Mais qui es-tu donc ?
298 pages
Français

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Mais qui es-tu donc ? , livre ebook

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Description

L’amour rend aveugle, comme dit l’adage, et quand Colette rencontre Frédéric, elle en tombe éperdument amoureuse. Châtelain, brillant et de bonne famille, pour le côté matériel, prévenant et passionné, pour le côté sentimental, le bel hidalgo est irrésistible; mais son cœur, lui, est un puits de tourments. Colette saura-t-elle ne pas y sombrer? La puissance des sentiments et des tourments de l’amour est rendue à merveille par l’écriture de Jane Chardief. Dans ce roman débordant d’émotions, la passion consume les personnages dans un vaste incendie d’élans incontrôlés et magnifiques. Car si l’amour donne des ailes et sublime tout, il dévore également les cœurs trop tendres…

Informations

Publié par
Nombre de lectures 46
EAN13 9782748367669
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0094€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












Mais qui es-tu donc ? Jane Chardief










Mais qui es-tu donc ?






















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IDDN.FR.010.0115925.000.R.P.2011.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011


À ma fille qui m’a encouragée
Et à tantine qui m’a écoutée.
À mon cher époux que j’aime tant.
À mes enfants et petits enfants,
Qu’ils ne vivent jamais bêtement
Mais qu’ils sachent aimer profondément.



Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front…
Ceux-là vivent, Seigneur ! les autres, je les plains.
Car le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre.

Victor Hugo



Prologue



Ça y est ! Enfin arrivée ! Vite, vite, me retrouver seule
loin des regards indiscrets… Fermer sur moi cette porte
qui m’isole de tout, qui m’isole des événements de cette
journée… ces événements vécus au vu des yeux indiscrets
qui me semblaient hostiles alors que, pour la plupart, ils
étaient pleins de compassion, de tristesse, de
compréhension… Mais ces yeux qui fouinent, qui
cherchent à savoir comment vous pouvez vivre ces
instants tragiques, qu’ils soient dirigés par une volonté
d’accabler ou d’aider, demeurent hostiles du fait même
qu’ils s’intéressent à vous dans ces moments de souffrance
où l’on désire, tels des animaux blessés, se cacher,
disparaître jusqu’à ce que, à peu près guéri, l’on
réapparaisse aux yeux du monde.
Mais peut-on vraiment guérir de tant de souffrances, de
blessures si profondes, si intimes ? Oh non, je ne le crois
pas : jamais je ne pourrai guérir. Mais derrière cette porte
on peut laisser tomber le masque, on peut faire le point, on
peut aller au bout de la souffrance et des larmes, des
“pourquoi” et des “comment”…
Ah ! Se laisser aller, penser, réfléchir, repasser tout cela
dans sa tête et dans son cœur… Manger quand la faim
gronde… Se coucher, habillée ou déshabillée,
qu’importe ! Dormir, le jour ou la nuit, quand on tombe de
sommeil, dans son lit, sur le canapé ou la carpette, comme
cela se présente : il n’y a pas d’yeux pour vous voir…
Tous les yeux, les bienveillants comme les
malveillants, ont été prévenus : j’ai besoin d’être seule…
Je ne répondrai pas au téléphone… Je vous appellerai
11 quand je serai redevenue moi-même… Moi-même ? Mais
c’est tout le contraire ! C’est quand je suis seule derrière
cette porte que je suis vraiment moi-même. Et quand je
sors, je suis redevenue “Madame de…”, sociable, aimable,
souriante, à l’écoute des autres et des détresses à
soulager… puisque je sais ce qu’est la détresse. Et je
deviens à mon tour des yeux, des yeux bienveillants la
plupart du temps, mais quand même des yeux, des yeux
indiscrets… comme ceux que je fuis en ce moment…
Voilà… La porte est fermée et mon fidèle fauteuil
m’enserre dans ses bras. J’ai laissé tomber mon sac à mes
pieds, mes jambes étendues le plus loin possible sur le
tapis, des petits coussins bien placés pour soutenir mes
lombaires et mes cervicales et maintenant je peux enfin
revivre cette journée où chacun me regardait, telle une
tragédienne sur les planches… Aujourd’hui, j’ai assisté
aux obsèques de mon mari, de mon unique amour…
Amour ? Oui. Et pourtant… qu’est-ce que l’amour ?
L’amour, le vrai, le grand, le fort, celui qui rime avec
toujours ?
Que je l’ai aimé mon Frédéric, c’est sûr. D’un amour
fou, passionné, à la fois sensuel et spirituel…
Oui, mais depuis tant d’années, depuis hier,
aujourd’hui, est-ce que le sentiment qui m’unit à lui à
travers le temps, à travers la mort même, est-ce qu’il
s’appelle encore l’amour ?
Qu’en sais-je ? Qu’importe d’ailleurs ! Cela ne change
rien… Par sa mort, je me sens amputée d’un membre, et
j’ai mal à ce membre détruit. J’ai mal, j’ai mal à hurler,
j’ai mal à en mourir !… Ah ! Dormir… Dormir… Ne plus
penser à rien… Tout oublier dans le néant du sommeil où
je sombre peu à peu, sachant très bien que je risque d’en
ressortir par un de ces cauchemars, paraissant aussi vrai
que le réel, le front mouillé, l’estomac et les entrailles se
tordant d’angoisse et de souffrance… Qu’importe !
Maintenant il faut dormir… dormir… dorm…
12
Aïe ! Aïe ! Mon dos ! Mais où suis-je ? Ah oui… Dans
mon fauteuil… C’est vrai… J’ai voulu dormir pour oublier
et je me suis en effet endormie… Mais je ne veux pas
oublier ! Au contraire, je veux me souvenir. Si je me suis
isolée, c’est justement pour me souvenir, pour savoir, pour
comprendre… Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est
faux ? Son amour pour moi ? Mon amour pour lui ? Il faut
que je comprenne… Il faut que je sache… Il faut… Il
faut… Il faut que je mange ! Oui, d’abord et avant tout, il
faut que je mange. Vite, vite, manger… manger…
manger… remplir le vide de mon âme en remplissant mon
estomac !
Oui, quand j’aurai mangé tout ira mieux. Je vais
m’offrir un bon petit repas froid. Je vais m’installer sur la
terrasse, ce sera très agréable par cette belle nuit étoilée…
La nuit… Les étoiles… Que la nuit est belle ! Comme
ce jour-là, le premier jour, notre premier jour, notre
première rencontre… Ah oui, c’était vraiment une belle
nuit… comme celle-ci.

