Quand le passé s'accorde au présent

Corinne Bergero

Description

Nous portons tous en nous une mémoire du sang. Qu’on le veuille ou non, notre passé et celui de nos aïeux est ancré en chacun de nous. Parfois enfoui dans la plus petite parcelle de notre être, parfois bien plus présent qu’on ne le soupçonne… mais toujours bel et bien là, quelque part, prêt à surgir à tout moment… Et qu’il se manifeste par l’apparition d’un éléphant cauchemardesque, d’un prénom désincarné, d’une poupée de porcelaine ou d’un étrange fil blanc, il est toujours synonyme de réminiscence, de prise de conscience. Quatre nouvelles réalistes et poignantes où les liens du sang prennent le pas sur l’existence tout entière. À travers quatre nouvelles à l’allure totalement différente, Corinne Bergero parvient à véhiculer un message à la fois puissant et unique mettant en avant la force des liens du sang et du passé familial. Des histoires du quotidien respirant la simplicité, des personnages attachants plus vrais que nature… Un recueil dans lequel chaque lecteur trouvera une part de lui-même.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 34
• EAN13: 9782748361032
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Quand le passé s’accorde au présent

Corinne Bergero Quand le passé s’accorde au présent

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Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0115712.000.R.P.2010.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011

Les éléphants d’Enzo Caroline et Bruno refermèrent la porte de leur chambre derrière eux. Ils s’allongèrent sur le lit. Bruno éteignit la lumière. Caroline baissa les paupières. Ils se prirent par la main tout en se rassurant à voix basse. Leur quotidien s’associait aux terreurs nocturnes de leurs fils Enzo. Celui- ci était sujet à des sautes d’humeur fluctuantes dues à son manque de sommeil perturbé par un horizon peuplé d’éléphants livrant bataille jusqu’à point d’heures. Ces nuits agitées engendraient des conflits entre Enzo et son maître d’école, entre Enzo et les autres enfants. Seuls face à des jugements immodérés, Caroline et Bruno se nourrissaient d’un espoir. Aussi confus soit-il, cet es- poir se résumait à trouver une réponse auprès d’un nouveau pédopsychiatre. Un rendez-vous avait été pro- grammé pour le lendemain. Tard dans la nuit, Caroline et Bruno se réveillèrent en sursaut. Des hurlements les obligèrent à se précipiter dans la chambre du petit garçon. Il pleurait à chaudes larmes, prisonnier d’un cauchemar brisant son corps de soubre- sauts. Comme à l’accoutumée, Caroline prit son fils contre elle. Bruno tenta de le calmer tout en simulant une chasse aux éléphants sous le lit ou dans les recoins d’un placard. Un court instant, Caroline se revit trois ans plus tôt. Au cœur de ses bras s’érigeait un refuge destiné à son tout petit enfant. À cette époque, il n’avait pas le vocabulaire propice pour décrire son cauchemar.

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À présent, elle connaissait dans les moindres détails ces images qui l’effrayaient tant. Au loin, le contour d’une colline s’éclairait de mille feux. Puis, la silhouette d’un éléphant monstrueux se détachait de l’horizon. Elle cour- rait en direction d’Enzo et finissait par se jeter sur lui. Arrivaient, ensuite, deux autres éléphants aux allures mar- tiales et aux physiques tout aussi belliqueux… * * *

Au petit matin, un pédopsychiatre écouta attentivement Caroline et Bruno. Visiblement, ils étaient seuls et impuis- sants face aux terreurs nocturnes d’Enzo ainsi qu’à son incapacité de socialisation en milieu scolaire. Il leur de- manda de quitter le bureau afin de rester seul avec l’enfant. L’habitude aidant, ils ne dirent mot. Ils s’écartèrent dans une salle d’attente fréquentée d’ordinaire par des parents soucieux du présent et de l’avenir de leurs enfants. Machinalement, Bruno s’arrima à l’article d’une revue laissée sur le coin d’une table basse. Caroline prit place à ses côtés tout en laissant son regard se perdre entre deux posters soulignant un soi-disant bien-être… Non loin d’elle, deux femmes s’entretenaient au sujet d’une émis- sion qui devait passer prochainement sur le petit écran. L’une des deux personnes semblait être particulièrement passionnée par le sujet télévisé. — Nous portons tous en nous une mémoire du sang. Involontairement, nous réitérons les actions de nos an- ciens. Ceci dit, nous sommes tous à même de déchiffrer leurs actes manqués ou leurs blessures afin d’éclaircir nos horizons… et ceux de nos générations futures ! Sur ces mots, la porte de la salle d’attente s’ouvrit. Le pédopsychiatre demanda à Bruno et à Caroline de le re- joindre dans son bureau. Selon ses dires, il n’y avait pas de

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