Phantôme
148 pages
Français

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Phantôme , livre ebook

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Description

Ces deux écrits proposent à la méditation quelques thèses inspirées de la théologie janséniste de la Grâce, de la prédestination et de la liberté. Cette oeuvre singulière s'apparente à l'état d'oraison suprême où le dieu est renié selon la paradoxale extrémité où un dieu inconscient fonde un athéisme renouvelé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 188
EAN13 9782296450837
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PHANTÔME
Suivi de
Le Janséniste travesti
Dominique ROUCHE
 
 
PHANTÔME
Suivi de
Le Janséniste travesti
 
 
Du même auteur :
 
 
Aux Editions Gallimard (Paris, 1973)
 
HIULQUES COPULES
 
 
Aux Editions Fourbis (Paris, 1995)
 
PHASMES, suivi de SORTES
 
Aux Editions Que (Bruxelles, 2005)
 
DIEUE
 
 
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@w.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13825-4
EAN: 9782296138254
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
Le jansénisme hérétique
ne saurait être qu’un
phantôme.
 
Antoine Arnauld
25-VIII-1686
 
I
 
 
Quelle folie indemne me consacre errant dans cet abîme d’une rédemption infinie à laquelle je ne prétends mais qui me signe de son réseau indéfini ? Tel en cet incendie où la voix resplendit du feu de l’impossible enfer où je me suis tenu, livide et innommé, tel dans l’origine où je fais advenir ma fin prédestinée. La folie, le sacre de tel dieu imparfait, me saisit et consacre en la nuit transfigurée où je vais, imparfait à jamais.
Je suis seul, je suis abandonné et la voix que j’entends vibrer en l’abîme où je me suis précipité me consacre en cette mort défigurée où une femme advient telle qu’en elle-même elle tend le visage livide du décès. Cette prose informulée me parle d’une voix impavide et glacée et le voyage absolu que je tente d’effectuer me précipite et me darde en la forêt incendiée où nos âmes révoltées habitent un blanc sommet où la lettre gît, indéterminée.
Je vais, insolvable et inachevé, et mes yeux, de toute éternité, flambent dans ce paysage immaculé où ma voix résonne et balbutie un chant immodéré. Qui me résume et me parle en cette apogée où ma rédemption m’assaille de sa voix indéterminée ? Je vois la femme incirconcise me défaire des liens qui me tiennent enchaîné et le phalle retranché projette à la surface trop haute de la nuit transfigurée le somme de ce sommet où le temple scintille et vibre d’une lumière déjà condamnée.
L’infâme est en moi comme une force indomptée : le choix, toujours répété, de me vouer aux noirs vols de l’archange révolté me supplie d’advenir en cette prison où je suis enfermé et où ma voix résonne comme le fantôme tremblant d’une fatalité indomptée. Tel je suis, décharné, émasculé et ma voix que j’entends chanter dans le dédale où je suis enfermé, résonne dans le couloir des âmes condamnées. Quel esprit est assez défini pour voir, pour énoncer, la tourmente surannée qui du sommet de l’être emporte l’apogée ?
Un seul vient, que j’entends venir à pas comptés, un seul vient d’une voix murmurée en la nudité que je vois vibrer dans le spectre d’une lumière hallucinée qui me transperce et me voue à être toujours damné. Je dirai, voile opaque en lequel je suis dissimulé, la voix indéterminée sous la voûte éclatante de la nuit que subjugue cette révélation calculée. Telle, la forme intronisée de cette littérature déchirée, qui projette une lumière disséminée, où le spectre advient d’une rédemption toujours différée.
Mon corps tremble dans l’infini de cette oraison mystifiée où la femme emprisonnée porte la seule vraie croix de sa destinée vérifiée en le pur élément de sa liberté. Je suis une voix morte qui remonte vers le mort et sa renaissance informulée et mes yeux, transpercés, voient enfin ce que j’ai cru voir en la croix diffamée d’un dieu profané qui ne reviendra jamais.
Cette écriture blanche et transfusée, diffame les aléas d’une histoire rejetée en le cercle infini du retour éternel de l’identité. Il est un autre que je vois arriver, un homme transcendé que nul ne connaîtra jamais et le temple circulaire où je suis enfermé se resserre infiniment sur mon âme épouvantée de reconnaître comme mienne cette destinée condamnée. Mes mains que je vois transpercées du sceau ineffable d’une hostie profanée tremblent dans l’eau ensanglantée qui me lave de toute impureté. Mes yeux, eux aussi illuminés, transpercent l’obscurité et l’aliment sacré me consacre sous cette voûte où je dors, dissimulé dans les voiles immaculés d’un péché toujours répété.
Le paysage illuminé bascule vers l’éternité d’un soleil voilé que la faute d’un dieu mauvais éclaire en cette couleur violet qui m’hallucine et me prédit une gloire à jamais insurpassée. Tel j’énonce d’une voix prédestinée l’histoire rejetée à jamais où je m’effondre dans le précipice d’une cause que je vais maintenant dévoiler.
 
