L'Enfant des Alpilles

Marylène Blas

Description

Ils sont jeunes et ils s’aiment. Cela devrait suffire. Mais il n’en est rien pour Océane et Marien qui, au sortir de l’adolescence, s’éprennent l’un de l’autre sous les cieux des Baux-de-Provence. Non parce qu’ils appartiennent à des mondes différents, elle brillante étudiante prête à entrer en faculté de médecine, lui forgeron. Non, ce n’est pas cela qui fait obstacle… Mais bien plutôt la mère de Marien, dont on ne sait rien, qui dissimule les meurtrissures de son passé, qui suscite le doute et la méfiance dans le village. Des commérages dont sera aussi victime le fils, quand certains jaloux voudront mettre un terme à la relation entre les deux amoureux… Toutefois, forçant les barrages qui se dressent face à eux, Océane et Marien surmontent ces premières épreuves de leur relation… Des épreuves malheureusement préparatoires aux drames à venir. Secrets et silences sont destructeurs. À eux, il faut opposer la parole, la confession, la confiance en l’autre, la tendresse… Voilà ce que nous apprennent les personnages de Marylène Blas, qui signe avec "L’Enfant des Alpilles" une œuvre qui est bien plus qu’une saga familiale. Qui dit en effet tout le bien qu’il y a à déposer quelques instants ses fardeaux dans les mains d’autrui, à lui laisser entendre ses fêlures et ses peines pour mieux les alléger et les panser. Belle leçon de vie dispensée dans un roman aux figures profondément attachantes…

Sujets

• Drame
• Romance

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 26 avril 2012
• Nombre de lectures: 45
• EAN13: 9782748383751
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

L’Enfant des Alpilles

Marylène Blas L’Enfant des Alpilles

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0116951.000.R.P.2011.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012

1 Océane patientait depuis cinq minutes. Le tonnerre grondait, des éclairs sillonnaient le ciel, la pluie ruisselait de la roche structurée par le temps (témoignage d’un riche passé), où Océane avait trouvé abri, et venait s’écraser dans la flaque qui s’était formée en giclant de toutes parts. L’averse avait surpris la jeune fille subitement alors qu’elle empruntait le chemin rocailleux. La pluie semblait ne pas vouloir cesser, c’était un de ces orages d’été, violents, tel que les Alpilles les connais- sait à cette époque de l’année. Le bleu vif du ciel s’était hâtivement transformé en blanc opaque puis en gris foncé. Assurément, à la tombée du jour, une nuance lilas illumi- nerait le firmament. Les cheveux collés, la robe ruisselante, Océane réprima un frisson. C’était là qu’elle et Marien s’étaient avoués leur amour. Marien lui avait donné rendez-vous la veille ; en pas- sant à côté d’elle, ça avait été juste un murmure afin d’éviter d’alimenter les ragots des quelques villageois qui palabraient, installés sur l’unique banc de la place, il lui avait susurré l’heure. L’endroit, elle le connaissait, cela faisait deux jours qu’ils s’y retrouvaient. Elle était en vacances aux Baux, chez ses grands- parents paternels, comme chaque année, pour les congés scolaires. Elle habitait Paris, son père, ingénieur des ponts et chaussées ne pouvait se libérer qu’à la mi-septembre, sa

9

mère, directrice d’école, refusait de laisser son mari seul (ils se voyaient déjà si peu), elle attendait la disponibilité de son époux… Océane prenait le train le premier juillet jusqu’à Arles où ses grands-parents venaient la chercher en voiture. Ses parents la rejoignaient pour les derniers quinze jours des vacances scolaires. À leur arrivée, c’était toutes les fois le même rituel : Après avoir embrassé ses parents et sa fille, sorti les va- lises du coffre et rangé la voiture dans le garage, son père, comme pour vérifier si tout était à sa place, parcourait, les mains derrière le dos, les rues et venelles du village, sa- luant l’un d’un signe de tête, adressant un bonjour à l’autre, serrant quelquefois des mains, s’attardant souvent pour discuter. Quand il rencontrait des touristes bavards et en quêtes d’informations quant au passé du village, il pre- nait un réel plaisir à leur conter un fragment de l’époque moyenâgeuse des Baux. Il finissait toujours par leur citer en Provençal la devise des seigneurs des Baux : "À l’asard Bautezar*", et de leur expliquer que la mai- son des Baux tirait son origine du roi mage Balthazar séduit comme les Saintes Maries et les apôtres de la Pro- vence, par la rive méditerranéenne du septentrion. Légende prétentieuse, résultat d’un calembour malicieu- sement inventé pour satisfaire des féodaux qui allaient s’employer, au milieu de l’anarchie du moyen âge, à pren- dre le sceptre vacillant du royaume d’Arles. Il leur rapportait aussi la citation de Frédéric Mistral, Calendal ! Raço d’eigloun, Lamai vassalo Qu’émé la pouncho de sis alo Afflouré lou cresten de touti lis autour. *

10