De l art du passage
536 pages
Français

De l'art du passage , livre ebook

-

536 pages
Français

Description

Le passage, c'est le franchissement des océans, les explorations, l'exil, le déracinement, l'immigration clandestine, autant de frontières historiques, géographiques et politiques dressées, de barrières que de passerelles entre les hommes, quels que soient les époques et les continents, phénomènes transmis aussi par les mots et les arts.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 554
EAN13 9782296264007
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DE L’ART DU PASSAGE
Histoire et représentations
Sous la direction de Annie BLONDELLOISELet Rita RANSONCOMITÉ SCIENTIFIQUE : Université du Havre Jeanine BELGODÈRE, maître de conférences JeanClaude BERTIN, professeur Karine CHAPELLE, maître de conférences MariePierre KERNEUR, maître de conférences Sandrine LASCAUX, maître de conférences Hélène RABAEY, maître de conférences Éliane TALBOT, maître de conférences Membres extérieurs Louis BEGIONI, professeur, Lille 3 GérardFrançois DUMONT, professeur, Paris IV AlainPhilippe DURAND, professeur, RhodeIsland Raymonde LITALIEN, conservateur honoraire des Archives du Canada Michel VIEL, professeur, Paris IV COMITÉ DE RÉDACTION :Université du Havre Annie BLONDELLOISEL, maître de conférences Rita RANSON, maître de conférences Miseenpage :David PAREŸTCouverture : VapeurVirginiande la compagnie maritimeAllan
Sous la direction de ANNIE BLONDELLOISEL ETRITARANSONDE L’ART DU PASSAGE
Histoire et représentationsActes du colloque du G.R.I.C. Passages, Passerelles et Traversées Tenu à l’université du Havre les 5 et 6 novembre 2007 L’Harmattan
Les auteurs des articles sont seuls responsables de leurs propos et opinions © L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-12619-0 EAN : 9782296126190
DE L’ART DU PASSAGE
Histoire et représentations
En novembre 2007, la Transat Jacques Vabre a servi de toile de fond et de prétexte à l’organisation du colloque international du Groupe de Recherche Identités et Cultures. En effet, ce colloque a décliné les thèmes « passages, passerelles et traversées » au sein d’ateliers pluridisciplinaires qui ont suscité des questionnements sur les mondes latinoaméricains et caribéen, européen, arabe… Les intervenants ont exploré les notions de transferts, de transmissions, de frontières, de passerelles dans des domaines aussi variés que les arts et lettres, la religion, la civilisation, la linguistique. Le passage est l’action, le fait de passer. C’est un franchissement comme celui des océans. Clotilde JACQUELARDretrace le bouleversement géopolitique e que signifièrent au XVI siècle la découverte puis la traversée dans les deux sens de l’océan Pacifique par les Européens, permettant l’installation durable des Espagnols en Asie et l’émergence d’un nouveau centre dans cette entreprise d’occidentalisation : le Mexique colonial. Après avoir rappelé les voies de l’exploration espagnole dans le Pacifique nord et en mer de Chine, elle démontre comment la mise en place de la route commerciale du galion de Manille bouleverse les réseaux préexistants et comment la mise en relation des deux rivages du Pacifique modifie la mobilité des hommes. e Dans la seconde moitié du XVI siècle, l’Espagne se montre conquérante, expansionniste. Elle ne se contente pas d’établir des routes commerciales, elle importe aussi sa religion. Les images chrétiennes ont toujours attiré de nombreux fidèles en Espagne et elles ont été également extrêmement vénérées dans les régions colonisées par les Espagnols. Fondé une vingtaine d’années e avant la fin du XVI siècle, au bord du lac Titicaca, le culte de la Vierge de Copacabana s’est rapidement propagé dans toute l’Amérique du Sud. Éliane TALBOTanalyse les causes du succès de ce culte ainsi que les modalités de son expansion mais souligne également les limites de celleci. Après avoir rappelé que chez les anciens Mayas, la fin de l’année était marquée par l’existence de cinq jours instables, temps d’incertitude et de chaos mais aussi prélude à une nouvelle création, Nicolas BALUTETs’interroge sur la perpétuation des conceptions précolombiennes relatives à la ligature des ans au sein de nombreuses communautés guatémaltèques, yucatèques et chiapèques de
