Mas
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Description

Le roman Mas se résume à: un délire sexualo-sacro-mordbide. Amen.

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Publié par
Publié le 23 mai 2012
Nombre de lectures 51
Langue Français

Extrait

Mas
Sophie Rochefort
 1
Émilie Jolie vient juste de refermer son livre de chevet.
Émilie Jolie se lève jusqu'à la fenêtre pour aller fumer.
Et Mas. Les verres brisés de ses lunettes. Non griffées.
Et Mas s'immoler quand elle revient s'allonger.
Et Mas murmurer «les lapins bleus n'ont jamais existé».
Émilie Jolie se lève jusqu'à la fenêtre pour aller fumer.
Et Mas se noyer quand elle commence à pleurer.
 2
Il était une fois?
L'histoire de la pâle moi.
 3
Mas
Teint
Frais
Visage
Entier
 4
Minuit évanoui...Une nuit noire. Un miroir de l'enfer humide. Une ombre sourde de la baignoire pleine.
Où aller dans un monde aveugle de sa propre haine? Comment suivre un peuple inconscient de sa propre peine?
Je ne sais pas. De l'aide à la pâle moi.
Mas muette. Prête à tomber. Mas vouloir hurler.
L'a artement est tout éclairé d'un blanc clair, d'un blanc chair, d'un blanc foncé, d'un blanc acide, d'un blanc soudain, d'un blanc brûlé.
Mon visa e est osé contre le verre de la fenêtre. Et mes eux creux suivent les ordures entassées entre elles. Et mes yeux creux. Pleins d'étincelles. Le sanglot que je réprime. Et Mas. Blanche de peur.
Les volets de l'unique fenêtre sont presque fermés, je te surprends à fixer mon reflet contre la vitre mouillée.
J'ai chaud de la clarté brûlante, du lafond noir d'étoiles mortes, de ton air triste vide de lumière. Et entre tes épaules. Ton cœur reflet de l'eau glacé. Et Mas. Apprêtée.
Dans le creux du silence. Profonde. Envie de tout faire imploser. Frémissez, peuple de la terre. Il y a une sortie à l'antre des enfers.
Mas rêver. Égorger l'innocence. Et Mas rêve exaucé.
Tu dois. Innocent. Me contempler. Et amoureux. T'exécuter.
Minuit évanoui... Une nuit blême de froid. Et Mas. Pâle comme la neige. C'est de l'air que je respire. Et Mas. Sourit comme un ange.
Des voix battent sourdement au fond de mes oreilles. Je suis la seule à connaître. Un secret. Révélateur de la faiblesse.
«Le chagrin a l'odeur d'un vieux chien».
 5
Et dans ta tête. Mes pleurs muets. Je voudrais hurler. Muette. Souffrance, silence. T'acclamer, te pendre, et bourreau te consoler.
Massacre. Humain. Jouissance. De l'angoisse profonde.
Dans un vase transparent et clair, je regarde la rose blanche de la paix, innocence honteuse et parfumée.
Je fixe enfin mon reflet. Mon visa e sans la couronne d'un roi. Tels un chant mélodieux, je caresse le rose de mes joues, le bleu de mes yeux, et le blond de mes cheveux.
Je sens couler en moi tout le froid d'un hiver. Je regarde les cheminées d'usine, belles comme l'enfer.
Précaire et enfermée, je caresse du bout des doigts ma longue robe blanche, voile de tristesse, frêle et décomposé.
Je ose mes mains contre mes joues. Tu me fixes avec des yeux déments. J'attends que tu parles. Et Mas. Sourit comme un ange.
- Si ma barbe naissante t'irrite, je te forcerai à la toucher.
J'ima ine lon er dans le vide de la nuit noire, lisser contre une aroi lisse, illuminer l'ombre aveugle de labaignoire blanche d'arrêter. Et Mas. murmures de la Dégradé pleine. me Tu beauté.
Pendu à mon regard. Je pose mes mains contre mes seins d'enfant apeurée. Et Mas. Déesse de cruauté.
Ton visa e marqué et fissuré. Ton cœur en position fœtale, brisé et libéré, à la mâchoire du premier meurtre.
Mas fatiguée. Mas désespérer. Mais j'ai essayé de résister. Et Mas pleurer.
- Si mes caresses, mes baisers te dérangent, je les amplifierai.
A mon cou des pierres en fer blanc. Portées comme des diamants.
 6
L'angoisse aux paupières closes. Tes poignets nus. Et tes yeux verts. Et Mas. Robinet ouvert.
Sous une luie de méchanceté je suis tombée dans un trou géant. Mas abandonnée. Tu avances vers moi. Mas torturée.
Tu me murmures que tout va bien aller. Tout va bien se passer. Mas hurler.
