Montherlant et Camus anticolonialistes
192 pages
Français

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Montherlant et Camus anticolonialistes , livre ebook

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Description

Montherlant et Camus ! Le rapprochement peut surprendre, pourtant ils étaient liés par une admiration réciproque ; en rapprochant leurs textes sur l'Algérie, on s'aperçoit que l'on pourrait même confondre les deux auteurs, lorsqu'ils évoquent leur solitude d'anticolonialistes. La longue durée peut-elle apaiser les obsessions postcoloniales de part et d'autre de la Méditerranée ? L'auteur de cet essai, qui a longtemps vécu en Algérie, en est convaincu.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 31
EAN13 9782296491205
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Montherlant et Camus
anticolonialistes
Collection « TRANS-DIVERSITES »
Dirigée par
Emmanuel JOVELIN et Mourad KAHLOULA
Aujourd’hui les Etats sont confrontés à la « trans-diversité » et nous vivons presque une « interculturalité forcée » liée à la diversité des communautés, des cultures, des langues et des projets de sociétés. L’homme contemporain doit de ce fait, non seulement s’accoutumer à une pluralité de communications mais encore les entendre exprimées de différentes manières. De même se posent les questions de la prise en compte des différentes composantes de la diversité. Si la rencontre des sociétés multiethniques et multiraciales devient urgente, d’autres interrogations renvoyant à l’altérité semblent aussi cruciales : immigrations, interculturalité, genre, discriminations, droits de l’homme, homophobie, racisme, religion etc. Ainsi avant d’être un objet d’étude la « trans-diversité » est d’abord une réalité vécue et constatée.
De par son ultime intérêt intellectuel, cette collection ouvre donc grandes les portes à toute réflexion en rapport avec les multiples questions que convoque la « trans-diversité » en ce qu’elle consiste à permettre la reconnaissance mutuelle, le dialogue et la rencontre, se nourrissant de toute interrogation sur les questions de la construction d’un cadre épistémologique, conceptuel et méthodologique de la « trans-diversité » , alternative au « différentialisme » culturaliste et communautariste ainsi qu’à un universalisme globalisant et homogénéisant en permettant l’émergence de travaux pertinents croisant le paradigme de l’interculturalité avec les questions de terrain et de pratique. Cet espace de publication se veut un lieu pour penser la question de la similitude, de la différence, de la diversité et de l’altérité culturelle dans un contexte pris entre universalité et spécificités culturelles et ce dans une perspective d’un « humanisme du divers ».
COMITE DE LECTURE
Emmanuel JOVELIN, Université Catholique de Lille/Institut Social de Lille (France), Mourad KAHLOULA, Université d’Oran (Algérie), Abdoulaye DORO SOW, Université de Nouakchott (Mauritanie), Zohra GUERRAOUI, Université de Toulouse (France), Rachid ABOUTAIEB, Université de Casablanca (Maroc), Claudio BOLZMAN, Université de Genève (Suisse), Edelia VILLAROYA SOLER, Université de Valencia (Espagne), Jordi SABATER, Université Ramon Llul (Espagne), Ion IONESCU, Université de Iasi (Roumanie), Jean FOUCART, Haute Ecole de Charleroi (Belgique), Ahcène SAADI, Université de Constantine (Algérie), Anna ELIA, Université de Calabria (Italie), Gautier PIROTTE, Université de Liège (Belgique), Peter ERATH, Université d’Eichstätt (Allemagne), Souad KAHLOULA, Université d’Oran (Algérie), Rosa MELO, Institut du travail social de l’Angola (Angola), Habib TENGHOUR, Université d’Evry Val d’Essonne (France), Luis de la MORA, Université de Pernambuc/Recife (Brésil), Josef FREISE, Université Catho Köln (Allemagne), René MONKOUNKOLO, Université de Tours (France).

DEJA PARUS
Opinion publique et bonne gouvernance à Madagascar , Emmanuel Jovelin, Lala Rarivomanantsoa, 2011.
Respect des droits de l’enfant et pratiques éducatives en Europe , coordonné par Jean-Pierre Feutry, 2010.
Maurice Mauviel


Montherlant et Camus
anticolonialistes
AUTRES OUVRAGES DE L’AUTEUR

Un Garibaldien niçois Fils du Printemps des Peuples : Giuseppe Beghelli , Éditions Wallâda, 2006.

L’Incroyable Odyssée d’Henri Sappia Conspirateur et agent secret sous le Second Empire , Éditions Wallâda, 2006.

L’Incroyable Odyssée d’Henri Sappia Conspirateur et agent secret sous le Second Empire , édition revue et augmentée, Éditions Wallâda, mars 2007.