culture maya. Le travestissement et l’ambiguïté sexuelle sont aujourd’hui au cœur de ces rituels, en étaitil ainsi il y a plusieurs centaines d’années ? Dans la seconde moitié du siècle des Lumières, à partir de 1760, les explorateurs européens du littoral occidental de l’Amérique du Nord entrent en contact avec des autochtones restés à l’écart des grandes expéditions antérieures. Raymonde LITALIEN nous montre comment ces marins, à l’instar des philosophes de l’époque, perçoivent ces civilisations « autrement », allant jusqu’à évoquer le droit des peuples à disposer d’euxmêmes : leur vision conduira à l’exclusion d’un pouvoir colonial unique et, dans un premier temps, à la reconnaissance de la neutralité du territoire. Evelyne GUIHURà d’autres réseaux en Asie, ceux tissés par les s’intéresse missionnaires bretons entre 1660 et 1791. Le passage en Asie signifie le début d’un voyage spirituel, voyage sans retour à bord de navires où les candidats à la mission découvrent le monde de la mer au sein d’équipages hétéroclites : s’y côtoient différentes origines et par conséquent diverses religions. À l’issue de ce voyage initiatique, les aspirants devront avoir assimilé les méthodes missionnaires leur permettant de comprendre des populations non acquises à la religion catholique. Le passage en Amérique est aussi synonyme d’exil, d’émigration volontaire ou forcée, selon les pays et les époques. En pleine tourmente révolutionnaire, la jeune marquise de la TOURdu PINclandestinement, sans appui ni entreprend préparation, la traversée de l’Atlantique qui la mènera dans la région de NewYork. Son voyage et son installation (17941796) sont consignés quelque trente ans plus tard dans sesmémoireset Claudine GIACCHETTIanalyse le récit, d’une qualité littéraire exceptionnelle, de cette aristocrate intrépide devenue une incomparable femme d’affaires, émancipée, à la féminité affranchie. Métamorphose triomphante pour la jeune marquise, déracinement et perte e d’identité pour les petits paysans des HautesTerres d’Écosse au XIX siècle, victimes d’une « révolution » économique. Cette société des HautesTerres est confrontée à deux formes de passage, le temporel et le spatial : traditionnelle, elle se soumet aux impératifs d’une économie capitaliste en pleine expansion. Pour les petits paysans, le passage d’une réalité économique à une autre a pour conséquence de briser le lien qui les attache à la terre de leurs ancêtres. Christian AUERdéveloppe le concept de « dépaysannisation » afin d’éclairer la nature de processus de déracinement subi par cette population. e Émigration voulue, émigration subie : au XIX siècle se met en place une noria de clippers puis de vapeurs entre la GrandeBretagne et l’Amérique du Nord. À bord de ces navires, des milliers d’émigrants partent à la recherche 8
d’un monde meilleur… Toutefois, entassés à l’entrepont, ils doivent affronter tempêtes et maladies, subir les affres de la faim dans des conditions déplorables. Annie BLONDELLOISELs’attache à déterminer quel a été le réel impact des lois régissant le transport des passagers, lois, qui votées dans l’urgence par le parlement, visaient à mettre un terme aux excès en tous genres. Autre siècle, autre exil : des républicains espagnols vaincus fuient leur pays et embarquent à destination du Mexique. Dans un souci de réhabilitation des dernières voix de l’exil, Judite RODRIGUEZd’analyser les références au tente voyage dans les journaux de bord et la production de ceux qui ont participé à ces traversées. Elle interroge l’héritage dans l’écriture poétique de la génération des HispanoMexicains, les « enfants » de l’exil. La Guerre civile espagnole a inspiré de nombreux poètes et romanciers.La Noche Inmovil(1999) de l’écrivain Alfons CERVERAest un récit de passage, du passage à la mort. Natalie NORAYET met en évidence la fonction de passerelle temporelle remplie par les sens ; elle souligne le rôle du passeur de la parole des morts attribué au protagoniste grâce aux souvenirs sauvés de l’oubli par la mémoire du mourant. Si cet ouvrage est un devoir de mémoire au regard des perdants de la Guerre civile, c’est aussi une pensée pacifiste qui s’y