que je naquis, Louis François Armand Du Plessis, duc de Fronsac puis duc et maréchal de Richelieu. Lorsque l’on me présenta à lui, le général trouva un être minuscule, aphone, montrant que je n’étais en vie que par un simple frémissement. Tout le monde crut que j’allais passer, mais mon père, fier d’avoir un garçon, me prit dans ses bras et s’exclama : « Ce garçon vivra. J’ai dit ! Mettez des bûches dans l’âtre car le printemps est encore aigre… Nichez-moi ce marmot dans un petit coffre bien capitonné comme on fait pour un oiseau tombé du nid. Qu’on mande sur l’heure une nourrice et faite qu’un Richelieu ne trépasse comme un manant, sans quoi vous serez tous bâtonnés. » On ne me langea pas comme il était de coutume car on avait peur de me briser tant je paraissais frêle, malgré la légende répandue que l’absence de contention devait faire de moi un futur quadrupède ! Entouré de laine non filée, on enduisit mes lèvres de miel et on me lava à l’eau salée. Les dames de la cour admirèrent sur ma minuscule personne la présence d’attributs prometteurs ! Mon père, après le premier espoir manifesté, finit par craindre pour ma vie. Il ne voulut pas faire appel aux
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médecins de la cour qu’il jugeait incapables d’apporter une amélioration à un tel état de faiblesse. Je fus abandonné à la nature et bien m’en fit. Une convulsion faillit me faire mourir. Toute la maison ducale fut alarmée. Une jolie servante me prit dans ses bras et ce geste provoqua un vomissement qui me permit de retrouver un souffle de vie. Elle me pressa sur son opulente poitrine et je lui souris. C’était mon premier hommage à la beauté des femmes qui occupèrent une place si importante dans ma vie. Tenu sur les fonts baptismaux par Louis XIV en pe-rsonne et par la jeune duchesse de Bourgogne, je fus baptisé en 1699 à trois ans, ce qui était tardif, la cérémonie ayant habituellement lieu au cours du premier mois. Ce fut un fastueux baptême car la présence du monarque appelait un décorum particulier. Madame de Maintenon, ancienne dame Scarron, ayant une dette morale envers mon père (il lui avait servi de protecteur à son arrivée à la cour de France), promit de me prendre sous sa coupe. Ma mère mourut peu de temps après le baptême et mon père vieillissant et très livré à ses plaisirs ne s’occupa nullement de mon éducation ; il se maria pour la troisième fois à la veuve du marquis de Noailles. La nouvelle du-chesse ne me prêta aucune attention. Le gouverneur à qui je fus confié était un être stupide sans aucune qualité intellectuelle. Ancien militaire, un peu cuisinier, un peu médecin, il avait soigné mon père de petites blessures de guerre mais surtout des inconvénients engendrés par la fréquentation des filles publiques. Fier de son nouveau métier de gouverneur d’un jeune duc, il avait adopté le rabat et le collet qui, pensait-il, étaient mieux adaptés à sa promotion. Mais son visage vultueux, son nez écarlate, son épaisse moustache de soudard restaient la preuve évidente de ses anciennes fonctions.
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Comme j’avais d’emblée fait entendre que les études ne m’intéressaient point mais que seuls les jeux et l’escrime avaient de l’importance pour moi, c’est à de nombreuses parties de piquet, de reversis (jeu de cartes ainsi nommé car la finalité est de faire le moins de plis possible), de lansquenet allemand (jeu de hasard), d’hombre espagnol que se livraient le maître et l’élève quand nous ne ferraillions pas. Je dépassai bientôt le maître même dans l’art de supporter le vin blanc. J’étais de petite taille, mais je possédais, d’après les dames de la cour, un admirable visage et un charme qui ne sera jamais démenti malgré le grand âge auquel je parvins. J’avais la taille bien prise et une élégance rehaussée par le choix très sûr de mes habits. Je fus, dès mon adolescence, un merveilleux danseur et un adroit cavalier. Ma hardiesse dans la gestuelle et dans le langage me fit remarquer par toutes les courtisanes. Ces dernières me con-viaient à souper comme un adulte, elles me faisaient monter dans leur carrosse parfois entièrement occupé en disant : « Cet enfant tient si peu de place, je le prendrai sur mes genoux. » Elles me voyaient déjà comme un futur amant, m’entourant de caresses et de baisers. Ma marraine, la duchesse de Bourgogne, était déjà prise de passion pour moi et m’interpellait : « Qu’il est joli ! C’est une vraie poupée, viens ma poupée que je te baise sur les joues ! » Ce surnom de poupée me resta jusqu’à la fin de mon adolescence. Je devins bientôt célèbre à la cour quand je montrai à ces dames que je n’étais plus un enfant : « Il fut libertin à l’âge où l’on se connaît à peine » dirent-elles plus tard. Ma belle-mère, nouvelle duchesse de Richelieu, qui m’avait quelque peu oublié dans ma prime enfance, désira
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