II
 
 
Non : cela tel qu’il s’évoque d’une fortitude innée : telle qu’elle apparaît en le repli sidéral de l’avoir été. Il est, seul et abandonné, et cette écriture forcenée paraît au sommet des idées d’une forfaiture juste en vérité : tel il vérifie sa vocation oubliée. Alors : il apparaît et cette écriture redoublée le porte en la puissance renouvelée admettant un théorème absolu tel qu’un sujet s’y vérifie d’une innéité oubliée que le mort compulse au spectacle de ses atrocités.
Il est, seul et abandonné, et le théâtre de la cruauté déploie les avatars du supplice du dieu crucifié pour lequel il fut renié. Il revoit la ville absolue que surplombe un ciel tourmenté et la force à la beauté redoublée commet, astre violet d’une constellation éloignée, le crime d’un seul esprit pour lequel je fus abandonné.
Je suis une force renouvelée qui va, amas de foudres et de nuées, dans le dédale absolu de l’innéité où le ciel transpercé crible enfin l’éternité. Il est, celui qu’une voix rejetée conduit à la perdition haute en vérité, et son âme dévoilée le précipite dans l’abîme que la femme damnée redouble de sa férocité.
Une écriture forcenée renie la pure blancheur de la page déchirée et la croix écarlate de Sa gloire élue pour l’éternité ravit l’âme de sa facticité. Elle est, assise en le réduit de son imposture répétée et la force à la justice mêlée lui fait voir l’avenue montant entre les murs désolés de sa forme à sa force fixée. Quelle écriture possédée lui montre le supplice de ce corps damné, suspendu par les pieds à la voûte surbaissée où les flammes incendient Sa face bien aimée ? Il est ravi, il est extasié, il est possédé par le profond ruisseau de l’éternité et la nuit, que nul ne peut explorer, le rend à cette liberté innée pour laquelle il n’est pas de destinée ou de grâce accordée.
Car : il est prédestiné à être damné et sa résurrection finale le rend à sa naissance redoublée par le sceau d’un fatal destin écrit en ce discours délibéré. Je vois les yeux adorés scintiller dans l’obscurité et la voûte qui sur moi pèse du fond de la destinée me condamne à errer dans les dédales d’une invention répétée.
Je veux la volonté, je veux la puissance mêlée à la fatalité et mon corps que je veux voir flamber en l’exiguïté de ce réduit où je suis enfermé me compulse et me crible pour l’éternité. Il revoit l’abside oubliée, dévastée par ce roi détesté, il revoit la seule croix écarlate le consacrer dans sa vocation rejetée et la Grâce, à la liberté reniée, le condamne à être précipité dans l’abîme de sa vocation rejetée.
Elle est, Méduse et Furie mélangées, et sa voix que je veux encore écouter me profère dans l’horreur d’être n

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