exprime. Passages, passerelles, traversées, frontières de plus en plus perméables à l’heure de la mondialisation des échanges, comment réguler les flux d’hommes, de marchandises, de fonds, cette question préoccupe beaucoup d’États. Aux ÉtatsUnis l’immigration clandestine en provenance du Mexique a fait l’objet de plusieurs propositions de réforme visant à garantir la sécurité nationale aux frontières, à endiguer le flot de clandestins et à accueillir un certain nombre de travailleurs étrangers à titre temporaire pour répondre aux besoins de l’économie. MariePierre KERNEUR analyse le projet de loi bipartisan et de compromis, porté par le démocrate Ted KENNEDY et les républicains John MCCAINet John KYLet recalé par le sénat en juin 2007. La régulation des flux d’immigrants et le contrôle de sa population devient une priorité en GrandeBretagne, pays très attractif en Europe. Le projet d’introduction d’une carte d’identité figurait dans le manifeste duNew Labouren 2005 et une loi votée en 2006 prévoyait sa mise en place dès 2008. MarieAnnick MATTIOLI aborde les principales caractéristiques de cette carte et étudie les répercussions qu’elle pourrait avoir sur les immigrés et les minorités (ethniques, sexuelles). Outre le flux d'hommes, il faut aborder aussi celui des capitaux. L’argent circule plus librement et ne connaît pas de frontières. Les grands studios hollywoodiens investissent de plus en plus dans les cinématographies d’autres 9
pays tandis que, parallèlement, de nombreux étrangers, notamment européens et japonais, participent à la production de films américains. Nolwenn MINGANTs’intéresse à l’interpénétration des capitaux dans le domaine des industries culturelles suscitant des questionnements sur la notion d’identité nationale et sur l’éventuelle émergence d’une culture globale. Transferts de fonds toujours mais cette foisci de l’Union européenne vers l’Amérique latine. Leda ROUQUAYROLGUILLEMETTEl’opportunité du saisit début d’une nouvelle période financière pluriannuelle (20072013) pour étudier la mise en place du nouvel instrument de coopération au développement entré en vigueur en 2007 et qui est une des bases légales qui guideront les relations de l’U.E. avec le reste du monde. L’Union européenne, repoussant toujours plus ses frontières, est confrontée aux problèmes de l’élargissement tandis que ses Étatsmembres tentent de faire entendre leur voix. Nombreuses sont, au sein de l’U.E., les problématiques, de l’affirmation des Étatsnations centralisés, ou du microÉtat. MarieClaire CONSIDÈRECHARON a choisi la problématique du microÉtat au travers de l’exemple de la république de Malte qui, depuis qu’elle a acquis un statut de membre, est résolument en quête de son destin européen. Fausto GARASA, après avoir décrit comment le relief accidenté de l’Aragon a longtemps constitué une frontière politique et identitaire, tout en étant l’objet de multiples transgressions, démontre qu’il est devenu un lieu de passages et de rencontres, phénomène accentué par la politique transfrontalière européenne qui a permis un rapprochement entre des territoires que l’histoire avait séparés. Après avoir considéré les frontières historiques, géographiques et politiques, il convient de s’intéresser aux mots qui, eux aussi, constituent autant de barrières que de passerelles entre les hommes et ce, quels que soient les époques et les continents. Qu’il s’agisse d’un lexique, d’un manuel ou bien d’un dictionnaire, voire d’un poème ou d’un roman, ils sont liens, vecteurs, ils « passent » de l’écrit à l’oral, d’une langue à une autre, véritables passerelles entre les arts et les lettres ou entre deux cultures. Au début du siècle des Lumières lespelling bookdevient vite l’un des outils les plus populaires pour l’apprentissage de l’anglais oral. Pourtant, en dépit de son succès, il reste un genre largement méconnu et difficile à définir. Rita RANSONdémontre comment ce manuel se singularise grâce aux outils qu’il met à la disposition de l’utilisateur, se servant d’instruments comme la syllabe, le mot ou le texte comme passerelle et elle en mesure également les limites qui le mettront bientôt en concurrence avec les dictionnaires de prononciation.
10
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents