Les Combats de Melissa

Régis Didiot

Description

La Réunion. Ce qui devait arriver arriva. L’alcool et la violence de son mari auront eu raison d’elle: cette fois-ci, Louise ne se relèvera pas. Alors que Maturin déguise le meurtre en accident, Mélissa se retrouve seule face à son monstre de père. Décidée à ne pas se laisser faire, elle s’engage dans le combat pour le droit des femmes et pense trouver le bonheur dans les bras de Pascal, mais la figure paternelle n’a pas dit son dernier mot… Plus qu’un cri de détresse, c’est une révolte à laquelle appelle Régis Didiot. Autour d’une héroïne à la persévérance et au courage sans pareilles, il signe un mélodrame social effrayant mais terriblement efficace, qui provoque autant la colère qu’il force le respect.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 48
• EAN13: 9782748357417
• Langue: Français

Extrait

Les Combats de Melissa

Régis Didiot Les Combats de Melissa Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0115476.000.R.P.2010.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010

Je dédie ce texte, à toutes les femmes qui se battent pour leur dignité, et celle de leurs sœurs.

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Dans la dernière courbe de la rue de la mairie, juste avant de rejoindre la nationale…, un chemin à peine carrossable donne le frisson dès que l’on doit le franchir pour la première fois. Surtout en voiture. Rien ne trahit sa présence au premier abord, à part le petit panneau bleu réglementaire et bien seul au milieu de la verdure exubérante des hauts, indiquant le nom de la voie. Et là, à peine engagé, une fulgurante impression de rien après vous saisit…, vous lève le cœur. La pente est raide sous le couvert des pieds de mangues et de camphriers d’un côté et d’une majestueuse et grinçante haie de bambous géants qui masque une profonde ravine, de l’autre. A mi-pente, après un brusque coup de volant à gauche, arrêt devant l’entrée de la cour. Le chemin continu encore, se séparant plus bas, en deux. Une branche descendante, menant vers les cases des autres habitants du quartier, l’autre montant à l’assaut des pentes du piton Maîdo, vers les parcs à bœufs, les champs de canne, de géranium et plus haut encore, la forêt primaire, le domaine de Maturin, le petit blanc des hauts. Maturin n’est pas un mauvais homme, c’est même un travailleur acharné si on le prend de bons matins, mais qui n’a pas eu beaucoup de chance. Né dans les hauts de Saint-Paul, là ou les nuages s’arrêtent, là où il n’avait pas choisi de voir le jour, comme bien d’autres. Là où il avait bien fallu grandir et puis survivre malgré tout, où il n’y a 1 que lecalumetà couper, ouvrir et tresser, avant de trouver le client, pour des panneaux rustiques qui se

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faisaient de plus en plus difficiles à vendre. Bien trop chers, comparés aux coupe-vent d’importation qu’ils appelaient des canisses, et que ces constipés de petits bourgeois du front de mer achetaient dans tous les bons magasins de bricolage de l’île, à des prix défiant toute concurrence. Comme s’il n’y avait pas assez de bambou et de laissés-pour-compte ici, pour en faire… ! Il y avait aussi les paquets de bardeaux, ces petites tuiles de bois qui font le charme des bâtisses anciennes et qu’il taillait…, en cachette, récupérant discrètement le bois de tamarin des hauts, sur lequel veillait jalousement cette chère Office Nationale des Forêts, propriétaire exclusive des forêts de l’île et responsable de son exploitation. Enfin… pour le bien de tous les Maturín des écarts, il y avait tout ce qu’offrait la forêt sans se faire prier : les herbes, graines et autres orchidées parfumées qui arrangent bien le rhum, et tant d’autres choses qui garnissaient plutôt les fonds de poches… Bien que la cueillette et la vente en soient rigoureusement interdites. Il fallait bien vivre… Il est debout à l’aube et quitte la case au volant de son vieux Land Rover, gaillard. Il se sent invincible, le ventre bien calé par le gazon de riz frais, qu’il a agrémenté d’un fond de rougail tomate aux piments cabris brûlants, et qu’il engloutit prestement. Pas de temps à perdre, il faut trouver de quoi ne pas rentrer le soir sans ses trois ti’quat’sous, même s’il encassela moitié devant la boutique, à jouer et à boire avec ses compères. Il cueille dans la forêt les graines de cardamome 2 3 sauvage que Zarabes et Malbars lui paient à prix d’or et procède, en passant, à bien d’autres prélèvements plus ou 4 moins autorisés, comme le braconnage des tangs ; la chasse auxzoiseaux; des cœurs de palmistes, sauvages ou non… Il trouve aussi quelquefois et bien sûr « par hasard », aux abords des sentiers les plus reculés, les 5 précieuses racines de fanjans qu’il taillera en pots de fleur

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