Triste destin que je m'offre là. Pauvre moi.
Je descends mes mains le lon de mon ventre plat. Entre mes jambes. Sueur chaude. Coulant le long de mes cuisses. Machine presque humaine.
- Sous la pluie de ton sang, je resterai indifférent.
Blanche poupée qui saigne. Mas tâche écarlate. Étoffe tâchée. Visage déchiré. Pleurs muets. Et Mas. Voyager.
La beauté de la nuit. Noire foncée. Obscurcie par l'ombre de labaignoireaveugle.
Peur de l'inconnu. Questionnements indistincts. Peur des inconnus. Violence saccadée. Surmontée. Derrière mes oreilles fracassées. Le sifflement des usines.
Pourquoi s'inquiéter? Mas devoir universel de solitude et de vanité.
J'ai des bracelets à mon poignet. La fleur dessinée me semble perdue dans milles couleurs, immense telle un râle.
Le liquide chaud coule lentement. Maman … Ma robe soudain pourprée émerveillée, submergée par l'encre de mes jambes ouvertes.
Scarification. Fatale. En pleine face. Faculté animale. A façonner. Mas les mains pleines.
Tu me murmures d'arrêter de pleurer. Je suis la princesse du royaume de ceux qui n'ont jamais vu la mer.
Tu es mon Prince. Poète raté. Château hanté. Et Mas. Désenchantée et décoiffée.
 7
Ma poitrine plate. Ma vue désorientée. Mes anches arquées. Mes bras tâchés. Mes cheveux que je me suis coupés. Et Mas. Boucher de l'humanité.
Mas perdre pied. Ose t'approcher de mon corps maigre. Mas fleur fanée.
Mas le sait. Mas a l'odeur d'une vieille chienne.
J'ai des bracelets à mon poignet. La fleur dessinée me semble perdue dans milles couleurs, je les dépose sur le parquet. Puisse-t-ils y trouver réconfort et charité.
Mas tête haute. Pour triompher. Mas tête baissée. 
La rose immobile a l'air belle et apaisée. Mas le sait. En vérité. Prisonnière du sablier de l'éternité.
La rose blanche de la paix. Cette ombre dansante au maquillage qui ne sait que couler.
Étalée sur l'eau évanouie, son cœur est vide et sa tige trempée. Ses pétales, blancs comme des anges.
Sa ti e se courbe, me montrant un instant l'eau de labaignoireen train de stagner, naviguant contre une paroi sans vie et enfermée.
Je ferme mes eux, ren or eant mes pleurs, revoyant la rose blanche, aux pétales caressant le vase dur et clair. Bientôt poussière.
Je contemple cette belle rose en fleur. Inondée de lumière blanche, flétrie par la démence.
Un baiser en guise de pensée à lui envoyer, à cette fleur digne du seigneur. Et Mas. Blanche de frayeur.
- Ta couronne de fleur viendra, triste toi, ne t'en fais pas.
Blanche comme la glace, noir clair, blanc foncé. Mas peau glacée. Pour un orgasme triste, sentir le sang couler, t'entendre me parler. Mas tête levée.
Écoute! Entends-tu mes mains trembler? N'entends-tu pas un monde endommagé? Écoute!
 8
N'entends-tu pas les Hommes condamnés? Et Mas? Grain de beauté.
Un dernier re ard envers la nei e en train de faire s'effondrer le château de carte ue l'on nomme modernité. Son monde? Une mosaïque faite de précarité (ignorant l'ampleur de sa médiocrité).
Je caresse du bout des doigts les pétales blanc, cet or léger fait d'amour mais pas d'argent. Et Mas. En mouvement.
Je lon e mes mains dans l'eau brûlante, ortées ar un dia hragme chancelant, craignant l'épidémie muette. Le sang se propage et la rose tente de se redresser.
Derrière la fenêtre. C'est une nuit d'un noir d'encre. Mas mains propres. Et c'est la terre qui commence à s'essouffler.
Je orte un collier. Quel ues ierres ortées comme des diamants, récu érée sous les ailes d'un cygne blanc. Je le dépose sur le parquet. Puisse-t-il y trouver chaleur et pitié.
Me voilà seulement ma uillée et vêtue d'une robe blanche tâchée. Mas privée de pleureuses. Et je te sens contempler mon corps maigre. Et Mas. Devoir de fierté.
Mes lèvres d’un rou e a orté ar l’hiver. Mes cheveux blond soleil de la luminescence amer. Mes yeux du bleu de mes lèvres sous le voile noir de labaignoirepleine.
Mais. Atmosphère putréfiée. Univers mort-né. Et pauvre Mas. Saturer.
Pouvoir comprendre l'univers de tous les méfaits (privé de toute culpabilité)? Et Mas. Arrêter d'essayer.