13


Chapitre 1



Ce jour-là, ma meilleure amie Nicole se mariait. Je la
revois dans sa longue robe de satin blanc, tout heureuse,
radieuse, acceptant mes vœux de bonheur, me serrant dans
ses bras et me souhaitant, pour moi aussi, de connaître un
jour le grand amour.
— C’est tellement merveilleux ! Tu ne peux pas
t’imaginer ! Philippe et moi on s’aime à la folie et on vient
de s’unir pour la vie… Tu te rends compte ? Pour la vie !
Jusqu’à ce que la mort nous sépare, nous vivrons un
amour passionné, éternel ! Oui… éternel est bien le mot
car, même après la mort, je sais que notre amour
continuera à vivre.
Et moi de répondre :
— Comme tu es heureuse ! Oui, cela doit être vraiment
merveilleux puisque tu le dis. Mais moi, je trouve les
garçons tellement sots ! Crois-tu qu’un garçon sera
capable un jour de m’aimer ? De m’aimer vraiment ? Du
grand amour ?
— C’est vrai, cela semble incroyable jusqu’à ce qu’on
le vive soi-même. Mais je suis certaine qu’un jour toi aussi
tu rencontreras l’homme de ta vie, et alors plus rien
n’existera pour toi que lui, tout le reste n’aura de sens qu’à
travers lui.
Émue par son enthousiasme, je l’avais embrassée en lui
cachant mon incrédulité. Elle se rendrait toujours compte
assez tôt qu’un amour comme cela, ça n’existait pas !
Quant à moi, j’avais bien envie de faire marcher les
garçons qui me tourneraient autour, comme d’habitude…
Et oui, les garçons se pressaient autour de moi. Je ne me
15 faisais pas d’illusion : fille d’un riche industriel, j’étais un
bon parti comme on dit, d’autant plus que j’étais fille
unique. Ceci dit, je n’étais pas vilaine non plus : grande,
mince, alerte et gaie, j’étais agréable à regarder, surtout
quand je souriais et que mes yeux bleus s’illuminaient
d’une petite flamme, comment dirais-je, railleuse,
moqueuse ? Il est vrai que j’étais moqueuse. Mais les
garçons rêvaient de faire

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