Les cloches du prédateur
154 pages
Français

Les cloches du prédateur , livre ebook

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154 pages
Français

Description

Ici, Rabiatou Njoya indexe les prédateurs en tout genre, et leurs mobiles, qui sont souvent la jalousie, la cupidité et la convoitise. Elle fait étalage de leurs modus operandi qui, très souvent, est voué à l'échec. C'est cet échec qui dévoilera le prédateur à la fin de l'oeuvre. Peut-être en tireront-ils des leçons ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2014
Nombre de lectures 9
EAN13 9782336355986
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Rabiatou Njoya
LES CLOCHES DU PRÉDATEUR
Œuvres variées
Lettres camerounaises
Les cloches du prédateur
Lettres camerounaises Collection dirigée par Gérard-Marie MessinaLa collectionLettres camerounaises présente l’avantage du positionnement international d’une parole autochtone camerounaise miraculeusement entendue de tous, par le moyen d’un dialogue dynamique entre la culture regardante – celle du Nord – et la culture regardée – celle du Sud, qui devient de plus en plus regardante. Pour une meilleure perception et une gestion plus efficace des richesses culturelles du terroir véhiculées dans un rendu littéraire propre, la collectionLettres camerounaises s’intéresse particulièrement à tout ce qui relève des œuvres de l’esprit en matière de littérature. Il s’agit de la fiction littéraire dans ses multiples formes : poésie, roman, théâtre, nouvelles, etc. Parce que la littérature se veut le reflet de l’identité des peuples, elle alimente la conception de la vision stratégique. Déjà parus Emmanuel NDJERE,? EntreUne vie austère ou une galère tradition et modernité en Afrique, 2014. Gabriel DEEH SEGALLO (coord.), L’Enfant Bamilékéet autres nouvelles. Anthologie des écrivains Bamougoum,2014. ÉPINGLÉ,La poubelle ou Les mystères de la vie, 2014. Moussa MBOUÉ,La démocratie de la Calmantie, 2014. Paul BITOUK,Les mots de mon silence, 2014.Paul BITOUK,La lune d’or, 2014. Romuald Marie AVINA,Souffle des aurores, 2014. Floréal Serge ADIÉMÉ,Miroir du monde, 2014. Christiane OKANG DYEMMA,Éclats de soleil nocturne, 2014. Edmond OSSOKO,Symphonies, 2014. Merveiline TAPI,Éva. Tranche de vie, 2014. Madjirébaye Hervé,Le prix du pardon, 2014. Pierre BEDEL MBELLA,Le cordon ombilical, 2014. Djhamidi BOND,Amour et préjugés, 2014.
Rabiatou Njoya
Les cloches du prédateur Œuvres variées
Illustration de couverture de « Majesté », réalisée à Founbam en 2014. Les cloches sur l'arche représentent les différents règnes en 600 ans du royaume Bamoun. Chaque règne équivalant à un prédateur.
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-04056-1 EAN : 9782343040561
QUAND LE SILENCE TERRORISE LES TERRORISTES
ACTE I
Scène 1 JIFONFON, TITAFON GAM JIFONFON : Les jours se suivent et ne se ressemblent jamais. Les années passent et l’homme s’avance vers sa tombe, mais ne s’en rend pas compte. Les politiques se suivent et se ressemblent dans leurs objectifs à savoir : garder ou conquérir le pouvoir. Les règnes de la dynastie de Nchare Yen se suivent, mais ne se ressemblent pas si ce n’est un retour incontournable à la case départ. TITAFON GAM : (entrant) Mais ma parole, Jifonfon, vous parlez tout seul. JIFONFON : L’heure n’est pas à la joie dans cette cour, et, ma foi, tu le sais très bien Titafon. TITAFON GAM : Oui, et qu’allons-nous faire ? Il paraît que le Roi est dans une saine colère et ne s’en cache pas. JIFONFON : Je sais que les nouvelles qui nous viennent du front y sont pour quelque chose. TITAFON GAM : Mais il n’y a pas que cela… (Entre RIRA, une courtisane) RIRA : Je passais par là et je me suis dit qu’un petit bonjour à nos dignitaires ne me ferait pas de mal… JIFONFON : Toi, la petite espiègle, tu m’as donné un faux rendez-vous l’autre jour. Quel culot !
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RIRA : Dites-moi que vous m’avez beaucoup attendue. Cela me flatterait bien. TITAFON GAM : Quelle est cette courtisane qui a le toupet de faire attendre le premier des notables de la cour ? JIFONFON : Laissons cela et dis-moi plutôt. Que se passe-t-il chez ta patronne, la Reine mère ? Sa famille ne pouvait-elle pas déconseiller au roi de déclarer la guerre à cet ennemi qui malheureusement pour nous jouit actuellement des faveurs du peuple ?
TITAFON GAM : Voilà une erreur tactique que la cour aura bien du mal à faire digérer.
RIRA : Le Roi que vous voyez là comme ça, il n’écoute personne oh ! Il n’écoute que les gens qui le trompent ou le flattent pour lui soutirer de l’argent. TITAFON GAM : Elle a bien raison et vous le savez très bien. Qui en dehors du conseiller du Prince est écouté et respecté ici parmi nous ? RIRA : Et puis d’ailleurs, pourquoi voulez-vous que ce soit sa famille maternelle qui le guide ? JIFONFON : Parce que, ma fille, selon la bonne tradition africaine, c’est l’oncle du monarque en la personne du frère de sa mère qui reçoit la garde de la couronne royale après la cérémonie d’intronisation ; et cela veut dire que si le Roi réussit ou échoue dans ses fonctions, c’est que son oncle l’aura bien ou mal conseillé. D’où l’importance du sacre des oncles du roi et de la place prépondérante qu’ils occupent dans le protocole royal. Cette situation est reprise au niveau des patriarches des grandes familles.
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Scène 2 Chez la Reine mère (les courtisanes) RIRA : Ma sœur, il ne faut pas s’aventurer à passer devant le Roi ces jours-ci. Il paraît que Sa Majesté n’est pas de bonne humeur. MEMOU : Tu parles d’humeur, copine. Hier, il m’a presque giflé parce que des gens entraient se servir au palais sans être invités… et pourtant, il y avait à manger pour au moins 200 (deux cents) personnes et les convives présents atteignaient à peine une cinquantaine. Mieux que tout cela, S.M. a éconduit lui-même un bienfaiteur de la cour à cette réception. RIRA : Quand c’est comme cela, il faut comprendre que le conseiller du Prince est encore allé lui moucharder quelques insanités et tirer à boulets rouges sur d’honnêtes citoyens. ASSANA : Celui-là tire sur tout ce qui bouge, et n’hésite pas à affabuler pour noircir le tableau. Rira : Il paraît que c’est lui seul qui avait conseillé au roi d’aller au combat. MEMOU : Et maintenant, il s’en moque. Peut-être espérait-il accueillir la dépouille mortelle du roi après la bataille, et en profiter pour assumer pleinement le pouvoir. RIRA : Mais le Roi a des enfants, et dans notre royaume, la succession se fait de père en fils, que je sache. MEMOU : Ses enfants sont encore trop petits. AZSSANA : Mes sœurs, il n’y a pas que la défaite qui attriste le Roi. Il paraît que le conseiller de Prince a occupé
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des dizaines d’hectares de terres à l’insu du monarque et ceci des deux côtés de la cité. ACTE II Scène 1 AZAD : Tout se passe comme si rien n’avait jamais existé avant nous. LEKOUP : Tout marche à souhait jusqu’ici et nos complices respectent la feuille de route. AZAD : Oui, mais à quel prix ? LEKOUP : Ne t’en fais pas. Ce que tu ne sais pas, c’est que nous puisons à la bourse du Prince pour mieux lui taper dans le dos. AZAD : Heureusement qu’il a bon dos. LEKOUP : Il est surtout bon Prince, c’est-à-dire quelque peu niais, candide et naïf. AZAD : Candide et naïf sont ses adjectifs qualificatifs. Il avale toutes les couleuvres et autres sornettes que tu lui présentes. Pour lui, tout ce que tu lui dis est parole d’évangile qui ne se discute pas. LEKOUP : C’est à cela que nous voyons l’efficacité de nos acolytes. À propos, il faudrait que tu organises tantôt le transport du bœuf qu’ils ont sollicité pour jeudi soir. AZAD : Ce serait pour quoi maintenant ? LEKOUP : Le cas de Mare n’est toujours pas résolu. Elle résiste à toutes les épreuves et autres formules de destruction. Et pourtant, il faut qu’elle débarrasse le plancher tout comme Lebarbu l’a fait afin que je puisse voir clair dans mon projet.
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CHECKOUSSEIN : (entrant) Mes respects aux altesses. LEKOUP : Bonjour ! CHECKOUSSEIN : Il est vrai qu’entre l’arbre et l’écorce, il n’est pas bon de se hasarder le doigt, mais croyez-moi, il s’agit bien d’une affaire urgente, et j’ai jugé bon d’interrompre votre conversation. LEKOUP : Qu’à cela ne tienne, Éminence, de quoi s’agit-il ? CHECKOUSSEIN : Merci. Il s’agit du cas de Mare. AZAD : Nous en parlions tantôt. LEKOUP : De fait Éminence, je vous répète qu’elle doit par tous les moyens être évacuée. Vous-même m’aviez confirmé que tant qu’elle sera dans le système, mon plan ne pourrait se réaliser, car elle a une forte personnalité, et ses relations pourraient nuire à nos projets, voire les annuler. CHECKOUSSEIN : Le problème est non seulement sa personnalité et ses relations, mais au plan mystique, l’impact de ses bénédictions paternelles et maternelles sur tout le mal que nous lui souhaitons est un véritable frein à nos efforts. En outre, elle prie beaucoup et Dieu n’abandonne jamais les siens. Bref, Mare est tout simplement protégée par Dieu. AZAD : Et nous passons notre temps à la taxer de sorcière. LEKOUP : Oui, c’est une sorcière. Elle a tué mon enfant. Tiens-toi cela pour dit et je vous le répète, nous avons tous intérêt à tenir le même langage et à faire circuler le même message.
AZAD : C’est entendu, Altesse.
CHECKOUSSIEN : Oui, et c’est justement pourquoi j’ai réfléchi à la lumière des transes qui sévissent actuellement
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