Triste paradis que je m'offre là. Funeste moi.
Mas sait ue la t rannie du bonheur accompli trahit ce qui peut réellement arriver. Et Mas. Arrêter d'espérer. Et Mas. Se résigner.
Je me tourne vers toi. Je sens mes larmes arrêter de couler. Mon amour. Puisque demain ne viendra amais. Je peux enfin vomir ma peine. Plus aucune moquerie. Plus aucune méchanceté. Qui remercier? 
 9
J'entends ta respiration, l'automatisme d'une valse lente.
Mes deux bras lon ent le lon de mes anches. Je asse ma main le long de mon ventre, le long de ma poitrine, le long de mon cou, avant de tendre mon bras vers toi.
Un émissement, le seule bruit ue e eux ex rimer. Animalité. Ridicule. Le eu u'est exister. Se faire entendre, avoir une identité, s'imposer. Et Mas. Subsister. Puis déclarer forfait.
Un baiser lancé en l'air en guise de pensée à lui envoyer, s'il vous plait, pour la réconforter.
Au loin, hurle l'accouchement du vent. Et Mas veut sortir des é outs dans les uels nous sommes tous plongés. Et c'est parce que nous sommes férocement mauvais que nous osons le faire.
Vivez our vous laire et surtout pour vous taire. Mais frémissez, peuple de la terre. Il y a une sortie à l antre des enfers. '
J'ose décider de mon sort. Et Mas. Renaître d'une deuxième mort. Les morts laissent des traces. Alors je veux naître encore.
Mas sourire exhibé. Pour arriver. Mas eux fermés. Ose me murmurer d'arrêter. Je fais glisser le tissu en une caresse contre mon corps nu, lentement, maman …
J'entends les plaintes de labaignoire En un chuchotement de toute-puissance, ma longue pleine. robe blanche s'étale sur le parquet, puisse-t-elle y trouver une certaine propreté: fortune et beauté.
Et Mas. Sature de la piqure quotidienne. Pour se doper à la protéine d'inexistence. Autant se remplir d'essence.
Tu me contem les à travers tes eux verts. Tu me l'as dit un our, e t'obsède, tu en es certain, tu m'aimes. Et là tu vénères Mas peau laiteuse sans les bras de son père.
Ouvrez vos eux, eu le de la terre, voici mon ventre vide, ma peau souple et mes os, empreints d'innocence, avortés d'espérance.
Je t'offre une or ie de moi. Victime du carnaval des mondanités. Mas jetée contre le mur des exilés. Et Mas. S'y lapider.
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Mon corps de femme pas assumée. Mes seins d'enfants et mon dos voûté. Je m'offre au cabaret de la création ratée.
Amoureux et désabusés. Et mes lunettes aux verres brisés sont les seules que j'ai. Et Mas. Sa peau est la seule qu'elle n'aura jamais.
- La folie, âle toi, la rose blanche de la paix t'appelle, sois une déesse passionnée, prends-la avec toi, fais-ça pour moi.
La rose blanche de la aix? Je me tourne vers elle, u'elle est belle et tourmentée, abandonnée et terrorisée, à moitié noyée dans la mer morte, je fixe ses veines saillantes aux reflets dorés. Ou argentés?
Mas martyr de l'apparente normalité. Seul un autre fou comprendra pourquoi . Encore plus pâle que moi.
Je rends dans mes mains la rose blanche de la aix. Elle est l'ombre de la oie de mes narines leines. Mas le sait. Pour trouver la véritable liberté, il faut accéder à un monde où aimer supplante prier.
Dans un a artement blanc clair, rem li de miroirs, au fond d'un couloir. Puis attendre une nuit noire. Illuminée par les plaintes de labaignoirepleine, dénonçant la lune caressant Mas sans le sein de sa mère.  
Je me tourne à nouveau vers toi. Je sur rend mon reflet contre le verre d'un tableau au mur. Minuit évanoui... Une nuit blême d'étoiles mortes. Et Mas. Blanche de sommeil. J'ai froid et je n'ose pas te regarder. Et tu souris comme un ange.
- Tu es une déesse de beauté, tu dois t'avancer, je veux toucher la peau de tes reins, en un cri audible même par le soleil éteint.
Tu poses délicatement ta main brûlante. D'envie. Sur la mienne empreinte d'une souffrance solide. Vomir un acte, plus s'accrocher que se toucher.
Je suis la rincesse du ro aume de ceux ui n'ont amais vu la mer. Je ne sais as na er, mais il me faut être insomniaque, m'abandonner dans labaignoirepuis me toucher dans la nuit noire.
Je sens ma main dans la tienne. Nous marchons us u'au fond de la pièce, juste illuminée par la rose blanche de la paix. Que je tiens contre mon sein glacé.
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