Complicité
108 pages
Français

Complicité , livre ebook

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108 pages
Français

Description

Né d'une complicité entre poésie classique et poésie intuitiste, ce recueil offre un état de poésie basé sur la prise de conscience de l'instant vécu dans une dimension de gratuité, d'unicité et de sens du merveilleux. Les vers d'ODE et Robert Bonnefoy expriment la même parole, qui respire dans le rêve et l'espérance.

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Date de parution 04 février 2017
Nombre de lectures 14
EAN13 9782140029240
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ODEet RobertBONNEFOY
Complicité Chroniques amoureuses
Préface de Marcella Leopizzi
Accent tonique  Poésie
Complicité Chroniques amoureuses
« Accent tonique » Collection dirigée par Nicole Barrière « Accent tonique » est une collection destinée à intensifier et donner force au ton des poètes pour les inscrire dans l’histoire. Dernières parutions LE SANG DE LA VILLE Ara Alexandre Shishmanian LES LÉZARDES DU MUR Gwénaëlle Langlois-Latour LES IMPARFAITS SONT DES GENS BIZARRES Rita Pacilio ELEGIE ESTONIENNE ET AUTRES POEMES Jüri Talvet TRAMWAY Mourad Kadiri AU RENDEZ-VOUS DES ABSENTS Jean-Pierre Vallotton DANS TA LUMIÈRE Thór Stefánsson ANTHOLOGIE 1960-2012 Fausta Squatriti BINOME BONNI Rosemay Nivar CHÂTEAU ROUGE Armando del Romero UN TOUT AUTRE VERSANT Jacques Herman et Maria Zaki
ODEet Robert BONNEFOY
Complicité
Chroniques amoureuses Préface de Marcella Leopizzi
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-11223-7 EAN : 9782343112237
Préface
Cultiver la poésie pour cultiver l’amour Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées La valeur n’attend point le nombre des années Pierre Corneille,Le Cid. Né d’une complicité, voire d’un accord harmonieux, entre poésie classique (sonnets et acrostiches de Robert Bonnefoy) et poésie intuitiste (de ODE), ce charmant recueil offre unétat de poésie basé sur la prise de conscience de l’instant vécu dans une dimension de gratuité, d’unicité et de sens du merveilleux. Le fil rouge qui unit les poèmes de ces deux poètes réside dans leur voix intime : une voix qui est éveil et qui découle d’une vitalité foncière perceptible comme présence à soi, aux autres et au monde. Au-delà de toute caractéristique individuelle, les vers de Robert Bonnefoy et de ODE expriment la même parole, qui respire dans le rêve et l’espérance. Le sous-titre,Chroniques amoureuses, annonce le thème et révèle une sorte de récit ‘chronologique’ dans l’enchaînement de la voix poétique. Il s’agit en effet de vers qui ne se limitent pas àparlermais qui découlent d’amour, de l’Amour et qui font de ce sentiment la source et le but de l’homme. Enchaînés et enchâssés (comme en témoigne le fait que les titres de quelques poèmes reprennent tels quels ou avec quelques variantes des vers contenus dans le poème précédent), les poèmes de ce passionnant recueil exposent une voix qui s’écoule ininterrompue, en mettant l’accent sur certains mots (écrits en majuscules et/ou en gras) et en
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suivant un mouvement tantôt linéaire tantôt oblique (cf. la mise en page), ‘incliné’ entre dire et non dire. D’un vers à l’autre, le je-lyrique s’exprime au travers de sentiments, de sensations, de visions et surtout de rêves : ces derniers représentés par l’image récurrente d’un oiseau et, qui plus est, par la figure d’un ange. Les pensées et les désirs du « je » s’envolent sur les ailes de l’oiseau [oiseau de rêve, oiseau de lune, oiseau de soleil, oiseau d'étoiles, oiseau de mer, oiseau fou] ainsi que sur celles de l’ange : « ailes de l’oiseau et de liberté », « l’Ange remplira de bleu horizon ». Étant des ailes de liberté, ces ailes permettent au « je » de s’enfuir vers l’infini, voire vers de nouveaux horizons. Tout au long de cette œuvre, la présence humaine (corps, veines, peau, tête, cheveux, visage, oreille, bouche, yeux, main, doigts, seins, ventre, reins) s’accompagne du monde animal (escargots, perdrix, oies blanches, papillon, oiseau, hirondelle, phœnix), du paysage naturel (mer, fleuve, montagnes, collines, forêt, bois, herbes, feuille, rose) et des éléments météorologiques (vent, neige, nuage) et cosmiques (ciel, lune, soleil, étoile). Dans tous les poèmes, l’âme sensible et ‘sensitive’ du « je » plane, regarde, rappelle, imagine en se