En collaboration avec Elso S. Serpentini, Enrico Sappia cospiratore e agente segreto di Mazzni , Artemia edizioni,
Mosciano Sant’Angelo (Abruzzes), 2009.

L’Histoire du Concept de culture, Le destin d’un mot et d’une idée , Éditions
L’Harmattan, Collection « Logiques sociales », 2011.

À Paraître :
Labyrinthes algériens.
Réponse aux ennemis de l’orientalisme.


© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-97022-9
EAN : 9782296970229

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
À la Mémoire de Max Marchand,
Inspecteur des Centres Sociaux,
Assassiné par l’OAS au Château Royal, Ben Aknoun (Alger),
le 15 Mars 1962.
On ne prépare pas l’avenir sans éclairer le passé Germaine Tillion (1992)
Zerstörliche kraft des Schweigens
(Le pouvoir destructif du silence)
Gesine Schwan


Le projet de rapprocher Henry de Montherlant et Albert Camus peut paraître surprenant. Il est nécessaire d’apporter au lecteur quelques informations lui permettant de comprendre comment j’en suis venu à croiser les écrits anticolonialistes algériens des deux écrivains. Les prises de position d’Albert Camus sont bien connues et ont soulevé de nombreuses polémiques. Celles d’Henry de Montherlant, dont l’image aujourd’hui, alors qu’on ne le lit plus guère, se résume souvent à celle d’un dandy un peu égoïste, machiste et amateur de courses de taureaux, sont ignorées. L’idée qu’il ait été longtemps préoccupé par la question coloniale ne vient pas à l’esprit. {1}
Comment se fait-il que ses prises de position permanentes favorables aux Algériens colonisés, entre 1935 et 1938, aient été totalement oubliées ? Comment comprendre que les écrits de Louis Aragon qui les a mises en relief avec vigueur au cours de cette période, ne soient jamais cités ? Comment comprendre que la parution, tardive il est vrai, de La Rose de sable en 1968, n’ait pas été à l’origine d’une révision des jugements portés sur Montherlant ? Qu’André Malraux, Albert Camus ou encore Louis Althusser lui aient rendu hommage surprend le lecteur d’aujourd’hui qui ne lit plus guère Service inutile ou L’Equinoxe de septembre.
Il faut dire que Montherlant n’a pas facilité les choses en multipliant les obstacles. Les textes dans lesquels son anticolonialisme précoce est particulièrement aigu, ceux de 1927 et 1929, sont parus en 1961. La Rose de sable , écrite à Alger en 1930-1932, a été imprimée en 1968, alors que le public avait l’esprit ailleurs. Ses romans et ses Carnets tardifs comportent également de nombreuses pages reflétant ses préoccupations et obsessions nord-africaines. La critique semble ne pas les avoir perçues. L’écrivain s’est souvent ingénié à brouiller les pistes, à masquer ses opinions réelles, pour des raisons qui se sont retournées contre lui. Je me suis efforcé de tenir compte des contextes politiques dans lesquels il s’est exprimé afin d’essayer de lui rendre justice. J’ai cité plusieurs écrits de Louis Aragon tombés dans l’oubli ; il était difficile d’imaginer, après 1950, qu’il ait été le chantre de l’anticolonialisme de Montherlant. Ce retour aux sources s’apparente parfois à un parcours complexe qui exigera du lecteur un peu de patience.
En relisant plus attentivement Albert Camus j’ai pris conscience des nombreuses convergences existant entre les deux écrivains. Les rapports qu’ils ont entretenus n’ont pas beaucoup retenu l’attention de la critique, et il m’a paru utile, dans un premier temps, de souligner l’admiration qu’Albert Camus a ressentie, dès sa jeunesse, pour son aîné. Admiration qui ne s’est pas démentie, le doute qui l’avait effleuré en 1941 s’étant vite effacé.
Un certain nombre d’ennemis de l’orientalisme et d’autres historiens se sont évertués à prouver que l’œuvre de Camus était marquée par son inconscient colonial. Cette thèse a été réfutée mais ses défenseurs s’en sont tenus souvent à quelques écrits. Sans prétendre à l’exhaustivité j’ai essayé de procéder à un examen de ses textes depuis les articles qu’il a donnés à Alger républicain , avant la Première Guerre mondiale, jusqu’au Premier Homme, interrompu par la mort. Dans ses dernières œuvres Albert Camus montre concrètement, loin de toute rhétorique humanitaire, comment les hommes et les femmes des deux communautés présentes sur le sol algérien pourraient apprendre (et parfois réapprendre) patiemment à se connaître, à s’estimer et à construire des liens durables. La recherche tardive des traces de son père, tué en France, où il n’était jamais allé auparavant, au tout début de la Grande Guerre, l’a conduit à s’intéresser à ce qu’il appelle les muets, les oubliés de l’histoire al

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