rapportant constamment à un « tu », envisageable à la fois comme « autre » et « autres ». Confident des pensées secrètes et des passions intimes du « je », ce « tu » ‘universel’ est le destinataire de tous les « mots d’aime » : lesquels ne sont pas tout simplement des mots qui déclarent l’amour (mots d’amour), mais, de par le verbe « aimer », ils indiquent des mots-action qui agissent et donnent l’amour. Un amour profond qui illumine, guide et protège (« J’ai besoin de vos yeux pour sortir de ma nuit… Que vous preniez ma main et me guidiez… Tenez ma main afin que mon cœur ne s’éteigne ») et qui permet de rêver de la ‘renaissance’ : « Ô ! Miracle de l’Amour et du Rêve / Ce soir là tu m’auras envolée avec toi / … Jusqu’aux Origines du Monde… ».
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Reliés-communiés par des « mots d’aime », le « je » et le « tu » se rencontrent par et dans la parole : « J’aime boire à la source insatiable de tes mots pour en inventer le rêve ». Il s’agit d’une parole-rencontre, d’une parole-liberté basée surtout sur un « langage sibyllin » si ce n’est un « langage d’amants fous où l’amour surabonde… », comme en témoigne la réitération du verbe « baiser » et du substantif « baisers » : « Baiser ta volupté jusqu’au bout du désir… je veux mourir sous vos baisers… ». Le mot « cœur » de même que les expressions « larmes de joies » et « lèvres amoureuses » confirment le ton émotionnel du dialogue je-tu ainsi que l’ouverture du « je » envers ce-qui-est-autre. L’eau du fleuve Saint-Laurent apparaît comme la toile de fond de cette quête amoureuse si ce n’est de cette recherche existentielle, et subsume la fusion du souvenir dans l’instant présent ainsi que la rencontre entre l’espoir et le mystère. Image de la fuite du temps, l’eau qui coule marque le changement d’un état-à-l’autre : y compris le passage de l’amour au désamour ainsi que du recto au verso de l’amour… En s’écoulant, le temps entraîne avec lui la vie et élargit l’expérience, laquelle démontre l’importance de vivre pleinement en se centrant sur l’essentiel : l’amour. Ainsi, suggèrent les vers de ce livre, si « le temps d’une vie », et donc « le temps du cœur » – cœur : siège de la vie du point de vue biologique – durent « le temps de la fleur », en revanche l’Amour dépasse l’éphémère et, de ce fait, le Cœur (envisagé comme source vitale des émotions) palpite à tout jamais dans, par et grâce à l’Autre. Au fil de ce très enthousiasmant recueil, l’Amour est donc perçu comme la poésie des sens ; il est ressenti comme énergie : pulsion de vie et départ de la création. Loin de se limiter au seul sentiment, il se présente comme un art doué de force fondatrice générant un regard novateur et une union créatrice.
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Expression verbale de l’amour (dans le sens d’eros, philiaetagapé), ces poèmes de Robert Bonnefoy et de ODE imprègnent de « mots d’aime » le lecteur : ils lui suggèrent une parole-à-partager plutôt qu’une parole-à-lire. Aussi, en fusionnant avec ce je-lyrique, tout lecteur créera-t-il en son âme ses propreschroniques amoureuses… D’ailleurs, comme l’a dit Aimé Césaire, la poésie « installe » au cœur de soi-même et du monde. Se confier à la poésie signifie espérer d’elle une fécondité pour s’ouvrir à un monde neuf. Marcella LEOPIZZIUniversità degli Studi di Bari Aldo Moro
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Imprévisible et faire le vide autour de soiAbandon des parfums de chairsBrûlures de sel, de vent et de sableVous dire l'existence du feu qui m'habiteCe feu, ce ventre de braiseVos gourmandes lèvres amoureusesHissent mes voiles et mes rêvesSur les plages de mon île océaneBleue, elle est bleue mon îleC'est là que je veux mourir sous vos baisersDe cette noble mort des amantsCelle qui libère et rend à la vieTous les deux dans le même coconAmours de soie et de cotonEt les encens de la chair montent de la merPour crier votre nom qui allume la pierrePour garder en moi la chaleurTel le papillon, j'ai les ailes fragilesFragiles aussi sont mes amoursJ'ai besoin de vos yeux pour sortir de ma nuitQue vous preniez ma main et me guidiezAu printemps du cœur ainsi celui de la fleurQue je vois la danse de l'oiseau des mersVenez me rejoindre sur mon nuage bleuEntendez le silence de mes secrètes penséesMes mots d'aime, mes passions, mes cassures
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